Arrivée devant la porte, je me ravisai et fis discrètement le tour du manoir par dehors, collant mon nez aux fenêtres. L’intérieur était vide.
Agacée de m’être montée la tête si facilement, je continuai néanmoins d’en faire le tour.
Une fois arrivée au parcours du combattant, j’entendis nettement des hommes discuter. Je courus furtivement en leur direction et les aperçus près de la porte de la cuisine à fumer une cigarette, habillés en militaire, des fusils d’assaut sur leurs épaules. Je n’eus pas le temps d’entendre grand-chose, ils écrasèrent leur mégot et retournèrent à l’intérieur, fermant la porte derrière eux.
Pour un peu, je serai partie étant donné que le plus important à mes yeux en cet instant concernait la sécurité de Kim. Seulement il y avait aussi Winston et Charles. Et il faut ajouter qu’il n’est pas de mes habitudes de laisser des mercenaires entrer en toute impunité chez moi.
Je savais qu’il ne serait pas facile d’entrer dans le manoir sans me faire immédiatement repérer, aussi je me mis à escalader le grillage du mur menant à la tyrolienne. C’est par là le meilleur moyen d’accéder clandestinement à ma chambre car une fois arrivée en haut, je monte sur le pilier à ma gauche –faut pas avoir le vertige- et je peux sauter sur le toit et, de là , accéder au balcon de ma chambre.
L’opération se déroula sans problèmes pour m’être amusée plus d’une fois à le faire. Ne cherchez pas trop à comprendre pourquoi je fais régulièrement des trucs pareils…
Arrivée au dessus du balcon, je croisai les doigts, pour qu’il n’y ait personne dans la chambre, en train de regarder à travers la grande baie vitrée du balcon. Aucun problème sur ce point, et je parvins même à me souvenir du code d’alarme.
A l’intérieur, je me cachai immédiatement derrière le rideau. Un homme armé d’un pistolet mitrailleur se tenait debout près de mon lit. L’homme s’avança dans la pièce, jeta un coup d’oeil derrière lui et entra dans la salle de bain. Peu de temps après, un bruit d’éclaboussure attira mon attention.
— Hé ! s’écria t-il avec un mélange d’incrédulité et d’amusement dans la voix. Viens voir, c’est excellent !
Un autre homme traversa la chambre, lui aussi habillé en mercenaire et rejoignit son comparse. Très intriguée, je me penchai légèrement derrière le rideau dans l’espoir de voir ce qu’il y avait de si drôle dans ma salle de bain. Je ne pus rien distinguer mais je n’attendis pas longtemps pour savoir ce dont il s’agissait.
— T’as vu la taille de sa baignoire ? s’exclama le premier.
— ‘tin la Lady doit être une sacrée vache pour avoir besoin d’une cuvette pareille ! ricana l’autre.
Un profond sentiment de pitié m’envahit. Mais je profitai de leur occupation à s’amuser avec les divers robinets de la baignoire pour sortir de ma cachette et attraper une bûche à moitié enflammée dans la cheminée. Je revins immédiatement vers ma cachette en prenant garde de ne pas mettre le feu au rideau.
— Allez, viens, on n’est pas payés pour s’amuser avec des bains moussants.
— Franchement, ça m’étonnerait que la proprio de ce manoir soit un boudin. T’as entendu le patron, apparemment elle est très dangereuse, athlétique, et assez bonne, assura le premier mercenaire en passant la porte. Si tu veux mon avis…
La fin de sa phrase fut coupée par la bûche incandescente lui fonçant droit en pleine poire. A son contact, des braises volèrent en tout sens, et l’homme tomba aussitôt au sol. Quant au second, je lui collai mon poing en pleine figure avant qu’il n’ait le temps de réagir, immédiatement suivi d’un coup de pied à la tempe. Ce fut aussi efficace qu’une balle et bien moins bruyant.
Ils ne savent même pas ce qu’ils foutent ici… ou même chez QUI ils ont osé mettre les pieds.
Il ne me restai plus qu’à trouver le commanditer de l’opération pour qu’il réponde à mes questions.
Je repoussai le corps du bout de ma botte et entrai dans la salle de bain. Mes yeux tombèrent aussitôt sur ma baignoire creusée dans le sol, de la taille d’une petite piscine carrée. Le carrelage étincelant d’un bleu ciel avec des motifs aquatiques s’accordait parfaitement à la pièce, elle aussi carrelée en bleu. L’alignement de robinets en argent sur le côté de la baignoire permettait de la remplir rapidement avec différents bains moussants parfumés.
Qu’est-ce qu’elle a ma baignoire ?
Je ne me posai pas plus de questions et retournai dans la chambre pour créer ma petite diversion, après avoir reposé la bûche dans la cheminée.
Autant éviter de mettre le feu à la chambre.
A gauche de mon lit, un interrupteur fit coulisser un panneau dans le mur. A l’intérieur, j’actionnai le générateur principal du manoir. J’en conviens, c’est inhabituel d’avoir ça dans une chambre, mais ça m’a toujours été très utile, la preuve ! C’est en effet loin d’être la première fois que des malfrats s’incrustent chez moi.
Donc je rabaissai l’interrupteur. L’effet fut immédiat : toutes les lumières de la bâtisse s’éteignirent brusquement et des cris de surprise s’élevèrent du rez-de-chaussée et des pièces adjacentes. J’attrapai sur la cloison mon fusil à pompe et un paquet de munitions avant de ressortir du réduit en l’armant de chevrotines. Je gardai les balles explosives pour le bouquet final.
@suivre
Bon j'ai essayé de faire le manoir comme dans les premiers jeux. Et par la même occasion j'explique comment monter sur le toit de la belle demeure
Une fois sur le balcon, je ne suis par contre pas parvenue à rentrer dans la chambre, même avec les flingues lol