On va dire que je m'amuse bien, je fais cette histoire sérieuse mais pas vraiment.
Je suis super contente de te voir aussi
En ce qui concerne Winston, j'ai des fiches de Eidos où c'est marqué que Jeeves c'est son prénom (bizarre comme prénom, pas de chance
) donc j'ai gardé ça.
Il faut que je finisse de lire tes histoires sur Smallville, il me reste le tout dernier chapitre. N'empêche j'ai tout imprimé, ça m'a pris une tonne de page (dingue
)
Bon, je mets la suite, je suis contente qu'il y en ai au moins un qui lit l'histoire
(ne te sens pas pour autant obligé de continuer à lire si t'en a pas envie
). Bon c'est un peu long, je sais mais je n'avais pas envie de couper.
Gare de Edimbourg-Waverley, Londres, Angleterre
Le trajet pour la gare fut des plus tranquille, mis à part les perturbations climatiques. J’en profitai pour tester ma voiture qui répondit parfaitement à mes attentes. Comme quoi il ne faut pas se fier à l’aspect extérieur.
Je me garai sur le parking d’en face dix minutes à l’avance que je mis à profit pour examiner les lieux. La gare était déserte. Seul un groupe de garçons qui parlaient avec animation sur le trottoir d’en face, était présent. Après m’être assurée qu’ils étaient trop jeunes pour constituer une menace, je sortis de la voiture. J’avais bien envie de prendre mes pistolets sur la banquette arrière mais des précautions rigoureuses du plan vigie pirate ont été mises en place ces dernières années dans les gares et aéroports. Je ne voulais pas prendre le risque de me faire arrêter et laisser Steve seul avec ma relique. Je rentrai donc le hall complètement désert avec cette désagréable impression de vulnérabilité.
L’unique employé présent somnolait dans son guichet et m’annonça que le train avait un peu de retard : « il ne va plus tarder ». Bien que le temps fût aussi pourri qu’à mon départ, je ne pu rester assise au chaud dans le hall avec pour seule occupation la vision d’un petit homme grassouillet en train de se préparer à rentrer chez lui. Je remontai le col de ma veste et sortit sur le quai.
Le train arriva au bout d’une demi-heure et mes mains étaient frigorifiées depuis longtemps. Les personnes qui en sortirent passèrent devant moi à petits pas pressés, sans même m’accorder un regard. Je remarquai alors la silhouette d’une personne corpulente portant un gros sac sur le côté, suivie de près par trois hommes habillés en costume deux pièces. Lorsqu’elle s’approcha de la sortie, les deux lampes uniques encadrant la porte éclairèrent un visage de femme d’une quarantaine d’années.
Alors que je regardais une autre femme fouiller dans son sac cramoisi, probablement à la recherche d’un parapluie, une main tapota mon épaule. Je me retournai et fis face à un vieil homme. Pendant une fraction de seconde, je voulu lui demander ce qu’il me voulait quand d’un mouvement de tête, les lampes éclairèrent son visage fatigué. Steve.
L’expression de mon visage dû trahir ma surprise car un imperceptible sourire se dessina un instant sur ses lèvres fines et une lueur amusée passa dans ses yeux. A moins que ceci ne fût qu’un effet des pales lumières car lorsque je le regardai plus attentivement, il me parut plus las que jamais.
- Où est Kimberley ?
- Elle est là, répondit-il d’un air lugubre en me montrant une fine silhouette à travers une fenêtre vitrée, dans le compartiment derrière toi. On a fait le trajet séparément pour éviter d’attirer l’attention.
- Pourquoi ne nous rejoint-elle pas ?
- De toute évidence cette chipie doit finir de lire mon carnet. Oh, ajouta t-il sur un ton d’excuse en réponse à mon regard interrogateur, son visage s’empourprant rapidement. Juste deux ou trois petites notes de ma main sur l’objet que tu m’as chargé de récupérer. Ne fais pas cette tête Lara, c’est vrai que j’aurai du attendre que tu le vois mais je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder. Toujours est-il que cette petite peste a du prendre mon carnet dans ma veste. Tu la connais, ça la passionne, conclut-il avec un petit reniflement méprisant, les oreilles toujours aussi rouges.
Je baissai les yeux sur son sac pendant à son épaule, où l’objet devait être caché au milieu de ses caleçons.
Je résistai à l’envie de le lui arracher et de prendre la relique. On n’était pas encore en sécurité et quelques personnes étaient encore sur le quai, dont la femme qui fouillait frénétiquement dans son sac et les deux hommes en costume qui étaient ressortis du hall.
Je retournai la tête vers Steve pour lui proposer de rejoindre la voiture quand je sentis que quelque chose clochait. Le plus naturellement possible, je reportai mon regard sur les autres passagers.
J’eus à peine le temps de pousser Steve au pied du train stationné que quatre “phut phut” firent éclater les vitres de la porte du train, faisant pleuvoir les décris de verre sur nous. Je me redressai rapidement, saisis fermement Steve par le revers de sa veste et m’engouffrai dans le train à travers les vitres brisées. Les lampes s’éteignirent brusquement et j’entendis plus loin Kimberley étouffer une exclamation de surprise.
On ne pouvait pas risquer de rejoindre la voiture, ou on y passait tout les deux, ou devrais-je dire tous les trois. Ses magnifiques cheveux roux en bataille, Kimberley nous rejoignit à quatre pattes en me demandant d’un air ravi si selon moi ces gens en avaient après nous.
Je me maudis d’avoir hésité à prendre mes 9mm.
L’obscurité à l’intérieur du train nous dissimulait du regard des tireurs mais ceux-ci s’approchaient lentement de la porte. J’attrapai la main gelée de Steve et l’entraînai accroupis dans le couloir, ouvrant et refermant silencieusement les portes sur notre passage.
Sans armes, je n’avais aucune chance contre eux.
Au bout d’un moment, Steve, en eu assez de se traîner sur le sol avec son sac lourd, et se laissa aller contre un siège. Kim s’assit à côté de lui et resta silencieuse sans cesser de me fixer. Pour ma part, j’essayai de regarder par la fenêtre où se situaient nos ennemis. La pluie frappant les vitres sales et l’obscurité m’empêchaient de les apercevoir. Quand à les entendre… s’en était risible. On pouvait toujours hurler que personne nous entendrait, tant le hurlement du vent et le tambourinement incessant de la pluie étouffaient tout autre son. Ca ferait un excellent film d’horreur.
Décidée à ne pas rester assise à attendre qu’ils viennent nous éliminer, j’abandonnai Steve sur son siège et visitai le compartiment suivant. Une porte s’offrit à moi dans le couloir à ma droite. A l’intérieur je distinguai les contours d’une cuvette.
Super… je sais où sont les toilettes maintenant. Si j’ai une envie pressante, je saurai où aller.
J’allais sortir quand je me rappelai de quelque chose et fis aussitôt volte-face. Je retins un cri de joie quand je vis que la cabine était équipée pour les handicapés : une fine mais solide barre en fer était accrochée à gauche de la cuvette pour qu’ils puissent se relever.
Je m’attelai tout de suite au travail. La détacher du mur ne fut pas trop difficile et me prit deux minutes.
- T’as trouvé une solution ? demanda une voix enjouée dans mon dos.
Je me retournai vivement, brandissant ma nouvelle arme et me retrouvai face à face avec Kimberley. Je ne pris pas la peine de lui répondre – juste le temps de lui jeter un regard noir - et retournai auprès de Steve pour le presser d’aller avec Kim dans le compartiment à l’extrémité du train. Si je ne me trompais pas, un des tireurs devait visiter chaque compartiment tandis que les deux autres encadraient le train pour empêcher que l’on s’enfuît. Ce ne sera pas trop difficile de les supprimer un à un en toute discrétion. A moins qu’ils soient plus de trois…
J’empoignai la barre de fer et partis en direction du wagon de départ. A travers la porte vitrée, je distinguai la silhouette d’un homme dans le compartiment voisin. Je grimpai dans un filet à bagages et attendis.
Trois minutes plus tard, la porte coulissa et je sentis la présence de quelqu’un d’autre dans l’étroit couloir. Alors que je me tordais le cou pour tenter d’apercevoir ce qu’il faisait, la lune décida de me venir en aide. Le fin rayon qui perça à travers la vitre crasseuse du train éclaira faiblement un révolver pointé sur la porte d’en face. L’homme s’avança de quelques pas et tendit la main vers la poignée. Il était juste à ma hauteur et me tournait le dos…
Le choc quand je me laissai tomber sur lui fit échapper son arme qui glissa sous un siège. Ecrasé par mon poids, l’homme tendit vainement sa main vers son revolver qu’un coup de pied de biche repoussa hors de portée. Alors qu’il se retourna sur le dos pour combattre, je bloquai ses bras au sol à l’aide de mes genoux et pressa la barre froide en métal contre sa trachée.
Le maintenir au sol fut assez difficile. Il se débattit comme un dément. Ma pression sur sa gorge s’intensifia et il s’abandonna. Alors qu’il était prêt à tourner de l’œil, je relâchai mon étreinte et me relevai. Je cherchai un instant des yeux de quoi l’attacher et arrachai finalement des rideaux miteux qui pendaient aux fenêtres. Pas assez solides pour le maintenir ligoté. J’attrapai les cordons qui les tenaient contre les vitres et constatai qu’ils étaient comme neufs.
Après avoir solidement réduis mon prisonnier à l’impuissance, je lui fourrai dans la bouche un bout de rideau miteux. Pas la peine qu’il alerte ses copains. Je le fouillai rapidement mais je ne trouvai rien de bien intéressant dans ses poches.
Je ramassai au sol le pistolet équipé d’un silencieux et le rangeai dans une poche intérieure de ma veste. Lorsque j’ouvris une petite fenêtre sur ma droite, l’homme se mit à remuer. Je fus soulagée de constater qu’il était toujours vivant. En général, quand je peux, j’évite de tuer.
Je repérai un de ses acolytes un peu plus loin, se rapprochant lentement de moi mais à distance suffisante pour qu’il ne me repère pas.
Précautionneusement, je me glissai par la mince ouverture. Comme quoi entretenir sa ligne est très utile dans mon métier. Alors que mon corps pendait dans le vide au dessus du quai trempé, je fis jouer de mes abdos et me redressai, soutenue que par mes jambes. Je ne mis pas longtemps pour me hisser sur le toit sale et glissant du train.
Je rampai jusqu’à être aux côtés du deuxième mercenaire. Il essuyait d’un geste nonchalant le canon de son arme. Je dégainai le revolver volé et visai à l’arrière du crâne. Trouvant cette manœuvre d’une extrême lâcheté, j’eu la faiblesse de lui accorder une chance de se battre. J’adoptai alors la même technique que précédemment, en croisant les doigts pour qu’il ne me voit pas. Lorsque je fondis sur lui, il se retourna et je pu voir la surprise dans ses yeux avant de le frapper d’un coup de pied en pleine tête. Sa bouche légèrement ouverte de façon comique, lui donna un air ahuri tandis qu’il tombait sur le sol mouillé. Il se redressa si brusquement que j’en fus subitement désarçonnée et rabaissai ma garde. Une fois face à moi, je me rendis compte de mon erreur de ne pas l’avoir abattu. Evidemment la vision nous trompe quand on regarde une personne du dessus, et en plus il faisait nuit. Mais ça n’excuse pas ma bêtise. Ce type-là c’était un véritable colosse, je lui arrivai à peine au torse.
J’étais tellement surprise que je ne vis pas le coup venir. Son poing en pleine mâchoire m’envoya valdinguer contre un poteau qui m’empêcha de justesse de m’étaler par terre. Je me retournai rapidement et lui fis face. Un coup de pied latéral le désarma de son revolver qu’il venait d’attraper. Par contre, trois coups de poings rapides dans le sternum n’eurent pas l’effet espéré. Loin d’avoir le souffle coupé, le mercenaire eu un rire rauque et m’envoya rejoindre le poteau d’un revers de main. Je sentis un liquide chaud couler de mon nez et me chatouiller la lèvre supérieure. Je m’essuyai machinalement et repartis au combat.
J’attrapai la barre métallique au sol et le frappai de toutes mes forces. Mon premier coup le fit reculer de trois pas. A mon troisième, il m’attrapa le bras et commença à le tordre jusqu’à ce que la douleur me fasse échapper le pied de biche. De ma main libre, je le frappai furieusement à la tempe et toutes les parties que je pu atteindre.
Il ne va donc jamais reculer ? … Attends mon gros, essaye d’encaisser celui-là !
Je me dégageai de son étreinte et lui donnai un violent coup de pied dans l’estomac qui aurait suffit à faire cracher les tripes de tout homme ordinaire. En revanche, sa réponse à mon attaque me propulsa si brutalement contre le mur que je m’affaissai au sol.
Des lumières dansaient devant mes yeux et je sentis une bosse grosse comme un œuf pousser à l’arrière du crâne. Le géant s’avança lentement en me regardant avec avidité, un large sourire moqueur aux lèvres.
Le voir s’approcher de moi en ricanant me mis hors de moi. Visiblement, ce combat très inégal semblait l’amuser… et frapper comme une brute ne semblait pas suffisant pour en assommer une.
Ok, changement de stratégie : s’attaquer au point sensible.
Je n’eus pas à le chercher bien longtemps. Un coup de pied bien placé dans l’entrejambe le plia de douleur. J’en profitai pour lui présenter mon genou qu’il se ramassa en plein nez. Sous le choc, il tomba à genoux, les yeux rivés au sol, une main pressée sur son pif qui enflait à vu d’œil, l’autre entre ses cuisses. Du tranchant de la main je le frappai deux fois plutôt qu’une à la nuque et le colosse s’effondra enfin à mes pieds.
A mon tour de rire.
Je ramassai au sol le revolver qui lui aussi était équipé d’un silencieux. Je retournai l’homme sur le dos et entrepris de le fouiller minutieusement.
Exceptés des mouchoirs –utilisés- et une boite de cachous, je récupérai des chargeurs et une magnifique dague que je rangeai amoureusement dans ma botte. Je sortis de ma poche d’autres cordons récupérés dans le train et en ficela solidement ma victime. Une fois le travail achevé, je le retournai sur le côté pour qu’il ne s’étouffe pas avec sa langue et me redressai alors pour admirer le résultat.
Les liens semblaient solides mais je ne doutai pas qu’à force d’insister, le géant réussira à s’en débarrasser.
Tant pis, ça le ralentira.
Je vérifiai le chargeur du pistolet et fis le tour du train afin d’accueillir comme il le mérite le supposé dernier mercenaire. Le quai était désert mais je pris tout de même la peine de regarder derrière chaque piliers, bancs, et distributeurs.
Mais où est-il passé ?
Au moment même où je me posai cette question, je me mis à me traiter de tous les noms, connus et imaginables.
Avec le revolver, j’explosai la porte vitrée la plus proche et m’engouffrai dans le train. Je descendis l’allée à toute vitesse, éclatant chaque porte me barrant le passage jusqu’à arriver dans le dernier compartiment. Et ce que je redoutais s’était produis : Steve et Kimberley avaient disparu.
Le regard vide, l’esprit ailleurs, je contemplai les sièges inoccupés. Des craquements au loin me tirèrent de ma rêverie. Un bruit de verre écrasé… Et soudain, alors que je fronçai les sourcils sans comprendre, mon esprit se remit en marche : quelqu’un marchait sur les débris d’une des portes vitrées que je venais de défoncer.
à suivre...