Charmed vs Buffy


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Charmed vs Buffy

Messagepar Phantom_Blue » 16 Fév 2006, 10:14


[ HISTOIRE COMPLETE ]

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Episode 1/14

Piper déboula en pyjama satin turquoise dans le salon et s'écria en découvrant le chantier :
— Je savais bien que j'avais pas rêvé cette nuit. Ces deux petites goules ont encore teufé grave. Elles vont m'entendre. Elle fila à la cuisine et ouvrit le frigo.
— Evidemment, il est vide. Même pas de lait. Et en plus elles n'ont pas fait les courses.
Quand Paige entra en nuisette rose ultra courte, le visage blafard.
— J'ai un de ces mals de crâne. Où est l´aspirine ? Y en a pas dans la salle de bains.
— Ah tu tombes bien ! C'est quoi tout ce désordre au salon ?
— Une petite fête entre sorcières et démons.
— Je te donne une heure pour tout nettoyer. Y compris le démon qui traîne derrière le canapé. Au fait, ça existe un démon avec deux... bidules ?
— Même plusieurs. C´est pour ça qu'on les invite aux fêtes.
— Ah tiens ! Je savais pas.
— Normal, tu vis comme une none.
— Je te signale que je suis fiancée à Léo.
— Oui, je sais, t'arrêtes pas de nous le répéter. Mais nous on n'est pas encore prêtes pour ce genre de sacrifices.
— Je le constate chaque jour un peu plus.
Piper ouvrit le placard au-dessus de l´évier pour prendre en verre, et en retira une petite culotte.
— Et j'en ai marre de ramasser votre lingerie partout.
— C'est pas moi, répliqua Paige en s'asseyant à la table. Je porte pas ce genre de petites culottes. C´est une de Phoebe.
— Dis donc, une petite culotte Dior, s'étonna Piper. Elle s'embête pas. Moi je mets des culottes du Coopé. Comment elle se les paye, elle bosse pas ?
— Elle a dû utiliser une formule. Pitié, de l'aspirine.
— Grand-mère a bien spécifié qu'on ne devait pas utiliser la magie à des fins personnelles. On ne sait pas ce qui peut arriver.
— Grand-mère avait créé deux golems... enfin tu sais pourquoi. En enfer on l'appelait la sorcière sandwich, je te fais pas un dessin.
— Inutile de me le rappeler, ce n'est pas une référence, et ça n'excuse pas la conduite de ta sœur, ni la tienne d´ailleurs.
Une série de craquement retentirent dans le manoir.
— Ça vient du premier, s'exclama Piper en se précipitant dans l'escalier.

Un vortex tourbillonnait au-dessus du lit de Phoebe.
Elle dormait sur le ventre, le tee-shirt retroussé, les fesses à l´air.
Une tête hideuse apparut au centre du vortex, suivie par dix doigts crochus qui se dirigèrent vers le popotin joufflu.
Piper braqua ses deux mains. Le démon explosa. Le vortex disparut.
— Oui, souffla Phoebe dans son sommeil, prends-moi, ton amour m'a ensorcelée.
— Bon, ça suffit maintenant, cracha Piper.
Paige arriva au moment où un nuage trônant au plafond déversait une pluie torrentielle sur une Phoebe réveillée en sursaut.
— Mais c'est quoi ça ? cria-t-elle en bondissant hors du lit, le tee-shirt trempé, "I love love" imprimé devant sur les lolos.
— Quelque chose pour te remettre les idées en place.
— Mais tu es complètement folle.
— Oui, de ne pas l'avoir fait plus tôt. Et tu pourrais me remercier, un démon allait s'emparer de toi.
— Et en plus tu me casses mes coups, s'indigna Phoebe, merci bien. Si on ne peut plus avoir un peu d'intimité dans ce manoir.
— Excuse-moi, je ne pouvais pas savoir. La prochaine fois je laisserai faire. Mais faudra pas venir te plaindre après, quand tu accoucheras d'un petit alien tout visqueux.
Paige étouffa un rire.
— Et ça compte aussi pour toi, envoya Piper. Au boulot ! Je veux que le salon soit rangé. Après on commencera les décorations pour Halloween. Cette année, je compte bien gagner le 1er prix du manoir le plus terrifiant.
Pendant que Phoebe fonçait dans la salle de bains, Paige grommela :
— La galère ! On va pas encore se prendre la tête avec cette débilité d´Halloween ?
— Et ne dis-cu-te pas !

Léo se matérialisa dans le salon.
— Ah tu tombes bien, lui lança Piper qui revenait du premier. Tu pourrais m'avoir quelques squelettes ? Il me faudrait aussi des momies avec les sarcophages, des gargouilles, des araignées, des chauves-souris. Ah oui ! Aussi des cercueils avec les vampires dedans. Et puis achète du lait, de quoi se mettre quelque chose sous la dent, le frigo est vide, et de l´aspirine.
— Tu me fais pas un petit bisou ? demanda Léo en souriant.
— Plus tard, j'ai pas le temps. Allez ! Dégage ! Tu devrais déjà être parti. Bouge tes fesses !
Pas jouasse des masses, Léo râla :
— Faut vraiment que je fasse tout dans ce manoir de dingues.
— Te plains pas, répliqua Piper, tu me remercieras plus tard.
— En plus.
— Allez ! Ouste !
Il se dématérialisa.

Phoebe s'énervait sous la douche :
— J'en ai marre de cette baraque. On peut même pas roupiller tranquille.
— Ouais, continua Paige devant la glace du lavabo, Piper se prend pour la super boss. Faudrait qu'on trouve un truc pour la rendre plus cool. Une potion pour qu'elle s'éclate enfin.
— Tu parles. Elle est bien trop coincée pour ça, toutes les potions du monde n'y changeront rien. Moi c'est décidé, je déménage.
— Arrête, t'es pas sérieuse là ? s'écria presque Paige. Et le pouvoir des trois alors ?
— J'en ai rien à cirer du pouvoir des trois. Le pouvoir des trois tarées de service, ouais, et je suis pas la première. J'en ai ma claque de ma grande sœur.
— Merci pour le classement. Je suppose que je viens en deuxième position.
— Ouais, excuse, je suis à cran en ce moment.
— Et tu comptes aller où ?
— Le plus loin possible. Je t'ai pas dit, je me suis adressée à une agence de pompes funèbres. Le gars m'a proposée un petit caveau dans un cimetière, tout ce qu'il y a de plus classe. Il m'a certifiée que c'était le top tendance en ce moment, bien situé côté pleine lune, et la tranquillité garantie. Comme c'est ce que je recherche en priorité, j'ai accepté.
— Mais comment tu vas le payer ?
— Voyons, Paige, tu me connais. En plus le gars était super mignon.
— Ah ouais, OK, question idiote. Et où se trouve ce loft de rêve, pardon, de cauchemar ?
— A Sunnydale. C´est un bled paumé. Là au moins j'aurai la paix.
— Sunnydale ? Connais pas. Ça doit vraiment être la cambrousse. Au moins là-bas les morts ne risquent pas de se réveiller.
— Tu l'as dit, frangine. Mais je suis pas contre le réveil d'un beau démon avec tout ce qu'il faut pour brûler de passion.
Leurs rires résonnèrent dans tout le manoir.

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Episode 2/14

— Quoi ? s'écria Piper. Elle n'a pas perdu son temps pour se barrer en douce. Et au moment où j'ai besoin d´elle.
— Ben ouais, souffla Paige en suçant relaxe une Chupa Chups à la fraise. Elle a dit que tu lui pompais grave l'air avec ta dictature de pensionnat de communistes chinoises.
— La sale petite morveuse ! Et elle a déménagé où ?
— Une ville, Sunnydale, un trou perdu.
— Et comment on va faire sans le pouvoir des trois, si des démons attaquent ?
— Tu sais, avec tous les démons que Phoebe a déjà séduit, il ne doit pas en rester beaucoup de mal intentionnés.
— Grrrrrr ! crachota Piper en serrant les poings. Je la hais ! Je la hais ! Je la hais !
Léo se matérialisa avec plusieurs Trolls qui portaient des sarcophages et des cercueils sur leurs petites épaules musclées.
— Première livraison exprès, chérie, dit-il, on les met où ?
— Oh toi, répliqua Piper, ce n'est pas le moment de la ramener.
— Mais enfin, bégaya Léo, qu'est-ce que j'ai encore fait ?
— Et toi, Paige, habille-toi ! Ça fait deux heures que tu traînes comme ça. Ce n'est pas une tenue devant des Trolls.
— Hein ? fit Paige en se regardant. Ah la nuisette ! Ben oui, j'ai pas de soutif, mais elle est pas si transparente que ça. Et puis je porte une petite culotte.
Les couvercles des sarcophages et des cercueils se levèrent de quelques centimètres, et des paires de yeux exorbités matèrent goulûment Paige qui filait vers l´escalier. Et je ne parle même pas des Trolls.
— Plutôt un string, lança Piper.
— Ben ça suffit, non ? rétorqua Paige d´une voix candide, en se retournant, debout, sur la première marche de l'escalier, pour jeter un coup d'œil derrière son dos. Il n'est pas bien ?
Troublés, des Trolls lâchèrent un sarcophage. La momie roula sur le tapis du salon en couinant.
— Alors, demanda Léo, je peux avoir un petit bisou maintenant ?
— Grrrr !
— Mais enfin, Piper, t'as quoi ?
— J'ai que vous commencez tous à me taper sérieusement sur le système.
— Ton changement d´humeur, s'étonna Léo, tu ne serais pas enceinte par hasard ?
Piper le fixa strange, puis largua brutal :
— Comment tu veux que je sois enceinte, on n'a pas encore fait crac-crac ensemble.
Paige s'arrêta sur la dixième marche pour mieux écouter.
— Ah oui, c'est vrai, reconnu Léo, un rien dépité.
— Pas avant le mariage, lança Piper, on en a assez discuté. Et ne m'embête plus avec tes envies, il n'en est pas question.
— Mais enfin, Piper, pas devant tout le monde, c'est privé. Je vais avoir l'air de quoi, moi ?
La momie se faufila en douce derrière la table basse du salon et fonça vers l'escalier.
Du coup, les autres momies et les vampires bondirent hors des sarcophages et des cercueils.
Paige poussa un cri en les voyant tous accourir vers elle, la bave aux canines, les langues slurpant hors des cavités buccales.
Elle piqua un sprint vers l'étage.
Du coup les Trolls lâchèrent les sarcophages et les cercueils et bondirent aussi vers l'escalier.
— Je crois qu'on a un petit problème, dit Léo. On devrait peut-être aller l'aider.
— Tu crois ? répliqua Piper. Paige devrait être ravie. C'est une égocentrique. Du moment qu'on s'intéresse à elle, elle est aux anges. Et ne me regarde pas avec ses yeux de gargouille battue. On ne fera pas crac-crac. Va prendre une douche froide.

Paige n'eut pas le temps de fermer la porte.
Toute la horde déboula dans sa chambre.
Un vampire arracha d'un geste sa nuisette.
Paige cacha ses deux lolos avec ses mains et gueula d'une voix indignée :
— Bande de cochons ! Vous n'avez pas honte ?
Quand un être de lumière se matérialisa entre Paige et la horde.
Les momies, les vampires et les trolls reculèrent, horrifiés devant l´apparition.
— Un non-né ! s'exclama une momie.
Et toute la horde se précipita hors de la chambre dans un climat d'épouvante.
— Wouah, pensa Paige en le dévisageant, il doit avoir 20 ans, et il est beau comme un ange. (Gêné devant la nudité de la jeune sorcière, il se retourna.) Et chevaleresque en plus, il doit sortir d'un conte de fées.
— Excusez-moi de débarquer comme ça chez vous, dit-il, mais j'ai besoin de votre aide.
— Ne vous excusez-pas, vous m'avez sauvée. Une minute, je m'habille. (30 secondes plus tard.) Voilà ! Vous pouvez vous retourner.
— Oui, commença-t-il, je...
— Quoi ? demanda Paige. (Elle se regarda.) Oups ! J´ai enfilé une brassière mais j'ai oublié la jupe. Je suis vraiment très distraite.
Il se retourna une nouvelle fois et attendit.
— Voilà, c'est bon. Alors, vous vouliez quoi ?
— Je m'appelle Chris, je viens du futur, je suis le fils de Piper et Léo, et s'ils ne me conçoivent pas avant le 31 octobre à minuit, je n'existerai pas.

— Ben je te l'avais dit, chanta Piper en voyant toute la horde revenir au galop. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
Les momies, les vampires et les trolls plongèrent pèle-mêle dans les sarcophages et les cercueils.
Tous les couvercles se refermèrent dans des clacs sonores.
— Bon, dit Léo, alors...
— Non ! coupa net Piper.
— Mais attends, je voulais juste...
— Non !
— Mais enfin...
— Non ! Non ! Et non ! J'ai vu cette petite lueur lubrique dans tes yeux. Ce n'est pas parce que j'ai mis une robe à peine décolletée et juste au-dessus des genoux, qu'il faut fantasmer comme un malade. Comme convenu, on se marie d'abord le 25 décembre, et après on fera la galipette. Pas avant. Je serai intraitable sur le sujet, et rien ne pourra me faire changer d´avis.

Assise sur le lit, Paige enfilait des bottes.
— Mais puisque tu es là, c'est que tu existes vraiment, non ?
— Oui, virtuellement, répondit Chris, comme hypothèse temporelle.
— Ben alors, pas de problème, on dit tout à Piper et à Léo et...
— Non, surtout pas, ils ne doivent rien savoir, sinon je disparaîtrai à la seconde même.
— Punaise, c'est pas vrai ! Et pourquoi le 31 octobre à minuit ?
— Je peux rien te dire, sinon là aussi je suis cuit.
— Ben on n'est pas sortis de l´auberge, pardon, du manoir. Je sais pas si t'es au courant, mais ma chère sœur a des principes : pas de sexe avant le mariage, et ça ne se fera pas avant le 25 décembre.
— Quoi ? C'est pas possible ! Et il reste une semaine avant Halloween. Va falloir lui forcer la main.
— On voit que tu ne connais pas Piper, enfin ta future mère.
Chris se jeta aux pieds de Paige.
— Tu es ma seule chance. Aide-moi, et je ferai tout ce que tu voudras.
— Euh, t'es vraiment virtuel, ou t'es solide aussi ?

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Episode 3/14

Paige composa le numéro sur son portable, le colla à son oreille, attendit quelques secondes et jacta :
— Phoebe ? Salut, c'est Paige ! Alors, comment ça se passe à Sunnydale ?
— Le top, répondit la voix de Phoebe, c'est la petite ville de bouseux tout ce qu'il y a plus de tranquille. A croire qu'ici le temps s'est arrêté. Ça me change du manoir.
— Et le caveau ?
— Tout confort. Un vrai petit nid d'amour, manque plus que le prince charmant. Et au manoir ? Piper l'a pas trop mal pris ?
— Elle est furax, tu la connais, mais bon. Sinon tu ne devineras jamais ?
— De nouveau une embrouille, je suppose.
Paige lui raconta pour Chris.
— Ben ma vieille, tu te débrouilles. Ras le bol des êtres de lumière et des vampires. Je veux du normal, tu comprends ? J'en ai ma claque de tout ce cirque. J'aspire au calme. Depuis que je suis là, je respire enfin, je redécouvre la vie. Y'a plus Piper pour me crier dessus, et je vois plus des gueules de monstres.
— OK, ben je vais essayer de trouver une potion qui la rende folle de désirs.
— C'est ça, amuse-toi bien, je te fais confiance pour résoudre le problème, t'as toujours été la plus douée de nous trois, bon, je vais encore prendre l'air avant de me coucher. Salut !
— Salut, souffla Paige, un rictus sur les lèvres. Ben ça va encore être ma fête !
— Alors ? demanda Chris, couché à côté d'elle dans son lit.
— Elle se débine, va falloir qu'on se débrouille seuls.
— Et on fait comment maintenant, sans ta sœur ?
Paige balança le portable sur la table de nuit et bondit sur Chris.
— On s'éclate un max !

Phoebe sortit de son home sweet home tombal et déambula dans l'allée centrale. La nuit était douce. Une pleine lune resplendissait dans le ciel.
— Rien de plus calme qu'un cimetière pour vous ressourcer, qu'elle pensa.
Quand elle vit un jeune homme, pas loin de la vingtaine apparemment, qui fumait, assis sur une tombe. Plutôt beau gosse. Blond, les tifs coiffés punk. Une veste en cuir noir.
— Salut, envoya Phoebe en s'approchant.
Il tourna la tête.
— Tiens, la déesse de la nuit, pleine de grâce et de candeur, venue des mondes insondables de l'espace, pourquoi est-tu là, ô délice féminin de l'insondable mystère de la vie, pour sauver nos âmes perdues ?
— Wouah le poète ! s'exclama extasiée Phoebe. Tu as fait vibrer mon cœur.
— Je peux aussi te faire vibrer le reste.
— Dis donc, tu brûles vite les étapes.
— J'ai évité plusieurs fois le bûcher dans le passé, ça a aiguisé mon sens de la rapidité. Je pourrais te faire flamber en quelques secondes.
— Moi aussi, je suis une sorcière.
— Ça tombe bien, je les adore, elles ont un goût velouté de soufre. On va se boire un Bloody Dracula ? Je connais un bar caveau sympa pas loin.
— Je veux bien, je suis pas longtemps ici, je connais pas encore bien la ville.
— J'avais remarqué. Tu es tombée sur le guide idéal.
Phoebe allait lui dire une douceur quand Buffy déboula en mini jupe, body à bretelles fines, bottes à talons hauts, et brailla :
— Ben alors, Spike, tu fous quoi ? Ça fait une heure que je te cherche ! Et c'est qui l'autre ? T'es de nouveau en train de draguer de la pouffe de cimetière ?
— Doucement la miss nabot, répliqua sec Phoebe, un ton en-dessous.
— Comment tu m'as appelée ?
Buffy avait bondit, rapide comme l'éclair. Les deux filles roulèrent sur une tombe, bousculant un vase qui éclata en morceaux.
— Espèce de morveuse, cracha Phoebe en lui agrippant les tifs, je vais rectifier ta perruque.
— Aïe ! cria Buffy en lui arrachant à moitié son tee-shirt, je vais te dégonfler tes nichons siliconés.
Spike observait le corps à corps, un sourire amusé sur les lèvres.

Quand soudain des grognements éclatèrent et un loup-garou surgit entre deux tombes.
— Lâche-moi ! gueula Buffy, faut que j'y aille.
Elle se dégagea, se leva, fonça sur le loup-garou et commença à le latter à coups de karaté.
— Punaise, souffla Phoebe en se relevant, c'est qui cette hystérique ?
— Buffy, répondit Spike, c'est la Tueuse, elle élimine les monstres, c'est son boulot.
— Ah oui, j'ai entendu parler des Tueuses. Alors c'est elle la terreur des monstres ?
— Ouais, et pas que des monstres. Vachement mégalo. Et un sale caractère.
— Je m'en doute. J'ai pu constater. Et y en a beaucoup par ici, des monstres, à part elle ?
Spike lâcha un petit rire.
— C'est une plaque tournante. Les portes de l'enfer se trouvent à Sunnydale.
— Ben c'est bien ma veine, moi qui cherchais un endroit tranquille.
Deux autres loups-garous surgirent et entrèrent dans la bagarre.
— Ben alors Spike, gueula Buffy, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
Spike se leva, tira une dernière bouffée de tabac, bazarda sa cigarette, son visage se transforma en gueule de vampire, et il fonça dans le tas.
— Et en plus c'est un vampire, ben je suis servie. Moi qui croyais avoir trouvé mon prince charmant.
Elle sursauta en voyant une gargouille qui glissait entre des tombes, le dos voûté, ses longs bras traînant sur le sol. Un battement d'ailes lui fila un deuxième sursaut. Une grande chauve-souris venait de se poser sur une croix en pierre à quelques mètres d'elle et la reluqua, la bave aux crocs. Un troisième sursaut. Une main osseuse sortit de la terre d'une tombe à deux mètres, suivie par une tête à moitié décomposée.
— Mais je suis tombée où ? Au secours, Paige !
La main osseuse s'empara de sa cheville. Phoebe balança un coup de bottine dans la tête, qui s'envola comme un ballon de foot, et retomba direct sur le ciboulot de la gargouille, l'assommant sur le carreau.
— Ben ça promet. Là je crois que je vais regretter le manoir, dit-elle en dégageant avec dégoût la main de sa cheville. Mais d'un autre côté, ce Spike est trop canon. Quel dilemme ! Bon, allez, je reste encore un peu. Et puis Piper serait trop contente de me voir revenir. Je la vois déjà jubiler. Et je lui donnerai pas ce plaisir, ça pas question !

Le combat contre les loups-garous était à peine fini, les bestioles gisant rétamées sur le sol, Dawn se radina en pyjama satin rose, des pantoufles Pikachu aux pieds, et envoya à Buffy :
— Y'a maman qui veut que tu rentres.
— Quoi ? cracha Buffy. Mais maman est morte, elle a été dévorée par des goules. On a retrouvé ses restes dans la cuisine, tu te rappelles plus ? Même que tu as hurlé comme une folle pendant trois jours.
— Oui, mais c'est son fantôme. Elle aime pas que tu traînes dehors la nuit.
— T'as de nouveau tes apparitions débiles.
— Non, ce sont pas des apparitions débiles. Je communique avec maman.
— Ouais, c'est ça, bon maintenant tu dégages, j'ai du boulot.
Dawn lui tira la langue. Enervée, Buffy lui balança une mandale dans les dents.
— Tiens, ça t'apprendra à être polie.
— Houin, brailla Dawn en se frottant la joue, c'est po juste, c'est toujours moi qui trinque. Un jour je me vengerai.
Buffy leva une nouvelle fois la main. Dawn poussa un cri et se barra en courant. Quelques mètres plus loin, elle s'arrêta, se retourna, tira de nouveau la langue et piqua un sprint.
— Quelle petite morveuse, dégobilla Buffy, non mais, je vais lui apprendre la discipline.
Phoebe préféra s'éclipser en douce et retourna se calfeutrer dans son caveau, certaine de retrouver Spike une nuit ou l'autre.

Piper speedait dans tout le manoir, suivie par Léo.
— Je veux des lumières rouges dans les crânes. Plus de voiles noires dans l'entrée. Y'a pas assez de toiles d'araignées. Elles sont où, les araignées ? Grrrrr, qu'est-ce que ça m'énerve ?
— Mais calme-toi, mon petit chaton, souffla Léo.
— Oh toi arrête de m'appeler comme ça, je suis pas une bestiole. Quand est-ce que tu deviendras adulte ? J'ai l'impression d'avoir que des gosses autour de moi. Et ça m'énerve encore plus. Grrrrr !
Léo préféra se taire.
— Bon, je vais aller chercher un stock d'araignées.
— C'est ça, bouge-toi, sois utile à quelque chose.
Léo se dématérialisa.
— Ah ces êtres de lumière, tous des faignasses. Ça ne pense qu'à roucouler et copuler.
Paige déboula en nuisette, des cernes sous les yeux.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle. J'ai entendu crier. On est attaqué ?
— De nouveau en petite tenue, et à quatre heures de l'après-midi ? Tu t'habilles donc jamais ? Et t'as une de ces têtes ! On dirait que t'as fait crac-crac avec une meute de démons. Commence pas comme ta sœur. Une hystérique du sexe dans la famille, ça suffit.
— Hein ? Non, là je suis en train de relire le Livre des Ombres.
— Toi tu relis le Livre des Ombres ? C'est une première ! A part tes magazines sur la mode, et encore tu regardes que les photos, je suis sidérée.
— Ben et alors il est jamais trop tard pour s'instruire, non ?
— Oui, bon, active tes fesses ! Y'a la cuisine à décorer. Léo a livré les corps coupés en morceaux. Faut les suspendre aux crochets.
— La barbe ! Je vais encore me saloper avec le sang.
— T'as qu'à changer de tenue. Allez, hop ! Bouge de là !
— Et si on faisait plutôt une déco féerique pour Halloween. Y'a pas que des monstres, y a aussi des fées et des lutins.
— Les fées et les lutins font des partouzes aujourd'hui, je ne t'apprends rien, vous en invitez d'ailleurs à vos soirées. On n'est plus au temps des contes de fées avec les princesses innocentes et les beaux princes charmants chevaleresques. Les princesses sont toutes obsédées par leurs corps et les princes ne sont que des malotrus machos phallocrates complètement égocentriques sur leurs phallus.
— Phallus ? s'étonna Paige en souriant. Ben dis donc, t'as de ces mots des fois. Moi j'aurais plutôt dit…
— Rien du tout, s'énerva Piper en agitant ses mains. Allez, ouste, y a du boulot qui t'attend.
— T'es pas marrante comme sœur.
— Ben je le serai encore moins si tu n'es pas à la cuisine dans dix secondes.
Paige souffla et fila se changer à contrecœur.

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Episode 4/14

Gilles feuilletait le grimoire de Belzébuth, quand il s'arrêta sur une page et s'exclama :
— Mon rêve ne m'avait pas trompé. C'est bien écrit là. J'ai retrouvé la prophétie. Satan prendra l'apparence d'un ange et fera un enfant à une femme. Il naîtra le 25 décembre et ouvrira les portes de l'enfer. La Terre connaîtra alors sa fin.
— Sympa, souffla Willow, assise dans un fauteuil de la biblio, en train de reluquer justement les images du Kama Sutra de Satan. S'il assure comme sur ces gravures, je veux bien jouer les mères porteuses.
— Ce n'est pas un sujet amusant, le monde est en danger. Ça doit se passer à la fin de cette année.
— Ben alors, il l'a déjà fécondée.
— Oui et non, la, gestation ne dure pas neuf mois. Satan injecte sa semence maléfique quand il le désire, puis il déclenche par la pensée l'ovulation le 25 décembre. Le bebe se forme en deux heures et naît. Il grandit en une heure et à minuit il déclenche la fin du monde.
— Wouah ! Trop cool ! Vous imaginez ça, si on avait des gosses en deux heures, ce serait le top ! Plus besoin de galérer pendant neuf mois.
— Je ne sais pas si cette accélération serait profitable à la femme, blablata Gilles en la regardant par-dessus ses lunettes, la durée de neuf mois réglée par la nature permet à la femme de vivre pleinement sa grossesse, de savourer chaque instant de cette merveilleuse aventure.
— Arrêtez votre philo de male dominant ! On voit bien que c'est pas vous qui portez les gosses. Neuf mois de nausées, de ballonnements, de migraines, en plus on grossit comme des vaches, non merci.
— Willow, des fois tu me sidères.
Elle lâcha un petit rire crapouilleux.
— Et quelle est l'heureuse élue ?
— D'après le grimoire, ce sera une femme bien faite de sa personne. Il n'en dit pas plus.
— Ben ça pourrait être moi. Et comment on arrive à le vaincre ?
— Il faut asperger le fils de Satan d'eau bénite.
— C'est tout ? Y'a pas de quoi en faire un plat.
— Oui, mais c'est une eau spéciale qui doit être bénie par les fées du lagon enchanté.
— Ah ouais ? Et on les trouve où, ces fées ?
— Dans le monde magique du miroir. Seulement il y a un petit problème. Le moyen de franchir le miroir n'est pas mentionné dans le grimoire. Il va falloir faire des recherches.
— La barbe, cracha Willow, on va encore se taper des heures de lectures dans des bouquins qui puent le moisi. Au fait, pourquoi Satan n'ouvre-t-il pas les portes lui-même ? Pourquoi ça doit être son fils ?
— Parce que c'est écrit dans la prophétie.
— Ben c'est con.
— C'est la prophétie.

Buffy déboula dans la biblio, apparemment pas jouasse du tout.
— Je te jure, cracha-t-elle, les yeux lançant des éclairs, cette petite pétasse va me le payer. Gilles, regardez sur votre pc, je cherche une sorcière.
— Quelque chose qui ne va pas ?
— Oui, hier soir une fille m'est tombée dessus dans le cimetière. Elle a dit a Spike qu'elle était une sorcière. Elle doit certainement être dans la liste.
Gilles se campa devant le pc et pianota sur le clavier, tandis que Buffy regardait les visages défiler sur l'écran.
— C'est elle ! s'exclama Buffy. Je la reconnais.
— Mais c'est Phoebe Halliwell, une des trois sœurs Halliwell ! Ce n'est pas son secteur. Elle habite à San Francisco.
— Je me demande bien ce qu'elle faisait dans le cimetière de Sunnydale.
— Elle est peut-être là à cause de la prophétie.
— Quelle prophétie ?
Gille lui expliqua.
— Eh ben on n'est pas dans la mrd, cracha Buffy, ça va de nouveau être un Noël pourri, et l'autre qui n'arrête pas de délirer.
— Dawn ? demanda Gilles. Elle a encore eu des visions ?
— Pas longtemps, je l'ai vite calmée. Avec la volée qu'elle a prise.
— Mais elle pourrait peut-être avoir des informations sur la prophétie.
— Ecoutez, débrouillez-vous avec elle, j'en ai ma claque de cette petite pisseuse !
Quand Tara entra dans la biblio en pantalon et pull à col roulé.
— Ben alors, Willow, je t'attends, on devait aller ensemble au centre commercial, enfin tu sais pourquoi.
— Pas le temps, j'étudie la démonologie, vu qu'à Noël tout risque de péter.
Willow déplia un poster trois volets du livre représentant Satan en pleine action Kama Sutrienne.
— Ah la prophétie du 25 décembre ! s'exclama Tara.
— Comment ça, s'étonna Gilles, tu connaissais cette prophétie et tu n'as rien dit ?
Tara haussa les épaules.
— Vous n'avez rien demandé.
— Mais t'es complètement à côté de la plaque, cracha le prof en sciences occultes, la Terre est menacée et toi tu ne penses qu'à faire du shopping ? Y'a autre chose dans la vie que les petites culottes rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses.
— Justement, envoya Willow, j'aimerais bien qu'elle en mette, ça changerait de ses grands slips blancs en coton de grand-mère. Mais la miss est pudique. Faut voir comment elle se fringue. Non mais tu t'es un peu regardée avec ton pantalon caca d'oie et ton pull à col roulé ? T'as l'air d'une conne de pensionnat. Mets du mini, montre tes cuisses et tes nichons.
Paralysée par le speech, Tara commença à trembler, des larmes dégoulinèrent sur ses joues.
— Mais… tu m'avais jamais dit ça… je pensais que je te plaisais comme ça…
— Ben maintenant je te le dis.
Tara se barra en pleurs de la biblio.
Un lourd silence régna quelques secondes dans l'ozone.
— Dites-donc, demanda Buffy, qui avait pris "Soyez un vampire sexy" sur une étagère, comment vous connaissez ça, vous, les petites culottes rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses ?
— Euh, bégaya Gilles en rougissant, écoute, Buffy, un prof en sciences occultes doit connaître tout ce qui existe, chaque facette, au cas où il aurait à faire face…

Soudain une démone des limbes, style maquerelle de boxon sur le retour, une vieille taupe quoi, vêtue d'un bikini chauve-souris ultra réduit laissant déborder une goulache de viande abondante, apparut dans la biblio.
— Ben alors, Gillounet, qu'elle lança, je te retrouve enfin, espèce de petit canaillou, pourquoi tu t'es barré aussi vite ? On a même pas eu le temps de commencer la copulation.
— Eh ben, chanta Buffy, je vois que vous étudiez toutes les facettes.
— Arrière, démone de l'enfer, récita Gilles en brandissant un crucifix pliant tiré de sa poche speed et déplié encore plus speed, retourne dans les basses fosses !
Elle se précipita sur lui, l'agrippa au col de sa veste de prof avec les protections en cuir aux coudes pour pas user le tissu, tira une longue langue reptilienne frénétique d'au moins trente centimètres, et lécha son visage dans une série de super slurps baveux.
Le crucifix valdingua sur le sol.
— Oh oui, mon Gillounet chéri, encore, fais-moi mal !
— Au secours, Buffy, cria Gilles en tentant de la repousser, aide-moi !
La Tueuse s'éloigna sur la pointe de ses bottes à talons hauts.
— Désolé, Gilles, mais je ne veux pas m'interposer dans une grande histoire d'amour, je m'en voudrais toute la vie d'avoir brisé le cœur d'une démone amoureuse.
— Willow, recria Gilles, utilise une de tes formules ! Détruis-la !
La jeune sorcière était pliée en deux.
Au prix d'un effort surhumain, Gilles réussit à reprendre le crucifix. La démone venait de lui arracher son pantalon, découvrant un string noir avec une croix rouge imprimé dessus. Il appuya sur un bouton, une lame acérée à double tranchant jaillit du crucifix. Et il la planta d'un coup sec dans la tête de la démone.
Elle poussa un hurlement et explosa. Des morceaux de goulache et des liquides visqueux giclèrent dans tous les sens.
Willow se ramassa la nichonaille en pleine poire. La prune épilée de la démone se colla sur le pif de Buffy (ben oui, une vieille démone peut être coquette). Elle la décolla dans un plop sonore, la jeta sur le sol et gueula :
— Oh Gilles, vous êtes dégoûtant !
— Ouais, brailla Willow, en essuyant un lait spongieux de son visage. Séduire une pauvre démone en lui faisant miroiter la lune. Vous êtes bien un vulgaire male en rut comme les autres.
— Mais c'est pas moi, qu'il bafouilla, c'est elle qui est apparue pendant un rituel…

Et Tara déboula dans la biblio, transformée grâce à une formule magique, les tifs hérissés punk, maquillée poule de bar, une minijupe en cuir ras le berlingot, les lolos dégorgeant d'une brassière au décolleté plongeant, des cuissardes à talons aiguilles, et chanta dans un rictus :
— Alors, Wiwi, ça te va comme ça ? Je suis assez sexy pour toi ? (Elle releva sa mini jupe.) Et c'est bon, la petite culotte rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses ? Ou tu préfères la taille 28 ? Mais qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi Gilles est en string noir avec une croix rouge dessus ? Et c'est quoi, tous ces trucs gluants partout ?
Une goutte visqueuse tomba sur son front. Elle leva la tête.
Le fessier de la démone, qui s'était collé au plafond, se décolla et tomba.
Par réflexe, elle l'attrapa dans ses mains.
Le hurlement de Tara secoua tout Sunnydale.

=============

Episode 5/14

"It's a long hard road of the hell" de Marilyn Manson remixé par les Pet Shop Boys version électro slow planait dans le bar caveau (je sais, c'est un massacre, la song de Manson remixée par les Boys, mais c'est Sunnydale). Des appliques rouges offraient une ambiance tamisée doucement sanglante.
Phoebe aspira du Bloody Dracula avec sa paille violette, les yeux levés sur Spike et jacta, un rien candide dans la voix :
— On a quand même réussi à boire ce pot. Dis donc, ça doit pas être marrant toutes les nuits avec l'autre cinglée.
— C'est une petite mégalo qui se prend pour le nombril du monde, mais faut reconnaître qu'elle assure comme Tueuse.
— Oui, et c'est à se demander comment on ose encore l'attaquer.
— Disons que c'est plutôt elle qui attaque.
— On devrait créer une société protectrice des démons, plaisanta Phoebe.
— Elle existe. C'est la SPEENF (prononcez Spi'n'F comme dans Rock'n'Roll), la société protectrice des êtres de l'enfer.
— Sans dec ? Tu rigoles, là ?
— Pas du tout. Et avec des cotisations. Ça rapporte un max de fric. C'est moi qui l'ai créée.
— Quoi ? C'est pas vrai ! Et pourtant tu lattes grave, je t'ai vu avec les loups-garous.
— Oui, mais je dirige anonyme.
— Purée, pas con, le plan ! Si tu cherches une associée, je suis partante. J'ai besoin de fric en ce moment. Spike leva son verre de Bloody Dracula.
— T'es engagée.
Phoebe leva à son tour le sien.
Clink firent les deux verres en s'entrechoquant.
Et ils burent en se regardant amoureusement dans les yeux.

Dawn alluma les cinq bougies noires disposées au bout des cinq branches du pentagramme dessiné au rouge à lèvres "Cerise pulpeuse" sur le parquet de sa chambre. Puis elle éteignit la lumière et se plaça au centre dans la position du lotus. Des bâtons d'encens diffusaient un parfum de patchouli. Elle ferma les yeux et récita :
— Ô Belzébuth, prince de la nuit, puissance des ténèbres, écoute la demande de ta plus fidèle admiratrice… Buffy n'arrête pas de m'embêter… transforme son visage en nid à pustules… racornis ses lolos… fais qu'elle a des grosses fesses…
Un vent léger souffla soudain dans la chambre. Les cheveux de Dawn s'agitèrent. Les flammes des bougies vacillèrent.
— Ouais… super… ça marche… fais-lui pousser son nez comme Pinocchio… rallonge-lui les pieds avec une taille 48… non, 52… fais qu'elle arrive plus à démêler ses cheveux après le shampooing…
Un sourire démoniaque étirait les lèvres de Dawn. Soudain elle s'exclama :
— Non, attends, j'ai mieux… annule tout… fais que Buffy a un bebe, mais un tout hideux, vraiment super moche, avec une bouille de crapaud et des griffes aux doigts et aux orteils…
Une rafale de vent balaya la chambre. Les bougies s'éteignirent. Une voix gutturale résonna dans le noir :
— Qu'il en soit fait selon tes désirs !
Dawn se leva d'un bond, ralluma la lumière, s'empara de son journal intime, sauta à plat ventre sur le lit et nota, toute excitée :
— Jeudi 29 octobre, Buffy ma vieille, t'es cuite !
Puis elle inséra ACDC dans le lecteur de son poste stéréo, poussa le volume à fond, Highway to the hell cartonna les grattes à donf, et elle se paya une séance de trampoline sur son lit, en petite culotte rose bonbon taille 22 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses (normale, c'est la petite sœur de Buffy, elle peut se permettre du super mini).

Les doigts tremblants, Tara répartit la poudre blanche en quatre lignes fines et égales avec sa carte de crédit de la boutique BabyForYou du centre commercial sur la table basse en verre.
Puis elle roula un ticket de concert de Britney Spears en cylindre, le logea dans sa narine droite, se pencha et aspira une ligne d'un trait. Elle rebelota avec la narine gauche.
Elle fila le ticket à Willow et avala ensuite quatre gélules de Prozac avec une triple dose de Jack Daniel.
Enfin elle roula un double-feuille avec dextérité, ses doigts revigorés, et l'alluma d'un coup de briquet Barbie du coffret "Barbie fume des cigarettes avec Ken".
Elle tira deux longues taffes, les yeux révulsés, avala la fumée, et le donna à Willow, qui tira à son tour une longue taffe, et jactouilla :
— Dis, j'ai pensé à un truc. Au lieu de faire le bebe par insémination artificielle, on le fait faire par Satan.
— Aaaaaaaaaaah ! cria Tara. Mais t'es complètement folle ! Si tu crois que je vais me faire tringler par Satan !
— Mais non, ce serait moi qui ferait crac-crac avec lui.
Tara se remit à trembler.
— Mais ce sera le fils de Satan, il doit déclencher la fin du monde.
— Pas si on fait appel à Super Nanny.
Tara trembla de plus belle.
— Super Nanny ? La super sorcière que tous les démons craignent et qui explosent rien qu'en prononçant son nom ?
— Ben oui. Elle a éduqué les pires crapules de l'enfer. Personne ne lui résiste. T'imagines la gloire ? On a le fils de Satan, on deviendrait les deux sorcières les plus célèbres de la planète.
— Mais si ça se trouve, la femme élue a déjà reçu la semence…
— Pas sûr. On peut tenter le coup.
Tara empoigna le Prozac, s'enfila quatre autres gélules, et les descendit avec une rasade de Jack Daniel bu au goulot.
— Alors, t'es partante ?
— Wiwi, t'es complètement cinglée.
Ce fut sa dernière phrase compréhensible.
Les yeux globuleux de Kermit la grenouille, les narines dilatées, les mâchoires déformées, Tara se convulsionna sur le canapé, les lolos chahutant dans tous les sens, le fessier pris dans une hystérie de rap, et récita d'une voix solennelle :
— Soutif obscur planant dans le magma des formes morganatiques… Enlève le citron du désespoir sur le bec des canards cosmiques… Le voleur de télé viendra manger le neurone solitaire du futur…
Willow mastiqua le ticket de concert de Britney Spears, l'avala et rota "I was born to make you happy".

Vêtu d'un string rose, sur la tête une petite culotte rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses, le corps tatoué au feutre rose de symboles représentant des ronds avec des points dedans et des triangles barrés de traits verticaux, Gilles se plaça au milieu d'un pentagramme rose. Cinq bougies roses brûlaient à chacune des cinq extrémités de l'étoile. Des bâtons d'encens fumaient dans l'obscurité, envoyant dans la pièce un parfum de fraise.
— Ô Vénus, déesse de l'amour, il y a dû y avoir une erreur dans la livraison… je t'ai demandée la dernière fois une pin-up super sexy, et c'est une vieille démone qui est apparue…
Un rire de femme crépita dans l'ozone.

Paige enjamba Chris et se retrouva à califourchon sur lui.
— T'inquiète pas, dit-elle, j'ai retrouvé une ancienne formule dans le Livre des Ombres. Un truc imparable. Si d'ici le 31 octobre Piper et Léo ne font pas crac-crac, je me fais nonne.
— C'est dans deux jours, je commence sérieusement à désespérer.
— Mais non, t'en fais pas, ça va marcher au poil. Allez, détends-toi, profite de la vie, je vais te donner un avant-goût de ce qui t'attend quand tu seras humain.
Chris poussa un long gémissement qui fit sourire Paige.
Juchée sur une échelle pliante, Piper accrocha la guirlande avec des crânes clignotants rouge à la
grande fenêtre du salon, quand elle entendit une petite voix enfantine glousser :
— Maman… maman…
Elle vit le poupon en plastique posé par terre dans un coin du salon.
Intriguée, elle descendit de l'échelle et alla le prendre dans ses mains.
— Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ?
Soudain un rayon fusa des yeux du poupon et flasha les yeux de Piper.
Une décharge électrique secoua son corps. Elle se jeta sur le sol, plaqua le poupon sur son ventre, et cria en se convulsionnant :
— Oh oui, Léo, fais-moi un gros bebe joufflu !

Debout dans l'enclave circulaire ornée de colonnes, Léo en soutane blanche regardait les douze Fondateurs assis derrière une longue table en marbre sur une estrade élevée.
— Léo, dirent une seule voix télépathique, on a délibéré et tu as été choisi pour devenir le treizième Fondateur. Donc à partir d'aujourd'hui, et jusqu'au 24 décembre à minuit, tu devras méditer et t'abstenir de toute sexualité, afin d'élever les vibrations de ton corps et de ton esprit vers la lumière divine. Va et sois digne !
Léo se barra de l'enclave, pas jouasse des masses.
— Il manquait plus que ça, qu'il pensa, encore heureux, Piper veut sa nuit de noces le 25 décembre.
Il fila à la boutique lumineuse à côté du parc des enchantements.
Cling clong, fit le carillon de la porte d'entrée.
Une pluie d'étoiles scintillantes neigea sur Léo.
Un oiseau-lyre perché sur un barreau piailla :
— Bienvenue à toi futur treizième Fondateur.
Campée derrière le comptoir décoré de chérubins joufflus, une angelle souriante en mini robe argentée, deux ailes blanches dans le dos et une paire de lolos pulpeux bombant un décolleté attractif, lui tendit le températeur.
— Félicitation pour votre promotion. Je me permets de vous expliquer son fonctionnement. Vous réglez la molette sur la durée de l'abstinence. Inutile de vous dire quoi mettre dans le tube. Il est percé pour les petits besoins. Puis vous le fixez autour de la taille avec le clip. Bonne méditation !
Troublé et gêné, Léo s'empara de l'objet, remercia et se dirigea speed vers la sortie.
— Au revoir futur treizième Fondateur, caqueta l'oiseau-lyre.
— Ta gueule ! souffla Léo.

=============

Episode 6/14

Léo venait à peine de se matérialiser dans le salon, Piper en nuisette rose baby doll transparente se jeta sur lui, le renversa sur le tapis et se campa à califourchon sur lui.
— Mais qu'est-ce qui te prend ? qu'il demanda en essayant de repousser les mains avides de la jeune sorcière. Tu es complètement folle.
— J'ai furieusement envie de toi.
— Qu'est-ce qui te prend ? Tu ne voulais pas faire crac-crac avant le 25 décembre.
— J'ai changé d'avis. Pourquoi attendre quand on peut se faire du bien.
— Non, arrête ! Je ne peux pas, je dois méditer et m'abstenir de galipettes. Le conseil des êtres de lumière m'a choisi. Je vais devenir le treizième Fondateur.
— On s'en fout du treizième Fondateur, ils n'ont qu'à en choisir un autre. Je laisserai pas une bande de vieux séniles briser ma vie de couple.
Elle lui arracha sa chemise.
— Mais arrête, Piper, c'est un honneur immense, tu ne te rends pas compte.
— Le seul honneur immense, c'est de m'honorer.
— Arrête, c'est sûrement une épreuve imposée par les Fondateurs. Ils t'ont jetée un sort.
— Pas besoin de sort pour te sauter dessus. Allez, laisse-toi faire !
Léo sentit ses forces l'abandonner. Il cessa toute résistante.
Le températeur vola dans le salon.
Et bientôt un concerto de soupirs et de gémissements fusa en rut dièse majeur.
— Parfait, dit Paige ravi par le spectacle. Le poupon ensorcelé a marché.
Elle fila speed au premier et déboula joyeuse dans sa chambre.
— Ça y est, Chris, tu es sauvé, ils font crac-crac. Chris ? Tu es où ? Mince, il a disparu. Ben oui, normal, Piper et Léo ont fait ce qu'il fallait faire, Chris va bientôt naître, enfin dans neuf mois. Et dire que quand je le tiendrai dans mes bras, on aura déjà connu l'amour ensemble.
Elle se laissa tomber sur le lit, contempla le plafond. Une larme coula sur sa joue. Se transforma en un petit diamant. Elle loucha dessus car il brillait, le prit entre ses doigts.
— Ouais, génial ! qu'elle s'exclama en le fixant de près. Quand une sorcière amoureuse pleure, elle fait des diamants.
Elle se redressa, essaya de pleurer à chaudes larmes. Pensa à Chris, à son doux visage, à ses mots pleins de poésie, à sa disparition.
— C'est pas vrai, j'arrive plus. Je suis sûre qu'on a droit qu'à un diamant, que ça ne m'étonnerait pas. Faudra que je regarde dans le Livre des Ombres.

Willow avait revêtu la nuisette noire baby evil transparente modèle copulation satanique. Allongée au milieu du cercle, le corps en croix, elle attendait à la lueur des bougies noires disposées tout autour sur la circonférence. A genoux en dehors du cercle, en soutane noire de cérémonie, Tara récitait l'incantation d'une voix monocorde :
— Ô prince des ténèbres, beau gosse de l'enfer, viens offrir ton fils à Willow ta servante la plus dévouée…
— Bordel, il se grouille ? Je commence à cailler grave là.
— Peut-être que l'élue a déjà été fécondée. Je te l'avais dit, ça ne marcherait pas.
— Ben je crois que t'es bonne pour l'insémination artificielle.
— Ouais, ben du coup, j'ai plus trop envie de galérer neuf fois avec un crapaud dans la soute à bagages.
Willow se redressa sur ses coudes.
— Tu te défiles ? Et ton speech sur les joies de la maternité ? T'arrêtais pas de me bassiner avec les merveilleuses émotions d'être enceinte ! La vie miraculeuse se développant en toi !
Un rictus amer déforma les lèvres de Tara.
— Ouais, ben je pourrai plus picoler ni cloper. T'imagine la galère ? On aura qu'à en adopter un.
— T'es vraiment une lâcheuse de première. Ne me demande plus de t'aider à faire tes devoirs en sorcellerie.
Soudain un vent se leva dans la pièce, agitant les flammes des bougies.
— Ça y est, s'écria Tara, il est là.
— C'est pas trop tôt, dit Willow en reprenant sa position allongée en croix, vas-y, récite l'incantation.
— Ô toi, prince des mille et une nuits infernales, enflamme le corps de Willow et offre-lui ton fils…
Willow se souleva dans les airs. Elle chanta :
— Oh oui, les montagnes russes comme à Disneyland, fais-moi aussi les autos tamponneuses, et le manège enchanté avec Zébulon.
Son corps fut prit de convulsions. Des râles gutturaux emplirent la pièce. Willow dansait le jerk à l'horizontale. Enfin elle se calma. Son corps redescendit dans le cercle.
Un silence régna dans la pièce.
— Alors ? demanda Tara.
— Trop de la balle, envoya Willow, un sourire béatifique sur les lèvres, je crois que je vais devenir hétéro. — Ça va pas ? s'indigna Tara. Et notre couple, tu y penses ?
— Je blaguais, mais faudra que t'essayes une fois.
Tara fit un signe de croix. Ce qui fit rigoler Willow.

Un blouson en cuir sur le dos, le badge de la SPEEF épinglé sur le col, des sunglasses sur le nez, Phoebe entra dans le bar situé dans une ruelle sombre de Sunnydale.
Tous les vampires et les démons accoudés au comptoir, attablés et qui jouaient au billard, se tournèrent vers elle.
— Salut, qu'elle lança, je viens récolter les cotisations pour la SPEEF.
Un rire général tonna dans le bar.
— Tu sais quel jour on est, poulette ? demanda un démon devant un billard.
— Ben oui, répondit Phoebe, un rien intriguée, on est le 31 octobre, le dernier jour du mois, c'est bien le jour des cotisations… non ?
Un nouveau rire général tonna dans le bar.
— Plus maintenant, le 31 octobre, c'est le jour de la libération. Et on va te manger toute crue.
— Hou la, fit Phoebe en agitant les mains en avant, c'est bon, je crois qu'il y a une erreur.
Et elle sprinta dehors, poursuivie par une meute de monstres.
Spike attendait au bout de la rue sur sa moto.
— Faut se casser, cria Phoebe, y a un truc qui cloche dans ton plan.
Elle sauta sur le siège de la moto, s'agrippa à Spike qui démarra en trombe.

Allongée sur son lit, toujours en petite culotte rose bonbon taille 22 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses, Dawn lisait une bédé de Casper. Le petit fantôme plein de vaillance essayait d'échapper aux assauts d'une vampirette excitée.
— Trop fendard, s'esclaffa Dawn, la tronche de Casper quand la vampirette lui agrippe son kiki ectoplasmique. Et le dialogue : "Mais laissez-moi, mademoiselle, modérez votre enthousiasme, je ne suis pas le fantôme que vous croyez !"
Quand sa mère apparut dans la chambre, une longue robe en voiles flottant autour de son corps vaporeux, le visage enfariné, les cheveux noirs hérissés gothic, un gloss violet fluo sur les lèvres.
Dawn leva les yeux de sa bédé. Rigola encore plus.
— Purée la dégaine ! Tu concoures pour miss croque-mort ?
Elle était pliée en deux, les larmes aux yeux.
— La fin des temps est venue, récita sa mère d'une voix grave, c'est le grand jour, ses enfants maléfiques sortiront des matrices et précipiteront le monde dans le chaos.
— T'as de nouveau picolé ? Hi hi hi !
— Ta gueule, petite impertinente, et toi aussi tu es menacée. Je ne peux t'en dire plus ni intervenir, c'est un jeu de forces indispensables au monde humain, tu dois méditer et chercher la vérité.
— Oh ça va, crachota Dawn, arrête ton cinéma. Ras le bol des fins du monde. On peut pas vivre tranquille cinq minutes ? C'est quoi, ce nouveau délire ?
— Le futur est déjà en marche, c'est inéluctable. Je t'aurais prévenue.
Et sa mère s'évapora dans l'air.
Dawn haussa les épaules et reprit la lecture de sa bédé.
— Complètement tarée depuis qu'elle crapahute dans l'autre monde.
Elle lisait depuis dix minutes, quand soudain Casper apparut pour de vrai dans la chambre.
— Wouah ! s'exclama Dawn. Tu existes vraiment ?
— Oui, répondit Casper d'une petite voix nasillarde. Ça te dirait de jouer au docteur avec moi ?
Dawn écarquilla les yeux, hallucinée par le pouvoir de transformation ectoplasmique du petit fantôme. Enfin vous voyez ce que je veux dire.
Elle balança la bédé sur le lit et sauta sur lui.

Buffy se versa une tasse de café, se réinstalla à la table dans la cuisine et reprit la lecture du bouquin "Soyez un vampire sexy".
— Ben mon cochon, ils s'embêtent pas, les vampires. Je savais pas qu'ils faisaient des trucs pareils. Faudra que je demande à Spike. Il m'avait caché ça.
Quand on sonna à la porte. Elle alla ouvrir.
— Angel ? Mais qu'est-ce que tu fous là ? Je te croyais à Los Angeles ?
— Ah Bubu, mon amour, qu'il larmoya presque en se jetant à ses genoux. Je n'arrête pas de penser à toi, à ton petit corps nerveux dans les combats, à ta façon de tuer les monstres, à tes jolis petits lolos qui chahutent sous ton bustier léger quand tu frappes avec rage.
— Mais arrête, tu sais qu'entre nous c'est fini.
— Non, ne dis pas ça.
Il entoura ses jambes avec ses bras.
— Mais lâche-moi, bordel.
Elle lui décocha un coup de genou dans la mâchoire et recula dans le couloir.
Angel se releva et bondit sur elle.
Ils valdinguèrent dans le salon.
Buffy lui décocha une série de coups de poings en pleine tronche.
— Oh oui, Bubu, frappe-moi, j'aime ton hystérie sanguinaire.
— Mais t'es complètement taré.
Elle enchaîna avec un coup de botte en pleine poitrine, suivi par une semelle volante dans le cou et un coup de talon retourné dans les mandibules.
Angel s'envola sur le canapé, explosant les coussins.
Il n'eut pas le temps de se relever, Buffy était déjà sur lui.
Elle allait lui décocher un coup de poing force 10, quand il l'agrippa au tee-shirt, l'attira vers lui et ventousa sa grande bouche de vampire contre ses lèvres candides de Tueuse.
— Mmmmmm, fit Buffy, complètement déstabilisée, les yeux écarquillés.
Leurs langues jouèrent à tricoter un glups à l'endroit, un glups à l'envers.
Soudain elle se redressa et jacta :
— Mais oui, qu'est-ce que je suis conne, t'es un vampire, alors tu connais les trucs du bouquin. Fais-moi la chauve-souris gloutonne de la pleine lune rose.
Et elle fondit dans ses bras en soupirant.

Gilles tremblait en parcourant le chapitre du vieux grimoire.
— C'est pas possible. Cette nouvelle prophétie plus récente annule la précédente.
Il s'envoya une longue rasade de Jack Daniel au goulot, retira ses lunettes pour essuyer la buée avec un mouchoir, s'épongea le front et reprit la lecture.
— Le Malin prendra plusieurs formes séduisantes et engendrera sept filles pour le 31 octobre, et elles déclencheront la fin du monde à minuit en ouvrant les portes de l'enfer.
Il regarda sa montre chrono calendrier pour être bien sûr qu'il ne rêvait pas.
Elle indiquait 31 oct dans le petit carré à gauche du 3. Et il était 16h12.
Dans un coin de la biblio, un ratos en balade s'arrêta devant une petite bille sanguinolente. Il la renifla, saliva, et l'avala. L'ovule de la démone, rescapée de l'explosion, se fixa dans l'estomac du ratos et commença sa division exponentielle de cellules monstrueuses.
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Messagepar Babou » 16 Fév 2006, 12:44


Ça m'éclate :D :D :D mais arrête, Dorian ne saura plus où donner des yeux !!!
L'humour est là, rien à faire ....
Quelques extraits ... c'est toujours plus fort que moi ;)

<< Au fait, ça existe un démon avec deux... bidules ? >>
<< Elle s'embête pas. Moi je mets des culottes du Coopé. >>
<< Mais faudra pas venir te plaindre après, quand tu accoucheras d'un petit alien tout visqueux. >>
<< Tu pourrais m'avoir quelques squelettes ? Il me faudrait aussi des momies avec les sarcophages, des gargouilles, des araignées, des chauves-souris. Ah oui ! Aussi des cercueils avec les vampires dedans. >>
<< Le gars m'a proposée un petit caveau dans un cimetière, tout ce qu'il y a de plus classe. Il m'a certifiée que c'était le top tendance en ce moment, bien situé côté pleine lune, et la tranquillité garantie. >>
<< Léo se matérialisa dans le salon...... Il se dématérialisa. >> :D :D :D

Loool les culottes du Coopé :D :D :D
Moi ça m'éclate.
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Messagepar Laraider » 18 Fév 2006, 06:17


Lol, on retrouve toujours des culottes dans tes dernières fanfics :)
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Re: HISTOIRE : Charmed VS Buffy

Messagepar Corinne » 18 Fév 2006, 07:30


phantom_blue a écrit:

— Grand-mère a bien spécifié qu'on ne devait pas utiliser la magie à des fins personnelles. On ne sait pas ce qui peut arriver.
— Grand-mère avait créé deux golems... enfin tu sais pourquoi. En enfer on l'appelait la sorcière sandwich, je te fais pas un dessin.



Babou! Comment as tu pu laisser échapper cette perle! l'image est sidérante!! :D j'adore! Phantom n'a rien perdu de son talent. :)
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Messagepar Babou » 18 Fév 2006, 08:05


Je vois très bien l'image avec le golem !
Quand je décortique ses écrits, il y a bien plus que six phrases retenues.
Je suis obligée de faire un tri !!! :)
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Messagepar Corinne » 18 Fév 2006, 08:15


BABOU a écrit:Je vois très bien l'image avec le golem !
...


Avec LES golems ;) un seul, c'est une tartine pas un sandwich :)
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Messagepar Babou » 18 Fév 2006, 08:34


J'ai dit L'IMAGE :twisted: :twisted: :twisted: la représentation du golem !
Je sais encore ce qu'est un sandwich !!!
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Messagepar Phantom_Blue » 18 Fév 2006, 10:32


=============

Episode 7/14

Léo se matérialisa dans le salon et poussa un cri de surprise en voyant le ventre rond de Piper.
— Mon Dieu, mais qu’est-ce qui t’arrive ?
— Je suis enceinte, ça se voit pas ? Super, non ? cracha-t-elle en colère. Tu es quand même arrivé à tes fins. Tu as utilisé quelle formule pour m’envoûter ?
— Mais enfin de quoi tu parles ? Je n’ai pas fait crac-crac avec toi !
— Ben merci, je vois que je suis inoubliable.
— Mais je t’assure. Tu ne voulais pas avant le mariage. En plus les Fondateurs m’ont choisi pour être le 13e du conseil. Je dois m’abstenir jusqu’au 25 décembre. Et j’ai même un températeur.
— Je sais, tu m’as dit tout ça, et je l’ai même enlevé.
Piper le lui montra.
— Je suppose que tu reconnais.
— Mais non, je l’ai toujours sur moi. Regarde !
Elle jeta un rapide coup d’œil et agita sa main devant ses yeux.
— C’est bon, dégage ça de ma vue.
— Mais alors qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Léo inquiet.
— Je crois qu’on a un petit problème. Il faut que j’aille consulter le Livre des Ombres.
Et elle fila au grenier. Où elle retrouva Paige en train de feuilleter le Livre.
— Toi aussi, t’es enceinte ? s’exclama-t-elle.
— Oups ! fit Paige, une main sur son ventre rond. Et tu ne vas le croire. Phoebe m’a appelée avant. Elle attend aussi un heureux événement.
— Mais c’est pas vrai ! On nous a jetées un sort !
Paige se mordit la lèvre inférieure. Elle estima que ce n’était pas le moment pour lui parler du poupon ensorcelé et de Chris.
— Et attends, tu ne connais pas la meilleure.
— Vas y ! dit Piper. Au point où on en est, plus rien ne peut m’étonner.
— Ça je n’en suis pas si sûre. En lisant le Livre, je suis tombée sur une prophétie. Satan concevra sept filles avec sept femmes, et ces sept filles ouvriront les portes de l’enfer le 31 octobre à minuit. Le Livre précise qu’elles naîtront et grandiront à la vitesse du vent, et qu’elles sèmeront le chaos dans le monde.
— LEO ! cria Piper. Ramène-toi ! Et vite !

Buffy était dans la cuisine et se versait un verre de Jack Daniel’s, histoire de se redonner un petit coup de fouet, quand elle hallucina en voyant son ventre se gonfler sous ses yeux.
— Mais c’est quoi, ça ? C’est pas vrai ! Je rêve ! Je parie que c’est encore un coup d’Angel ! Là on peut dire qu’il m’a bien eue ! Ah tu veux assurer une descendance sans me demander mon consentement, attends un peu !
Quand Dauwn entra dans la cuisine, avec un ventre aussi gros que celui de Buffy.
— Bubu, dit-elle d’une petite voix timide, je crois que j’ai fait une bêtise.
Prise d’un vertige, Buffy agrippa le bord de la table.
— C’est avec Casper, tu sais, le petit fantôme…
— Vite, il faut aller voir Gilles !
Elles filèrent en voiture au musée. Le trajet se fit dans un silence pesant.
Gilles campait à la table devant des piles de livres.
— Ça y est ! s’exclama-t-il, je sais comment traverser le miroir.
— Vite, Gilles, cria Buffy en déboulant, on a un sérieux problème !
Gilles leva les yeux de son livre et sursauta en voyant leurs ventres rebondis.
— Seigneur, la prophétie est en marche ! Et vous êtes parmi les élues !
Il leur expliqua pour la nouvelle prophétie découverte, remplaçant l’ancienne.
— Et on fait quoi ? demanda Buffy.
— Je vais vous enfermer dans la cave et je file chercher l’eau bénie par les fées du lagon enchanté.
Il les entraîna au sous-sol.
— Alors qui sont les cinq autres ? demanda Dauwn.
— Je ne sais pas, mais pour l’instant ce qui compte c’est que vous soyez enfermées et que je ramène cette eau. Si elles ne sont pas au complet, la prophétie échouera.
— Et on fait quoi si on accouche avant votre retour ?
— Faites jouer l’instinct maternel, ça les calmera peut-être.
Il ferma la lourde porte en chêne massif à double tour et se barra.
— Non mais t’as entendu ça ? crachota Buffy. On voit que c’est pas lui qui élève les gosses. Les mecs, tous les mêmes.
Elle fixa Dauwn.
— A nous deux maintenant ! Alors comme ça tu fais des galipettes avec Casper ?
— Il avait l’air si mignon, il ressemblait à une bulle de chewing-gum toute molle.
— Attends quand tout sera fini, je vais t’en donner, moi, des bulles de chewing-gum, et elles seront pas molles.

Willow berçait le petit bebe joufflu dans ses bras.
— Ben pour une naissance rapide, c’est une naissance rapide. Hein qu’elle est mignonne, la petite pupuce ? Guili guili !
Le bebe gargouilla :
— Miam miam lolo !
—Et elle parle déjà. Ouah !
Willow dégoupilla un sein de son corsage et le fila au bebe.
Il s’en empara avec deux petites mains crochues et fourra le téton dans sa bouche.
— Aie ! cria Willow en le retirant speed. Dis donc, tu mords drôlement ! T’as déjà des dents ? Ben je crois que tu devras te contenter du biberon.
Willow fila à la cuisine préparer un biberon et sursauta en revenant. Le bebe avait grandi et avait maintenant 5 ans.
— Eh ben dis donc ! C’est le top ! Pas besoin de les élever ! Faudra faire breveter le truc ! Oh qu’elle est mimi, la petite pupuce !
— Ça va, arrête ton cinéma ! T’es débile, ou quoi ? cracha sec la gamine, les yeux remplis de foudre.
— Là je crois qu’il va falloir faire appel à super Nanny.
La petite fille lui tira la langue.

Campée dans sa crypte décorée de poupons en plastiques suspendus au plafond, de martinets et autres ustensiles de punition, super Nanny étudiait une nouvelle muselière pour les petits démons, quand le téléphone sonna.
Elle décrocha le combiné en forme de Barbapapa, écouta avec attention et s’écria horrifiée :
— Par les cornes de Satan, vous avez matérialisé la Belle au Bois Dormant avec une formule magique ? Et vous avez copulé avec elle ? Mais en fait ce n’était pas une fille ? Et là un bebe vient de naître ? Même pas deux heures après ? Dites-moi où vous êtes, j’arrive !
Après avoir donné son adresse, Tara raccrocha et se mordit les lèvres. Elle regarda sur le bureau le livre de contes ouvert. Avec un blanc à la place de l’image de la Belle au Bois Dormant.
Et sur le lit le bebe qui déchiquetait l’oreiller à coups de dents.
— Ben c’est Willow qui va halluciner !
Le bebe se retourna, cracha des plumes de sa bouche, et articula d’une voix babillarde teintée de férocité :
— Viens me faire un câlin !

Phoebe s’empara de son portable qui sonnait et le porta à l’oreille.
— Oui ? Piper ? Ah t’es au courant ? Comment, toi aussi t’es enceinte ? Ben moi je viens d’accoucher. Et tu ne vas pas me croire. Hein ? Sept filles ? Oui ? Oui ? Ben dis donc ! Ça explique tout… Ben là…
Phoebe n’eut pas le temps de terminer sa phrase.
Une fille de 19 ans en tenue d’Eve, aux cheveux roux flamboyant et à la plastique irréprochable, envoya son pied direct sur les lolos de la plus jeune sœur Halliwell. Qui lâcha le portable sous le choc et valdingua contre un mur du caveau.
— Désolé maman, grogna la fille en exhibant des canines vampiriques, mais tu en sais déjà trop. Je vais devoir t’éliminer.
Quand la porte du caveau s’ouvrit et Spike entra.
La fille poussa un cri et fonça sur lui. Hypnotisé par sa nudité, Spike ne put éviter le coup de poing au visage. Il s’écroula sur le sol. La fille en profita pour s’enfuir les fesses à l’air dans la nuit du cimetière.
— Tu pourrais m’expliquer ? demanda Spike, allongé sur les dalles, en se frictionnant les mâchoires.
— Je te présente ta fille, répondit Phoebe.
— Pardon ?
— Je te rappelle qu’on a fait crac-crac avant.
— Ah oui ?

=============

Episode 8/14

Buffy se releva, encore sous le choc.
— Il leur a même pas fallu cinq minutes pour grandir. Pas une heure comme Gilles avait dit.
— C’est peut-être parce qu’on approche de minuit, souffla Dauwn en émergeant d’un tas d’objets hétéroclites. Et elles cognent drôlement dur.
— Oui, et c’est pas une porte qui peut les arrêter. Elles l’ont pulvérisée. J’espère que Gilles va rapporter l’eau bénite.
— En attendant, on fait quoi ?
— On file aux portes de l’enfer. J’ai pas dit mon dernier mot. Je vais leur montrer qui est la Tueuse.

Ça cartonnait sec dans les toilettes pour filles du lycée de Sunnydale quand Buffy et Dauwn débarquèrent.
Sous les néons allumés, les sept satan girls, vêtues de cuir, style heroic fantasy, se bastonnaient avec les sœurs Halliwell, Léo, Spike, Willow et Tara. Deux lavabos avaient déjà explosés, plusieurs glaces étaient brisées, un bidet gisait en morceaux sur le carrelage.
Buffy se lança dans la bagarre, Dauwn préféra rester en arrière.
Léo valdingua dans une cabine et resta sur le carreau.
Piper avait agrippé une satan girl au cou. Elles roulèrent sous un lavabo.
Paige se ramassa un coup de poing, n’apprécia pas du tout, et balança un coup de boule dans une paire de satan lolos.
Willow et Tara combattaient avec peine deux satan girls dans un coin des toilettes.
Spike savourait le corps à corps avec la sienne dans une cabine. Il s’était accroché à elle et respirait son parfum de soufre.
Phoebe tenta un saut aérien avec un jeté de godasse dans les mâchoires, mais la satan girl l’évita, agrippa sa cheville et la projeta sur le carrelage.
Buffy était déchaînée et cognait dans tous les sens, bien décidée à laver son amour propre bafoué de Tueuse number one de monstres et autres racailles des limbes.
— Bubu, c’est minuit moins cinq ! cria Dauwn après avoir jeté un œil sur sa montre en plastique rose modèle Barbie.
L’espace d’une seconde, Buffy regarda sa petite sœur. La satan girl en profita pour lui décocher un coup de botte à talon haut dans les dents. Buffy s’envola et retomba assise dans un lavabo.
Tout semblait perdu. Les satan girls prenaient le dessus.
Quand soudain Gilles déboula dans les toilettes, le visage taggué de rouge à lèvres, la chemise à moitié arrachée, le pantalon déchiré, et gueula :
— Vite, ouvrez les robinets et aspergez-les !
Il se précipita sur un robinet, l’ouvrit à fond, plaqua sa main dessous et dirigea le jet vers une satan girl. Mouillée par la giclée de flotte, elle poussa un cri et se tordit dans un jerk endiablé. Une fumée s’échappa de sa bouche. Et elle fondit sur le carrelage. Il ne resta qu’une flaque verdâtre.
Dauwn et Buffy imitèrent Gilles. Deux autres satan girls disparurent en fondant.
Gilles dégaina un pistolet en plastique et se précipita dans la cabine pour aider Spike, plié en deux, après avoir pris un coup de genou dans les burnes. Il aspergea le visage de la satan girl. Elle se décomposa en une mélasse spongieuse.
Piper et Paige traînèrent une autre sous un robinet et lui douchèrent copieux la tête.
Phoebe, Tara et Willow se chargèrent de la sixième.
— Dégueu, grimaça Phoebe en se rinçant les mains, le tee-shirt trempé.

Les douze coups de l’horloge du lycée résonnèrent dans les couloirs.
Il resta une satan girl, debout au milieu des toilettes. Inondée par les jets d’eau des robinets, elle ne se décomposa pas.
— Ça marche pas ! s’exclama Dauwn.
— Laissez-la-moi ! cracha Buffy. Je m’en occupe.
— Minuit est passé, lança Gilles, elle est devenue invincible.
— C’est ce qu’on va voir.
Et la Tueuse de Sunndale bondit sur elle.
Phoebe rejoignit Spike dans la cabine et se colla contre lui.
— Tout ça m’a drôlement excitée.
Et elle lui roula une pelle d’enfer.
Willow plongea ses yeux dans ceux de Tara.
— Tu sais que t’es super sexy quand tu es mouillée ?
Une rougeur empourpra les joues de Tara. Leurs deux bouches se rejoignirent pour un long baiser.
Pendant ce temps, Buffy et la satan girl se bastonnaient toujours à coups de poings et de pieds, personne ne semblant prendre le dessus.
Piper essora son bustier en le tordant.
— On file au manoir, on a le concours d’Halloween.
Paige souffla, pas ravie des masses.
— Allez, on se bouge !
Et elles se téléportèrent.
— Bon, souffla Dauwn, je vais me coucher, je suis claquée. J’ai école après. Salut.
Spike et Phoebe se barrèrent des toilettes, suivis par Willow et Tara, main dans la main.
Gilles resta seul.
Buffy ne put esquiver une série de coups et s’écrasa contre le mur. Des bouts de plâtre tombèrent sous le choc. La valeureuse Tueuse resta allongée sur le sol.
— A nous deux, envoya la satan girl en fixant Gilles. Vous avez tué mes sœurs, vous allez le payer.
D’un bond elle se retrouva sur Gilles et le serra à la gorge. Il commença à suffoquer.
Quand soudain la démone des limbes, reconstituée, surgit d’un vortex dans les toilettes et dégagea la satan girl d’un violent coup de griffe.
— Laisse mon Gillounet tranquille, espèce de pétasse ! Il est à moi !
Gilles estima qu’il était temps de mettre les voiles. Et il se cassa speed dans le couloir.
Quand Léo émergea dans la cabine, il vit la démone qui terminait d’avaler la satan girl, comme un reptile gobe un œuf.
Puis elle avança vers Buffy, toujours allongée sans connaissance sur le carrelage, et articula :
— A toi, maintenant, sale petite Tueuse ! Je vais te faire payer tous tes crimes envers ma race.
Léo frémit, bougea, son coude heurta le ballet à chiottes.
La démone l’aperçut.
— Oh, un être de lumière ! s’exclama-t-elle, ses gros yeux globuleux brillant de mille désirs. J’adore les êtres de lumière ! J’ai toujours voulu vivre un grand amour avec l’un d’eux ! Viens dans mes bras, mon bel ange ! Je vais te faire plein de bisous !
Léo se téléporta, mais pas suffisamment vite. La démone avait agrippé ses jambes au moment où il s’envolait, et elle disparut avec lui.
Buffy émergea des vapes, ouvrit les yeux, se frotta la tête.
— Ben elle est passée où ? Et où sont les autres ?

Assise sur le bureau, Buffy était pliée en deux.
— Alors comme ça vous avez dû faire crac-crac avec les fées du miroir pour avoir l’eau bénite ?
— Oui, répondit Gilles, plutôt gêné, en levant le nez de son livre. Il s’agissait de sauver le monde. Je me suis sacrifié.
— Quel homme ! Quand on voit à quoi elles ressemblent ! Elles ont toutes leurs chances pour miss croque-mort.
Gilles grimaça. Un frisson glacé parcourut son dos. Buffy enchaîna :
— Mais pour l’eau bénite balancée dans le réservoir de la ville…
— C’est elles qui m’avaient dit de le faire. Ça nous a quand même sauvé la mise dans les toilettes.
— Oui, mais tous les habitants de Sunnydale qui en boivent sont pris d’une furia sexuelle. J’ai dû ligoter Dauwn, elle s’acharnait sur son nounours.
— Les effets de l’eau se dissiperont à la nouvelle pleine lune.
— Dans dix jours. D’ici là, on risque de vivre un baby boom.
Gilles grimaça une nouvelle fois.
— Ce n’est peut-être pas plus mal. La population était en baisse, avec tous les tués par les vampires et autres monstres.
— Bon, dit Buffy, je retourne voir ce que fait ma petite soeur. Encore une fois on a réussi à vaincre les forces du mal. La prochaine fois, soyez plus précis dans votre prophétie.
Et elle quitta le bureau de Gilles.

=============

Episode 9/14

Piper tournait en rond dans le salon, les poings serrés, les yeux lançant des éclairs.
— J’ai perdu le concours ! J’ai perdu le concours !
— Calme-toi, conseilla Paige. C’est pas si grave que ça. On a sauvé le monde, c’est bien plus important, non ?
— Mais je m’en balance du monde. Je voulais gagner ce concours. Si y avait pas eu tout ce ramdam avec cette prophétie, je serais aujourd’hui la sorcière number one, idolâtrée par toutes les limbes.
Les trolls, les vampires et les momies déboulèrent dans le salon.
— Qu’est-ce que vous voulez ? lança Piper d’une voix sèche.
— On vient pour être payer, articula un troll.
— Comment ça, être payé ?
— Ben oui, on veut faire crac-crac avec vous, c’est le prix quand on demande nos services.
Les trolls sautillaient d’impatience, les vampires bavaient des canines, les momies tiraient des langues noires dégoulinantes.
— Je vais vous en donner, moi, du crac-crac, cracha Piper.
Elle dégaina ses mains en avant.
Deux trolls explosèrent, un vampire se retrouva collé en flaque poisseuse au plafond, une momie s’enflamma.
Toute la troupe des monstres se barra en poussant des cris.
— Faut pas m’énerver, gargouilla Piper, je ne suis pas d’humeur.
Paige se garda bien de dire un mot.
— Tout ça c’est la faute de Buffy ! Cette petite poufiasse qui se prend pour la super championne de l’univers ! Si elle et sa petite débile de sœur ne s’étaient pas laissées séduire, on n’en serait pas là !
— Mais on s’est aussi fait avoir pour les bébés…
— Les portes de l’enfer se trouvent à Sunnydale, non ? rétorqua Piper. Buffy s’occupe de Sunnydale, non ? Elle a pas fait son boulot, et elle va me le payer, et très cher.

Attaché par des menottes aux poignets et aux chevilles sur un lit, vêtu d’un slip Tarzan, Léo transpirait.
Debout devant lui, la démone le dévorait de ses globes oculaires sanguinolents.
— Je veux être la plus belle pour toi. Laisse-moi le temps de me maquiller, et je suis à toi.
Elle tala son derche plantureux boursouflé de pustules devant la glace de sa table de maquillage.
Et elle peintura ses larges babines du rouge à lèvres « sang de vierge » d’Emoglobyne. S’aspergea du parfum « égout du soir » de Purin. Se passa le fond de teint « cendres d’incinérés » de Nékropol.
Léo ferma les yeux, crispa tout son visage, et il lança un SOS télépathique :
— Piper, au secours, viens me délivrer, je suis prisonnier d’un monstre femelle, et je vais bientôt passer à la casserole !
Une fumée s’échappa de ses oreilles.

Willow regarda avec tendresse Tara et lui murmura :
— Je crois que cette nuit a été bénéfique pour notre couple. Nous nous sommes rapprochées. J’ai ressenti les mille frissons d’un amour sublime en moi. Et je pense que tu n’as pas été indifférente à ça.
Tara baissa les yeux, incapable de soutenir son regard et éclata en sanglots.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Willow.
— J’en aime une autre, articula Tara, la voix baignée de sanglots.
— Quoi ?
— Oui, je ne peux pas te mentir plus longtemps.
— Et c’est qui ?
— Moi.
— Hein ?
— Oui, je suis tombée amoureuse de moi.
Willow resta un instant figée par la déclaration.
— Tu comprends, reprit Tara en s’enlaçant, je suis trop craquante, j’ai pas pu me résister.
— Attends, tu me fais une blague, là ?
— Je savais que tu comprendrais pas. Laisse-moi vivre ma vie ! D’ailleurs je vais me marier. Je veux pas faire crac-crac avec moi avant la bague au doigt. J’ai des principes.
Willow était abasourdie. Elle s’exclama soudain :
— On t’a ensorcelée !
— Oui, l’amour est le plus puissant des sortilèges. Tu viendras à mon mariage, dis ?

Dans son caveau, pas jouasse du tout, Phoebe brailla :
— C’était qui, cette draculette ?
Spike adopta un air gêné, bafouilla :
— Ecoute, c’est juste une copine, rien d’autre.
— Ah ouais ? On dirait pas, vu comme tu lui tenais amoureusement la main !
— Mais non, Phoeboulette chérie, c’est parce qu’elle angoisse. Elle arrive plus à mordre dans les cous.
— Je vais la guérir, tu vas voir !
— Ecoute, tu sais bien que j’aime que toi. Tu es l’astre noir de mes nuits de solitude infinie qui comble tous mes désirs dans un million de plaisirs voluptueux !
En entendant ces paroles, Phoebe se calma. Elle se lova dans ses bras.
— Tu sais, il faut pas m’en vouloir, je suis super jalouse, mais c’est parce que je t’aime trop.
Elle tendit ses lèvres, les yeux fermés. Spike ventousa sa bouche dessus. Les langues slurpèrent un long moment.
— Bon, dit-elle enfin, si on allait se promener ? Y’a un clair de lune idyllique ! Tu me diras encore des mots qui me font rêver !
Ils n’avaient pas fait vingt mètres dehors, une dizaine de vampirettes en jupettes plissées, avec des couettes et des loose socks se précipitèrent sur eux, bousculèrent Phoebe et entourèrent Spike en gloussant de joie.
— Oh monsieur Spike, on est folles de vous !
— Oui, monsieur Spike, on a tous vos CD !
— Monsieur Spike, on peut vous faire la bise ?
Spike resta interdit par la demande. Les vampirettes en déduisirent que le beau vampire blond était d’accord, et elles se jetèrent toutes à tour de rôle à son cou.
Bien évidemment, les bises se transformèrent en baisers prolongés.
Phoebe fulminait devant le spectacle.
Enfin la dernière scotcha ses lèvres, savoura elle aussi la bouche du beau vampire blond, les bras noués autour de son cou, et elles se sauvèrent en courant, en poussant des cris de joie.
— Monsieur Spike ? articula Phoebe.
— Oui ? qu’il demanda, encore sous le choc, en se tournant vers elle.
Le coup de poing l’envoya rouler sur la tombe de madame Carmélia Spock, brisant la croix de pierre en deux.

Dauwn se trémoussait sur son lit, essayant de se défaire de ses liens.
Buffy déboula dans la chambre.
— Aaaargh ! bava Dauwn. Je veux faire crac-crac ! Je veux faire crac-crac !
— Inutile de gigoter, tu resteras attachée tant que tu seras sous l’emprise de pulsions sexuelles.
Un leprauchen se matérialisa dans la chambre. Il portait un petit uniforme bleu et une sacoche en bandoulière.
Il tendit une lettre à Buffy.
— En recommandée, j’ai besoin d’une signature avec votre sang. Je plaisante.
Buffy lui décocha un regard chargé de foudre.
— On dirait que vous n’avez pas trop le sens de l’humour.
Dauwn l’aperçut.
— Oh oui ! Je veux faire crac-crac avec le petit crapaud hideux ! Viens me faire un gros câlin bestial !
Le leprauchen écarquilla les yeux et tira une langue frétillante et baveuse.
— Tout de suite, ma jolie !
Buffy lui balança un coup de botte dans le joufflu.
Le leprauchen décolla en l’air et disparut dans le plafond.
Puis elle ouvrit l’enveloppe, tira une feuille et lut :
— Saut Bouffie, je te donne rendez-vous ce soir à minuit dans le cimetière de Sunnydale pour une petite explication, emmène ton idiote de sœur, j’ai aussi deux mots à lui dire, Piper Halliwell.

Paige glandait dans sa chambre, allongée sur son lit, vêtue d’un grand tee-shirt avec la panthère rose dessus.
Les yeux rivés sur l’écran de sa Game Boy, elle jouait à « Barbie princesse ». Barbie devait récolter le maximum de cœurs rouges pour rencontrer Ken, son prince charmant.
Quand Chris se matérialisa devant son lit.
Paige lâcha la Game Boy et poussa un cri de surprise. Paige poussa un cri de surprise et lâcha la Game Boy. Au choix.
— Excusez-moi de vous déranger, dit-il, mais j’ai besoin de votre aide.
— Ah non, s’écria Paige, ça va pas recommencer ! Une fois ça suffit !
— De quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas ! Serais-je déjà venu vous voir sans le savoir ? Remarquez, c’est fort possible ! Je suis le fils de Piper et Léo, enfin je suis pas encore né. Il faut qu’ils me conçoivent avant Halloween, sinon je ne naîtrai pas.
Paige le regarda. Réfléchit un court instant. Puis plus longtemps. Enfin elle dit :
— Oui, mais cette fois-ci tu mets un préservatif !
Chris la dévisagea.
— Ben alors ? gargouilla Paige.
Chris bondit sur le lit.
— Au fait, souffla Paige, Halloween est passé depuis hier.
— M’en fout, envoya Chris en fourrant sa tête sous son tee-shirt, c’est pas grave, je remonterai le temps.
— Ah ouais ? Tiens… chouette…

Gilles feuilletait un vieux grimoire. 23 heures sonna sur la vieille horloge dans la bibliothèque du musée.
Soudain son regard s’arrêta sur une page. Il ajusta ses lunettes.
— Carmélia Spock… Je connais pas… Que dit le grimoire ?… C’est la reine des vampires… Elle reposerait quelque part dans un long sommeil… Seule la croix brisée peut la réveiller… Alors le monde risque de connaître une ère de chaos…
Gilles essuya ses lunettes avec son mouchoir.
— Bon, je crois que ça suffit, rien d’intéressant à signaler, pas de nouvelles prophéties, je crois qu’on aura la paix pour un moment.
Il ferma le grimoire, le poussa sur le côté, ouvrit un tiroir et sortit un magazine.
SEX VAMPIRESSES s’étalait en rouge sanglant sur la couverture. Sous le titre, une pin-up des catacombes, les lolos à l’air, en string cuir noir, mordait à pleines canines dans le cou d’une nymphette blonde encore moins vêtue.
Un sourire étira la bouche de Gilles.

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Episode 10/14

Spike resta allongé sur la tombe, abasourdi par la violente réaction de Phoebe.
Soudain deux mains crochues surgirent de terre et l’agrippèrent à la taille.
La tête blafarde et hideuse de Carmélia Spock apparut. Ses lèvres livides articulèrent :
— Oh le beau vampire, viens me faire un gros bisou !
Phoebe foudroya Spike du regard.
— Mais je te jure, dit-il, je la connais pas. Lâchez-moi !
Carmélia sortit de la tombe. Deux grandes ailes de chauve-souris se déployèrent dans son dos. Et elle s’envola dans la nuit, emportant Spike comme un aigle tenant sa proie entre ses serres.
— Tous les mêmes, cracha Phoebe.
Elle fila s’enfermer dans son caveau. Se vautra devant la télé en dégustant des pralines à la liqueur. Zappa sur les 200 chaînes. S’attarda sur le top 50 de Channel Vampire Music. Et pleura toutes les larmes de son body en découvrant Spike chanter d’une voix grave de velours :
— Je te mordrai love dans le cou… Ne me résiste pas… Tu es ma baby blood adorée…

Minuit sonna au clocher de l’église de Sunnydale.
Piper se matérialisa dans le cimetière.
Au même moment, Buffy se pointait entre deux tombes.
— Ta sœur n’est pas venue ? demanda Piper.
— J’ai pas besoin d’elle pour te filer une raclée.
— C’est moi qui vais te clouer le bec ! Tu m’as sabotée Halloween ! A cause de toi, j’ai loupé le 1er prix !
— Tu m’étonnes ! Avec ta tête, pas possible qu’il y ait plus moche !
— Espèce de sale petite vipère !
Piper braqua ses mains. L’onde de choc percuta Buffy de plein fouet. La Tueuse résista, les cheveux soufflés en arrière, comme si un cyclone venait de s’abattre sur elle.
Mais son blouson fut arraché et s’envola au-dessus des tombes.
Piper rebelota une deuxième salve plus puissante.
Le tee-short et la minijupe de Buffy s’arrachèrent dans un souffle explosif et s’éparpillèrent en morceaux dans l’air.
Piper n’eut pas le temps d’envoyer une troisième salve.
C’est une Buffy en bottes, petite culotte et soutif qui lui tomba dessus.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda un vampire à un autre qui regardait le spectacle, assis sur une pierre tombale.
— C’est Piper Halliwell et Buffy qui se battent.
Il prit place à côté de lui.
Un loup-garou intrigué les rejoignit. Suivi par deux monstres, plusieurs trolls et des spectres.
Piper se ramassa un coup de poing dans les mandibules, un coup de bottes dans les lolos, et valdingua le popotin sur la tombe des époux Bud et Martha Slayer.
— Alors, tu rigoles moins maintenant ! envoya Buffy, campée devant elle.
La rage aux dents, Piper braqua une nouvelle fois ses mains.
Le soutif de la Tueuse de Sunnydale s’envola et retomba vingt mètres plus loin sur la gueule d’un vampire captivé par la baston.
Sous terre, dans le cercueil à deux places, les squelettes de Bud et Martha Slayer, qui copulaient dans un va-et-vient osseux frénétique, s’interrompirent. Bud claqueta des mâchoires :
— Mais enfin, qui fait donc tout ce chahut là-haut ?

La démone sauta d’un bond sur le lit. Les ressorts du sommier s’aplatirent en grinçant.
Elle se campa à califourchon au-dessus de Léo.
— Mon amour, je me suis faite belle pour toi.
Et elle tira une longue langue gluante.
Léo endura un léchage de son visage, les narines saturées d’effluves pestilentiels.
— Chouchou ! tonna soudain une voix gargouillante.
Une grosse larve vaguement humanoïde, avec une tête difforme truffée de globes oculaires, des tentacules et plusieurs fessiers proéminents, apparut dans un vortex tourbillonnant.
— Ciel mon mari ! s’écria la démone affolée.
— Chouchou, mais qu’est-ce que tu fous ? Y’a ta ponte qui vient d’éclore ! Tu sais que tu dois en bouffer la moitié !
La démone grommela, un rictus crapouilleux sur sa goulache buccale boursouflée, et suivit la grosse larve dans le vortex.
Léo gigota une nouvelle fois sur le lit, mais ses liens tenaient bons.
Il ferma les yeux, se crispa et lança un autre SOS télépathique à Piper.
Quand le facteur leprauchen se matérialisa dans la chambre.
— Une lettre pour vous, dit-il.
Voyant que Léo était attaché, il la posa sur le lit.
— Libérez-moi !
— Je ne suis pas autorisé à intervenir dans les affaires des autres. C’est contraire au règlement. Lancez un appel télépathique.
— Ça fait plusieurs fois que j’essaye, mais aucun résultat.
Le leprauchen exhiba un boîtier avec un écran et le braqua sur la tête de Léo. Des lumières clignotèrent avec des bips musicaux.
— Pas étonnant, vous êtes déconnecté du service TelepatyCom. Vous portez ou vous avez porté un températeur dernièrement ?
— Oui, j’en ai porté un.
— Il a bloqué vos ondes cérébrales. C’est l’inconvénient avec ce genre de bidule. Excellent pour la méditation mystique, mais apparemment vous n’avez pas atteint le nirvana, sinon vous ne seriez pas attaché sur ce lit. Vous n’avez pas lu le mode d’emploi avant ?
— Non, je connaissais de nom.
— Et vous l’avez mis ?
— C’est une longue histoire. Vous pouvez me reconnecter ?
— Je ne suis pas habilité pour ce genre d’opération, mais je vous envoie un technicien. Bonne journée !
Et il se dématérialisa.

Des bougies allumées un peu partout diffusaient une lumière mouvante dans la crypte.
Tara s’avança vers l’autel, vêtue d’une longue robe noire en dentelles.
Willow tenait la traîne, jouant le jeu pour lui éviter une crise de nerfs.
Debout devant l’autel, le révérend Douglas Doddleman, une gueule de bouc, lança d’une voix solennelle en bêlante, les dents déchaussées :
— Tara, bêêêê, acceptez-vous de prendre pour épouse Tara ici présente, bêêêê, de la chérir et de l’honorer jusqu’à ce que le Malin vous sépare ?
— Oui, répondit Tara.
— Et vous, bêêêê, Tara, acceptez-vous de prendre pour épouse Tara ici présente, bêêêê, de la chérir et de l’honorer jusqu’à ce que le Malin vous sépare ?
— Oui, répondit Tara.
Willow tendit la première alliance à Tara, qui la prit avec sa main droite et la passa à son annulaire gauche. Puis la jeune mariée, rayonnante de bonheur, prit la seconde alliance avec sa main gauche et la passa à son annulaire droit.
— Je vous déclare unies par les liens maudits du mariage, prononça le révérend Douglas Doddleman. Bêêêêêêê ! Vous pouvez vous embrasser !
Tara tendit ses lèvres en avant, ferma les yeux, attendit, ouvrit les yeux, les referma, sa bouche se tordit dans tous les sens dans le vide.
— Je ne peux pas ! dit-elle. J’y arrive pas !
Elle jeta un regard angoissé à Willow. Des larmes coulèrent sur ses joues.
Et elle s’enfuit de la crypte en courant.
Un sourire d’intense satisfaction illumina le visage de Willow.

Quand Paige se réveilla, Chris avait disparu.
Elle chercha son odeur sur l’oreiller. Un parfum fort de santal et de peau ambrée par le soleil.
Elle enfonça son visage dans l’oreiller. Snifa à pleins poumons. Savoura chaque seconde cette présence olfactive.
Quand elle sentit quelque chose de bizarre sous son ventre.
Elle se retourna, souleva le drap et poussa un cri d’horreur.
D’un bond elle sauta hors du lit et fila dans la salle de bain.
La glace lui renvoya le visage de Chris.
Ses doigts d’homme le palpèrent avec angoisse.
Chris lui avait volé son corps et donné le sien.

Gilles articula en scandant chaque mot, les mains écartées au-dessus du poster dépliant trois volets de SEX VAMPIRESSES :
— Par les cornes de Lucifer et la touffe de Vampirella, faites que miss cimetière du mois de novembre apparaisse en chair et en lolos !
Et Sarah Dupinson, 19 ans, top model de l’agence fashion IIB (TwoBi - Immorale Immortelle et Belle), se matérialisa dans un nuage de fumée.
Gilles ajusta ses lunettes sur son nez.
Comme sur le poster, elle portait un string chauve souris et deux petites ailes sur le bout des lolos.
— Viens sur les genoux de tonton Gilles ! qu’il chantonna en souriant.
Elle contourna le bureau.
Les lunettes de Gilles se dressèrent sur son nez quand il la vit de profil.
Le corps de Sarah Dupinson était aussi fin qu’une feuille de papier.
— Aaaargh ! cracha Gilles. Pourquoi ça n’a pas marché ?
De rage, il la froissa en boule de papier et la jeta dans la corbeille.
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Messagepar Babou » 18 Fév 2006, 13:37


Je me répète mais bon, ce sont toujours les détails qui font passer l'humour et puis évidemment le vocabulaire.
<< Ben ouais, souffla Paige en suçant relaxe une Chupa Chups à la fraise. Elle a dit que tu lui pompais grave l'air avec ta dictature de pensionnat de communistes chinoises. >>
<< Léo se matérialisa avec plusieurs Trolls qui portaient des sarcophages et des cercueils sur leurs petites épaules musclées. >>
<< Les couvercles des sarcophages et des cercueils se levèrent de quelques centimètres... >>
<< ...la bave aux canines, les langues slurpant hors des cavités buccales. >>
<< Un non-né ! s'exclama une momie. >>
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Messagepar Dorian » 18 Fév 2006, 15:31


Je suis pété de rire ! J'ai trop kiffé ! Je te jure, j'en ai les larmes aux yeux ! C'est tellement fidèle et à la fois tellement déjanté que c'est complètement irrésistible.
Cette phrase est trop géniale : "Une tête hideuse apparut au centre du vortex, suivie par dix doigts crochus qui se dirigèrent vers le popotin joufflu. " J'imagine la scène lol !!!
Vraiment, c'est super, j'adore, j'attends la suite en trépignant sur mon siège en pensant à Paige, ma petite favorite, en nuisette pompant une sucette...
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