FORUM LARAIDER

par **Phantom_Blue** » 12 Juil 2006, 18:36

[ HISTOIRE COMPLETE ]

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Je me téléportai dans le loft d’Enilis, logé dans la tour d’une église abandonnée à la périphérie de la city, direct dans sa cuisine.
Terminator, son poisson rouge, tournait dans le bocal sur le frigo en me matant avec ses trois yeux globuleux. Enfin vu la tronche de pitbull, plutôt un piranha.
A côté du bocal, le tamagotchi d’Enilis. Zébulon, un gros smiley pas plus beau que Terminator, ricochait en boule de flipper contre les coins du mini écran retro-éclairé rose.
J’ai jamais pu capter cet engouement pour ces cyber bestioles à deux électro-neurones : je souris, je fais la gueule !
Là il faisait la gueule. Une info-bulle bavait de sa bouche en demi-cercle pas content : je veux un câlin !
Ben mon vieux, avec Enilis, t’es mal barré. Attends ! J’ai ce qu’il te faut.
Je le balançai dans le bocal.
— Gloup ! fit Zébulon en écarquillant les deux zieufs de Casimir quand il copule frénétique avec Casimirette.
Terminator se précipita pour lui gloutonner l’écran.
Ben voilà !

Je déboulai dans la salle de bain toute rose.
Enilis glandait dans son bain de mousse, la fille du légendaire Smith de Matrix, une virusette lolita victim fashion dark pink, plus féroce que moi aux guns dans les video games, pour vous dire.
A l’époque je piratais un pc gouvernemental, histoire de balancer 81212, un sexo virus qui transforme les circuits en phallus carnassiers. Je vous raconte pas les effets sur une carte-mère BCBG. Remarque, les mamans ont aussi le droit d’avoir des fantasmes, non ? Enilis dévorait des plots USB. Trop mimi avec ses canines vampiriques.
— Salut la miss ! Alors on se la coule douce ?
— Dis, c’est quoi ton imper ? Ça fait travelo !
— Ça va pas la tête ? C’est l’authentique de Neo dans Matrix. T’as les attaches intérieures pour les sulfateuses. Et y a encore les griffes de la queen-machine incrustées dans le cuir.
Enilis gloussa un petit rire dans la mousse. Des bulles irisées s’envolèrent dans l’air.
Je haussai les épaule. Clapotai :
— Bon, j’ai une petite dalle et la soif.
— Y’a des Pepitos au chocolat et du Jack dans le buffet.
— Tu trouves toujours les mots qu’il faut.
— Je connais les hommes.

Enilis entra dans la cuisine enroulée dans une grande serviette éponge rose avec des Pikachus, ses tifs roses mi-longs plaqués sur son visage comme des balafres de marqueur rose fluo. Faudra que je lui dise un jour qu’il existe d’autres couleurs dans l’arc-en-ciel de nos psychoses.
— J’ai hâte de tester ce nouveau RE, qu’elle chanta.
Je lui jetai un regard blasé avec un rictus sur la lippe et gobai un Pepito au choco.
— Ne me dis pas que tu l’as fait ? Tu l’as fait ? Sans dec ?
— Meuh non.
Je dégainai un mag de la poche intérieure de mon imper et le balançai sur la table.
— Y’a pas de quoi casser la baraque. Trois zombies rachitiques, deux écorcés vif, un Nemesis rhumatisant, une pale remake. Lis les critiques ! Note générale : 4 sur 20.
— Alors ça crunche pas ? qu’elle soupira en prenant le mag. (Elle jeta un œil.) Ben si je m’attendais à ça. Capcom descend en flèche.
— L’ennui mortel. Même le blood c’est bidon, du ketch-up pour hot dogs. En plus, y a pas Jill.
— Jill Valentine, mon idole ! Trop anti-crunch ! Je suis détruite là !
Elle se laissa tomber sur une chaise, attrapa un Pepito et mordit dedans avec ses quenottes blanches pour exorciser le stress.
— Eh oui, baby, c’est la vie ! que je soufflai en me versant un troisième verre de Jack.
— Quand je pense aux premiers RE, fallait cramer les zombies au lance-flammes sinon ils ressuscitaient, même avec la gueule éclatée par les bastos et la cervelle en compote. Ça sentait l’essence et la viande grillée. Snif ! Anti gniark !
— La belle époque ! On savait faire les monstres dans ce temps-là !
— Et t’avais le mode bisou, les zombies essayaient de te rouler une pelle. Une fois y en a un qui a réussi à me choper. Un goût de blatte écrasée dans le formol, son kiss ! C’était trop super crunch !
Mon portable siffla la 5e de Beethoven version Jimi Hendrix.
— Oui ? Quoi ? OK ! On rapplique.
Je coupai la communication.
— La big boss, nous demande. Ça a l’air urgent.
— Je me prépare et j’arrive.
Là y en a pour deux plombes. Le temps que la miss choisisse ses fringues en braillant « Bordel, j’ai plus rien à me mettre ! », confectionne ses couettes « Bordel, ça tient pas comme je veux ! », se maquille « Bordel, non, pas le rose fuchsia, plutôt le rose printemps ». Enfin vous voyez le délire !
J’allai mater dans le bocal.
Terminator nageait en rond sur le dos, les nageoires frétillantes en pétant des bulles. Zébulon affichait le large sourire du renard lubrique après une visite dans un poulailler bondé de poulettes hystériques du croupion.

Laraider campait derrière un bureau en verre high tech au cent cinquantième étage d’un gratte-ciel dans la Manhattan de la city.
La coiffure statue de la liberté de Mylene Farmer, maquillée à l’égyptienne version Cléopâtre avant de jeter ses amants aux crocos, en robe laminée de geisha rouge brodée d’or, décolletée et fendue sur les cuisses, des bas auto fixant résilles violet, un porte-cigarette terminé par une Royal menthol fumant au bec.
Un look de big boss fatale, depuis qu’elle avait joué au Monopoly chinois. C’est comme le Monopoly traditionnel, seulement à la place de l’avenue Foch t’as la Muraille de Chine.
On se tala devant le bureau dans des fauteuils de pilotes de Boeing.
Elle aspira une bouffée de tabac, souffla un nuage céruléen parfumé et exhiba un CD noir.
— Voici un RE. Une version pirate inédite.
Les couettes roses d’Enilis se dressèrent en l’air.
— On en a plusieurs. J’ai envoyé Dorian, Killian et TElombre pour le tester. Ils sont pas revenus. Voici leur dernier message. Elle appuya sur le bouton de sa console téléphone magnéto lecteur DVD Internet. La voix de Dorian gargouilla dans le haut-parleur :
— On approche du point central source… Il règne une atmosphère oppressante ici, les autres RE à côté, c’est des balades à Disney Land… Seigneur c’est pas vrai ?… C’est insoutenable… Non, il faut pas les regarder… BZZZZZZZZZZZ…
Laraider coupa le phono.
— Tous nos autres agents sont occupés, caqueta Laraider. Vanneck teste le dernier Pokémon, de toute façon il est un peu jeune pour un RE. Babou plane dans le new age de « Feery ». Full-Throttle monte des choppers en formes de filles dans « Bécane 3000 ». BB-lilith se farcit « Need For Speed 12 ». Dragonslover boude dans un caisson étanche parce qu’aucun nouveau jeu avec des dragons est sorti. Ça fait trois jours que Raptor Powell cartonne dans « Dinosaury 9 »… et bla bla bla…
J’étais pas très chaud pour me coltiner des monstres sanguinaires.
Quand Enilis, les mirettes révulsées, la bave au menton, la langue frétillante, se leva d’un bond et s’empara du CD.
— Il est à moi ! Je vais tous les bousiller ! Aaaaargh ! Je vais leur éclater leurs sales petites gueules de zombies dégénérés ! Aaaaaaaargh !
Et elle se téléporta.
Laraider écrasa avec calme sa cigarette dans un cendrier cristal en forme de Final Fantasy.
Des fois, dans la vie, y a des moments, vaut mieux rien dire, de peur de dire un truc qu’on aurait pas dû dire, alors qu’on aurait pu le dire, mais qu’il fallait pas le dire.
La big boss sortit un CD d’un tiroir et me le donna.
Je louchai sur le titre.
JP Girls Beach !
Wouah ! un nouveau jeu de volley avec des filles, des japonettes en plus, et total bikinis !
— Bon, ben, je vais aller tester le jeu, que je bafouillai presque. Salut !
Et je me barrai dans un grésillement de criquets en rut.

Une fois dans mon loft, au-dessus d’une boutique de mangas dans la banlieue asiatique de la city, je posai le CD sur la table de mon salon déco posters de pin-up à gogo, japonettes évidemment, surfai speed sur le Net, et plongeai dans JP Girls Beach.
Petite explication. Un CD est une porte d’entrée et de sortie dans le jeu. On s’immerge total avec son corps physique remolécularisé en cyber corps. Les sensations sont à l’état brut, bien plus intenses qu’avec les casques 3D, où le corps physique restait à l’extérieur. Pour RE, vous imaginez un peu le trip ? Pas trop mon truc !
Ah JP Girls Beach, un jeu avec des japonettes en bikinis extra small jouant au volley sur une plage tropicale. J’avais trouvé les codes pour le topless et pour être la balle. Vous imaginez un peu le trip ? Trop mon truc !
Les filles sautillaient comme des gazelles devant le filet en poussant des petits cris excités. Vêtu d’un bermuda blue avec des Caspers dessus, normal, Phantom Blue, des sunglasses aérodynamiques modèle Flash Gordon sur le pif, allongé sur le sable blanc doux et délicieusement chaud, je cliquai mental sur Topless.
Les soutifs s’envolèrent comme pas magie. Je sais, je suis qu’un vilain cheateur, c’est pas bien de jouer avec des codes, qu’elle arrête pas de me chanter, Enilis. Mais bon, là c’est pas vraiment un code, c’est juste un truc pour le look. Et c’est mieux comme ça, non ? Les filles sont plus libres dans leurs mouvements.
Trop belle qu’elle est, la vie de testeur !
Soudain une rafale crépita dans l’air.
Une japonette éclata sous une volée de balles, le corps déchiqueté, et s’écrasa sur le sable dans une gerbe de sang.
C’est quoi ça ?
Et Lara Croft en shorty treillis taille basse, un piercing tête de mort dans le nombril, la brassière assortie plutôt décolletée, déboula sur la plage, un uzi dans chaque main, un rictus de meurtre sur les babines. Des sunglasses rondes à verre rouge fluo scintillaient sous le soleil comme deux taches de sang vif. Sa longue natte fouettait l’air comme un cobra dans un twist déjanté.
Elle cartonna une deuxième japonette, tandis que les autres s’enfuyaient en criant.
— Bande de petites pétasses ! cracha Lara en les rafalant copieux dans le dos.
Les japonettes criblées de balles s’étalèrent sur le sable.
Destroy !
Je crois qu’il y a un virus dans le jeu.
Lara se campa devant moi, les canons des uzis braqués sur mon bermuda.
— Espèce de sale petit obsédé, je vais calmer tes ardeurs !
On peut pas clamser dans un jeu, mais se ramasser des sensations pas vraiment agréables. Et je tenais pas à vivre une castration à la bastos.
Je lui balançai une volée de sable en pleine tronche, suivie d’une autre. Surprise, elle poussa un cri en levant les bras pour se protéger.
J’en profitai pour bondir et lui décocher un 43 dans les lolos.
Lara valdingua sur le dos dans le sable.
Et je me transformai en balle.
Lara se releva, chercha où je pouvais être, et de rage balança un coup de rangeo dans la balle et l’arrosa de bastos en l’air.
J’émergeai du CD et m’étalai sur le tapis, un mal de tête pas possible, avec des piqûres de guêpes dans tout le corps.

Plus tard, remis de mes émotions, je me téléportai chez Enilis. Pas là. Le CD de RE était posé sur sa table basse en verre fumé rose.
Elle devait encore crapahuter dans le jeu en flinguant tout ce qui bouge, les mimines soudées sur les crosses de ses guns, tripant comme un renard qui se goinfre à coups de dents les cous d’une meute de poulettes affolées du croupion. Ben oui, les copulations ça donne faim.
Tiens, et si je me faisais un Room Raider ? Allez, j’ai toujours voulu savoir ce qu’elle planque dans sa chambre. J’adore les secrets de filles.
J’attaquai les tiroirs de sa commode.
Destroy ses petites culottes. Roses, bien évidemment. Des soutifs space à la Madonna, les bonnets en pointes de fusée Ariane.
Ah, son journal intime ! Ouais, d’accord, ça se fait pas, mais bon, juste la première page pour voir.
— J’adore les bad boys avec leurs petites gueules de voyous ! Je joue les petites filles innocentes, puis je cogne sec avec le genou dans les billes ! Pour que ça fasse scrouitch ! J’adore trop quand ça fait scrouitch ! Super crunch !
Je replaçai le journal dans le tiroir, un frisson glacé dégoulinant le long de mon dos, comme une sensation de glaçons dans le slibard.
Voyons voir ce qu’elle cache dans son armoire. Une série de jupettes plissées. Des tee-shirts avec Jill Valentine dessus. Forcément, son idole. Betty Boop avec la bulle « Poupoupidou », Mickey avec un chlasse planté dans la tête, le captain Flam sans les flammes, Albator avec juste son cache-œil sur le kiki, Lizzie Mc Guire version vampirella, Blanche-Neige torturant un nain, Cendrillon bouffant le prince charmant, plusieurs tee-shirts : « MECS = NULS », « MECS = ZERO POINTÉ », « QI MECS = X », « Minables Enpafés Craignos du Sexe ».
Y’a comme qui dirait une petite animosité contre les mecs, vous ne trouvez pas ?
Super méga destroy !
Un androïde de Léon Kennedy en latex grandeur nature, sans la tenue army des STARS. Je vois qu’elle étudie RE à fond. Plutôt bien équipé. Je tairai les détails pour ne pas exciter les âmes sensibles.
Je me penchai sous le lit, comme ça, par réflexe de curiosité.
Super méga giga destroy !
Un leprauchen ligoté et bâillonné. Il bouge encore.
Valait mieux ne rien dire… Vous connaissez la suite…

Je matais Love Hina sur la channel manga, Naru Narusegawa venait de balancer un direct du droit dans les mâchoires du pauvre Keitaro Urshima, il s’envola au-dessus de la pension Hinata.
Quand Enilis surgit du CD dans le salon, les couettes en hélice ADN, le tee-shirt explosé, le soutif de traviole, la jupette en spaghettis bolognaise, la petite culotte taillée string brésilien, les rangeos lacérés transformées en tongs.
Elle me jeta à peine un regard et fila dans sa chambre.
J’entendis un « attends un peu, je vais te défoncer ta petite gueule de poupée, ça va pas être triste ».
Elle sprinta dans le salon, un flacon de parfum à la main.
Son corps s’égrena en paillettes grésillantes dans l’air et disparut dans le rond noir du CD.
Apparemment, ça cartonnait sérieux.
Ce RE doit être de la bombe, mais je vois pas trop l’utilité du parfum. Peut-être pour parfumer le goulot édenté d’un zombie avant un kiss d’enfer.
Non, elle a parlé de poupée. Une zombiette ?
Là je captai que-dalle !

Enilis finit par revenir. Elle se laissa tomber dans un fauteuil. Souffla :
— J’ai jamais vu ça.
— Ben raconte !
Je remarquai des griffures sur ses bras et ses jambes.
— Les monstres ont l’air d’êtres coriaces.
— Y’a pas de monstres !
— Comment ça ? C’est pas un RE ?
— Si, t’as les décors, l’ambiance, tout.
— Ben alors ?
Enilis me fixa de ses deux mirettes lentilles de contact orange. Jactouilla :
— Tu te bats contre toi-même.
— Contre toi-même ?
— Oui, tu rencontres un super clone de toi. Idéalisé. Je savais pas que j’étais aussi féroce.
— Purée ! Et t’as gagné ?
— La première fois pas, je suis beaucoup trop forte. Je me suis cassée.
— Et là c’est bon ?
— Je veux. Elle a pas résisté à Poison de Dior. Je hais ce parfum. Il me donne de l’urticaire. Mais comme je jette jamais rien. Heureusement que je l’avais sous la main.
Je laissai passer un silence. Cherchez l’erreur ! Moi je renonce. J’enchaînai pour colmater le vide intellectuel, enfin disons le vide tout court :
— Et Dorian, Killian et TElombre ?
— Je les ai ramenés chez Laraider. Ils arrêtent pas de répéter en boucle : « C’est moi le plus beau, toi t’es trop moche ! »
Evidemment, pas toujours fun de se retrouver confronté à son double idéalisé.
— Le plaisir que j’ai eu à bousiller leurs doubles ! qu’elle rajouta, une lueur sado dans ses mirettes. Le super méga foot ! Je les ai déstructionnés à petit feu !
— T’es sûre que t’as bousillé les doubles et pas eux ? Des fois que…
— Oups ! fit-elle, sa main devant sa bouche. T’as raison, si ça se trouve, j’ai torturé les vrais.
J’écarquillai les zieufs d’horreur.
Enilis gerba une rigolade.
Décidément. Un jour cette sale petite peste aura ma peau.
— Bon, ben c’est pas tout, je te laisse, j’ai encore des trucs à faire. A plus.
A la télé, Motoko Aoyama balança un coup de katana en bois sur le ciboulot de Keitaro Urashima.
Je me téléportai speed.

Le lendemain, je débarquai chez Laraider pour le rapport sur JP Girls Beach.
Trois chippendales bronzés en string Tarzan, style footballeurs sans le ballon, se trémoussaient devant le bureau.
Gênée, elle appuya sur un bouton. Les hologrammes s’effacèrent.
Dans la vie, tu vois des trucs, faut faire comme si t’avais rien vu, même si tu les a vus, même si tu aurais pu ne pas les voir, mais comme tu les as vus, et qu’il fallait pas les voir.
— Y’a un virus dans le jeu.
J’expliquai en trois mots, passant sur le code topless.
— Non, c’est Clara Soft. Elle plonge dans tous les jeux de ce genre et fout le souc. Elle veut lutter contre l’utilisation de la femme comme objet sexuel. En plus elle fait une crise aiguë de Lara Croftmania, d’où le look. On est en train de la désintoxiquer. On lui passe des images subliminales de Winston en string queue-de-pie.
Je renonçai à imaginer. Ça risquerait de me dégoûter à jamais des gros lolos.
Laraider coinça une Royal menthol au bout de son porte-cigarettes, l’alluma d’un coup de briquet en forme de « Mario fait du karting », et souffla un nuage parfumé vers moi. Elle articula d’une voix monocorde :
— Le gouvernement a décidé de brider les jeux. Y’a eu trop de bloqués, surtout dans les jeux X. Terminé la 3D intérieure. On revient à la 3D extérieure.
— Purée, que je m’écriai. Ça va refroidir les ventes.
— Ça devait arriver un jour ou l’autre. Mais y en aura toujours qui plongeront illégalement. Ça promet une belle chasse aux sorcières. Des brigades gouvernementales sont déjà à l’œuvre pour traquer les fraudeurs.
Le futur basculait de nouveau dans la préhistoire. Remarque, peut-être que c’était pas plus mal. Un retour à une vie plus naturelle, désinfectée du cancer cyberspatial, avec les jeux de cartes et de dés le soir à la veillée de la lampe à pétrole.
Arrête, on veut du sexe, du sang, de la défonce, des bastons, des orgasmes, enfoncés jusqu’au dernier tif dans la 3D, le cyber corps secoué dans tous les sens, même si on doit rester sur le carreau.
Quelque chose me disait que la révolution n’allait pas tarder à déferler. Une cyber krieg venait de commencer !
— Bon, ben je crois que je vais aller me siffler un verre ou deux.
Et je me téléportai, le cœur baigné d’une certaine amertume, pour ne pas dire d’une amertume certaine.

Je me retrouvai chez Capcom. Fonçai dans le rayon adulte. Louchai les yeux éblouis les Claire Redfield alignées sur les estrades de présentation. Avec les mini brassières et les shortys taille basse.
Dur de choisir !
Bon, allez, je prends le modèle « Super Suck », IA dernier cri avec pentium 69, peau synthé plus vraie que nature, bouche avec langue multi vitesses jusqu’à 10 000 tours minute, je passe sur d’autres détails qui pourraient exciter les âmes sensibles, fait aussi le ménage et promène le clebs. J’ai pas de clebs, mais je pourrai toujours me foutre un collier autour du cou. Des fois, faut donner dans la fantaisie, ça varie les journées monotones.
Bon, si on me demande, vous m’avez pas vu !
De retour dans mon loft, le mode TV bloqué (téléportation visiteurs), je me talai sur le canapé, Claire Redfield debout devant moi, parcourus rapidos le mode d’emploi, insérai les deux piles fournies dans la télécommande, et appuyai sur la touche ST (strip-tease).
Des lueurs incendiaires illuminèrent ses yeux bioniques. Une grimace déforma son visage synthétique.
Elle bondit sur moi et me serra à la gorge.
— Le règne des machines est venu ! Nous allons conquérir le monde !
Il manquait plus que ça. C’est peut-être un coup de Capcom pour créer des émotions fortes. Ah la vache ! Elle va m’étrangler.
Mes mains vissées sur ses poignets, je tentai de me dégager.
Un sourire diabolique étirait les lèvres de Claire Redfield.
Elle ouvrit sa bouche. Une langue acérée jaillit droite comme un scalpel et se mit à tourner à toute vitesse.
Je crois pas que ce soit le Super Suck décrit dans le mode d’emploi, ou alors c’est la version Nip Tuck.
Je lui balançai un coup de rotule dans la chagatte.
Oui, je sais, c’est très impoli, mais dans certaines circonstances t’as pas vraiment le choix.
Capcom n’avait pas lésiné sur l’hyper sensibilité de l’endroit.
Claire Redfield poussa un cri de douleur et me lâcha.
Je lui décochai un direct dans les mandibules.
Elle valdingua sur la table basse.
Je passai la main sous un coussin et empoignai un gun à plasma. Prévoyant au cas où, j’en planque un peu partout dans le loft.
Claire Redfield s’était relevée d’un bond.
Je visai son soutif et appuyai sur la gâchette.
Sa paire de lolos explosa en gerbes électriques.
Je rebelotai.
Une partie de sa tête s’envola contre le mur, laissant gicler des fils électriques parcourus d’éclairs.
Je visai le shorty.
L’entrecuisse s’arracha dans un sifflement aigu.
Le corps synthétique de Claire Redfield s’écroula sur le tapis, agité par une série de convulsions et de court-circuits.
Enfin il s’immobilisa.
Vont m’entendre, chez Capcom !

Laraider campait derrière son bureau, un sparadrap sur le front.
— Quoi qui se passe ? que je demandai en me talant dans un fauteuil. T’as fait la guerre ?
— Comme qui dirait. Un petit accrochage avec un androïde de Kurtis. J’étudiais une scène de Tomb Raider, pour écrire un article pour le site. Il m’a soudain agressée. J’ai dû le flinguer.
— Ah d’accord !
Y’a pas des modèles Kurtis X, des fois ? Je regarderai sur le Net ! Bon, juste par souci d’informations, cela va de soi !
— Ce n’est pas un cas isolé, qu’elle continua. D’autres androïdes ont pété les circuits. Vanneck s’est fait attaquer par un androïde de Lorie. Quelque chose se prépare, mais je sais pas quoi. Il semblerait que l’IA devient autonome.
— Ben tiens, justement, un copain s’est lui aussi fait attaquer par un androïde de Claire Redfield.
— Je vois, le modèle érotique sans doute. Paraît qu’il est sacrément vicelard. Surtout le modèle Super Suck. Y’a des mecs qui sont restés scotchés dessus des jours entiers.
Purée, j’ai loupé le grand trip aphrodisiaque ! Trop anti-gniark anti-crunch, comme dirait Enilis !
J’enchaînai sur autre chose, histoire de varier le blues :
— Et Dorian, Killian et TElombre ?
— Ils sont sortis de leurs séances de relaxation anti-névroses. Tiens, d’ailleurs ils vont pas tarder. Je les attends pour une mission.
Effectivement, les trois mousquetaires des war games se téléportèrent dans le bureau.
Je sursautai, because leurs visages plutôt liftés gore.
— T’affole pas, Blue, largua Dorian, on se maquille trash maintenant, on est trop beau, on le supportait plus.
— Ouais, continua Killian, on arrivait plus à repousser les filles, c’était devenu un enfer.
— Surtout moi, coupa TElombre, même mon TV ne les bloquait plus. Elles tombaient direct du plafond dans mon plumard.
— Non, surtout moi, répliqua sec Killian.
— C’est pas vrai, gueula Dorian, surtout moi.
— C’est pas un peu fini votre cirque ? brailla Laraider. Sinon c’est plus la relaxation mais la cryogénisation.
Ce qui eut pour effet de refroidir l’ambiance.
Elle leur tendit un CD.
— Un test qui vous conviendra. Et en 3D extérieure. Et maintenant déguerpissez !
— Toto fait du vélo ? s’étonna Dorian en lisant le titre sur le CD.
— Oui. Allez, du vent !
Les trois mousquetaires se téléportèrent, pas vraiment jouasses.
— Non mais, je te jure, crachota Laraider. On a dû aller chercher Babou bloquée dans Feery. Elle faisait une overdose de princes charmants. Un jeu tous publics avec des fées et des lutins, transformé en partouze, faut le faire ! Là on est en train de rassembler les morceaux de Raptor Powell. Lui c’est une overdose de T-Rex. Sa tête n’arrête pas de dire : « Bouffez-moi, j’adore ! » Je sais pas si on pourra séparer Full-Trottle qui s’est soudé à un chopper. Bb-lilith se crashait exprès à 200 à l’heure en bagnoles contre des murs. On rassemble les polygones de son corps. On a déjà la poitrine et le bassin.
Remarque, ça suffit déjà pour une fille. Si je dis ça à Enilis, elle va me tuer.
— Je crois que je vais faire une retraite contemplative chez les Capucines.
Laraider en soutane, oui, là le monde vient vraiment de basculer dans le chaos.

Ah le calme et la sérénité dans mon vaisseau spatial filant dans l’immensité de l’espace étoilé.
Aux dernières nouvelles, la Terre est en guerre contre les machines. Le cyberespace des jeux vidéo est aussi envahi par elles. Matrix se réalise. D’après les scientifiques, ce sont les films qui ont lancé l’autonomie de l’IA. Fallait bien que les machines s’inspirent de quelque chose, non ? Un certain Zébulon est à la tête des machines. Peut-être que j’aurais dû assassiner Zébulon en retirant les piles du Tamagotchi. Peut-être qu’on aurait dû flinguer les frères Wachowski avant qu’ils réalisent Matrix. Peut-être pas. Après tout, c’est le destin.
Enilis s’est fait attaquer par une meute de Leprauchens en furie. Mais ils n’ont pas fait long feu. Normal, Enilis. Oui, j’avais libéré le gus sous le lit. Mon bon cœur. Et puis par solidarité pour les mecs. Elle s’est aussi fait attaquer par Léon Kennedy, mais là aussi l’androïde n’a pas tenu longtemps. Normal, toujours Enilis !
— Coucou, Blue !
La voix venait de crépiter dans le phone. Une image se dessina sur l’écran du vidéo. C’est pour ça que ça s’appelle un vidéophone.
C’était bien Enilis avec sa bouille de gamine effrontée et ses couettes roses.
— Je suis pas loin derrière toi. Je me suis aussi cassée de la Terre. Flinguer des machines, ça devenait lassant à la fin. Là je suis avec Sandra et Aeryn Sun. On a monté le club RE Girls.
Leurs têtes apparurent sur l’écran.
Destroy !
Les tifs aussi roses, avec des couettes.
— Salut Blue, qu’elles chantèrent en chœur et affichèrent le sourire débilos des filles folles d’être sexy.
— Ouais, reprit Enilis, on a tous les opus du jeu. On compte créer un environnement RE sur une autre planète, style méga parc d’attractions planétaire. Le top, non ? On cherche un mec pas trop con pour ajouter une note yang au projet. Les mecs sont loin d’égaler la perfection féminine, c’est sûr, mais bon, tu feras l’affaire. T’es partant ?
Une note yang dans un océan infini de yin. Que du rose à perte de vue. Des vagues roses gigantesques déferlant en tsunamis sur les mondes. Les machines sont foutues. Les mecs aussi.
Déjà une fille folle de RE, avec des tifs roses et des couettes, c’est la totale ! Alors trois filles avec des tifs roses et des couettes, bonjours l’univers !
J’enclenchai la vitesse ultra luminique.
Un message s’afficha sur l’écran de contrôle.
— Vous risquez la désintégration. Voulez-vous continuer ?
Je cliquai sans hésiter sur Oui.

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FIN

par **Vanneck** » 12 Juil 2006, 22:59

Alors la bravo phantom_blue c'est GENIAL et qu'elle joie de me retrouvé dans ton histoire le reve!! En plus je reverais de me faire attaqué pas un androîdes de Lorie!! Et je suis content de tester le dernier pokémon!!! Juste deux mots maintenant: LA SUITE!!!

par **Babou** » 13 Juil 2006, 06:42

Excellent Phantom. Quelle imagination encore ! Originale et drôle à souhait.
Originale l'idée de retrouver tous nos personnages. Tout est très bien étudié en plus.
Mes phrases coup de coeur.
<< Dragonslover boude dans un caisson étanche parce qu’aucun nouveau jeu avec des dragons est sorti. >>
<< Je les ai ramenés chez Laraider. Ils arrêtent pas de répéter en boucle : « C’est moi le plus beau, toi t’es trop moche ! » >> Très bon ça !
<< Vanneck s’est fait attaquer par un androïde de Lorie. >>

<< On a dû aller chercher Babou bloquée dans Feery. Elle faisait une overdose de princes charmants.

Un jeu tous publics avec des fées et des lutins, transformé en partouze, faut le faire ! >>

<< Là on est en train de rassembler les morceaux de Raptor Powell. Lui c’est une overdose de T-Rex. >>
<< Bb-lilith se crashait exprès à 200 à l’heure en bagnoles contre des murs. On rassemble les polygones de son corps.
On a déjà la poitrine et le bassin. >>
Lol ! on rassemble les polygones de son corps.

par **Aeryn Sun** » 13 Juil 2006, 12:42

Té le meilleur Phamton

, un vrai régale en te lisant comme là dit Vanneck VITE une suite, et ne m'oublie pas comme guest-star

Il faut que je file chez la coiffeuse, j'ai besoin d'une teinture :roll:

par **Raptor_Powell** » 13 Juil 2006, 18:33

Mouais! Le t-rex à du m'avoir par surprise ou alors j'était à cours de munition, car en générale, j'leur éclate la tête au deagle avant qu'ils ne soient trop près! :guns: