par Phantom_Blue » 15 Oct 2006, 15:59
Episode 5
Les RE girls filaient sur la route conduisant au centre ville.
BB-lilith : Allez, Sandy chérie, fais pas la gueule ! Je blaguais avec le poids. Je te file un de mes shortys.
Sandra : Nan.
Aeryn Sun : Tu vas pas te mettre à bouder. Alleeez !
Sandra : Nan.
Enilis : Ah la la ! Une vraie gamine !
Sandra : Grrrr.
Aeryn Sun : Dites, les filles, après on se fait une pyjama-party ? On picolera du Champomy et on dégoisera sur les garçons.
Enilis : Du Champomy ? Toi tu bois du Champomy ?
Aeryn Sun : Ben, euh, coupé au Jack Dany.
Enilis : Tu me rassures. Un instant j’ai cru que t’étais malade.
BB-lilith : Je connais vos pyjama-parties, ça se termine toujours la tête dans la bassine en plastique, la gerbe à gogo.
Aeryn Sun : Ben quoi, c’est bon, ça purge les tripes. Après t’es comme neuve.
Enilis : Mais je sais pas si Sandra sera d’accord, vu qu’elle nous fait la gueule. Coucou ! T’es là ?
Sandra : …
Aeryn Sun : Allez, t’es la meilleure, tu sais qu’on t’adore. Qu’est-ce qu’on deviendrait sans toi. Hein ?
Sandra : …
Aeryn Sun : Bon, ben si je vois des zombies, je te dis rien, je voudrais pas te déranger.
Sandra : Si tu fais ça, j’te jure, j’te tue !
Enilis : Hi hi hi. Ben, à propos de zombies, on en a pas encore vu. Sont où ?
BB-lilith : C’est peut-être pas plus mal.
Aeryn Sun : Ils doivent savoir que Sandra est dans le coin, ils se sont barrés. Peut-être bien qu’on en verra pas un seul.
Sandra : Ah non ! Dis pas ça ! Je veux des zombies ! Si y a pas de zombies, je deviens folle ! Sans zombies, ma vie n’a plus aucun intérêt !
Enilis : Et Kisshu ?
Sandra : D’abord les zombies, après Kisshu.
BB-lilith : Ben dis donc, bonjour le romantisme.
Sandra : Y’a rien de plus romantique qu’une tête de zombie arrachée par une balle.
BB-lilith : Ben dis donc, tes kiss doivent avoir un goût de poudre.
Les filles rigolèrent.
Le van était arrêté sur le bas côté. L’arrière soulevé par un cric.
Agenouillé devant, le cou garni d’une masse pesante de colliers rutilants, mister T fixait une roue.
A côté de lui, Looping gesticulait en parlant à un stroumpf imaginaire.
Le colonel Hannibal venait d’allumer un cigare, pendant que Futé étudiait un plan de la ville déplié sur le capot.
Un cadavre glandait derrière le van, la tête arrachée. Près d’une roue crevée avec une mâchoire sanguinolente plantée dans le pneu.
Sandra freina brutal sous l’œil d’Hannibal. Surpris par le freinage, Jojo roula sur la route.
Elle s’extirpa hors du kart. Loucha sur le cadavre. Le pneu crevé. La mâchoire.
Les autres filles avaient stoppé leurs karts et attendaient. Enilis alla récupérer Jojo, pas très clair après la cascade.
Hannibal se ramena, le sourire aux lèvres. Lança d’une voix joyeuse de velours :
— Des RE girls ! Salut les filles ! On a eu un petit ennui, un zombie a crevé notre roue en mordant dedans.
— Un zombie ? s’exclama Sandra en se campant devant lui, les jambes écartées, les mains sur les hanches, les couettes agressives.
— Oui, on en a descendu une meute juste avant. Celui-là a cavalé derrière notre van. Je savais pas qu’ils pouvaient courir aussi vite.
— Quoi ? fulmina Sandra. Vous avez flingué mes zombies ?
Hannibal la regarda un instant sans comprendre. Lâcha son cigare à cause de la grimace. La grimace à cause de la rangeo dans la braguette de son treillis.
— C’est mes zombies ! qu’elle brailla, la Sandra. Y’a que moi qui a le droit de les flinguer. Capito cervo ? Grrrrrr !
Allongé sur la route, les mains crispées sur son entrecuisse, Hannibal se tordait de douleur.
— Et maintenant vous dégagez de ma ville ! Ouste ! Du balai !
Mister T avait arrêté de visser un boulon, les zieufs hallucinés. Looping fixait la scène, le corps figé dans l’espace.
Futé s’avança vers la plus jeune des RE girls, avec un geste d’apaisement de la main.
— Ecoutez…
BB-lilith bondit de son kart, bouscula presque Sandra, attrapa Futé par le bras et l’entraîna à l’écart.
— Ne faites pas attention à elle, elle est un peu nerveuse ces derniers temps. Je m’appelle BB-lilith, mais tu peux m’appeler BB ou Lili. Je suis libre en ce moment.
Aeryn Sun : Ben dis donc, elle perd pas de temps. C’est ça, la méthode romantique de drague ?
Enilis : Hi hi hi.
Aeryn Sun : Bon, ben moi je vais peut-être faire un brin de causette avec mister T. J’ai toujours adoré les beaux blacks musclés. Nini, je te laisse Looping.
Enilis : Merci bien, mais je crois que je vais m’abstenir.
— Bon, brailla Sandra, y a des zombies à flinguer. Magnez-vous les couettes ! Vous flirterez un autre jour. Grrrrr !
— Ben c’est bon, largua BB-lilith, on voudrait pas te faucher tes zombies.
— Ça va, je vous en laisserai quelques-uns s’il en reste.
— Ok chéri, soupira BB-lilith en plongeant ses yeux de velours dans ceux de Futé, le devoir m’appelle, je te donne mes coordonnées.
Elle lui refila une carte tirée d’une mini poche de son shorty.
Aeryn sun : Purée, prévoyante la BB. Elle a même des cartes de visite au cas où.
Enilis appela Sandra.
— Dis, je crois que je vais le garder avec moi pour le moment. Tu roules un peu trop brutal. Il a failli morfler sur la route quand t’as freiné.
— Quoi ? s’exclama Sandra. Oh mon pauvre petit poussinnet ! J’ai pas fait exprès. T’as pas de bobo ? (Elle lui caressa la tête.) Oui, vaut mieux que tu le prennes avec toi. Hein, mon petit Jojo, tu restes avec tata Enilis, parce que maman elle a plein de vilains méchants zombies à flinguer.
Les filles remontèrent dans leurs karts et démarrèrent, pendant que le colonel Hannibal, couché à l’arrière du van, essayait de survivre à la rangeo de la plus déjantée des RE girls.
Deux rue plus loin, Sandra freina brutal et s’éjecta de son kart.
Moulée dans sa combinaison jaune, Alex essayait de faire disparaître une tache de sang sur son bras.
— C’est dégueulasse ! Jerry exagère en nous confiant des missions pareilles.
Un zombie gisait à ses pieds. A côté de lui, trois autres.
Sam, resplendissante dans sa combinaison verte, ses longs cheveux roux flottant dans son dos, consultait son poudrier émetteur récepteur.
Tandis que Clover, la plus blonde des Totally Spies, très sexy dans sa combinaison rouge, les yeux en cœurs, reluquait à son doigt une bague sertie d’un diamant. Sandra bondit sur Alex.
— Je vais t’apprendre à tuer mes zombies.
Elles roulèrent sur le trottoir.
— Au secours ! cria Alex. Y’a une folle qui m’attaque !
— Apparemment c’est pas une zombie, dit Sam en quittant un instant des yeux l’écran de son poudrier. (Elle vit les autres dans leurs karts.) Tiens, des RE girls !
Aeryn Sun : Elle est vraiment insortable.
Enilis : Hi hi hi.
BB-lilith : Demain je demande à changer de groupe.
Enilis : Hi hi hi.
Elles quittèrent leurs karts, agrippèrent Sandra et eurent toutes les peines du monde à la calmer.
— Ça va pas ? crachota Alex une fois debout. Si tu crois que ça me fait plaisir de tuer tes zombies. Je te les laisse.
— Ben c’est comme moi, ajouta BB-lilith, c’est pas trop mon truc.
— C’est bon, souffla Sandra, tu l’as pas fait exprès, c’est OK. Je m’excuse.
Clover chantonna en exhibant sa bague :
— Faites l’amour, pas la guerre. Bientôt je serai en lune de miel avec mon petit Kisshu adoré.
Les couettes roses de Sandra se dressèrent en l’air comme des antennes de hitis qui captent Barbarella flottant nue dans le cosmos.
— T’as bien dit Kisshu ? qu’elle lui demanda.
— Ben oui, répondit Clover.
— Kisshu avec les oreilles en pointes des Mew Mew ?
— Ben oui, c’est lui, pourquoi, tu connais ?
Aeryn Sun, Enilis et BB-lilith échangèrent un regard qui se passa de tous commentaires.
En une fraction de seconde, Sandra percutait Clover en plein dans les lolos.
Elles roulèrent sur le trottoir.
— Décidément, soupira BB-lilith, tu as raison, elle est vraiment insortable.
Aeryn Sun expliqua rapide pour Kisshu à Sam et Alex.
Tandis que Sandra et Clover roulaient toujours sur le trottoir et sur les zombies, les lolos chahutés par l’empoignade.
— Non seulement tu flingues mes zombies, brailla Sandra, mais en plus tu me piques mon Kisshu.
— Piquer ? s’esclaffa Clover. Apparemment il a pas l’air de trop te kifer.
— Grrrrrrr ! Je vais te zigouiller le soutif.
— Bon, envoya Aeryn Sun à haute voix, vaut mieux les laisser discuter tranquille. On flinguera les zombies toutes seules.
— Pas question ! gueula Sandra.
Elle lâcha Clover, se redressa d’un bond sur ses rangeos, fonça vers son kart, tala son shorty sur le siège, et démarra dans un crissement de pneu strident.
La petite culotte au bout de l’antenne claqua dans le vent.
Le kart disparut en un éclair au bout de la rue.
— Elle est complètement cinglée, cracha Clover en se relevant. Pas étonnant que Kisshu la largue. Tu parles d’une furie.
Alex fronça les sourcils et râla :
— Jerry va m’entendre. On fait de l’espionnage, pas du flinguage de zombies. Je rentre à Beverly Hills et je bulle devant ma piscine. Non mais.
— Vous en faites pas, rassura Enilis, comme elle est partie, Sandra va nettoyer la ville à elle toute seule.
Tout le monde rigola, sauf Clover qui avait deux mots à dire à Kisshu, et Alex qui n’avait pas digéré la confrontation.
Quant à Jojo, il se gratouillait le crâne, se demandant où il avait atterri.