par Krystos » 17 Juil 2009, 15:43
Le Scion des Atlantes
Chapitre I – Une nouvelle aventure !
Los Alamos, Nouveau Mexique – Printemps 1945
De ses rayons brûlants, le soleil darde sans pitié les vastes étendues désertiques du Nouveau Mexique.
Un crotale se réfugie sous un rocher, espérant y trouver une fraîcheur salvatrice. Le silence est roi, lourd comme des épées de géants suspendues à quelques nuages épars.
Soudain, telle l’éveil brutal des titans de la mythologie, une vibration sourde ébranle le désert, aussitôt suivie d’une explosion aveuglante dont l’onde de choc fait gronder le sol.
Ce nouvel essai nucléaire, comme tant d’autres qui eurent lieu dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, a l’avantage de mettre en avant la bêtise des hommes et permet au génie scientifique d’atteindre le summum de l’horreur. Non contente d’avoir anéanti la paix naturelle d’un écosystème et l’ordre écologique de notre planète, la race humaine vient de libérer l’essence même du mal !
Dans le cratère de l’explosion, une forme cylindrique, en partie émergée des entrailles de la Terre, étincelle sous la lumière. Comme un mausolée fabuleux verrouillé de mécanismes complexes, l’objet s’anime, s’ouvre et révèle la silhouette d’un corps, augure du crépuscule de l’humanité…
Qui pourrait contrer le destin qui nous guette ? Pour le savoir, il nous faut avancer dans le temps, jusqu’en 1996…
Imperial Hotel, Calcutta, Inde – Novembre 1996
Issue d’une noble famille anglaise, belle, farouche gardienne de son statut de femme autonome et soucieuse de sa féminité, Lady Lara Croft n’est pas Madame tout-le-monde. À la voir à la une de magazines grand public, on pourrait la soupçonner femme de médecin ou d’avocat qui occupe ses journées à préparer réceptions sur réceptions, parties de bridge sur parties de bridge ; qui fréquente les champs de courses et les réceptions mondaines… Il n’en est rien !
Lara Croft est officiellement archéologue de renom et, officieusement, chasseuse de trésors et d’antiquités. Une femme solitaire, téméraire, familiarisée au maniement des armes à feu et, surtout, une personne aux valeurs solidement ancrées qui voue un profond respect aux reliques anciennes et au mythes et légendes qui les accompagnent.
Les fruits de ses recherches trouvent leur place dans les musées, quand ils ne vont pas en sa demeure. En gardant précieusement moult reliques dangereuses dans son inviolable manoir, Lara Croft se place en gardienne de l’humanité.
On pourrait croire que notre chère comtesse vient en ce palace afin d’y passer quelques jours de vacances… Que nenni !
Larson, individu peu fréquentable natif du Texas et amateur de rodéo, lui a donné rendez-vous dans ce somptueux établissement pour discuter affaire.
Miss Croft est déjà copieusement informée quant à cette petite frappe. Simple sous-fifre sans envergure mais à la gâchette facile, incapable de rivaliser en matière de coefficient intellectuel avec un bonobo lobotomisé, il tuerait père et mère pour de l’argent. Mais qu’importe ! Lara est curieuse de savoir ce que ce cher Larson peut bien lui vouloir.
Cela fait déjà une heure que notre aristocrate patiente dans le hall. Elle constate avec flegme que la ponctualité n’est pas une priorité, chez Larson.
Le ventilateur du hall brasse une touffeur moite.
Enfin, une voix fort peu agréable se fait entendre dans le dos de Lara :
« Qu’est-ce qu’un mec peut bien faire pour réussir à attirer votre attention ? demande Larson non sans une certaine dose de lubricité.
— Je ne sais pas exactement, mais vous vous débrouillez plutôt bien ! minaude Lara avec ironie.
— Super ! Mais en fait, c’est pas moi qui vous cherche !
— Ah ? »
La Britannique feint l’étonnement tandis que Larson pose un ordinateur portable sur la table basse avant d’en ouvrir l’écran. L’image d’une femme blonde y apparaît en visioconférence. Larson s’explique :
« Non ! C’est Jacqueline Natla, de Natla Technologie… Vous voyez ? Ceux qui font tout ce qui est beau et qui brille ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
— La ferme, Larson ! ordonne la femme de l’ordinateur.
— M’dame. »
Miss Natla s’adresse alors à Lara d’un ton sirupeux :
« Jetez un coup d’œil ici, Lara. Quel effet cela vous fait de voir ça ? demande-t-elle en désignant la pluie de dollars derrière elle.
— Je suis désolée ; je fais cela pour le sport ! » tente de conclure Lara en se relevant de son siège.
Mais Natla semble vouloir persuader notre chère Lara de continuer à l’écouter en poursuivant :
« Alors, vous allez adorer ! Le Pérou ! D’immenses montagnes à franchir, des falaises de glaces, les crêtes, les vents glacés… Et !… Il y a ce petit bibelot, un objet millénaire aux pouvoirs mystérieux, enfoui dans le tombeau perdu de Qualopec !… Et il m’intéresse… Partez donc dès demain !… Vous êtes libre, demain ? »
Un grand sourire se profile sur le visage de Lara. Bien que, pour le moment, elle ne sache pas où tout cela va la mener, sa curiosité est suffisamment forte pour tenter l’aventure !
Chapitre II – Qualopec ou la découverte du fragment de Scion
Région montagneuse du Pérou – Une semaine plus tard
Cela fait déjà deux jours que Lara parcourt avec peine les flancs montagneux péruviens, accompagnée d’un guide de montagne local.
Sur la peau de Lara, la morsure du froid est plus douloureuse que mille lames de rasoirs et à peine amoindrie par la chaleur que lui procure le poncho traditionnel. Lara est familière de ce genre de conditions mais cela reste toujours une épreuve difficile à surmonter. Les indications de Natla sont floues mais Lara sait, au fond d’elle-même, qu’elle approche du but.
Lara et son guide s’apprêtent à faire une pause lorsque soudain, devant eux, se dressent deux portes gigantesques incorporées au flanc de la montagne.
Ses prières ont enfin été exaucées. L’entrée de la cité de Vilcabamba qui renferme le tombeau de Qualopec se trouve à l’endroit supposé !
Il reste désormais à trouver le moyen d’ouvrir ces portes. Sur le fronton qui les domine, quatre symboles incas gravés dans la roche attirent l’attention de l’Anglaise. Peut-être s’agit-il de la clef de la cité. Il ne lui en faut pas davantage pour se décider. D’un geste sûr, elle lance vers le fronton un grappin qui s’y accroche au premier essai !
Le grappin solidement fixé, elle en entreprend l’escalade. Une fois là -haut, elle remarque qu’un des symboles est légèrement plus proéminent que les autres . Elle exerce une légère pression dessus.
Le symbole de pierre s’enfonce dans la roche comme s’il s’agissait d’un interrupteur… Aussitôt, un grondement retentit et les deux portes s’ouvrent en grand vers l’extérieur…
Le silence qui règne à présent, occultant jusqu’au sifflement du vent glacial, n’est pas pour rassurer Lara. Quelque chose est sur le point de se produire qui ne présage rien de bon.
En lançant un regard vers le bas, elle constate le regard étrangement figé de son guide. Que peut-il bien observer ? Que se trame-t-il en dessous ?… La réponse lui arrive sous forme de grognements infernaux !
Des loups jaillissent de la caverne, tels les cerbères enragés des portes de l’Enfer, et se ruent sur le pauvre homme qui ne peut que hurler sa terreur. Mais ses cris sont étouffés par la neige et le souffle du vent.
Sans réfléchir une seule seconde, Lara sort son couteau de son étui, sectionne la corde d’un geste sec et saute dans le vide, laissant son poncho s’envoler, dévoilant sa tenue de combattante, montrant cette quintessence de beauté plantureuse et de furie martiale. Pendant sa chute, elle rengaine son couteau et dégaine ses deux magnums dont le feu de mort mitraille, sans pitié aucune, les canidés affolés.
Lara parvient prestement dans le mœlleux de la neige où gisent déjà , pour l’éternité, quatre loups. Mais d’autres carnivores affamés la prennent maintenant pour cible.
C’est avec une dextérité et une rage hors du commun que la miss réussit à se débarrasser définitivement du reste de ses assaillants.
Ses armes dans leurs holsters, elle se précipite vers le corps du malheureux gisant sur la neige maculée de sang.
Comme portée par l’espoir, elle prend le pouls du jeune guide, mais il est malheureusement trop tard pour lui, le trépas l’ayant emporté dans son funeste élan.
Après avoir creusé une tombe de fortune dans la neige et s’être recueillie un moment, Lara se décide à franchir les deux portes qui, en se refermant derrière elle, la condamne à poursuivre plus avant sa quête !
Il ne fait pas bon vivre dans ces cavernes. Le froid y est moins pénétrant que dans le blizzard, certes, mais il n’en est pas moins présent.
Les habitants de cette sombre contrée s’avèrent très vite peu enclins à l’hospitalité. En effet, à peine cinq-cents mètres sont-ils parcourus que Lara se voit attaquées par des chauves-souris de taille remarquable, à l’image de leur agressivité. Mais il en faut bien plus pour décourager notre belle aventurière qui s’en débarrasse facilement.
La difficulté des épreuves qui l’attendent ne sera que croissante. Peu à peu l’agencement des lieux passe de simples cavernes à cité antique. Progressivement, le froid diminue et des îlots de verdure apparaissent.
Après une heure d’exploration, Lara entre dans une salle dont l’issue potentielle consiste en une grande porte close. Comme elle s’avance pour étudier le moyen de l’ouvrir, quelques loups font irruption sans chercher à dissimuler leur animosité… Trop tard ! Une volée de coups de feu suffit à les renvoyer dans le Styx.
Lara remarque un levier sur la droite. Après l’avoir abaissé, elle se rend compte rapidement qu’il lui faudra parcourir rapidement le chemin qui mène du levier à la porte. Cette pièce en forme de grande piscine dépourvue d’eau paraît incongrue, de prime abord, mais l’unique levier – manifestement destiné à l’ouverture de la grande porte – recèle un système d’ouverture à temporisation qui rappelle à Lara que les architectes d’antan étaient naturellement enclins à la prudence.
À son second essai, Lara abaisse le levier et se hâte de franchir la porte avant sa fermeture. Elle gravit vivement des marches vers une nouvelle pièce, s’évertuant à éviter les flèches empoisonnées qui sont projetées dans le passage.
Arrivée dans la salle suivante, elle n’observe rien, aucune issue, juste un cul-de-sac.
Elle avance d’un pas lorsque, tout à coup, le sol se dérobe sous ses pieds, la faisant chuter au second étage d’un vaste corridor. Lara découvre. Fébrilement, elle cherche le levier qui lui ouvrira les portes de la si convoitée cité de Vilcabamba. C’est au niveau supérieur qu’elle le découvre et le manipule avant de descendre vers le pas de la porte.
L’excitation de Lara est à son comble. Devant elle se dresse enfin la légendaire Vilcabamba… C’est à peine croyable. Son corps tout entier en devient fébrile, à tel point qu’il faudrait qu’elle se reprenne en main. Mille dangers la guettent encore, et elle est loin d’en voir la fin.
Le décor est somptueux. Une réalisation humaine parfaitement conservée, préservée du temps à l’abri de la montagne.
Lara admire ce qui semble être la place centrale de la cité. Un petit bassin en orne le centre et, tout autour d’elle, sont éparpillées plusieurs maisons de pierre brute surmontées de toits de chaume.
Séduite, grisée, Lara est troublée par l’arrivée soudaine d’une meute de loups plus hargneux les uns que les autres. Sortant ses deux magnums et virevoltant à droite et à gauche, elle fait taire promptement ces fauteurs de trouble.
Décidément, ces canidés infestent les lieux ! Ils sont pires que des cafards dans une cuisine. Cela devient lassant.
La menace des fauves écartée, Lara entreprend l’exploration du village en toute quiétude et tente de trouver une voie de poursuite vers le tombeau de Qualopec.
Errant çà et là dans les rues, elle s’immobilise devant une porte malheureusement fermée à clef. Il lui faut trouver cette clef coûte que coûte !
Elle rallie aussitôt la grand’place, afin d’y voir plus clair, et y remarque un détail qui lui avait totalement échappé lors de son premier passage. L’entrée d’une ruelle habilement camouflée par un jeu d’ombres et de lumière lui saute brusquement au yeux. En s’engageant dans cette rue, elle trouve une porte qu’elle ouvre facilement grâce à l’interrupteur mural situé à proximité.
Une fois à l’intérieur, elle emprunte un escalier qui l’amène vers le second étage de ce qui semble être un atelier où l’on travaillait les peaux de bêtes, et plus précisément les peaux d’ours dont un exemplaire bien conservé orne encore la pièce.
Une fois dans au second étage, elle remarque une ouverture faisant office de fenêtre qui donne vers une autre ouverture, Sans hésitation, elle prend de l’élan et saute vers cette ouverture pour se retrouver dans une pièce sombre, dépourvue de toute issue. Et inutile d’espérer repartir en sens inverse. L’accès y est trop haut et hors de portée, désormais.
Lara décide alors de parcourir chacun des murs de cette pièce, prêtant le regard au moindre détail qui l’aiderait à s’en sortir. La solution est vite trouvée : le coin inférieur gauche du mur d’en face semble plus clair que le reste des parois. En effet, il s’agit tout simplement d’un bloc de pierre poreuse que Lara parvint aisément à pousser vers l’avant, libérant ainsi un nouveau passage vers une petite pièce annexe où attendaient une clef et une idole d’or.
Lara ne sait pas encore si ce précieux objet a une quelconque utilité mais, par pure précaution, elle le fourre dans son sac à dos avec la clef. Après tout, il est probable qu’elle ne soit pas là que pour faire joli !
Ayant trouvé une issue en explorant le second étage de la pièce où elle se trouvait, Lara se dirige désormais vers la porte mystérieuse de tout à l’heure et insère la clef dans la serrure. La porte s’ouvre silencieusement sur un nouveau passage dans lequel elle pénètre prudemment.
Ce qu’elle découvre alors est tout simplement magnifique ! Au fond d’une immense caverne se dresse ce qui ressemble fort à un temple.
Malheureusement, il lui faut une fois de plus se débarrasser d’une meute de loups
Elle entre dans le temple par la seule des trois portes qui soit ouverte. Après avoir longé un long couloir, elle arrive dans une salle d’eau où elle a l’occasion de mettre en pratique ses connaissances en varappe. Une fois en haut, elle abaisse un énième levier, ce qui ouvre la deuxième porte du temple.
Où cela va-t-il la mener ? Elle se serait bien penchée sur la question si une lame à balancier dans le couloir n’avait pas manqué lui trancher le buste !
Ce n’est qu’après avoir évité deux autres lames que l’exploratrice arrive enfin devant une porte qu’elle pense ouvrir grâce au levier situé sur le côté. À son grand regret, les choses se déroulent tout autrement : une trappe s’ouvre sous les rangers de Lara qui choit dans l’eau.
Nageant dans un dédale aquatique, Lara émerge enfin au centre d’une piscine, en plein milieu d’une grande pièce à deux étages sur laquelle un gigantesque ours brun veille avec zèle.
Une lourde herse protège une porte de pierre, mais il n’y a aucun levier, aucune serrure aux alentours. Lara plonge à nouveau, espérant trouver un autre accès éloigné du plantigrade. Il ne lui faut pas longtemps pour découvrir un tunnel immergé qui l’amène jusqu’à un escalier qui grimpe vers le second étage.
Là , au fond d’un vestibule, Lara abaisse un levier, ce qui ouvre la herse située au rez-de-chaussée. En sécurité sur ce haut promontoire, Lara liquide tranquillement l’ours querelleur de quelques ogives 9 mm bien placées.
En approchant la porte, Lara comprend enfin le rôle de l’idole d’or qu’elle porte dans sa musette. En effet, ce bibelot n’est autre qu’une clef qu’elle insère dans l’empreinte-serrure. La porte s’ouvre alors et la quête peut se poursuivre.
Cela fait presque une demi-journée que Lara explore les entrailles de la montagne. La fatigue commence à lui peser. Seulement, c’est loin d’être fini ! Lara est encore à mille lieues de trouver le tombeau de Qualopec. D’autre épreuves plus audacieuses et plus périlleuses encore l’attendent au tournant. Un sentiment étrange et angoissant l’envahit. Elle pressent une suite des événements qui pourrait lui coûter la vie. Elle s’oblige sur le champ à se ressaisir et à rester concentrée sur son objectif, à puiser en elle la force nécessaire pour continuer sans faillir. Tout n’est que question d’organisation mentale ; gérer son stress et ses forces tout en restant optimiste quant à la suite des événements.
Plus facile à dire qu’a faire, mais il le faut.
Après s’être octroyée une petite pause et s’être restaurée de viande lyophilisée et de gâteaux secs, Lara se remet en route.
Parcourant un long couloir humide et sombre, elle débouche finalement dans une caverne. L’obscurité fait place à davantage de lumière, et le froid cède la place à une douce chaleur… Étrange !
Peu à peu, le silence fait place bruissement d’une cascade. Lara est sur la rive droite d’un petit cours d’eau tumultueux.
À sa gauche, en remontant le cours du torrent, un chemin tortueux mène à un engrenage à neuf roues dentées dont trois sont manquantes.
À sa droite de Lara, en revanche, la petite rivière se termine en vertigineuse chute d’eau au milieu d’une vaste grotte.
La route à suivre est plus qu’évidente ! Elle opte pour le chemin de droite.
D’un gracieux plongeon, telle un ange descendu du ciel, Lara se jette du haut de la cascade et plonge dans l’eau froide de la mare.
En sortant de l’eau, elle se débarrasse de deux loups qui traînaient dans le secteur… Ça commence à devenir routinier.
Une seule issue : un couloir, dans la paroi de la grotte opposée à celle de la cascade, dans lequel elle s’engage.
Après seulement quelques instants de marche, Lara éradique quelques canis lupus lupus (encore !…). Elle poursuit, grimpant de hauts rochers puis redescendant de l’autre côté, et découvre un spectacle presque irréel.
Devant ses yeux ébahis se dresse une interminable et verdoyante vallée au climat quasi tropical ! Au-dessus de sa tête plane un ciel étoilé, probablement artificiel mais la magie et la beauté sont bien présentes !
Comment une telle merveille existe-t-elle ? Quel sorcellerie a produit cela ?… La réponse est pourtant claire ! Seuls les immenses pouvoirs du Scion ont pu générer ce mini univers. Mais devant la beauté de ce paradis, Lara ne doit pas perdre sa vigilance proverbiale car bien des dangers y sont camouflés !
Comme pour corroborer ses pensées, un événement encore plus inattendu survient, bien moins agréable et nettement plus hostile… et il court droit dans sa direction.
Un duo de velociraptors fonce vers Lara à bride abattue, dents et griffes acérées, prêts à la déchiqueter en lambeaux.
Ses deux guns bien en mains, Lara ouvre le feu, mais l’agilité et la vitesse d’exécution de ces monstres préhistoriques la force aux parades les plus acrobatiques. Sautant deçà -delà , plongeant et roulant au sol, esquivant adroitement les coups de dents, échappant aux coups de queue, Lara peine à cribler de balles ses assaillants. Ce n’est qu’après un long combat et quelques hématomes, heureusement sans gravité, qu’elle sort victorieuse de cette joute bruyante et agitée. Elle croit en avoir fini avec ces monstres, mais elle se trompe !
Lara poursuit sa progression dans la vallée perdue. Elle contemple, à quelques mètres au-dessus de sa tête, les vestiges d’un pont suspendu en bois dont il manque la moitié de la travée centrale, lorsqu’un bruit sourd l’immobilise ; un bruit aussi insolite qu’anormal, une vibration dans le sol ; un bruit inquiétant comme un pas de géant ; un bruit qui se répète soudain et dont le rythme s’accélère tout en devenant plus fort et plus intense, jusqu’à faire trembler le sol.
Mais quelle créature peut bien produire pareil vacarme ? Et surtout, quelle peut être sa taille ? Elle doit n’être rien moins que monstrueuse. Lara n’a pas à se poser très longtemps la question !
L’épouvantable vérité se divulgue rapidement ! Deux yeux jaunes, un regard effrayant, des dents affûtées comme des poignards, un rugissement tout droit sorti des enfers… neuf mètres de haut, quelques tonnes de terreur et de soif de sang !
Un Tyrannosaurus rex se précipite vers notre héroïne !
Bien qu’elle n’ait jamais été confrontée à ce genre de monstre, Lara sait d’instinct qu’il lui faut agir vite. Que faire ? Fuir ou attaquer ? Si elle fuit, le tyrex n’aura que quelques enjambées supplémentaires à effectuer pour la réduire en catastrophe ferroviaire. Alors, il ne reste que l’attaque !
Esquivant une première attaque, Lara dégaine ses flingues et entretient un feu nourrit sur son infernal assaillant tout en courant en tous sens et en faisant volte-face à chacun de ses changements de direction.
Faisant marcher sa machine à souvenirs autant que faire se peut, Lara se rappelle avoir lu que les tyrannosaures étaient de terribles prédateurs – bien entendu, et Lara se garderait bien, en cet instant précis, de contredire cette théorie – mais également qu’ils avaient un point faible non négligeable : leur propre masse corporelle. La moindre chute et c’est la mort, ou au pire, de graves blessures internes.
Faisant appel à toute sa dextérité, Lara s’efforce de viser l’un des yeux du monstre afin de lui infliger un handicap supplémentaire. Après une dizaine de tirs manqués et plusieurs morsures évitées de justesse, une balle crève un oeil de la bête, ce qui la déstabilise immédiatement. Cet avantage en poche, Lara se court entre les pattes du monstre tout en tirant par rafales. Sa vue affaiblie et ne sachant plus ou donner de la tête à force de tourner en rond, le titan perd l’équilibre et s’effondre lamentablement ! Le choc est tel que cette seule chute suffit à l’envoyer en enfer, laissant Lara poursuivre sa route.
En avançant plus loin dans la vallée, au détour d’un virage, Lara aperçoit une sorte de temple creusé dans la roche et surmonté d’un fronton posé sur des colonnes.
Tout semblant calme, Lara s’en approche quand, soudain, trois velociraptors foncent dans sa direction. Après avoir occis un tyrannosaure, se débarrasser de ces reptiles ridicules n’est qu’une formalité exécutée en une poignée de secondes.
Lara pénètre dans l’édifice et, sous une fontaine, plonge dans un bassin empli d’une eau claire au fond duquel l’attend une roue dentée.
Une première étape de franchie ; et voilà la belle qui se remet en quête d’autres rouages.
Avant d’explorer plus avant la vallée, Lara entreprend une petite excursion sur le pont suspendu. Dans la paroi rocheuse à sa droite, elle constate une l’entrée d’un passage et s’y engage aussitôt. Au bout de ce long couloir accidenté, du côté du pont où elle émerge, elle ne trouve rien à ramasser. Frustrée, elle prend quelques mètres d’élan et bondit vers l’autre partie du pont où, bingo ! elle trouve une deuxième roue dentée.
De retour sur le plancher des vaches, elle explore chaque recoin, chaque plan d’eau, jusqu’à émerger dans une caverne où, après avoir éliminé un raptor et gravi un impressionnant amoncellement de rochers abrupts, elle s’empare du troisième et dernier rouage.
Les trois éléments en main, elle quitte cette vallée et s’en retourne au mécanisme à engrenage qu’elle avait remarqué tout en amont du torrent. Une fois sur place, Lara applique une par une les roues dentées et, à l’aide d’un levier, remet en marche le mécanisme ancestral.
Le grondement de la cascade fait subitement place au silence. Un barrage vient de se mettre en place en plein milieu de la rivière, empêchant l’eau de chuter dans la grande grotte. Curieuse de savoir ce que cela a engendré, Lara redescend donc dans la grotte à la cascade ou elle découvre une entrée qui, jusque-là , était cachée par la chute d’eau.
Lara s’y engage, sentant approcher le dénouement de l’affaire.
Parcourant un long couloir tortueux, Lara aboutit à la croisée de quatre couloirs, dont celui d’où elle vient.
Le premier, celui de gauche, est scellé par trois grilles se succédant de près. Le deuxième, celui d’en face, monte en pente douce et ne semble pas présenter de danger immédiat. Lara décide d’y pénétrer et d’aller voir de plus près la lueur qu’on distingue à l’autre extrémité, mais alors qu’elle avance tranquillement, elle se retrouve soudain nez à nez avec une énorme boule de pierre qui roule dans sa direction dans un grondement de tonnerre et l’oblige à faire volte face pour revenir au pas de course à la croisée. Le danger passé, Lara avise le troisième couloir. Il est obturé par une porte solide mais Lara remarque la présence d’un levier qu’elle entreprend d’abaisser immédiatement. Et en effet, la porte s’ouvre, permettant à deux raptors furibonds de s’en prendre à notre Anglaise préférée.
Devant tant de pièges précautionneusement mis en place, Lara ne peut que supposer qu’elle se trouve enfin dans le tombeau de Qualopec. Souhaitons que cela ne devienne pas le sien !
Lara s’engage dans le troisième couloir qui la mène à une seconde croisée de chemins.
Au-dessus de chacune de ces issues est gravé un symbole. Les mêmes que ceux gravés au-dessus de la porte géante qui garde l’entrée des cavernes. Le ton jaune-orangé donne presque la nausée à Lara. Seules les sculptures et statues représentatives de divinités Inca sauvent l’ambiance.
Instinctivement, Lara choisit l’issue de droite, ce qui la mène dans une grande pièce où l’attend une énigme. Lara doit faire se mouvoir deux gros blocs de pierre à l’aide de divers leviers, dans le but d’atteindre une alcôve en hauteur où la manipulation d’un levier permet de lever une des trois herses du « premier couloir ».
Lara se met alors en route vers la seconde énigme. Là , Lara doit déplacer, par sa seule force, des blocs de pierre derrière lesquels un petit local recèle un levier que Lara atteint en sautant par dessus une fosse hérissées de pieux acérés. Il en faut bien davantage pour décourager notre Lara qui ne se plaint pas de tomber sur un piège aussi ridicule, pour une fois. Elle abaisse le levier, ce qui lève la deuxième grille du « premier couloir ».
Il ne reste plus qu’une énigme a résoudre et la dernière grille s’ouvrira.
Lara revient à la seconde croisée et emprunte le dernier couloir. Elle arrive dans un hall vide où, juste devant ses yeux, un dernier levier semble la narguer. Aucun piège apparent mais les apparences sont trompeuses. En abaissant le levier, Lara voit le sol se dérober sous ses pieds et glisse dans une salle où elle doit affronter une meute de loups. Ces charmante bêtes commençaient à lui manquer, et cela lui rappelle que l’on est quand même au XXe siècle.
Une fois ces charmants meurtriers expédiés en enfer, Lara pousse un bloc de pierre qui camouflait une sortie et grimpe dessus pour y trouver le dernier levier.
Les trois grilles sont enfin levées. Lara revient à la seconde croisée, puis à la première, et s’engage enfin dans le « premier couloir ». Passé un angle, Lara parvient à des marches richement décorées. Des statues de divinités ornent les murs aux couleurs chaude et vives. C’est du bonbon pour les yeux !
Plus aucun doute… La chambre funéraire n’est plus très loin. Faisant fi des fléchettes projetées de chaque coté des murs, Lara monte le large escalier jusqu’à la chambre funéraire. Son cœur bat la chamade.
Devant ses yeux, flottant au-dessus d’un autel de pierre... un fragment du Scion ! Lara n’en croit pas ses yeux. Le Scion existe bien ! Ce n’est donc pas qu’un mythe ; ce qui signifie que l’empire Atlante a peut-être bel et bien existé.
Avant de s’emparer du Scion, piquée par la curiosité, Lara s’approche du monarque momifié, resté assis sur son trône dans toute sa noblesse. Lara contemple d’un regard empreint de respect la dépouille du souverain lorsque, tout à coup, l’un des gardiens momifiés du roi semble se précipiter droit sur Lara… pour retomber lourdement au sol.
Il s’en est fallu de peu que Lara n’ait une crise cardiaque. Remise de ses émotion, elle s’avance alors calmement vers l’autel. Tout en retenant sa respiration, d’un geste précis, elle empoigne le fragment de Scion. C’est alors que la chambre mortuaire est prise de trépidations. Des pierres énormes tombent du plafond et s’écrasent sur le sol ébranlé par la violence chocs. Lara ne perd pas une seconde et sort par un couloir pentu qu’elle croit reconnaître. Le « deuxième couloir » ! Celui qu’une grosse boule de pierre avait dévalé pour écraser Lara ! Quelques enjambées plus loin, Lara doit exploiter toute sa dextérité pour éviter les roches qui tombent du plafond. Parvenue à la première croisée des chemins, elle échappe de peu à la chute d’une énorme roche et fonce dans le couloir qui mène à la cascade.
Comme elle arrive dans la caverne de la cascade, Lara essuie des impacts de balles. La riposte ne se fait pas attendre. Entre deux coups de feu, elle reconnaît son assaillant qui n’est autre que le fielleux Larson.
Un jeu de tirs s’engage entre eux mais c’est Lara qui obtient le dernier mot en l’immobilisant d’une balle dans la cuisse. Lara procède alors à un petit interrogatoire tout en le tenant en joue de ses deux flingues :
« Bon, vous avez mon attention maintenant, mais je ne sais pas si j’ai la vôtre… Allez !
— Je vais vous en faire bouffer, de l’avoine, moi ! lui lance par défi l’immonde Larson en tentant de se relever.
— Mais oui !
— Vous et ce satané morceau de Scion !… Si vous y tenez tant que ça, je vais vous le coller dans le…
— Attendez ! Vous parlez de l’artefact, là ?
— Un peu mon n’veu ! Je vais vous le… s’énerve-t-il en montrant les poings.
— Oh la ! Du calme ! Un morceau, vous disiez ? Ou est le reste ?
— Miss Natla a mis Pierre Dupont, sur l’affaire !
— À quel endroit ?
— Ah ! Vous n’êtes pas assez rapide pour lui !
— Donc, je perds du temps à discuter avec vous ici ?
— Moi, je ne sais pas du tout où il court, avec ses petites pattes de pied tendre ! Allez demander à Miss Natla ! »
Profitant d’un moment d’inattention de Lara, Larson tente de la désarmer ; mais ayant vu le coup venir, Lara l’assomme d’un coup de pied retourné avant de conclure :
« Merci ! Je vais… »
I Am Fucking Crazy...But I Am Free