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par **Babou** » 16 Mar 2006, 07:37

Aphrodite a de nombreux pouvoirs bénéfiques. Mais elle peut être aussi une divinité redoutable, car elle symbolise bien souvent la passion que rien n'arrête. Elle devient alors une déesse fatale, dont la ceinture magique donne à celui qui la ceint un étrange pouvoir de désirs perpétuels.

Vous trébuchez c'est sûr, et de piètre façon.
Vous mélangez vos vers, c'est pas très esthétique !
Cela ne rime à rien et du coup, Apollon,
Vos vers en sont bancals, c'est devenu comique.

Mais quelle Aphrodite ? Vous perdez la raison !
Je possède mieux qu'une ceinture magique.
Pour vous attirer, indomptable polisson,
Je m'apprête à user de toutes les tactiques.

Je suis une sirène nommée Lorelei,
Et je vous dévierai de votre droit chemin.
Sur l'écueil de mon coeur vous échouerez enfin.

D'un coup de queue, je vous ferai sauter en l'air,
Et vous retomberez dans l'antre de ma faille.
De vos bras désormais je serai prisonnière.

par **Babou** » 08 Avr 2006, 05:38

Ce sonnet est sans doute moins poétique que les autres parce que c'est avant tout une histoire et qu'il n'y a pas le charme du "vous", mais j'avais envie de le faire.

Danse éternelle

Dans les eaux paisibles d'un désert aquatique,
Les baleines blanches viennent batifoler,
Souffler et s'aimer dans un ballet mirifique.
Je scrute les ondes, l'ambiance est surchauffée.

Au loin, sous l'effet de la chaleur électrique,
L'horizon se dilue dans cette immensité,
Nuançant les couleurs de ce ciel exotique,
Où les rêves mythiques sont réinventés.

Soudain, dans un silence infini, le colosse
Emerge ses tonnes faisant pointer sa bosse,
Et retombe dans l'eau devenant invisible.

Puis imprédictible fait ressurgir sa masse,
Soulevant la coque mon sang alors se glace,
Et chavire mon coeur d'une peur indicible.

N.B. Par miracle le bateau n'a pas chaviré !

par **Aeryn Sun** » 08 Avr 2006, 09:25

j'adore babou :love:

par **Babou** » 19 Avr 2006, 06:04

Au départ je me disais que si j'arrivais à faire des sonnets c'était parce que j'avais un support. C'était vrai. Simplement je répondais, même si les premiers m'ont demandé beaucoup de temps et d'énergie ! Il me semblait alors impossible de changer de style, de siècle et de raconter des "scènes de vie". Je vous ai dit aussi qu'il était difficile de faire passer les émotions dans des sujets "ordinaires" et contemporains. C'est ce que je croyais.
C'est mon 10e sonnet ...

Terre oubliée

Dans ce village au Nord, à l'orée du désert,
Vivent ces condamnés qu'un tragique destin
A conduit dans l'enfer de ces jours incertains.
Ils dévoilent leurs maux et crachent leur misère.

Ne les bannissez pas, gommez cette colère
Qui déchire vos coeurs criant son mal en vain.
Dans ces regards éteints qui tissent leur chagrin,
Eclate la rancoeur d'un peuple solitaire.

Des bras lambeaux de chair que la lèpre a rongé,
Des bouches sans lèvres, le sourire effacé,
Que leurs corps mutilés traînent éperdument.

La mort ils le savent, sera au rendez-vous.
Le temps s'est arrêté à Kambolodougou,
Balayé par un vent de poussière et de sang.

par **Dorian** » 19 Avr 2006, 14:27

Très orientés sur la nature, la vie dans son état le plus brut, tes poèmes sont magnifiques Babou, vraiment, sublimes. Le deuxième est à la fois doux et violent pour la conscience, les jeu est impressionant avec les mots que tu manies de mieux en mieux même si je peine à croire que tu puisses faire mieux à chaque fois vu le niveau déja excellent. Félicitations, j'attends avec impatience les prochaines envolées lyriques qui me mènent si loin dans la beauté du rêve...

par **Aeryn Sun** » 19 Avr 2006, 18:16

moi aussi babou je suis en admiration devant tant de magnificence

par **Babou** » 13 Mai 2006, 06:14

Kera

Le matin rougeoyant accroche ses couleurs,
Ocrant les soukhalas d'un habit de lumière.
Bruits de calebasses, notes particulières,
Le village s'ébroue dans un rythme enchanteur.

Vous déesses noires, prônant tant de splendeur,
Aux allures fières, élégantes et princières,
Qu'un bouquet de feuilles, coutume familière,
Habille vos corps nus d'un voile de pudeur.

Si pour vous enlaidir et évincer l'attrait,
D'un amant éperdu tentant de vous séduire,
Vous portez ces labrets, objets de déplaisir,

Pour vous femmes lobis je me fonds en respect.
Cicatrices du temps qui ont laissé ses traces,
Ancrées sur la peau blanche émanant de ma race.

P.S. Kera signifie tout simplement "femmes" dans le dialecte lobi.
Les femmes lobis "portent" des feuilles fraîches (cueillies chaque matin) d'une espèce particulière et de couleurs différentes selon qu'elles sont vierges, mariées ou veuves.
Les labrets ou plateaux (pratiqués dès l'âge de 10 ans) sont des rondelles de bois, de plus en plus grosses, incrustées dans les lèvres supérieures et inférieures (comme un piercing

). Leurs diamètres en final peuvent atteindre la taille d'une soucoupe, voir même une petite assiette dans certains pays d'Afrique.

par **BB-lilith** » 13 Mai 2006, 10:25

Ils sont trop beaux tes poèmes Babou, j'aime beaucoup ton style... :love:

J'ai même eu des frissons en lisant Terre oubliée....

Continue, c'est génial ! :love:

par **Babou** » 13 Mai 2006, 10:54

Merci ma lili lauve, love :love:

Terre oubliée est un sujet grave, alors forcément ça remue !

par **Aeryn Sun** » 14 Mai 2006, 12:00

Ha babou c'est toujours pareil.... MAGNIFIQUE.... continue de nous faire voyager et partager les autres cultures du monde.

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