[Niveau en Test] Une petite balade

[Babou]

J'ai adoré celui de l’amérindienne.

[Phantom_Blue]

Krystos
Ce qui m'amène à attribuer à ce niveau la note de 18/20

Merci, je pense que l’amérindienne, qui est en fait une déesse, donc une déesse amérindienne (merci pour le mot, j'aime beaucoup), t'as troublé, d'où la note. Le dessin original est en A3 sur une double feuille machine, fait au critérium 2B dans un restaurant à Strasbourg, dans les années 80, restaurant qui a changé de nom depuis, et que je ne fréquente plus. Les années 80, on trouvait toutes sortes de magasins qui ont disparu, comme "L'oreille d'or" où l'on pouvait écouter à la demande de la musique assis dans une cabine, je crapahutais avec un copain Marc dans les bistrots et les salons de thé, on la jouait rebelles avec la création, sur Led Zepellin et Abba, Marc qui vit maintenant depuis plus de quinze ans sur l'île de Corfou en Grèce. On n'avait pas de pc ni de Net, on avait juste des rêves et des feuilles pour les matérialiser. Nostalgie !

[Babou]

Monsieur, il n’y a pas besoin d’être malin
Pour comprendre que depuis une éternité
Ciel et terre sont deux univers bien distincts,
Il vous suffit d’ouvrir les yeux et d’observer :

Le ciel est bien vide, demandez aux ricains,
Sur la dame Lune, nulle âme rencontrée ;
Par inconscience vous égarez les humains
Jusqu’à dicter ici bas vos folles idées.

Bon ménage, claironnez-vous ? Niaiserie.
Quand le ciel "crise", la pauvre terre en pâtit,
Fort endommagée au plus profond de ses couches ;

Entre ciel et terre des baisers, dites-vous ?
Cela me touche énormément mais voyez-vous,
Même en scrutant, je ne distingue point leurs bouches.

[Phantom_Blue]

Madame j'en déduis que le trouble de l'âme
Qui particularise uniquement les femmes
Trouble vos sens au plus haut point et désoriente
Votre raison. J'en ris, car voyez-vous, criante

Est l'évidence même, et mon esprit s'enflamme
De joie et de passion. Devant vos yeux, madame,
Le ciel s'unit sans cesse à la terre accueillante,
Lui offrant les bienfaits de sa voûte éclatante.

Il charme de soleil ses journées de labeur,
Et veille sur ses nuits, ne comptant pas les heures.
Si vous ne voyez pas ce doux baiser sans fin,

C'est que votre désir n'est plus, et que l'ivresse
Des lèvres plus forte que le meilleur des vins,
N’enchante plus un cœur flétri de sécheresse.

[Krystos]

Quels échanges magistraux !!! Tout en finesse et poésie ^^ Encoreeee

[Phantom_Blue]

Le ciel dans sa clémence octroie l'immensité
Qui sied à tout venant pour la place qu'il donne
Et permet de bouger loin de nos densités
En toute liberté. La terre où tout résonne

Des célestes bienfaits octroie la variété
Des continents couverts de nature où fredonnent
Les vies et les saisons. De l'hiver à l'été,
Par le printemps qui chante et les pluies de l’automne,

Qui mouillent les pavés. Comme vos yeux chéris
Pleurant tous les regrets et les remords aussi
De ne pas avoir vu plus tôt l'union sublime

De la terre et du ciel, si bien entrelacés.
Je vous pardonne et prends ce mouchoir ramassé
De vous. N'est-ce point là, la plus belle des rimes ?

[Babou]

Oui, c'est la plus belle des rimes, c'est aussi une belle conclusion.
Ce niveau est parfait puisque tu nous a fait rêver ... de balade en ballades.
Merci Phantom Blue.

[Babou]

L’évidence est surtout que vous jouez des mots ;
Verbes entrelacés, tissés les adjectifs,
Mélangées les phrases, formant là un duo
Entre ciel et terre, n’est-ce point abusif ?

Quand monte la sève au printemps des arbrisseaux
S’étendent les jardins d’un été explosif,
Tons mordorés de l’automne et ciel indigo,
Blancheur hivernale poussant au vent plaintif,

S’égrènent les saisons des jours calendriers.
Inutile encore la vérité nier,
Cela est bien le fruit de la terre, mon cœur.

Mais pour vous remercier de votre geste, j’ose
Vous offrir ces souliers aux lacets de cuir roses
Pour marcher tout droit sur le chemin du bonheur.

[Phantom_Blue]

Que faire de souliers sur votre terre plate
Où le ciel est absent, pressé de pesanteur
Sous les tropiques lourds et les pôles aux pleurs
Gelés par les blizzards ? J'irais à quatre pattes

Pour éviter d'avoir la tête qui éclate
Contre vos plafonds bas. Moi qui d'un bond sans peur
Franchis les continents sur toutes leurs longueurs,
Par-delà le grand ciel, tel un fol acrobate,

Grâce à mes pieds chaussés des bottes de sept lieues.
Alors pour vos souliers aux pas si ennuyeux,
Ils me feraient dormir sur place, et enlisé

Dans votre terre nue, sans le ciel pour offrir
Les envols merveilleux, essoufflés de plaisir,
Parmi les oiseaux d'or aux ailes irisées.

[Babou]

Si pour vous maintenant la terre est toute plate,
Vous allez dire bientôt que le ciel est rond !
Je garde les souliers et je n’ai qu’une hâte,
Vous donner ici bas une bonne leçon.

Celles qui vont bien rire, à coup sûr, sont les chattes,
Venues de tous bord et de lointains horizons,
Voir comment vous vous y prenez à quatre pattes,
Tel un quadrupède, sans même un caleçon !

Laissez-moi dans ma pesanteur, les pieds vissés,
Profond dans la terre, pour ne pas m’envoler,
Car moi, voyez-vous, je renais chaque printemps,

Tandis que vous, à jouer le fol acrobate,
Vous risquez fort un jour, et juste pour l’épate,
De quitter la planète en vous désagrégeant.