Une nuit d'enfer


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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Phantom_Blue » 01 Juin 2008, 10:03


DRIMS saison 3

Episode 2

Au dernier moment, Enilis avait renoncé à demander à Charles. Elle préférait attendre. D’abord passer les tests. Faire bonne impression.
Il était 20h30 quand elle retrouva Marc au restaurant « A la cuiller d’argent ». Il lui avait passé un coup de fil. Il aurait pu venir la voir après sa plongée. Mais il avait prétexté un travail urgent et capital. Il lui expliquerait tout au restaurant.
Elle laissa sa Corvette sur le parking. Il ne pleuvait plus. Les flaques d’eau reflétaient le ciel. Un soleil rouge descendait sur les toits de la petite ville médiévale.
Marc l’attendait assis à une petite table, près d’une fenêtre décorée de rideaux fleuris. Il l’accueillit avec un grand sourire en se levant. Elle se laissa embrasser sur la joue. Il sentait bon l’eau de toilette.
— Excuse-moi de n’être pas passé, mais je bossais sur l’IA de DRIMS. J’ai réfléchi au concept. Tu sais, rajouter des processeurs ou des connexions dans les processeurs pour augmenter la puissance n’est pas la solution. Tu sais qu’on a bossé sur la bio-électricité du cerveau, et donc…
Comme d’habitude, il partait de nouveau dans des explications sans se soucier d’elle. Il ne lui avait même pas demandé comment elle allait après cette plongée. Elle regrettait d’être venue.
— Tu vois, l’immersion totale avec modification du temps peut entraîner…
La serveuse interrompit son exposé.
— Deux cordons bleus, dit-il.
Il avait choisi sans lui demander son avis.
— Non, dit-elle, pour moi ce sera un beefsteak bien saignant et des frites.
Elle avait envie de mordre dans de la viande rouge.
— Et comme boissons ? demanda la serveuse.
— Une bouteille de Patriarche, dit Marc.
— Un Coca, lança Enilis, comme pour le défier.
Une fois la serveuse partie, il reprit :
— Oui, parce que l’immersion totale pourrait avoir un rapport avec la fameuse illumination du Bouddha. Je travaille sur ce concept. Tu sais comment m’est venue l’idée ? C’est en regardant…
Elle jeta un œil à travers les rideaux. La nuit s’installait. Les lumières de la ville s’étaient allumées. Elle aurait pu savourer cette soirée sur un mode romantique, mais Marc l’aiguillait sur un mode scientifique. Comme d’habitude.
Elle sursauta légèrement. L’oiseau s’était posé sur le rebord de la fenêtre. Elle crut reconnaître Triboule. Il resta quelques secondes et s’envola.

La deuxième partie de la soirée fut plus cool. Enilis s’était laissée tenter par le vin. Le goût de la viande rouge fut rehaussé. Une douce euphorie l’envahit. Marc parlait toujours de DRIMS. Elle ne comprenait rien à ce qu’il disait, mais elle l’écoutait, vaguement. Une musique de fond flottait dans la petite salle. Du piano dont elle ne parvenait pas à identifier le compositeur, bien qu’elle ait déjà entendu ça quelque part. La lumière tamisée ajoutait à cette ambiance vaporeuse.
Ah Marc, pensa-t-elle, pourquoi tu ne me prends pas tout simplement dans tes bras ? Elle avala une gorgée de vin. Le liquide réchauffa une nouvelle fois son corps. Elle aurait pu s’envoler dans les airs, planer sur Conflansy, s’enfuir dans la nuit. Mais pour aller où ? Retrouver Lili, Sandra, Sunny. Revivre de nouveau une nuit d’enfer. Rafaler non-stop des zombies et des goules. Voir Sandra s’exciter, les couettes électrifiées. Un sourire passa sur ses lèvres. Marc le remarqua.
— Qu’est-ce qui te fait sourire ? demanda-t-il.
Elle lui répondit avec un autre sourire. Puis elle dit :
— Tu ne m’as même pas demandé pour ma plongée. Je croyais que tu voulais tout savoir de DRIMS. Et je suis bien placée pour, non ?
Sa voix avait une légère intonation de reproche.
— Ah oui ! s’exclama-t-il presque. Excuse-moi, je suis tellement pris par mes recherches. Alors, comment ça s’est passé ?
— Comment peut se passer un rêve, à ton avis ?
— Oui, évidemment, mais…
Elle ne l’écoutait déjà plus. Son attention revenait sur la musique de fond. Enfin elle reconnut le piano. Lucy in the sky with diamonds. Décidément, tout lui rappelait sa plongée. Comme quoi, ce qui est en nous reflétera toujours ce qui est hors de nous, et vice-versa.
Marc s’essuya les lèvres avec sa serviette en papier.
— Je crois qu’il est tard, dit-il, je paye et on y va. Je me lève tôt demain. Et toi tu as des tests à passer.
Elle jeta un regard à travers les rideaux. Dehors la nuit enveloppait la ville.

Martha posa des cartes avec des symboles sur le bureau. Enilis jeta un coup d’œil dessus. La nuit avait été agitée. Elle errait dans un espace noir, des formes s’agitaient devant elle. Imprécises. Mouvantes. Des bouts de voix surgissaient du silence. Et disparaissaient, étouffés. Elle s’était réveillée en sueur. Peut-être ne fallait-il pas replonger. On ne poursuit pas un rêve, c’est lui qui vous poursuit. Et il finit par vous avaler.
Il pleuvait sur Over Game. Depuis qu’elle était revenue, il pleuvait. Comme un flot de larmes ininterrompu. Pourquoi la pluie doit-elle toujours être triste ?
— Enilis ?
— Hein ? fit-elle . Ah oui ! Excusez-moi !
Elle se concentra sur les cartes. Les classa sans trop réfléchir.
Martha la regarda.
— Je crois qu’il vous faut du repos. Je vous donne une semaine.
Enilis la remercia. Après tout, ça l’arrangeait. Demain c’était samedi, elle irait voir ses parents et ça serait un week-end normal. Reposant. A chercher le dentier de son père. Marc l’appellerait, s’inquièterait, pour la forme. Lui parlerait de ses recherches, d’une nouvelle idée. Les dentiers de DRIMS. Elle retint un rire, se leva, dit au revoir à Martha comme à une sœur, et sortit du bureau.
Le seul désir qui lui vint à l’esprit, c’était de revoir Triboule. Après tout, il était le seul qui s’intéressait vraiment à elle.
Le parapluie rose sur sa tête, elle arpenta les chemins du parc. Un petit vent léger et chaud soufflait doucement.
Mais il n’apparut pas. Elle marcha encore un peu et rentra.

Une nouvelle nuit agitée. Toujours cet espace noir. Puis ces voix étouffées. Et des mains qui avaient essayé de la saisir. Elle s’était débattue, avait crié. Et elle s’était réveillée en sursaut, trempée de sueur.
Elle arriva à Jarnou à 11h30. Le soleil brillait dans un ciel bleu. Sa mère cueillait du persil dans le potager. Mistigri, son chat noir et blanc, vint se frotter contre ses jambes. Elle lui caressa le dos. Il ronronna de satisfaction.
Elle cueillit une fraise et la dégusta. Puis elle embrassa sa mère, qui lui raconta que la voisine…
Son père lisait le magazine Chasse & Pêche dans le salon, ses lunettes sur le nez. Elle déposa une bise sur sa joue.
— Au fait, dit-il, tu sais que la voisine…
Décidément, les petits potins de village.
Elle monta dans sa chambre. Retrouva son univers. Ses CD de Placebo. Ses peluches. Ses magazines « Vingt ans ». Elle se jeta sur le lit, savoura cet instant, comme si plus rien n’avait d’importance. Tant de choses s’étaient passées. Et elle se retrouvait là, sur son lit, prête à faire un bond dans le passé. Elle pensa au film « L’effet papillon ».
Un coup de feu claqua dehors. Elle se redressa. Se leva d’un bond. Fila à la fenêtre. Son père était debout dans le jardin, un revolver à la main. Il visait en l’air.
Elle ouvrit la fenêtre au moment où une deuxième détonation claquait dans un bruit sec. Elle regarda en direction du coup de feu. Un oiseau s’envolait à tire-d’aile. Elle crut voir trois pattes. Etait-ce Triboule ?
— Arrêêêêêête ! cria-t-elle. Mais qu’est-ce que tu fais ? Arrêêêêêêête !
— Mais ils viennent tout bouffer. Saloperie de bestioles !
Elle serra le poing. Elle aurait voulu le tuer pour sa bêtise.
Il traversa le jardin et se dirigea vers la maison.
C’est la première fois qu’elle voyait son père avec une arme. Elle avait horreur de ça. Oui, dans DRIMS elle avait rafalé des dizaines de fois, mais ce n’était qu’un jeu. Là son père tirait sur un oiseau innocent. Et elle ne pouvait pas l’admettre.
Le repas se passa dans un silence glacial. Enfin pour elle. Sa mère n’arrêtait plus de parler. Son père répondait de temps à autre, de façon brève.
Elle ne prit pas de dessert, s’excusa et alla se promener dans Jarnou avec son parapluie à la main et un ressentiment dans le cœur.

Rien n’avait changé. Bien sûr, elle était venue la semaine dernière, mais elle avait l’impression d’être partie il y a des années. Les petites rues descendaient vers la plaine. Les marronniers campaient dans la cour déserte de l’école. Des oiseaux sifflaient sur les branches. Elle chercha Triboule mais ne le vit pas.
Et c’est au détour d’un pâté de maisons qu’elle tomba sur le supermarché, celui dont sa mère lui avait parlé. Les temps changeaient. Le monde moderne gagnait du terrain, dévorait les parcelles de nostalgie, anéantissant les souvenirs.
Une centaine de voitures stationnaient sur le parking.
Elle se promena dans les rayons, regarda les gens avec leurs caddies, goûta un court instant l’ambiance supermarché avec sa musique et ses spots publicitaires, et préféra le silence de la nature.
Le soir elle demanda à sa mère :
— Dis, pour le supermarché, il s’est construit vite. La semaine dernière, il y avait rien.
Sa mère la regarda, étonnée.
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Les travaux ont débuté en mars. Tu te souviens plus. Tu es sûre que ça va ?
— Ah oui ! Non, ça va, je suis fatiguée en ce moment.
— Oui, je pense que cette semaine de repos te fera le plus grand bien. Tu es trop dans tes jeux vidéo. Tu sais…
Evidemment, elle n’avait pas dit à sa mère qu’elle avait été volontaire pour tester DRIMS. Elle ne jugeait pas utile de leur raconter. Ils s’inquiétaient déjà assez comme ça.
Elle mangea rapidement, laissa ses parents devant la télé, accaparés par la finale de La nouvelle star, et feuilleta ses vieux magazines d’ados. Mistigri ronronnait contre sa poitrine.
Puis ses paupières devinrent lourdes.
Elle savait qu’elle s’était endormie et qu’elle rêvait. Un courant d’air essayait de l’aspirer dans le noir. Elle luttait de toutes ses forces. Les voix des autres nuits l’appelaient. Elle sentait des mains la frôler. Elle cria. Se débattit. Frappa dans le vide.
Une lumière s’alluma dans ses yeux.
Sa mère et son père se tenaient au-dessus d’elle.
— Il faut appeler Charles, dit sa mère. Vite !
Et elle sombra dans l’inconscience.

Elle ouvrit les yeux. Elle était allongée dans une salle. Elle essaya de bouger mais n’y parvint pas. Des sangles entravaient ses poignets et ses chevilles.
Charles se pencha sur elle.
— Vous avez fait une crise. Vous êtes attachée pour votre sécurité. Calmez-vous !
Yakari lui souriait avec tendresse. Martha la regardait, le visage impassible.
Charles brandit une seringue terminée par une longue aiguille.
Un claquement d’aile accapara son attention.
Et elle vit Triboule voler en rond au-dessus d’elle.
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Babou » 02 Juin 2008, 07:31


Une suite qui coule " tranquille ". Trop tranquille je serais tentée de dire. Entre rêve et réalité le mystère plane. Ecrit en pointillés avec des bouts de phrases qui ponctuent le texte comme un jeu de piste. Je me pose des questions sur les cartes avec les symboles, les dentiers de DRIMS, le supermarché construit trop vite, le piano. Y a des parallèles qui se créent entre des éléments du jeu, de DRIMS, et la réalité.

Il était 20h30 quand elle retrouva Marc au restaurant « A la cuiller d’argent ».
Je connais << La Tour d'Argent >> mais pas << A la cuiller d'argent >>. Sinon La cuillère d'argent est un livre de cuisine très populaire en Italie. :15:

— Non, dit-elle, pour moi ce sera un beefsteak bien saignant et des frites.
Et elles sont comment les frites ? Parce que des fois elles sont spongieuses ... :D

Son attention revenait sur la musique de fond. Enfin elle reconnut le piano ...
Elle errait dans un espace noir, des formes s’agitaient devant elle. Imprécises ...
Mouvantes. Des bouts de voix surgissaient du silence. Et disparaissaient, étouffés ...
Une nouvelle nuit agitée. Toujours cet espace noir. Puis ces voix étouffées. Et des mains qui avaient essayé de la saisir ...
Un courant d’air essayait de l’aspirer dans le noir. Elle luttait de toutes ses forces. Les voix des autres nuits l’appelaient. Elle sentait des mains la frôler ...

C'est à double sens, on sent à la fois qu'elle est poursuivie par son rêve, ou que ce sont des << forces >> qui tentent de la faire revenir, comme quand on est dans le long couloir, attirée par la lumière blanche que l'on aperçoit au bout de ce couloir. Mais on a l'impression aussi que c'est le rêve qui s'installe doucement, par petite touche, dans la réalité. Image

— Dis, pour le supermarché, il s’est construit vite. La semaine dernière, il y avait rien.
Sa mère la regarda, étonnée.
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Les travaux ont débuté en mars. Tu te souviens plus. Tu es sûre que ça va ?

Tiens, tiens ... :03: :05:
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar BB-lilith » 07 Juin 2008, 11:24


Et Sandra, BB-lilith, Aeryn Sun et Blue n’étaient que des personnages virtuels créés par DRIMS.
Mince alors !!! :?

— Non, c’est bon, répondit Enilis en s’essuyant les joues. C’est les souvenirs de ce que j’ai vécu.
C'est sûr, ca doit changer ... :|

Lili avait vu juste quand elle disait : On dirait que le jeu tourne autour de toi (voir saison 2, épisode 2).
C'est juste !

L’image des filles lui revint en force. Sandra agitant ses couettes. Lili échafaudant une hypothèse sur DRIMS. Sunny décapsulant une canette.
Rien de telle que cette bande de copines, hein ? :D

Elle se souvint. Il alimentait parfois les conversations. Anna l’avait surnommé Triboule. Peut-être que c’était un male et qu’il avait aussi trois boules. Elle ne put s’empêcher de rire.
Euh, oui pourquoi pas ? :lol:

— Un Coca, lança Enilis, comme pour le défier.
Furieuse envie de zombie cola ?

— Vous avez fait une crise. Vous êtes attachée pour votre sécurité. Calmez-vous !
Yakari lui souriait avec tendresse. Martha la regardait, le visage impassible.
Charles brandit une seringue terminée par une longue aiguille.
Un claquement d’aile accapara son attention.
Et elle vit Triboule voler en rond au-dessus d’elle.

Ca se termine pour moi sur une note de frissonnement ...


J'ai bien aimé ces deux épisodes. Comme une pause dans l'univers euphorique et speedant de drims. Tu mets un doute sur la réalité de tout ce que tu as écrit. On sent néanmoins, qu'il y a aussi un problème dans cette nouvelle réalité. Enfin, je le perçois comme ca. Y'a plein de trucs qui me semblent bizarres, qui dérapent légèrement ... Ou peut être pas ? Lol ! Ca donne vraiment un sentiment d'amertume, de déception. On s'était attaché aux personnages.
Bravo ! Tu réussis à guider nos sentiments, lol !
Il me restera toujours mes rêves pour réinventer le monde qu'on m'a confisqué ...
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Phantom_Blue » 07 Juin 2008, 19:27


DRIMS saison 3

Episode 3

Charles n’eut pas le temps d’enfoncer l’aiguille dans le bras d’Enilis. Triboule s’abattit sur son visage et lui lacéra la peau à coups de bec.
Charles cria en lâchant la seringue. Lâcha la seringue en criant.
— Dégagez-moi ce putain de piaf !
Ses mains repoussaient l’oiseau qui attaquait toujours avec la même hargne.
Martha releva la jupe de son tailleur, dégaina un Derringuer fixé dans un mini holster sur sa cuisse galbée, et visa Triboule.
Une détonation tonna dans la salle.
La mâchoire arrachée par une balle, Martha s’envola d’un mètre et retomba sur le carrelage dans un grand plop de corps mou qui retombe sur un carrelage.
Tandis que Triboule se posait sur le ventre d’Enilis stupéfaite, Charles recula, les yeux exorbités, dirigés vers l’entrée de la salle.
— C’est fini, lança BB-lilith en pointant un gun sur lui.
— Ouais, cracha Sandra à côté d’elle, les couettes super électrifiées.
Aeryn Sun tenait Yakari en joue.
Triboule secoua ses plumes dans un trémoussement de lambada épileptique. Elles se désintégrèrent sous les yeux d’Enilis. Sa troisième patte disparut. Et Clac-Clac apparut. Il claqueta :
— Ça fait quand même du bien de retrouver sa vraie apparence.
Charles se jeta par la fenêtre, les bras en avant. Les vitres volèrent en éclat. Il tomba cinq mètres plus bas sur une pelouse. Se releva et se mit à courir.
Sandra, qui s’était précipitée à la fenêtre, la semelle des rangeos crissant sur les éclats de verre, le rafala soutenu.
Les balles lui tricotèrent les jambes et le dos. Il s’écroula sur le macadam de la petite route conduisant au parking.
— Nan mais, qu’elle envoya.
Dans la salle, Yakari avait fait une roue spectaculaire d’acrobate du cirque de Pékin. Elle asséna un coup de pied style karaté dans les lolos d’Aeryn Sun.
Cette dernière recula, un bref instant déséquilibré mais resta debout, un rictus d’anti-joie crispé sur les dents.
— Laissez-la moi ! dit-elle en rengainant son gun. Ah tu veux jouer les Jackie Chanette ! J’ai maté Chonchon, alors c’est pas une petite pisseuse qui va m’en imposer !
BB-lilith détacha les poignets d’Enilis.
— Comme tu te sens ? Ça va ?
— C’est pas vrai, bafouilla Enilis, mais alors, c’était vrai. Vous étiez pas des persos inventés de DRIMS ?
— C’est ce que DRIMS a voulu te faire croire. Tu t’es évaporée dans le tram, tu te rappelles pas ?
— Non.
— La mémoire va te revenir.
— Niniiii ! s’exclama Sandra en se ramenant toute contente près de la table. Ben dis donc, on a eu vachement peur. Heureusement Clac-Clac t’a retrouvée.
— Ouais, claqueta du bec le corbeau, et ça vaut bien une petite culotte, non ?
Il s’envola quand Enilis, libérée des sangles, s’assit sur la table. Il se posa à côté d’elle et la zieuta du coin de son œil noir et luisant.
— OK, qu’elle lui dit, t’auras des petites culottes.
Il s’ébouriffa joyeux les plumes.
Pendant ce temps, Aeryn Sun se bastonnait avec Yakira. La Japonaise utilisait une technique de combat des Ninjettes, appelée « vagin de la mort ». Mais Aeryn Sun répliquait avec la technique de la teufarde bourrée.
Déstabilisée par les gestes apparemment imprécis de la RE girl, Yakira préféra s’enfuir dans le couloir.
Sandra voulut se lancer à sa poursuite, le gun prêt à rafaler, mais BB-lilith la retint.
— Laisse tomber, on la retrouvera.
Enilis, qui s’était remise sur ses pieds, demanda à Sandra :
— File-moi un de tes guns !
— Hein ? fit la plus jeune des RE girls. Quoi ? Pas mes guns ! Non ! Ils sont à moi ! Sinon après j’ai plus de quoi rafaler les zombies ! Noooooon ! Pas mes guuuuuns ! Ouuuiiinnnnnn ! C’est mes guns rien qu’à moi ! Super ouuuuuuuiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn !
— Elle fait de nouveau une crise, dit BB-lilith. Je sais pas ce qui lui arrive en ce moment. T’aurais dû la voir dans le tram quand tu as disparu. C’est bon, calme-toi, personne te prendra tes guns !
— Ouais, ben, bafouilla Sandra, des larmes dans les zoeils et sur les joues, parce que c’est mes guns, tu comprends ? Et puis après si j’en ai plus, alors je peux plus tirer sur les méchants zombies ! Et alors ils envahissent toute la Terre et ils bouffent tout le monde !
— C’est bon, rassura Enilis, tu peux les garder.
— Snif, fit Sandra.
BB-lilith donna son deuxième gun à Enilis.
— De toute façon on t’en trouvera déjà, t’inquiète.
Enilis se retint à la table, soudain prise d’un vertige. Elle crut que son corps fondait.
— Je vais pas encore disparaître, dit-elle.
— Non, répondit BB-lilith, c’est juste que tu viens de retrouver tes 17 ans. Tu faisais un peu plus âgée avant.
— A ce point ? s’inquiéta Enilis. J’étais comment ?
— Parfaite, sourit BB-lilith, mais t’as encore tout le temps pour devenir une adulte confirmée. Ce que certaines devraient acquérir, déjà en esprit.
Elle loucha Sandra, qui répliqua, un zest étonnée :
— Ben quoi ? M’enfin…

Dehors la pluie tombait à nouveau. Les filles pressèrent le pas dans l’allée. Clac-Clac voletait au-dessus d’elles.
— On file vers le vortex, dit BB-lilith. C’est là qu’on a réussi à passer.
— Mais vous m’avez retrouvé comment ? demanda Enilis.
— Je te raconterai. Filons d’abord d’ici !
Oui, c’est bien Marc qui arrivait sous la pluie, les cheveux brillants de gouttes.
Il s’arrêta devant Enilis, articula, surpris :
— Nini ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Qui sont ces filles armées ?
— Fais gaffe ! cracha Sandra, prête à dégainer avec ses petits doigts nerveux. Il est avec eux !
— Mais enfin, de quoi elle parle ? s’étonna Marc. Quelqu’un pourrait m’expliquer ?
Enilis planta ses deux harpons visuels de fille dans la peau des deux baleines oculaires masculines de Marc (destroy la phrase, je mangerai plus de sardines à midi). Et envoya sec, une volée de postillons postillonnant à la volée :
— Et tu comptes faire quoi maintenant ?
— Comment ça ? Mais enfin, Nini…
— Il faut qu’on se barre, pressa BB-lilith, c’est trop calme, ça me plait pas.
— Tu veux que je le flingue ? crachota Sandra.
— Laisse, coupa Enilis. Heureuse de t’avoir connu, mais nous n’avons pas les même valeurs ! Et je blaire pas les blaireaux !
Il tomba à genoux devant elle, le regard suppliant.
— Mais enfin, Nini, ça ne peut pas se terminer comme ça ? Je t’aime !
Il lui entoura les jambes avec ses bras. Serra. S’accrocha. Sanglota. La tête plaquée sur son ventre.
— Putiiiin ! gerba Enilis. Lâche-moi !
— Les mecs, je te jure, rigola Aeryn Sun, on dirait Chonchon quand je l’ai quitté.
BB-lilith s’impatienta :
— Il faudrait qu’on se dépêche ! Je la sens pas !
Tous les regards s’étaient tournés vers le père et la mère d’Enilis, qui se ramenaient sur une pelouse.
— Nini ! cria sa mère. Reviens à la maison !
Marc souleva Enilis et la projeta sur le sol, tandis que son père passait la main derrière son dos. Il braqua son gun.
Plus rapide qu’une fille qui chope une petite culotte pendant les soldes devant une autre fille qui voulait aussi la choper, Sandra dégaina ses deux guns et rafala.
Le père roula sur la pelouse, criblé de balles.
Marc avait saisi le poignet d’Enilis. Il tentait de la désarmer.
BB-lilith agrippa Marc par le col et le tira en arrière. Aeryn Sun lui plaqua le canon de son gun devant le nez.
Enilis se releva.
— Nini ! cria une nouvelle fois sa mère d’une voix sèche. Rentre à la maison !
— Désolé maman, répondit Enilis, mais je crois que notre relation s’arrête là.
Elle visa et appuya une fois sur la gâchette.
Frappé juste entre les lolos, sa mère s’envola en arrière et retomba trois mètres plus loin dans le gazon.
— Wouah ! largua Sandra. T’as flingué ta mère !
— C’était même po ma mère, souffla Enilis.
Puis elle regarda Marc, hésita un instant, serra la crosse de son gun et lança :
— Venez les filles, on se casse !
Marc les regarda s’éloigner, la pluie dégoulinant sur son visage.
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Babou » 08 Juin 2008, 04:50


Dans la salle, Yakari avait fait une roue spectaculaire d’acrobate du cirque de Pékin. Elle asséna un coup de pied style karaté dans les lolos d’Aeryn Sun. Cette dernière recula, un bref instant déséquilibré mais resta debout, un rictus d’anti-joie crispé sur les dents.
— Laissez-la moi ! dit-elle en rengainant son gun. Ah tu veux jouer les Jackie Chanette ! J’ai maté Chonchon, alors c’est pas une petite pisseuse qui va m’en imposer !

Chonchon le camionneur :04:
Faut toujours préciser un rictus anti-joie car le rictus de joie existe, c'est même très fréquent ! :D

— C’est pas vrai, bafouilla Enilis, mais alors, c’était vrai. Vous étiez pas des persos inventés de DRIMS ?
— C’est ce que DRIMS a voulu te faire croire. Tu t’es évaporée dans le tram, tu te rappelles pas ?

C'est ça la magie de la plume. On peut être en même temps dans la réalité et dans le rêve, dans DRIMS et à Jarnou. On peut construire des supermarchés vachement vite. On peut même faire pousser des boules et des pattes aux oiseaux. Trois boules, trois pattes. Ah oui, on peut aussi tuer sa mère qui n'est pas sa mère mais qui en définitive l'est. :11:

Pendant ce temps, Aeryn Sun se bastonnait avec Yakira. La Japonaise utilisait une technique de combat des Ninjettes, appelée « vagin de la mort ». Mais Aeryn Sun répliquait avec la technique de la teufarde bourrée.
Justement Sun n'a pas bu pas dans cet épisode ? Je suis sûre qu'elle a une petite soif, là. :14:

Enilis planta ses deux harpons visuels de fille dans la peau des deux baleines oculaires masculines de Marc (destroy la phrase, je mangerai plus de sardines à midi). Et envoya sec, une volée de postillons postillonnant à la volée :
C'est très imagé au contraire. Continue de bouffer des sardines le midi. :08:

Oui, c’est bien Marc qui arrivait sous la pluie, les cheveux brillants de gouttes.
Il s’arrêta devant Enilis, articula, surpris :
— Nini ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Qui sont ces filles armées ?
— Mais enfin, Nini, ça ne peut pas se terminer comme ça ? Je t’aime !
Il lui entoura les jambes avec ses bras. Serra. S’accrocha. Sanglota. La tête plaquée sur son ventre.
— Putiiiin ! gerba Enilis. Lâche-moi !

Les nanas ne savent jamais ce qu'elles veulent. Un coup de spleen et l'on aimerait basculer dans les bras de Marc. Et là avec le retour inespéré des flingueuses, la plage en mode romantique s'évanouit. :05:

— Les mecs, je te jure, rigola Aeryn Sun, on dirait Chonchon quand je l’ai quitté.
Pourtant il était bien avec toi hier ? C'était pas lui ? :03:

— Désolé maman, répondit Enilis, mais je crois que notre relation s’arrête là.
Cette phrase est drôlement dite : << notre relation s'arrête là >>. Le ton impersonnel en parlant à sa mère montre effectivement la nature de la relation quelque peu distante. :20:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar BB-lilith » 09 Juin 2008, 10:09


— C’est fini, lança BB-lilith en pointant un gun sur lui.
— Ouais, cracha Sandra à côté d’elle, les couettes super électrifiées.
Aeryn Sun tenait Yakari en joue.

Yeah, nous vlà les filles ! En force en plus !! :D

Pendant ce temps, Aeryn Sun se bastonnait avec Yakira. La Japonaise utilisait une technique de combat des Ninjettes, appelée « vagin de la mort ».
Ca existe comme technique ca ? :10:

Enilis planta ses deux harpons visuels de fille dans la peau des deux baleines oculaires masculines de Marc (destroy la phrase, je mangerai plus de sardines à midi).
Hein ? Super destroy ! Lol ! :11:

— Désolé maman, répondit Enilis, mais je crois que notre relation s’arrête là.
Elle visa et appuya une fois sur la gâchette.
Frappé juste entre les lolos, sa mère s’envola en arrière et retomba trois mètres plus loin dans le gazon.

C'est hard dis donc ! :13:
Il me restera toujours mes rêves pour réinventer le monde qu'on m'a confisqué ...
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Aeryn Sun » 10 Juin 2008, 16:20


bb a écrit:Pendant ce temps, Aeryn Sun se bastonnait avec Yakira. La Japonaise utilisait une technique de combat des Ninjettes, appelée « vagin de la mort ».
Ca existe comme technique ca ? :10:



Ben oui! c'est moi qui lui est appris à cette petite japonnaise :02: :14:
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Phantom_Blue » 18 Sep 2008, 08:35


DRIMS saison 3

Episode 4

Et il se produisit quelque chose qui ne s’était jamais produit. Il faut bien un début à tout. Une voix tonna dans les airs tandis que le sol coulissait :
— RELOADED DE DRIMS… REMISE A ZERO DES COMPTEURS… NOUVELLE PARTIE…
— C’est quoi ça ? demanda Sandra. Je me sens toute bizarre.
Un vent balaya les couettes des filles. Le décor ondula, fondit, se reforma.
Et elles se retrouvèrent devant l’Académie, vêtues en schoolgirls, avec des blazers bleu marine, des jupettes écossaises plissées et des socquettes blanches.
— Hééé ! s’écria Enilis. On n’a plus nos tenues de RE girls !
Il y avait d’autres filles autour d’elles, avec le même uniforme, qui discutaient en riant.
— Je crois qu’on est revenu au début, dit BB-lilith. On refait nos classes.
— Encore un coup de DRIMS, chanta Aeryn Sun. J’espère seulement qu’il y a de quoi se rincer le gosier.
— Oui, euh, commença BB-lilith, je crois qu’il y a un petit détail important.
Enilis fixait les visages et regarda Sandra, qui la fixait avec de grands yeux étonnés.
— On doit avoir dans les 12-13 ans, articula BB-lilith.
— Putiiiin ! s’exclama Aeryn-Sun. Ouais, t’as raison, j’ai les bras plus courts. Si Chonchon me voyait.
— C’est pas vrai, se lamenta Sandra, comment ça se fait ? Je veux plus être une gamine.
— Faudra faire avec, dit BB-lilith. Pour l’instant on n’a pas le choix. On verra comment ça se passe. C’est sûrement provisoire. Ça fait partie du jeu.
— Ouais, mais je peux plus picoler alors, s’étonna Aeryn Sun. Va falloir que je me remette à la limonade. Putiiiin !
— Pffff ! Il manquait plus que ça, râla Enilis Et en plus, on a moins de lolos. Ça m’éneeeerve !
Une vieille grande maigre en tailleur avec deux cerises en plastique clipées dans un chignon se pointa sur le perron et tapa dans ses mains en braillant :
— Allons, mesdemoiselles, en rang, la récréation est terminée !

Debout sur l’estrade, la jeune fille blonde glamour afficha un large sourire et jacta :
— Je suis Jenifer Leprince, j’ai 25 ans, et je suis votre professeur de mode. Nous allons étudier et réaliser des vêtements. Nous allons étudier la période sixties.
— Ouah ! s’exclama Enilis. Trop bien !
— Ouais ! confirma Sandra, assise à côté d’elle.
BB-lilith écoutait tandis qu’Aeryn Sun lui souffla à l’oreille :
— C’est bizarre, j’ai même pas soif.
Jenifer écrivit le nom de Mary Quant au tableau et demanda :
— Qui peut me dire ce qu’elle a créé ?
— Moi, dit Sandra en levant la main, elle a créé le gun à rafales pour flinguer les zombies.
Toute la classe rigola.
— Je vois que nous avons une fan de films d’épouvante, dit Jenifer, amusée.
— Moi je sais, lança Enilis, elle a inventé un slip qu’il est extensible aux mollets que ça fait maxi short.
Toute la classe rigola.
— Pourquoi tu dis ça ? demanda Jenifer.
— Ben mon père il a un slip comme ça, même que ma mère elle a divorcé à cause de ça.
Toute la classe rigola.
— Oui, mais je ne vois pas le rapport avec Mary Quant ?
— Ben euh, bafouilla Enilis, je sais plus.
— C’est une marque de tequila, envoya Aeryn Sun, Chonchon en picole.
Toute la classe rigola.
— Et qui est Chonchon ? demanda Jenifer.
— Euh, ben…
— Mary Quant a inventé la minijupe, expliqua Jenifer, et nous allons en confectionner.
Elle expliqua le principe au tableau.
Dix minutes plus tard, les filles dessinaient des minijupes de toutes les formes. Jenifer passait d’une table à l’autre pour donner des conseils.
Sandra présenta la minijupe zombie avec des holsters pour les guns.
Enilis avait fait la minijupe Dracula, avec des zombies dessus, que Sandra dit qu’elle avait copié sur elle, qu’Enilis dit que c’était pas vrai, qu’elle avait eu l’idée déjà dans le temps, après avoir vu un film sur Dracula.
Aeryn Sun dessina une minijupe avec des poches spéciales pour mettre les canettes, et écrivit soda sur les poches.

Le plus important fut de déterminer la longueur idéale. Sandra s’étonna, comme quoi, 10 cm c’était pas assez long.
— Ben dans les mangas, les minijupes elles sont super courtes, même qu’on voit les petites culottes.
Toute la classe rigola.
Jenifer précisa :
— Je veux une minijupe à la fois jeune et classique. Mais quel est le point le plus important ?
— Qu’on voit pas la petite culotte, répondit Sandra.
Toute la classe rigola.
— Oui, souria Jenifer, mais ce n’est pas tout à fait ça.
— Que ça fasse minijupe mais pas trop court, répondit Enilis, sinon ça fait pouffe, et pas trop long, sinon ça fait vieille poule.
Toute la classe rigola.
— Oui, dit Jenifer, c’est presque ça, mais…
Elle montrait en même temps le mètre roulant.
Les filles cogitaient pour essayer de trouver. Certaines mâchaient le bout de leur stylo, d’autres enroulaient leurs couettes entre leurs doigts.
— Je sais, dit BB-lilith, il faut calculer la longueur d’après la grandeur de la fille.
— Bravo ! s’exclama Jenifer. Et quelle est l’astuce ?
Là personne ne trouva. Jenifer donna la réponse :
Vous mesurez la longueur des genoux au nombril, vous divisez par deux, et vous aurez la longueur idéale qui fait jeune et classique à la fois.
Aussitôt les filles prirent leurs mètres roulants, se levèrent et se mesurèrent.
— Et vous pouvez en déduire quoi ? demanda Jenifer.
— Ben que les filles elles sont vachement intelligentes, répondit Enilis, parce qu’il faut des calculs mathématiques pour les habiller.
Toute la classe applaudit en criant de joie.
— Oui, mais quoi encore ? demanda Jenifer.
— Ben que les garçons sont des débiles du cerveau du slip, envoya Sandra, parce qu’ils veulent toujours voir les petites culottes des filles.
Toute la classe rigola.
C’est BB-lilith qui trouva la bonne réponse :
— On peut en déduire que chaque minijupe est unique, parce que chaque fille est unique.
Elle eut droit aux félicitations de Jenifer et à l’admiration de toute la classe.

Les filles se régalèrent à la cantine.
— Trop bon, gloussa de joie Enilis. Des escalopes à la crème. Et la viande c’est pas du latex.
— Ouais, approuva Sandra en dégustant une frite trempée dans la sauce, un vrai régal ! Les frites elles sont croustifondantes.
Aeryn Sun avala la moitié de son verre de Cola et dit :
— Si un jour on m’avait dit que j’aimerais la limo. Je sais même plus quel goût ça a la bière.
— C’est pas plus mal, rigola BB-lilith.
— Trop bien les cours, chanta Sandra, et cet aprèm on a défilé de mode. On va apprendre à marcher sur un podium.
— Ouais, s’exclama joyeuse Enilis, et peut-être même qu’on défilera pour Dior.
Les serveuses apportèrent des meringues glacées chantilly pour le dessert.
Les filles se jetèrent dessus, les cuillers plongeant dans la crème onctueuse. Sauf BB-lilith, qui dit soudain :
— Vous trouvez pas ça bizarre ?
— Quoi ? demanda Sandra, avec une moustache de chantilly. Ta meringue elle est pas bonne ?
— Non, elle est même trop bonne. Tout est trop bon. C’est trop parfait, trop idéal.
— Ben pour une fois que les cours c’est pas barbant, gargouilla Enilis, en savourant la glace à la fraise.
— Justement, n’oubliez pas qu’on est dans une nouvelle partie de DRIMS.
— Oui et alors ? demanda Aeryn Sun, des morceaux de meringue sur son blazer bleu, que ça faisait comme de la neige.
BB-lilith leur fit signe de s’approcher. Les huit couettes formèrent un cercle au-dessus de la table.
— Vous avez oublié que nous sommes des chasseuses de zombies.
— C’est quoi, un zombie ? demanda Sandra.
— C’est bien ce que je pensais, souffla BB-lilith. (Elle regarda Enilis). Quand Jenifer t’a demandé quel rapport ça avait le slip de ton père avec Mary Quant, tu savais plus quoi répondre. (Elle regarda Aeryn Sun). Et toi tu savais plus quoi répondre pour Chonchon. (Elle regarda Sandra). Et toi tu sais même plus ce que c’est un zombie.
— Putiiiiin ! s’étonna Aeryn Sun. Ouais ! Tu veux dire qu’on oublie tout ?
— Disons qu’on perd des trucs, que nos pensées s’embrouillent, expliqua BB-lilith, je sais pas si c’est progressif, ça dépend des personnes.
— En tout cas ça agit pas sur toi, dit Enilis.
— Ouais, confirma Sandra, t’as le ciboulot toujours entier.
— Et on fait quoi, alors ? demanda Aeryn Sun.
BB-lilith les dévisagea l’une après l’autre et articula avec calme et sérénité :
— D’abord on termine nos meringues, après on trouve des guns et on descend les zombies.
Les filles écarquillèrent les oreilles, puis les yeux.
— Comment ça, des zombies ? demanda Sandra. Où ils sont ?
— Ben ouais, insista Enilis, où ils sont, les zombies ?
BB-lilith articula à voix très basse :
— J’ai… reflet…
— Quoooiiiiii j’entends rien ? cria presque Sandra.
— Chuuuuuuut ! fit BB-lilith.
— Ah euh, excuse, s’excusa Sandra en se mordant la lèvre inférieure.
— J’ai vu dans la glace du couloir, un reflet quand Jenifer est passée, ben le reflet reflétait un zombie. Et pour les serveuses c’est pareil. J’ai vu un reflet d’une dans une vitre. C’est en réalité un zombie.
— Putiiiin ! gargouilla Aeryn Sun. Encore un coup de… euh je sais plus… ah oui… DRIMS !
— Et tu crois qu’on trouvera des guns ? demanda Enilis.
— On est dans un jeu, dit BB-lilith, c’est calculé pour.
Et elle planta sa cuiller dans la meringue.
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Babou » 20 Sep 2008, 07:15


J'ai fait une variante, j'ai écrit en direct, en lisant au fur et à mesure, sans regarder les réponses pour me mettre dans la peau des personnages.

— Putiiiin ! s’exclama Aeryn-Sun. Ouais, t’as raison, j’ai les bras plus courts. Si Chonchon me voyait.
Excellent ! Les bras plus courts, lol. Ben y a pas que les bras alors, tout est plus court, les jambes aussi et peut-être quelques éléments corporels typiquement féminins et encore légèrement inexistants .... C'est Chonchon qui va être content d'avoir une toute jeunette dans son lit ! :08:

— Ouais, mais je peux plus picoler alors, s’étonna Aeryn Sun. Va falloir que je me remette à la limonade. Putiiiin !
Putiiiin oui, dans quel pétrin le conteur te précipite. Etre sevrée comme ça, brutale la transition. :02:

— Pffff ! Il manquait plus que ça, râla Enilis Et en plus, on a moins de lolos. Ça m’éneeeerve !
Ben voilà les éléments légèrement inexistants sont cités. Maintenant, si vous avez " remonté " le temps, normalement vous devez avoir la maturité de cette époque c'est à dire une petite maturité. Image C'est sans doute ce qu'on verra un peu plus bas. Et d'abord en quelle classe êtes vous ?

— Je suis Jenifer Leprince, j’ai 25 ans, et je suis votre professeur de mode. Nous allons étudier et réaliser des vêtements. Nous allons étudier la période sixties.
Option mode. Bon, ok, déjà c'est pas une école comme les autres. 12-13 ans ça fait quoi ? 5e-4e ? Ça colle avec l'option ? C'est pas en 3e qu'on peut s'orienter ? Je pense que ce choix n'est pas un hasard dans un cerveau bluetesque. :15: :05:

— Je veux une minijupe à la fois jeune et classique. Mais quel est le point le plus important ?
La longueur ça c'est sûr mais ça dépend si c'est les toutes premières, au début la longueur était plutôt timide. La facilité d'entretien ? La matière ? Ça dépend à quelle époque de l'année aussi on est, mais vraisemblablement une époque chaude, lol, à cause des shortys dans l'épisode précédent, et pis on est toujours dans une époque chaude vu qu'il y a toujours des shortys, jamais vu des shortys en fourrure, encore que ... en remontant le temps, on peut remonter en hiver. Je suis sûre d'être loin du compte. Faut trouver un truc plus tordu. En papier ? Et pourquoi pas apporter la griffe de Paco Rabanne avec une révolution dans la mode avec ses robes en papier et aluminium (1966). En papier fluo (papier affiche) pour mieux se repérer dans les couloirs de sortie de DRIMS. En papier alu pour faire " papillotes ". En papier crépon pour le côté fripon. En papier de soie pour la métamorphose. En papier gaufré, ça c'est pour la récré. En papier dentelle pour être la plus belle. En papier pelure pour assurer sûre. En papier mâché pour mieux se déchirer (vous mettez le sens que vous voulez. Soit au sens figuré, on peut se déchirer sur une piste de danse, prendre le sens " se torcher la gueule " ou ..... au sens propre. :13: En papier tout court pour le côté glamour. :PDT_nail: :PDT_rev:

Elle montrait en même temps le mètre roulant.
Le tour de taille et la longueur de la minijupe par rapport à la taille de la nana. Si y en a une qui fait 1m70 et une autre 1m49, ben c'est différent. Eh oui, ça existe les nanas vachement petites ! :D ;)

— Je sais, dit BB-lilith, il faut calculer la longueur d’après la grandeur de la fille.
Image

— Bravo ! s’exclama Jenifer. Et quelle est l’astuce ?
On détermine une longueur entre le genou et le bas de la jupe, par exemple 20 cm. Ensuite on prend la mesure de la nana de la taille aux genoux et on soustrait 20 cm. Chez moi par exemple ça fait 59 cm moins 20 cm. Ma minijupe fera 39 cm de hauteur. Pour une nana dont la mesure serait de 49 cm, sa jupe fera 29 cm et les proportions seront respectées. :hihi:

Vous mesurez la longueur des genoux au nombril, vous divisez par deux, et vous aurez la longueur idéale qui fait jeune et classique à la fois.
Ah OK. 59 cm divisé par 2 = 29,5 cm. J'ai regardé, la vache ! :23: la jupe m'arrive au ras de l'haine ! Ceci pour parler élégamment. Pas de ma faute si j'ai la taille mannequin. Image Je pourrai même pas ramasser un mouchoir sans dévoiler un bout de tissu qui tient dans une boite d'allumette. :20:

— Et vous pouvez en déduire quoi ? demanda Jenifer.
Qu'il y aura 4 longueurs différentes Image

C’est BB-lilith qui trouva la bonne réponse
Désolée les filles c'est lilith la plus sensée, toujours. Je récapitule : lilith la plus sensée, Sun la plus friponne et alcoolo, Sandra la plus killeuse, bouffeuse de zombies et Nini la plus disjonctée mais aussi la plus jalouse. :19:

Sauf BB-lilith, qui dit soudain :
— Vous trouvez pas ça bizarre ?

Bizarre que tout aille bien dans le meilleur des mondes, c'est plutôt ça. Image

BB-lilith leur fit signe de s’approcher. Les huit couettes formèrent un cercle au-dessus de la table.
— Vous avez oublié que nous sommes des chasseuses de zombies.
— C’est quoi, un zombie ? demanda Sandra.

Toute votre mémoire est effacée ou plutôt on vous a reformatées, je sais pas comment dire, voyons la suite. Image

— Et on fait quoi, alors ? demanda Aeryn Sun.
On se casse de DRIMS et on va se taper une bière bien fraîche. :01:

— J’ai vu dans la glace du couloir, un reflet quand Jenifer est passée, ben le reflet reflétait un zombie. Et pour les serveuses c’est pareil. J’ai vu un reflet d’une dans une vitre. C’est en réalité un zombie.
Ahhhhhhhhh c'est logiquement bien imaginé. :11:
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Re: Une nuit d'enfer

Messagepar Aeryn Sun » 20 Sep 2008, 14:40


Je me régale toujours autant à te lire blue ainsi que les réponses de babou :D

Mais que ce passe t-il dans DRims :roll:

BB-lilith leur fit signe de s’approcher. Les huit couettes formèrent un cercle au-dessus de la table.


:D j'imagine le détail d'ici :D
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