par Phantom_Blue » 27 Déc 2006, 11:02
Épisode 14
Valérie se regarda dans la glace au-dessus du lavabo et se trouva super jolie avec ses couettes blondes et sa frimousse de lolita.
— Quand même le top d’être élève à l’Académie.
Campée à côté d’elle aussi devant un lavabo, Elisa envoya :
— Ouais, quand je pense aux autres filles de 13 ans qu’ont une vie banale.
— Purée, ouais, renchérit Carole, à côté d’Elisa, en se passant une léchouille de gloss « Roose de Sweet Girl » sur les lèvres. On est quand même des veinardes.
— Et vous avez vu, lança Carole, pour le contrôle on a un stage à Racoon City !
— Trop la classe ! s’exclama Elisa. Et vous avez écrit quoi pour la disserte ?
Valérie se passa un coup d’eye-liner sur les cils.
— Ben j’ai écrit que flinguer un zombie, c’est un acte de compassion, vu que tu lui rends service, mais que c’est aussi un acte de nécessité, vu que tu évites qu’il se reproduise.
— Purée, crachota Elisa, j’arrivais pas à choisir entre les deux, j’ai marqué que c’était un acte de compassion nécessaire.
— Mouais, répondit Valérie, c’est une possibilité.
— Arrêtez avec votre disserte, coupa Carole, encore une heure de cours et on s’arrache.
Soudain une vibration agita le sol, le carrelage se souleva comme une levure dans le four, des carreaux valdinguèrent.
Et les tronches de plusieurs ratos apparurent dans le trou, juste derrière les trois gamines.
— C’est bon, dit l’un d’eux en louchant sous la jupette plissée de Valérie, y a de la poulette en petite culotte.
Cinq secondes à peine, quatre mains et deux pattes agrippèrent les queues des ratos, les dégagèrent vers le bas, et les bouilles de Kisshu, bebe big boss et Cromwell surgirent du trou, les zieufs exorbités braqués sous les jupettes des trois girlettes.
— Wouah ! s’exclama Kisshu. Quand même autre chose que Sandy et son shorty !
— Tu m’étonnes, saliva Cromwell, on va les dresser, les gamines.
— Bouark, dégobilla bebe big boss, la bavette amère, des petites pisseuses !
Valérie regarda Elisa et Carole, et jactouilla :
— Sûrement un exercice de Charly. Allez les filles ! Méga fooooot !
Les godasses vernies des apprenties RE girls shootèrent dans les têtes voyeuses avec des spacks sonores.
Les oreilles en pointes plus très pointues, because la semelle 36 de Carole dans les dents, Kisshu dégringola dans le trou.
Les deux canines de Cromwell s’envolèrent in the luft, avant qu’il rejoigne brutalement Kisshu.
Quant à bebe big boss, ses mâchoires dodues aplaties, il retrouva vite les deux autres.
Les ratos se barrèrent dans le tunnel, les pattes claquant au derche, une cavalcade effrénée pleine de gouttes de transpiration.
— De nos jours les gamines sont d’une effronterie, articula bebe big boss en se relevant avec peine, la marque de la semelle sur sa joue gauche.
— Ouais, approuva Kisshu en se palpant les mandibules, et là c’est que des gamines. Tu verrais les baffes que me file Sandra.
— Je crois qu’on va se faire oublier quelque temps, proposa Cromwell, ça commence à devenir sérieux dangereux.
Nos quatre RE girls déboulèrent sur le large perron du musée du chocolat, crunchant des friandises.
Quand une flopée de types en treillis noirs, cagoulés, se pointèrent speed, braquant des guns à viser laser, une nuée de points rouges scotchés sur les quatre paires de lolos.
— Plus un geste ! gueula un des types. Les mains sur la nuque !
Un filet fusa dans l’air et enveloppa Enilis. En même temps deux fléchettes anesthésiantes se plantèrent dans ses cuisses.
— Nini ! cria Sandra.
Alors que la partie semblait perdue, un essaim de corbeaux tomba du ciel, les becs pointés comme des pics à glace, et s’abattit sur les types en treillis.
Et c’est au milieu d’un ramdam d’ailes et de coups de becs hystériques qu’ils filèrent vers trois vans garés plus loin derrière des bosquets.
— Ben ça alors ! s’exclama BB-lilith. Z’avez vu ?
Les vans démarrèrent en trombe et s’éloignèrent, les corbeaux les suivant en martelant les carlingues.
Sandra dégagea le filet, retira les fléchettes et constata qu’Enilis dormait.
— Purée, ils voulaient l’enlever. Heureusement qu’elle a rien. On a eu chaud.
Clac-Clac se posa sur le muret du perron, ébouriffa ses plumes et claqueta :
— Salut les filles, on dit quoi à son petit corbeau chéri ?
— Wouah ! s’extasia BB-Lilith. Si t’étais pas un piaf je te roulerais une pelle !
— Ça vaut bien quelques petites culottes, non ? qu’il envoya, le Clac-Clac.
— Ouais, dit Sandra, je crois que tu les as bien mérités. Dès qu’on rentre, je t’en donne.
— Euh, gargouilla Clac-Clac, j’aimerais bien celles de vos karts.
Enilis clignota des yeux. Un néon éblouissant barrait sa vue. Elle tourna la tête. Distingua le visage de Sandra, allongée comme elle sur une table.
La voix de Charly tonna dans l’air.
— Vous êtes sûre que ces puces d’ADN sont efficaces ?
— Parfaitement, répondit une voix de femme. Le concentré a été testé sur des macaques. Toutes les molécules combinées se sont avérées opérantes. On a obtenu avec succès l’élasticité de la pieuvre, la rapidité de la mante religieuse, la vitesse de course du guépard, la force du rhinocéros, la nage en apnée du crocodile, et le saut du kangourou, le tout surmultiplié. Seulement vu les métabolismes différents, les puces agiront plus ou moins vite, et peut-être pas de façon complète. Je soupçonne même le mental d’influencer sur elles.
— Ça n’a pas d’importance pour un premier essai, dit Charly, l’essentiel est de les tester sur quatre filles. On verra par la suite d’après les résultats.
La voix de Sandra se superposa à celle de Charly.
Enilis vit un flou rose au-dessus d’elle, deux couettes, enfin le visage de sa copine.
— Nini, réveille-toi !… Tu m’entends ?… Ça y est, elle ouvre les yeux…
— Ou la, murmura Enilis, quoi qui s’est passé ?
Sandra n’en crut pas ses oreilles après le récit d’Enilis.
— Saperlipopette ! C’est pas vrai ! Alors comme ça Charly nous aurait implantées des puces d’ADN pour nous booster ?
— Ben y a des chances, souffla Enilis, ça expliquerait bien des choses.
— Si je comprends bien, dit BB-lilith, cette anesthésie aurait fait surgir ce souvenir oublié dans ta mémoire ?
— Oui, vu que Charly a sans doute effacé cette séance après l’implantation des puces, expliqua Enilis, comme à vous toutes d’ailleurs.
Du coup, Aeryn Sun s’envoya une autre rasade de gnole derrière le soutif des lolos.
— Mais alors, demanda Sandra, elles sont où, ces puces ? Dans notre tête ?
— Je crois pas, répondit Enilis, faudrait voir si on a une cicatrice quelque part.
— Ben quand j’ai pris ma dernière douche, avant que Jojo m’enlève, j’ai rien remarqué. Peut-être qu’elle est dans le dos, ou sous la plante des pieds.
— A mon avis c’est indécelable, dit BB-lilith, vu déjà que c’est des puces, donc c’est super petit. Si ça se trouve, elles mesurent moins d’un millimètre, suffit juste de les fourrer sous la peau, et ni vu ni connu.
— Et il nous les aurait mises quand ? demanda Sandra.
Un moment de réflexion embrasa les couettes des RE girls. Quand BB-lilith s’exclama :
— Vous vous souvenez de ce stage de trois jours pour une remise à niveau ? Y avait juste nous quatre ! On a logé dans la partie ouest de l’Académie, dans une grande piaule.
— Ouais, continua Enilis, c’est possible, suffisait de nous endormir, et hop ! on se retrouve avec des super pouvoirs.
— Ben moi j’ai eu encore aucun effet, crachota Aeryn Sun.
— Normal, répliqua Enilis, à mon avis l’alcool que tu siffles empêche ta puce d’agir.
— Vous savez quoi, les filles ? proposa Sandra. Vu que ces puces se déclenchent dans un certain état mental, je dirais positif, on va se mettre dans cet état, et donc toi, Sunny, t’arrêtes de picoler.
Aeryn Sun tira un lifting pas jouasse en entendant le plan.
Sandra brailla soudain, les poings sur les hanches, les couettes agitées :
— Allez les filles ! On ratisse la ville, puis on fonce à l’Académie, on attrape Charly, et on lui secoue les puces !… Euh, oui, c’est le cas de le dire…
— Je dirais un autre truc, cracha Enilis, on file tout de suite à l’Académie et on chope Charly, là c’est trop grave de chez grave ! On est pas des cobayes, nan mais !
Les autres approuvèrent tout de suite, et ça redémarra plein gaz sur les karts.
Sandra : Je comprends tout maintenant, c’est le doute et mes crises de larmes qui ont fait que j’étais plus aussi rapide. Donc la puce s’est désactivée, si on peut dire ça.
BB-lilith : Ouais, et pour moi c’est le mental aussi qu’a joué, quand j’ai pensé à la scène d’amour du Titanic, ça a activé ma puce.
Enilis : Ben moi c’était au tir, quand j’ai pensé aux pouffes avec Jared. Donc la haine peut aussi activer les puces.
BB-lilith : T’imagines, Nini, si t’avais pas sombré dans le sommeil, on l’aurait jamais su.
Aeryn Sun : Ouais, purée, le Charly il est quand même diabolique.
Sandra : Mais j’y pense, y a d’autres filles qui ont reçu des puces ? Sûrement, y a Pink qui a flingué 145 zombies en une minute.
BB-lilith : Mais c’était de la frime pour te faire marcher. Nini a bien entendu que Charly a dit que c’était un premier essai avec nous quatre.
Enilis : Ouais, et maintenant que j’y pense, je me demande qui c’est la femme qui était avec Charly ?
Sandra : Peut-être Nancy la psy.
Enilis : Ça m’étonnerait, sachant qu’on a des super capacités physiques, elle m’aurait pas attaquée avec son soutif.
Aeryn Sun : Quelle aventure, les filles, je vous jure, ça me donne soif !
Sandra : Naaaan, pas d’alcool !
BB-lilith : Ouais, et t’as pas intérêt à picoler en douce.
Enilis : Ouais, et t’adoptes des pensées positives, ben d’amour comme Lilith, ou de haine, vu que ça a l’air aussi de marcher.
Aeryn Sun : Pour l’amour ça va être dur, je vois pas quel mec peut être qualifié de prince charmant, sinon pour la haine c’est fastoche, rien que de penser à une bouteille que je peux pas siffler, j’ai déjà les neurones en ébullition de massacre.
Les filles rigolèrent à donf.
Mais un nouveau danger se profila à l’horizon du bout de la route.
Crado Cat, un affreux matou blanc psychodingo de guns, et ses Pussies Kätzchen, des minettes féroces excitées du trou de balle, de balles et de trous dans tout ce qui bouge.
Ils glandaient sur une pelouse avec leurs ceinturons autour des bides, deux holsters avec des guns sur chaque côté, des canettes de bibine dans les pattes, vraisemblablement fauchées dans le Maxi Coop pas loin. Exact, vu la devanture défoncée.
Enilis : Euh, les filles, je me sens encore raplapla, je sais pas si je vais pouvoir assurer.
Aeryn Sun : Et moi… hips… comme une envie de gerber de nouveau…
Sandra : Z’en faites pas, je vais les nettoyer, moi, les minets !
BB-lilith : Euh, les filles, je me sens en forme là , j’aimerais tenter un solo.
Sandra : Wouah, c’est une première, t’es sûre ?
Enilis : Ça doit être ta puce qui agit.
BB-lilith fonça en avant, laissant les trois autres RE girls arrêtées dans leurs karts, Aeryn Sun gerbant sur le macadam.
Crado Cat tourna sa grosse tête de matou fétide vers le kart qui se pointait. Un éclair venu de l’enfer illumina ses prunelles sadiques vert métallique.
Il écrabouilla la canette dans sa patte. De la bibine gicla par les trous percés par ses griffes acérées.
— MMMIIIIIaaaaaaaOOOOOUUUUaaaaaaaaWWWWW !
Non, c’est pas Crado Cat qui a miaulé ce cri, mais BB-lilith, debout sur son kart, les bras levés.
Sandra : Elle nous fait quoi, là ?
Enilis : Aucune idée.
Aeryn Sun : Boouuaarrrkk… beeuuuoouurrrkkkk… l’est dingue… boouuueeeeuuurrrkk…
BB-lilith bondit de son kart qui venait de stopper net à dix mètres des chats, un saut de six mètres de haut, Crado Cat et ses minettes avaient dégainé et rafalaient, BB-lilith arriva vers eux, passant entre les balles comme une plongeuse, le corps allongé en carlingue de fusée, tournant sur elle-même, les bras tendus en avant, roula sur la pelouse au milieu de la meute surprise, tendit sa jambe droite et faucha toutes les pattes dans plusieurs moulinets ultra speed.
Crado Cat et ses minettes valdinguèrent dans l’air et se ramassèrent sur le sol, les tronches amochées, les pattes de traviole, paumant leurs guns dans l’herbe.
Les trois autres RE girls n’en croyaient pas leurs mirettes.
BB-lilith dégaina un gun et plaqua le canon direct entre les deux zieufs de Crado Cat qui reprenait ses esprits, tandis qu’elle braquait l’autre sur les chatounettes plus ou moins groggy.
— Bon, écoute bien, qu’elle lui balança, toi et ta bande de minettes dégénérées vous vous cassez vite fait, parce qu’on a pas que ça à faire, vous retournez à vos poubelles, OK ? ALLEZ ! VOUS LAISSEZ VOS FLINGUES ET VOUS VOUS BARREZ !
Les Pussies Kätzchen s’éloignèrent à contrecœur, lorgnant par-dessus leurs dos.
BB-lilith invita Crado Cat à les rejoindre, ce qu’il fit, la queue entre les pattes, les oreilles écrabouillées par la chute.
Sandra : Ben dis donc, Lilith, j’en reviens pas !
Enilis : Ouais, le saut, hallucinant, une vraie panthère.
BB-lilith : Et sans une goutte de sang, z’avez vu ?
Aeryn Sun : Boouuuaaarrrkkkk… génial… boouueeeuuuaaarrrkkk…
Nancy serra les poings et cracha, la rage au rouge à lèvres :
— Espèce de sale corbac ! Je croyais qu’on avait fait un deal ?
— Ouais, répondit Clac-Clac, accroché au rebord de la fenêtre de la chambre de la villa de Nancy, mais il manquait samedi.
— Quoi ?
— C’était sept petites culottes, pas six. Une était pas du lot. J’ai pas apprécié la magouille. Allez, ciao !
Et il s’envola dans un battement d’ailes.
Dehors, la bande corbeaux le suivit, après avoir ravagé le jardin et détruit les nains de jardins en plastique.