par Phantom_Blue » 28 Sep 2006, 09:48
Episode 3
Les quatre karts fonçaient vers la ville, Sandra en tête, parce qu’elle voulait flinguer un max, suivie par Enilis, BB-lilith, et Aeryn Sun qui assurait les arrières.
Elles franchirent un grand pont suspendu truffé de longs câbles métalliques. Des éclairs fusaient de la masse nuageuse opaque.
Au passage, elles balancèrent une flopée de grenades dans le fleuve houleux. Jojo se cramponnait à l’arrière du siège, pas trop rassuré.
Des explosions avec de grands remous de flotte montèrent jusqu’à elles. Plusieurs monstres du Loch Ness morflèrent en couinant.
Quand une horde de landaus à réaction déboula et prit les karts en chasse, pilotés par des bebes tueurs aux faciès de crapauds boursouflés. De la morve dégoulinait de leurs narines dilatées. Une bave visqueuse ruisselait sur leurs mentons et leurs bavettes maculées de taches de sang.
Aeryn Sun : Attention, les filles, danger à 6 heures !
BB-lilith : C’est quoi, de nouveau, 6 heures ?
Enilis : derrière nous.
BB-lilih : Et c’est quoi, le danger ?
Aeryn Sun : Des poupons diaboliques motorisés.
Sandra : C’est pas possible, je me mets exprès devant, et ça se pointe à l’arrière.
Enilis : Hi hi hi.
Les bebes brandissaient des biberons à répétitions. Une pluie de bastos claqua autour des karts.
Aeryn Sun : Roulez en zigzag, ces petites saloperies nous canardent !
Furibarde, les mimines crispées sur le volant, un rictus meurtrier sur son gloss Blood de Loup-garfeld, Sandra effectua un dérapage contrôlé et se retrouva face à la meute de landaus qui rappliquait à toute pompe.
Elle attendit que les trois karts la dépassent, avant d’appuyer d’un grand coup sec avec la paume sur le bouton Fire, en forme de buzzer, au centre du volant.
Deux mini-missiles giclèrent de deux tubes logés devant sous le capot.
Les explosions dégagèrent les landaus dans l’espace. Des roues la jouèrent freesbees dans la nuit. Des bouts de landaus disloqués et de bebes déchiquetés retombèrent au ralenti sur la route.
Une tête déformée, un œil dodelinant hors d’une orbite, se crasha dans un splash spongieux entre les jambes de BB-lilith.
Elle hurla comme une cinglée. Les oreillettes des autres RE girls tonnèrent contre leurs tympans.
Enilis : Mais arrête, tu vas nous éclater le cerveau de la tête.
Sandra : Quoi qui se passe encore ? T’es attaquée ?
Aeryn Sun : Attends, j’arrive !
BB-Lilith freina brutal au milieu de la route et s’éjecta du kart.
— Dégagez-moi cette horreur ! cria-t-elle en montrant la tête entre le siège et le volant.
Aeryn Sun stoppa son kart, en même temps que les autres, bondit en avant et piqua une rigolade.
Sandra : C’est quoi ?
Aeryn Sun : Rien, une tête de bebe avec un œil qui pend.
Elle shoota un coup de rangeo dedans, la tête valdingua dans les airs et s’écrabouilla sur le macadam dans un splash sanguinolent.
Sandra : Non, arrête, depuis le temps que j’en cherche une pour faire une lampe de chevet.
BB-lilith : Purée, t’es malade du cerveau des couettes !
Sandra : Tu sais pas c’qui est beau.
Enilis : Bon, alors, c’est fini vos parlotes ?
Sandra : Ça va, on peut causer, non ?
Aeryn Sun : T’en auras d’autres des têtes.
Elle se tala sur le siège de son kart.
Et les RE girls repartirent, Sandra toujours devant, bien décidée à flinguer un max de monstres, BB-lilith pas du tout jouasse pour crever de la goule cannibale.
Sandra : Qu’est-c’qu’on s’éclate, hein ?
BB-lilith : Ben avec tout ça, j’ai pas vu la fin de Pretty Woman.
Enilis : Ça va, tu l’as déjà vue au moins 100 fois.
BB-lilith : 173 fois depuis la sortie du film, 53 au ciné, le reste sur DVD, et des fois quand ça passait à la télé. J’ai même chronométré quand ils s’embrassent.
Sandra : T’as combien de films romantiques déjà ?
BB-lilith : Je les ai tous.
Sandra : Ça je sais, tu réponds chaque fois ça, mais combien ?
BB-lilth : Je sais pas, j’ai pas compté, y en a trop.
Enilis : Et elle te répond chaque fois ça. Hi hi hi !
BB-lilith : Ben quoi, quand on aime, on compte pas.
Sandra : Purée, ça c’est vrai. Si j’avais dû compter toutes les bastos que j’ai tirées. Et tous les zombies que j’ai flingués. Si on me filait un euro pour chaque scalp, je serais milliardaire, peinarde à Malibu, avec Kisshu pour me mettre de l’huile solaire.
Aeryn Sun : Ça y est, c’est reparti avec Kiki.
Sandra : Ben on s’aime, et quand j’aurais fini mes études à la con au collège, on se mariera et on montera une agence pour tuer les zombies.
Enilis : Et s’il flashe sur une autre ?
Sandra : Arrête, me charrie pas tout le temps avec ça. Il a pas intérêt, sinon couic, je lui coupe ses oreilles en pointes.
BB-lilith : Mais il a déjà les oreilles en pointes.
Sandra : M’en fous, ça les fera encore plus en pointes.
Rigolade générale dans les oreillettes.
Les RE girls dévalèrent les rues en pentes, un gun dans chaque main, les volants lâchés.
Des bestioles de toutes sortes crachèrent avant de s’écrouler, criblées de balles, les murs tagués de sang.
Sandra : Trop de la balle !
Enilis : Ouais, y a pas mieux comme anti-stress ! Super crunch !
Aeryn Sun : Tu dis rien, BB ?
BB-lilith : Ouais, moi je trouve qu’on devrait orienter l’esprit des RE girls vers quelque chose de plus artistique, comme la peinture, la sculpture, la musique. Pas toujours du carnage de monstres.
Sandra : Aaaaaaaaaaah ! Mais c’qu’on fait, c’est de l’art ! On peint les murs avec du blood, ça fait des fresques, et puis on sculpte les têtes des zombies à la bastos, d’un côté on les rend plus mieux, ça leur enlève leurs grimaces.
Enilis : Exact, même qui y a pas plus musical qu’une rafale de gun.
Sandra : Ouais, j’allais le dire, tu m’enlèves les mots de la bouche.
Enilis : Hi hi hi.
BB-lilith : No comment.
Les filles freinèrent en même temps. Sauf BB-lilith, qui fut plus lente à la détente, et se retrouva dix mètres devant.
BB-lilith : Oups !
Elle fit marche arrière et se plaça à côté des autres.
Le landau noir occupait le centre du carrefour. Un landau monstrueux, blindé de métal, avec des roues garnies de pointes. Des mitrailleuses pointaient sur les côtés. La bouille d’un gros bebe hideux aux yeux révulsés, injectés de sang, trônait au-dessus du volant. Une bave jaunâtre dégoulinait de sa bouche. « Kill am all » était brodé sur sa bavette.
Aeryn Sun : Je crois qu’on est tombé sur le big boss.
Enilis : Ouais, et il a pas l’air commode.
Sandra : Laissez-le-moi, je vais lui donner le biberon, il va roter dans le cosmos.
Aeryn Sun : Calmos, ça va pas être de la tarte. Faites gaffe à ses sulfateuses !
Enilis : Un missile est le tour est joué.
Sandra : Non, arrête, j’ai besoin de sa tête pour ma lampe de chevet. Laissez-moi faire !
BB-lilith : J’te jure.
Aeryn Sun : Ben vas-y, on admire la demo.
Sandra se leva de son kart, défit son ceinturon avec ses guns, et avança vers le landau, les mains levées.
— Hé, bebe big boss, je te propose un combat à mains nues ! J’ai pas d’armes ! Ramène ta fraise si t’as quelque chose dans ta couche-culotte !
BB-lilith : T’es complètement tarée ! Reviens !
Enilis : S’il te zigouille, je pourrai avoir ta collection de crânes de monstres ?
Sandra : Même mes shortys Britney Spears si tu veux. Mais ça risque pas.
Enilis : Non, sans dec, t’as des shortys Britney Spears ?
BB-lilith : Je les trouve trop flashy. Je préfère ceux de Lorie.
Enilis : Lorie ? Wouarf ! J’le crois pas ! Carrément Priscilla pendant que tu y es.
BB-lilith : Ben quoi ? Ils sont vachement bien, surtout celui de son dernier clip : « Je suis love de toi ».
Rigolade générale dans les oreillettes.
Aeryn Sun : J’ai commandé un shorty pirate de Jill Valentine sur le Net.
Enilis : Quoi ? Un shorty de Jill ? Aaaaargh ! Je l’veux !
Aeryn Sun : En treillis blue fluo, pour la disco c’est le top. Doublé en peau de zombies.
Enilis : Purée, ma vieille, celui-là tu me le files, sinon j’te parle plus jamais de la vie.
Aeryn Sun : Hi hi hi !
BB-lilith : Craignos, le bebe descend du landau !
Le derche cintré dans une couche-culotte en cuir noir clouté, des boots à crampons aux petons, ses petits bras et ses petites jambes bodybuildingués, bebe big boss se campa devant Sandra. Ses zieufs gonflés clignaient à l’asiatique.
— Alors, ma jolie, qu’il babilla d’une voix rauque, tu veux te mesurer à super bebe ?
— Purée, à mon avis y a pas que du lait dans ton biberon, t’es torché un max.
— Tu causes comme ma mère, elle m’a fait la remarque un jour, je lui ai réglé son compte à coups de biberons.
— Je vais t’apprendre les bonnes manières.
— Dans tes rêves, baby !
Propulsé par des ressorts planqués dans les talons de ses boots, bebe big boss bondit vers Sandra comme une fusée et lui agrippa les couettes avec ses petits doigts boudinés, les pétons talés sur ses épaules.
Du coup, elle se retrouva le nez dans sa bavette.
Sandra : La charogne ! En plus il pue la chiasse !
Elle empoigna le poupon maléfique et le secoua pour le dégager. Mais il tenait bon.
Les filles étaient pliées en deux. Jojo hallucinait devant le spectacle en bouffant des marshmallows.
Soudain un nounours à la tronche cannibalesque jaillit sous la capote du landau et s’empara du volant.
BB-lilith : Attention !
Aeryn Sun : T’inquiète, j’ai vu.
Elle appuya sur le bouton en même temps qu’Enilis.
Deux mini missiles filèrent en sifflant vers le landau.
Disloqué par l’explosion, le nounours retomba avec les morceaux sur le carrefour.
Le souffle avait projeté Sandra et bebe big boss dans un bac à fleurs sur le trottoir. Et elle essayait toujours de le repousser.
Aeryn Sun : Bon, ben c’est bien beau tout ça, mais j’ai comme une petite soif au gosier, pas vous ? On file boire un pot au « Zombie Bar » ?
BB-lilith : Et Sandra ? On l’aide pas ?
Aeryn Sun : T’inquiète, c’est une pro, the best of the best.
Sandra : P….. de b….. de s…….. de c…… de bebe !
Enilis : Hi hi hi !
— Je peux venir avec vous ? demanda Jojo, un rien tremblant dans les pattes.