Joyeuses Paques

[Phantom_Blue]

[ HISTOIRE COMPLETE ]

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Avec Claire Redfield (Resident Evil) et Séraphine Natla (la fille de miss Natla).

Episode 1/3

Déjà deux heures que Claire glandait dans la bibliothèque du manoir, devant l'écran plat 23 pouces du pc relié à Internet. Elle s'était levée à six heures, excitée par son idée, se demandant comment elle n'y avait pas pensé plus tôt. Elle apporta la dernière touche à la page d'accueil, vérifia le lien des autres pages, et les posta en ligne.
— Ouais, qu'elle s'écria, les trois killeuses les plus sexy de la planète ont enfin un site.
Elle s'étira sur la chaise dans son pyjama en satin turquoise. Regarda à travers la grande fenêtre le soleil de juin qui brillait dans un ciel bleu.
Séraphine déboula dans la bibliothèque, des couettes blondes à la Pippi Langstrumpf, Caliméro imprimé sur son tee-shirt, un shorty en jeans taille basse, le nombril à l'air avec un petit piercing, des baskets roses. Elle tenait un chat roux dans ses bras.
— Ah t'es là ? Je te cherchais partout. T'as vu, j'en ai trouvé un autre. Il errait devant les grilles du manoir en miaulant. Le pauvre, il doit avoir faim.
— Ça ne fera que le dixième. A mon avis il a été attiré par les autres chats. Ça va bientôt devenir l'arche de Noé ici.
— Mais écoute, les pauvres minets, on peut pas les laisser comme ça.
— T'as vu, Fifi, on a enfin notre site sur le Net.
— Ah ouais ? Fais voir ! T'as mis des monstres tout gluants ?
Claire cliqua sur www.sexykilleuses.com dans les favoris.
Un bonhomme de cartoon en costard blanc avec un feutre sur la tête et des petites lunettes rondes, une femme blonde avec un chignon cintrée dans un ensemble jupe tailleur chaussures à talons hauts, et le Nemesis se pointèrent sur l'écran noir.
— Je les reconnais, s'écria Séraphine, c'est Van Croy, le Nemesis et maman, la célèbre miss Natla ! Ouais, c'est elle, trop délire ! Ouah ! tu les as vachement bien réussis.
Ils s'arrêtèrent au milieu de l'écran et articulèrent en chœur :
— Nous deviendrons les maîtres du monde !
Soudain Lara, Claire et Séraphine hyper sexy cartoonesques, en combinaisons cuir et sunglasses à la Matrix, déboulèrent en apesanteur en haut de l'écran, des uzis dans les mains, et crièrent elles aussi en chœur :
— Jamais tant que nous vivrons !
Les uzis crachèrent des rafales. Des pluies de balles strièrent l'écran. Les détonations résonnèrent dans les enceintes. Van Croy, miss Natla et le Nemesis éclatèrent en mille morceaux en poussant des cris stridents. Des giclées de sang éclaboussèrent l'écran dans des splashs sonores. Tout devint rouge.
— Super, Claire, c'est trop puissant ! Faut que maman voie ça, je lui enverrai l'adresse en prison !
— Et attends, t'as vu que le début ! Regarde la suite !

Winston s'affairait à la cuisine, un tablier à fleurs passé autour du cou et noué à la taille. Il ouvrait des boites de nourriture pour chats posées sur la table. Une dizaine de chats excités miaulaient en tournant autour de lui et en se frottant à ses jambes.
Séraphine entra dans la cuisine.
— Ah vous préparerez leur repas ! Je vous en amène un autre.
Le chat roux poussa un miaulement enragé, sauta de ses bras sur le carrelage, fonça en avant, agrippa le mollet gauche de Winston et commença à le griffer en poussant des grognements.
Le majordome sursauta et cria :
— Lâche-moi, espèce de saloperie !
Aussitôt les autres chats, pris d'une rage soudaine, bondirent sur lui et commencèrent à le lacérer à coups de griffes.
Succombant sous le nombre, il roula sur le carrelage, protégeant son visage avec ses mains, tandis que les chats redoublaient de férocité, le mordant et le griffant avec hystérie.
Hallucinée devant le spectacle, Séraphine se précipita dehors et cria :
— Au secours, y a les chats qui veulent bouffer Winston !
Elle alla chercher Claire, qui revint avec elle en courant.
Winston se débattait toujours, mais avec moins de force. Les chats l'attaquaient avec la même énergie dans un concert de miaulements sauvages.
Claire fila dans le couloir et revint avec un extincteur. Bientôt un nuage de neige carbonique inonda la meute enragée, qui se barra dans tous les sens.
— Aide-moi, dit Claire en lui enlevant de la neige sur le visage, on va le transporter au salon.
Séraphine se retint de rigoler. Winston avait de la neige sur la tête comme une meringue à la chantilly.
Elles le prirent par les épaules et les pieds et le transbahutèrent sur le canapé.
— Il bouge plus, s'inquiéta Séraphine, tu crois qu'il est mort ?
Claire posa le bout de ses doigts sur son cou.
— Je sais pas, je sens rien, pourtant il est chaud, même brûlant. Attends, j'ai une idée !
Elle fila dans sa chambre et revint avec une petite glace. Elle la plaça devant le nez de Winston, regarda si elle s'embuait et s’exclama :
— Mince, il n’a pas de reflet !
— Quoi ? s’étonna Séraphine. Qu'est-ce que tu racontes ?
— Regarde, on le voit pas dans la glace. C'est un vampire !
Séraphine vérifia et constata que le visage de Winston ne se reflétait pas dans la glace.
— Purée, oui, on dirait que c'est bien un vampire. C'est peut-être pour ça que les chats l'ont attaqué. Mais attends, normalement les vampires ne supportent pas la lumière du jour.
— C'est peut-être une race spéciale.
— Possible.
— Il faut avertir Scotland Yard.

— Vous n'avertirez personne !
Claire et Séraphine se retournèrent.
Lara se tenait debout dans le salon, vêtue de sa tenue légendaire de chasseuse de tombes, un rictus de meurtre sur les dents, les lolos agressifs, ses deux Magnums 44 pointés sur elles.
— Mais qu'est-ce qui se passe ? demanda Claire. Tu es devenue folle ?
Lara dégobilla un petit rire glauque.
— La grande invasion a commencé. Le vortex est ouvert. Nous allons envahir le monde.
— C'est peut-être aussi un vampire, souffla Séraphine, y a un virus comme à Racoon City, et tout le monde se transforme. Quelle horreur !
— Bon, mesdemoiselles, je suis désolée, mais je dois vous éliminer. Heureuse de vous avoir connu.
Lara n'eut pas le temps d'appuyer sur les gâchettes. Le chat roux sauta sur elle et la griffa au visage. Elle cria et lâcha ses armes pour se protéger. D'autres chats se précipitèrent et l'attaquèrent aux jambes.
Claire bondit en avant.
— Vite, maîtrisons-là !
Mais Lara filait déjà dans le couloir en direction du hall, sa longue natte fouettant l'air.
Les chats se lancèrent à sa poursuite, suivis par les filles.
— Elle monte au premier, cria Séraphine.
Tout le monde gravit les marches du grand escalier quatre à quatre.
Lara fonça dans sa chambre.
Quand Claire et Séraphine y entrèrent, il n'y avait personne.
— Mais comment elle a fait pour disparaître ? demanda Séraphine.
— Peut-être un passage secret. Le manoir en est truffé.
Les chats miaulaient en tournant autour d'un grand miroir à bascule.
— T'as vu, Claire, on dirait qu'ils essayent de nous montrer quelque chose.
Séraphine s'approcha pour regarder.
— C'est bon, je me vois dedans, je suis pas un vampire.
Quand soudain les mains de son image traversèrent la glace et l'agrippèrent au cou. Les couettes de Séraphine se dressèrent en l'air.
— Au secours, y a moi qui m'attaque !
Elle recula en arrière, entraînant son double avec elle hors du miroir.
Les deux Séraphine roulèrent sur le tapis dans un corps à corps brutal.
— Mais c'est qui la vraie ? se demanda Claire. Fifi, t'es laquelle ?
Elle sursauta en voyant son double qui la fixait derrière la glace.

Episode 2/3

Lara était pliée en deux, les larmes aux yeux.
— Trop bon la scène avec Winston qui se fait bouffer par les chats.
Séraphine rigolait aussi.
— Ouais, et quand mon double m'attaque, mes couettes qui se dressent en l'air. Claire, là t'as fait fort. Dépêche-toi d'écrire la suite !
— Oui, dit Lara, et pour le site, quand on mitraille Van Croy, le Nemesis et la mère de Fifi, super gore, c'est tout toi ça. Vite, la suite !
— Ben, fit Claire, en fait je voulais vous faire la surprise, j'ai vraiment mis un site en ligne avant sur nous.
— Quoi ? s'exclama Séraphine, comme dans ta fanfic ? Ouah ! Montre-nous ça tout de suite !
— Attends, interrogea Lara soudain inquiète, ne me dis pas qu'il est comme dans ta fanfic ?
— Ben si, pourquoi ?
— Mais t’es folle, tu vas me faire une sacrée réputation là, comme si j'étais une tueuse sanguinaire ?
— Mais c'est pour rigoler. Et puis c'est que du cartoon !
Lara se leva d'un bond et balança les feuilles sur le canapé.
— Montre-moi ça !
Les filles se retrouvèrent devant le pc. Claire cliqua sur www.sexykilleuses.com dans les favoris.
Le cri horrifié de Lara résonna dans tout le manoir.
Deux rats qui copulaient frénétiques dans le grenier, tombèrent raides morts, les pattes en l'air, frappés par une crise cardiaque.

Lovée dans un fauteuil du salon, un bloc à la main, suçant le bout d'un stylo, Claire rumina :
— Elle est jamais contente, faut toujours qu'elle râle. Ca fait sept Tomb Raider qu'elle flingue à gogo tout ce qui bouge. Et au lance-grenades en plus. Moi j'aimais bien quand elle appuie sur un détonateur et fait sauter Bartoli avec un bâton de dynamite scotché dans la bouche. Fallait voir les coms laissés sur le site. Tout le monde a adoré.
Elle respira profondément et s'aperçut qu'elle gribouillait des ronds sur la feuille.
— Bon, comment je vais faire la suite ? Et puis faut que je trouve l'idée pourquoi les chats n'attaquent pas Winston avant l'arrivée du chat roux. Peut-être que le chat roux est le seul à capter que Winston est un double du monde du miroir. Et en miaulant, il avertit les autres chats. Ouais, ça peut marcher.
Séraphine entra dans le salon.
— Alors, elle a effacé le site ? demanda Claire.
— Non, elle est en train de lire les coms, et devine qui a écrit ? Van Croy en personne ! Et il apprécie pas du tout ! Du coup Lara a trouvé ça tellement marrant qu'elle décolle plus de l'écran.
— Ah quand même ! Elle reconnaît mon génie !
— Oui, faut croire, sinon t'as pas vu mon album de coloriage ? Je le trouve plus.
— Tu donnes dans le coloriage maintenant, à ton âge ?
— Ben alors, c'est super, j'aime bien, là c'est avec les persos de Walt Disney.
— Demande à Winston, il l'a peut-être vu.
— Je lui ai demandé avant, il a rien trouvé. Il m'a dit que des objets disparaissaient. Il pense que le manoir est hanté et que des fantômes nous piquent des trucs.
— Eh ben, ça promet.
— Je suis quitte pour en racheter un autre. Si ça se trouve, y a Casper qui colorie mon album. Tu fais quoi ?
— J'écris la suite de ma fanfic.
— Ouais, tu mettras aussi des monstres tout gluants ? Et on les détruit impitoyablement dans un océan de liquides visqueux !
— T'inquiète, tu seras pas déçue par le voyage.

Toujours devant le pc, Lara répondait à Elodys, la webmiss de Laraider.com, pour une demande d'interview, quand Séraphine sprinta dans la bibliothèque et cria :
— Y'a des lutins dans le manoir ! Ce sont eux qui fauchent tout !
— Quoi ? s'étonna Lara. T'as de nouveau picolé ?
— Ça va pas, c'est pas parce que je bois un remontant de temps à autre que je picole à donf. Je te jure ! Je les ai vus ! Ils sont tout verts, avec des têtes de gremlins, des oreilles pointues et des petits chapeaux comme les nains de jardins !
— Ben dis leur bonjour de ma part.
— Mais viens voir, je sais par où ils entrent, y a un passage secret dans le grand couloir.
— Demande à Claire, c'est la spécialiste des lutins. Avec toutes les bestioles qu'elle a vues à Racoon City, elle en connaît un rayon.
— Je veux pas la déranger, elle écrit sa fanfic, sinon elle va encore criser. Allez, soit sympa, tu vas halluciner !
— Depuis que t'es là, j'arrête pas d'halluciner.
Lara se leva à contrecœur et suivit Séraphine dans le grand couloir.
— Là, tu vois, la boiserie près de l'armure, ils sortent par là. Peut-être qu'il y a même d'autres sorties.
— Je vois rien de spécial.
— Mais si, là, tu vois pas ? Y'a comme une petite porte.
Lara s'agenouilla et tata le bois verni avec ses doigts.
— Ouais, t'as raison, on dirait bien une petite porte. Tiens, ça pivote !
Et une trappe s'ouvrit sous leurs pieds.
Lara et Séraphine disparurent dans le trou.
La petite porte s'ouvrit et une bouille ricanante de lutin apparut.
— Hi hi hi !

Claire s’écria soudain :
— Ouais, c’est une super idée ! Des lutins ont fauché l’album de coloriage de Fifi. Elle les voit entrer par une petite porte secrète dans le couloir, et cours chercher Lara. Pendant qu’elles regardent la petite porte, une trappe s’ouvre sous leurs pieds, et elles tombent comme Alice dans le terrier. Et elles atterrissent au pays des merveilles. Enfin quand je dis merveilles, ce serait plutôt le pays des cauchemars. Ouais, trop la classe ! Puis les lutins viennent me capturer et me balancent aussi dans le trou. Et on se retrouve toutes les trois embarquées dans une aventure complètement dingue.
Claire venait à peine d’écrire la phrase quand elle sentit des mains l’agripper aux jambes. Elle baissa le bloc et vit deux lutins grimaçants.
— Au secours ! cria-t-elle. Fifi ! Lara !
Elle tenta de les repousser mais ils la tenaient fermement. D’autres lutins escaladèrent le fauteuil et se jetèrent sur elle. Elle succomba bientôt sous le nombre.
Winston apparut sur le seuil de la porte, le visage maléfique, ses yeux lançant des éclairs rouges.
— Très bien, dit-il, jetez-là dans le trou avec les deux autres.
— Winston ! s’exclama Claire surprise.
Avant que les lutins l’emportent dans le couloir en la tirant sur le sol.
Et ils la balancèrent dans la trappe.
Claire glissa sur un toboggan et atterrit dans un jardin aux fleurs géantes.
Un lapin blanc d’au moins deux mètres de haut, en costume queue-de-pie, l’accueillit à l’arrivée.
Lara et Séraphine étaient enfermées dans des cages suspendues en l’air.
— Bienvenue au pays des merveilles, ricana le lapin blanc, un rictus sur les incisives, le museau frétillant.
Et il l’empoigna avec ses grandes pattes.
— Au secours ! cria Claire. Lâche-moi ! Au secours !

Episode 3/3

Claire se réveilla en sursaut sur le canapé du salon, le visage inondé de sueur.
— Ça va ! dit Lara en la tenant aux épaules. Tu as fait un cauchemar.
Claire leva les yeux et poussa un cri d’horreur en voyant Séraphine avec des oreilles de lapin sur la tête, un nez rouge, des moustaches et un corps blanc tout poilu.
— Fifi a été transformée en lapin ! Je suis toujours dans mon rêve !
— Mais non, dit Lara, elle essaye son déguisement, c’est Pâques aujourd’hui, Winston a caché des œufs en chocolat dans le jardin, tu te souviens plus ? Le manoir fait portes ouvertes, des gosses vont venir tout à l’heure.
Séraphine éclata de rire.
— Décidément, t’es complètement à côté de tes pompes.
— Quel rêve ! souffla Claire. Si vous saviez ce que j’ai vécu. Des trucs complètement délirants.
Et elle leur raconta.
— Tu sais quoi, dit Lara en essuyant les larmes de ses yeux, tu devrais faire carrière dans le comique. Tu aurais un succès fou.
— Ouais, approuva Séraphine en se tenant le ventre, t’es la meilleure.
Winston se pointa dans le salon. Il tenait un chat roux dans ses bras.
— Ce chat miaulait devant l’entrée. Je lui donne à manger et j’appelle la SPA.
— Ah ! cria Claire. Le chat roux ! C’est le même que Fifi avait trouvé ! Je suis sûre que je rêve encore !
Elle se pinça le bras et palpa son corps.
Lara et Séraphine éclatèrent de rire une nouvelle fois.
— C’est bon, dit Séraphine, t’es vraiment réveillée. Arrête, on va finir par s’exploser la rate.
Winston haussa les épaules et fila à la cuisine.
— Le site ! s’écria Claire en bondissant du canapé.
Séraphine et Lara se regardèrent sans comprendre.
Claire fonça dans le couloir, entra dans la bibliothèque, se précipita sur le pc, l’alluma et ouvrit les favoris.
— Le site est là ! cria-t-elle. Sexykilleuses ! Je le savais !
Elle cliqua sur l’adresse.
Von Croy, miss Natla et le Nemesis apparurent sur l’écran.

Les filles avaient rejoint Claire dans la bibliothèque.
La tueuse de zombies de Racoon City se roulait sur le tapis en délirant :
— Le site existe, je continue de rêver.
— Ça devient grave, dit Séraphine.
— Ouais, s’inquiéta Lara, je comprends pas ce qui lui arrive.
— Je me demande bien quel site peut la mettre dans cet état.
Elles allèrent voir sur l’écran.
— Verymielleuse, c’est un site sur la lingerie féminine, s’étonna Lara.
— Alors là, je comprends que-dalle, je savais pas que les petites culottes pouvaient avoir cet effet.
— Sur les hommes, ça peut être très destructeur. Surtout du côté des neurones.
Lara cliqua sur les pages pour trouver un indice révélateur qui capterait son attention.
— Mais oui ! s’exclama Séraphine. C’est ça, j’en suis sûre !
— Quoi ? Tu as trouvé ?
Séraphine sortit speed de la bibliothèque, pendant que Lara essayait de calmer Claire.
— Mais arrête ! Qu’est-ce qui te prend ?
— Attention aux doubles du miroir, ils vont envahir le monde… Aaaargh… Winston est un clone… Fifi a été modifiée génétiquement… Non, pas le grand lapin blanc, il va me dévorer… Dégagez, bande de lutins visqueux… Aaaargh…
— Mais t’es complètement barge ! Va falloir appeler un toubib.
Voyant qu’elle n’arrivait à rien, Lara décrocha le combiné du téléphone et composa le numéro des Urgences, quand Séraphine revint en courant, un flacon à la main.
— Je l’ai trouvé dans le tiroir de sa table de nuit, elle a pris de l’Onirox ! C’est un médoc fabriqué par les labos d’Umbrella à Racoon City ! C’est un hallucinogène ! Elle l’a rapporté de son aventure, soit disant pour le faire analyser, je pensais qu’elle l’avait balancé depuis le temps !
— Mais elle est complètement dingue, pourquoi elle a pris ça ?
— Tu connais Claire, depuis son séjour à Racoon City, elle s’ennuie grave, alors elle tente toutes les expériences.
— Et on fait quoi là, maintenant ? Je suis en train d’appeler les Urgences.
— Pas la peine, y a qu’un remède, il faut la plonger entièrement dans l’eau ! Vite, à la piscine !
Lara s’excusa et raccrocha.
— Winston l’a vidée ce matin, des ouvriers vont venir la nettoyer. Les salles de bain sont au premier. Y’a le bassin dehors dans la cour. C’est le plus près.
Lara prit Claire aux épaules, Séraphine saisit ses jambes, et elles la transportèrent dans le couloir.
— Winston, cria Lara, ouvrez-nous la porte d’entrée, vite !
Le majordome sortit de la cuisine, secoua la tête en voyant le spectacle, et les devança dans le hall.

Le carillon sonna quand il ouvrit la porte. Une meute de gosses s’agglutinait devant les grilles fermées pour la chasse aux œufs en chocolat.
— Oh le joli lapin de Paques ! s’exclama émerveillée une petite fille en voyant Séraphine.
Les autres gosses applaudirent en poussant des cris de joie.
Lara et Séraphine filèrent avec Claire devant le bassin au milieu de la cour et la plongèrent dedans.
— Au secours ! hurla-t-elle en se débattant. On veut me noyer !
— Faut la mettre complètement sous l’eau pendant trente secondes, dit Séraphine, c’est le seul remède pour la désintoxiquer.
Elles l’enfoncèrent sous l’eau en pressant de tout leurs poids pour l’empêcher de remonter.
— Quel cirque ! soupira Winston. Je me demande si je ne vais pas retourner chez la comtesse de York. Là au moins, c’était plus calme, même si la comtesse n’arrêtait pas de me harceler pour que je crapahute avec elle.
— Ça fait trente secondes, dit Lara, c’est bon ?
— Encore dix secondes, vaut mieux être sûre.
Les gosses regardaient sans comprendre ce qui se passait, quand la même petite fille lança d’une voix affolée :
— Y’a le lapin de Paques qui tue la dame !
Et ils se sauvèrent tous en criant.
Enfin Lara et Séraphine relâchèrent leur pression, et Claire émergea du bassin, visiblement revenue de ses délires. Après avoir recraché de l’eau, elle gueula :
— Mais vous êtes complètement folles ? Qu’est-ce que je fais dans le bassin ?
— On peut dire que tu nous as fait une de ces peurs, cracha Lara pas contente.
— Ouais, gueula Séraphine, c’est la dernière fois que tu bouffes de l’Onirox, ma vieille.
Claire les regarda, le visage dégoulinant d’eau.
— Ah ouais ! OK ! Mais je m’ennuie trop, y a plus d’action, plus de monstres.
Winston s’approcha des filles et envoya d’une voix blasée :
— Si vous voulez de l’action, vous pouvez vous amuser à chercher les œufs que j’ai cachés dans le jardin, parce qu’à mon avis je crois que les enfants ne reviendront pas de si tôt.
Il leur expliqua en quelques mots.
— Ben si c’est comme ça, souffla Séraphine déçue, je vais aller colorier mon album.
En entendant ça, Claire se pinça le nez et s’immergea dans l’eau.
Lara fila tout droit dans la cache secrète du labyrinthe où une chaise longue et un parasol l’attendaient, histoire d’avoir la paix.
Quant à Winston, il retourna à la cuisine se verser un grand verre de Jack Daniel’s. Il caressa le chat roux, qui venait de sauter sur la table après avoir terminé son assiette de thon en boite.
— Je crois que je vais t’adopter, tu es le seul normal dans ce manoir.
Et il avala son verre avant de s’en verser un autre.

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FIN

[TombRaider-man]

J'ADORE cette fan fic! Bravo!
c'est trop

[Aeryn Sun]

encore un hourra pour toi phantom

[Babou]

Trop longue à décortiquer celle-ci, mais quelle imagination avec tous ces rebondissements !
J'ai pris le temps de la lire et relire ce matin.

— Au secours, y a moi qui m'attaque !
Elle recula en arrière, entraînant son double avec elle hors du miroir.
Les deux Séraphine roulèrent sur le tapis dans un corps à corps brutal.
— Mais c'est qui la vraie ? se demanda Claire. Fifi, t'es laquelle ?
Elle sursauta en voyant son double qui la fixait derrière la glace.

Du plaisir toujours et un scénario digne de ton talent. Bravo Phantom.
Y a moi qui m'attaque

[Sami]

tout simplement....bravo..