Les aventures de Couetz sont issues de faits réels, d'anecdotes narrées pour le plaisir du partage et rédigées sans prétention. Extrait de discutions avec Phantom_Blue le 15/08/09L'attaque des blattes Je ne me souviens plus de l’année exacte, probablement 2003 je dirai, mais ce qu’il m’est impossible d’oublier, c’est que c’était l’année de la canicule.
Cet été-là , j’étais dans le sud de l’Espagne. Mes parents avec de la famille du côté de ma belle-mère avaient loué une grande villa sur la côte, juste en dessous de Murcia. Je ne sais alors pas quelle température il faisait à ce moment-là chez moi dans le sud de la France. Mais en bas, il faisait en journée pas moins de 45° à l’ombre et plus de 30° en pleine nuit.
C’est simple, je n’avais connu ça de ma vie.
Une ville fantôme d’une taille quasi égale à celle de Marseille… sans personne dans les rues !
Pas un touriste, pas un résident, pas un chat…
Tel des indigènes, les rares habitants que l’on croisait depuis la voiture climatisée étaient presque tous recouverts de boue pour se protéger de la chaleur ardente.
Alors comme sur une autre planète, j’ouvre le sas de mon vaisseau tout confort piloté par mon paternel et descends dans la fournaise.
Étrangement un vent violent soufflait. Cette sorte de vent qui vous empêche d’avancer correctement à la différence près que… celui-ci nous brûlait littéralement le visage !
Disons du souffle de feu sans oxygène.
J’étais en bas, au centre de la fosse dans la grande pyramide où Lara avait affronté Natla par le passé. La nuit lourde et chargée d’humidité rendait l’air peu respirable, et malgré le soleil couché nous transpirions à grosses gouttes. Mais c’était sans compter sur la présence de cafards géants !
Cette somptueuse villa dans un quartier touriste de la ville disposait d’une grande piscine et d’un sauna.
Le sauna, quelle drôle d’idée ! Personne n’y a mis un pied… J’aurais apprécié pourtant une douche norvégienne.
Rien que d’imaginer entrer dans une pièce pour la chauffer d'avantage que l’extérieur, fallait être barge complet !
En tout cas, la piscine on l’a amortie malgré une eau peu coopératrice.
Impossible de réellement s'y rafraîchir… Mais qui dit chaleur et humidité dit cafard. Des cafards, j’ai déjà eu l’occasion dans voir comme nous tous.
Les cafards les plus nuisant et répugnant dans notre pays sont les cancrelats que l‘on nomme aussi blattes (mais moi je marque la différence par la taille : le cancrelat et sensiblement plus petit que la blatte).
Nous connaissons dans notre pays quatre espèces de cancrelats. Les plus connu sont « la blatte germanique »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blatella_germanica_p1160206.jpg Et « la blatte américaine »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Amerikanische_Grossschabe_2.JPG Ignobles, ces espèces qui ne mesurent qu’au grand maximum 3,5cm, sont commensales et ne vivent donc que grâce à nous.
Et voici les deux espèces que nous avions durant notre séjour (95% de la première 5% pour la seconde images) :
http://www.ideemaison.net/product_images/uploaded_images/news/blatte_04.jpg http://www.ac-guadeloupe.fr/Cati971/Prem_Degre/drenaud/images/Blatte.jpgLes plus grosses étaient de la taille de ma paume de main, autrement dit quasi deux fois plus grandes que celle sur la première photo ci-dessus.
Une invasion totale ! Toute la côte de l’Espagne était touchée, chaleur, humidité, il y en avait tellement qu’elles n’avaient pas assez de place pour toutes se cacher en journée. Dans les rues, dans les restaurants, dans les habitations surtout, et même dans la piscine !!!
Mais il y a pire !
Elles savent VOLER ! Oui elles volent !!!
Nul n’était à l’abri.
35°c dans la chambre sur les coups d’une heure du matin, si tu avais le malheur d’ouvrir une fenêtre, en 30 secondes tu en avais au moins une qui entrait. Épuisante ces chasses aux cafards durant toutes les nuits !
Les frissons lorsqu’elles courent le long des murs a toutes allures, la chair de poule quand une s’envole dans ta direction pour fuir à la tong qui allait l’écraser.
J’en ai tellement vu, tellement tué en peu de temps, que je n’en dormais plus. Insomniaque, je cauchemardais d’elles éveillé.
Je les sentais sur mes jambes, mon torse, ce n’était souvent que d’épaisses gouttes de transpiration qui coulaient le long de mes membres.
Leurs mandibules acérées pouvaient très bien nous entailler lors d’une bataille, voire nous consommer dans le sommeil, nous infectant ainsi jusqu’à la moelle !
La terreur mêlée à la canicule, voilà une drôle de chimie.
Mon frère un matin en avait trouvé une dans les draps au niveau de ses orteils.
Parfois certaines qu’on ne parvenaient pas à tuer, on les enfermait dans la salle de bain ou entre la fenêtre et les volets.
Comment chercher le sommeil en entendant maître cafard frapper frénétiquement à la vitre toute la nuit pour nous croquer.
Sachant pertinemment que des amis à eux avaient investi le reste de la maison et probablement la chambre… ça ne faisait aucun doute !
Peu à peu une phobie s’est emparée de moi (depuis je crains les insectes volants), j'allais jusqu'à m'étouffer avec la couette sur la tête. Pire encore, j'ai passé une nuit dans la voiture complètement verrouillée, sans air où la température sous effet de serre frisait les 50° au petit matin.
Nous avons alors décidé avec mon frère de leur déclarer une guerre sans merci. On passait nos journées et soirées à œuvrer notre génocide, allant jusqu'à torturer l’ennemi capturé.
Mon frère en avait trouvé une "belle" dans le caniveau à proximité de la plage. De la tête au cul elle mesurait approximativement 7cm, ses ailes dépassaient ses fesses d’un bon demi-centimètre et ses antennes coiffées en arrière doublaient presque sa taille. Après l’avoir empalé sur une aiguille de palmier mon frère me tend le prisonnier. Il se débâtait de toutes ses forces, et il avait l’air dans avoir, d’ailleurs on ne tue pas un cafard en le transperçant. Ses doubles mandibules s’ouvraient et se refermaient machinalement comme pour nous découper. C’est alors que j’ai sorti un briquet de ma poche dont je m’étais muni pour l’occasion.
Je le gratte et approche la flamme de sa tête, et là horreur ! Je lâche le pal en entendant crier la bête de douleur !
Oui... en plus de voler, elles poussent le vice jusqu’à matérialiser un cri de souffrance !
Un son imprononçable et très aigu qui ressemblait un peu à ça : iiiiiiiiiiiiiigrrrz !
Immobilisé de dégoût et de terreur, mon frère rattrape la bête pour l'achever en la déchirant avec une seconde pique. Un épais liquide marron jaune en sorti et gicla sur le bitume.
Il manquait un lit dans cette villa, et bien sûr c’était moi qui dormais sur un matelas au sol.
Même si ça ne change pas grand-chose on se sent plus sécurisé en hauteur, c‘est un fait.
Un matin, je décide d’appeler de ma chambre ma belle restée au pays, que je n’avais plus vu depuis un mois. Malheureusement je tombe sur son répondeur et c’est alors que je vois bouger deux antennes derrière mon coussin. Je m’approche et je vois la blatte m’observer et faire comme si elle ne m’avait pas vu, me tournant lentement le dos pour faire demi-tour sur le carrelage.
A ce moment-là le bip indiquant de laisser un message retentit et moi la pantoufle levée au-dessus de la tête, j’abattis mon adversaire d’un puissant mouvement en hurlant d’horreur :
— ENCULLLLLEEEEE !
SPLATCHH !!
Et je ferme aussitôt le clapet du portable, témoin du meurtre.
C’est après coup que je me suis dis qu’il valait mieux que je téléphone au plus vite à ma mienne, avant qu’elle ne tombe sur un message quelque peu troublant.