Pas la peine de te forcer
Jalousie
Il était là , enroulé dans les draps froissés, endormi, la bouche peinturlurée d'un rouge passion, les joues encore enflammées d'une récente étreinte. Je l'observais, un sourire amer collé sur le visage, les ongles enfoncés dans la chair pâle de mes mains, je le savais, je m'en doutais, je le haissais...
Doucement je m'asseyais à ses côtés, lui caressais la figure encore toute endormie, il ouvrit ses beaux yeux d'un bleu irréel, me fixa longuement, une expression indéchiffrable mélant stupeur et remords s'inscriva sur son beau visage désormais blanc comme neige. Il tenta un mot, je mis doucement un doigt sur sa bouche maquillée, mon geste le mit en arrêt, il ne comprenait pas, je m'amusais. J'approchais ma bouche de son oreille, et doucement je murmurais " Ne t'en fais pas, je comprends ", il me prit la main, la caressa de ses longs doigts fins, se mit à pleurer, je ris doucement, il me regarda sans comprendre. Lentement je me levais, retirais mes bijoux, ceux qu'il m'avait offerts un jour qu'il me disait "je t'aime", puis mes vêtements glissèrent un à un à terre, je le regardais du coin de l'oeil, il ne comprenait pas, son air stupéfait me fit rire à gorge déployée. Je me rassis à ses côtés, mes mains glissèrent lentement sur son torse, puis sur son cou, s'attardant sur ce dernier, mes ongles rouge carmin griffants sa peau offerte à mon désir de vengeance. Puis mes doigts parcoururent son visage, ses lèvres entrouvertes, son nez, ses pommettes encore brûlantes. Il me regardait sans rien dire, attendant la suite, se doutant que cela ne pouvait être si beau, il commençait à me connaître, moi, la jeune fille si naive des débuts, se révélant d'une possessivité diabolique. Il murmura, un soupçon de terreur dans la voix " tu comptes énormément pour moi, tu sais que c'est ... c'est différent avec elle, tu sais que tu es celle qui compte le plus à mes yeux " je le regardais, un sourire indifférent comme réponse, puis je susurrais, m'attardant sur chaque mot " cela n'a plus d'importance maintenant " avant d'abattre la lame vengeresse sur cette peau qui désormais m'appartiendrait à jamais .