par Phantom_Blue » 29 Nov 2006, 09:46
Quand Lara Croft aura disparu des mémoires, dans les siècles futurs, remplacée par de nouvelles héroïnes adaptées au nouveau monde technologique et virtuel fantastique, boostées par des milliards de polygones qui les rendront vivantes, avec des IA parallèles au néo-cortex humain fonctionnant à 90% de ses capacités (bien loin de nos pauvres 10% actuels), quand les Terriens coloniseront d’autres planètes dans les galaxies voisines, quand l’espace sera devenu un réseau d’immenses autoroutes sidérales, quand on appuiera sur un bouton de son four micro-ondes dans sa cuisine pour ouvrir des vortex-trams conduisant en un temps record au quatre coins des mégalopoles de la planète, Maax, un informaticien bossant dans les labos high tech du gouvernement, découvrira par hasard, enfoui dans un résidu de mémoire fossilisée d’une archive comptable, TR1 !
Intrigué par cet amas de données obsolètes, pensant qu’il s’agit d’un déchet électrique statique neuronal artificiel, il le sauvegardera quand même sur micro CD, pour y jeter un œil, sa formation spécifiant que rien ne doit être laissé au hasard pour permettre l’expansion de la civilisation humaine vers l’infini. Le soir, en rentrant chez lui, après un zapping rapide sur les 30 000 chaînes tridimensionnelles galactiques, où il n’y aura rien de fameux à voir (même dans le futur les programmes télé seront souvent nases), il insèrera le micro CD dans le lecteur de son pc pentium 8000, et après un grésillement sur l’écran du moniteur mural panoramique, et quelques interférences bourdonnantes, vite effacées par quelques touches appuyées sur le clavier, le logo d’Eidos apparaîtra. Maax regardera, intrigué, en se demandant ce que cela cache, et écarquillera les yeux devant la cinématique, avec cette fille sculpturale bassement pixelisée, qui l’intriguera. Il se retrouvera au début du 1er niveau, dans les cavernes, avec cette lumière venue du fond des âges de l’image préhistorique, cette ambiance de lieu fermé baigné par un silence étrange, où chaque mètre carré dégagera une sensation indéfinissable qui fera naître des frissons sur sa peau. Le souffle suspendu, il commencera à avancer en courant, légèrement surpris par le plop des flèches jaillissant de la paroi, suivant les traces des loups sur le sol, impressionné par la grandeur des lieux, se demandant où il se trouve, et ce qu’il va découvrir.
Quand sa femme rentrera de son agence fashion pour tenues d’astronettes ados, elle le trouvera figé devant l’écran, les yeux fermés, un sourire béatifique sur les lèvres, face à l’image finale de Lara glissant sur la pente de la grande pyramide. Enfin, il ouvrira les yeux, et dira d’une voix douce et sereine : « Chérie, je viens d’atteindre les 100% ! J’ai compris l’infini ! C’est le charme indéfinissable de l’instant présent ! »