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SMALLVILLE, épisode 11/19
Assis sur une botte de foin, Clark lisait le dernier numéro de Picsou magazine. Daisy venait de plaquer Donald parce qu'il avait oublié de lui offrir des fleurs pour son anniversaire. Des larmes coulaient sur les joues de Clark.
Quand Chloé entra dans la grange, les tifs bariolés de terre et de feuilles, la veste et le jeans crados, les baskets spongieuses.
— Chloé ? s'exclama Clark en essuyant rapidos ses larmes avec le revers de sa manche à carreaux. Mais d'où tu sors ? On se demandait tous où tu étais passée ? Le shérif Adams allait organiser une battue.
— Après trois jours ? Apparemment mon absence n'a pas dû trop vous tourmenter à ce que je vois.
— Mais non, on pensait que t'étais sur un reportage important. Puis après on s'est dit que peut-être il avait dû t'arriver quelque chose, mais bon, on n'était pas sûrs, et puis comme t'es vachement débrouillarde...
— Ouais, c'est ça. Ferme ta grande gueule, ça vaudra mieux.
Un frisson glacé parcouru l'échine dorsale de Clark. Jamais Chloé ne lui avait parlé sur ce ton. Il avala sa salive. Essaya de retourner positif la situation. Arbora un grand sourire qui se voulait amical et rassurant.
— Allez, raconte, t'as un scoop pour La Torche ?
— Oui, un super scoop, mes prétendus amis sont des faux-culs de première, par Chloé Sullivan la conne de service qui aurait mieux fait de rester dans son trou. Et arrête de sourire comme un idiot, ou je vais être obligée de t'en coller une.
— Mais on savait pas... on pensait que... si, y a Pete qui te cherche partout, il est comme fou, à mon avis il en pince pour toi...
— Qui ça ?
— Mais Pete, tu sais, mon meilleur ami, celui qui est petit, noir...
— Ah l'autre débile, celui qui me regarde toujours comme un taré, ben à vous deux vous faites une belle paire de zigotos.
Elle se laissa tomber sur une botte de foin et éclata en sanglots.
— Y'a Alice qui est restée là -bas... elle m'a laissée tomber... jamais on a été séparées avant...
— Alice, ton amie imaginaire ?
— Quoi ? cracha Chloé en lui décochant le regard de la fouine qui crapahute lubrique sur le dos de la poule en lui mordant sanglant le cou. Dis tout de suite que je déraille ?
— Mais non, Chloé, je n'ai pas voulu dire ça, mais...
— Ça va, Clark, te fatigue pas, j'ai compris.
— Mais non, je t'assure que...
Elle se leva.
— Va te faire foutre, Clark. Tu ne perds rien pour attendre, et les autres non plus.
— Qu'est-ce qu'elle est devenue méchante, se dit Clark en la regardant s'éloigner. Bon, vaut mieux qu'elle s'en aille. Ça ira mieux demain. (Il reprit la lecture de son Picsou.) Alors Donald court vite chez le fleuriste et achète un gros bouquets de roses rouges, puis il va chez le bijoutier et achète une belle bague avec un diamant. Trop cool, Donald. Il va sonner à la porte de Daisy. Elle lui ouvre, plutôt en colère. Il lui donne les fleurs puis la bague. Les yeux de Daisy s'agrandissent en voyant le diamant. Wouah tous les petits cœurs roses autour d'elle ! Ses longs cils battent avec passion. Elle lui saute au cou. Là je suis trop content. Génial, les couleurs de la bédé, elles sont fluos, y a même des reflets.
Un craquement tira Clark de son Picsou.
Il leva les yeux, hébété.
Les flammes grillaient déjà la moitié de la grange.
Une partie du toit s'effondra.
— Tu sais ce que je crois ? cracha Dana. T'es jaloux parce que j'ai eu un Petit Gris. Alors que toi, depuis le temps que t'en cherches un, t'as jamais pu mettre la main sur un seul.
— C'est dans ton délire, arrête le mélo, y a plus de jus dans la sono.
— Fais pas chier, Fox, j'en ai marre de ton air supérieur, monsieur-je-sais-tout-les autres-sont-des-cons, de ta petite gueule de playboy du FBI pour minettes pré-pubères, de tes grandes théories de l'univers pompées sur Internet.
— Mais à quoi tu joues-là ? T'as tes règles ? Tu ménopauses précoce ?
— Ouais, la réplique facile des mecs quand ils savent plus quoi dire. Mais tu vas l'avoir grave dans l'os, mon joli. Parce que moi, Dana Scully, j'ai un de ces foutus mollusques dans le coffre avec une bastos dans le crâne. Je l'ai pas loupé, j'ai pensé à toi en tirant.
Elle ouvrit le coffre de sa Ford.
Il était vide.
Fox éclata de rire.
— Bordel, je l'avais mis là , je comprends plus.
— Laisse tomber, faut prendre encore des cours. Le playboy du FBI pour minettes pré-pubères se marre bien. Merci pour tout, Dana, du coup ma vie a de nouveau un sens. J'ai une raison de vivre jusqu'à ce soir.
— Mais regarde, là , le sang jaune, la flaque.
— Il a dû prendre ton coffre pour une pissotière. Ha ha ha. Je comprends maintenant pourquoi des vaisseaux extra-terrestres suivent ta bagnole. Ha ha ha. Dana Scully, la dame pipi des hitis.
— Qu'est-c'que tu peux être con, des fois. Je vais le faire analyser.
— Ouais, c'est ça, amuse-toi bien.
Le portable de Fox sonna.
— Oui ? Chloé ? A La Torche ? OK, j'arrive tout de suite.
Penchée en avant, Dana examinait le coffre.
Fox loucha sur son popotin rebondi.
— Fais gaffe, des fois qu'un Petit Gris se pointerait.
— Quoi ? demanda-t-elle en se relevant, une mèche rousse tombant sur sa joue.
Deux secondes pour capter la blague.
Fox piqua un sprint.
Le crick vola au-dessus de sa tête.
Chloé arrêta de pianoter sur le clavier de son Mac.
— Merci d'être venu, dit-elle.
— C'est normal, répondit Fox. Désolé de n'avoir pas pu vous trouver après votre coup de fil de la dernière fois.
— Ça ne fait rien. Au moins vous avez essayé. Mais j'en suis revenue. Je ne sais pas ce que cela cache, mais certainement une sale affaire.
Fox s'assit sur le rebord du bureau. Sa veste playboy du FBI ouverte juste pour montrer la crosse de son Magnum 44 fourré dans le holster sous son bras gauche.
Chloé ressentit un sentiment intense de sécurité. Sa voix se troubla presque quand elle commença son récit.
— J'étais avec Alice dans la forêt. On enquêtait sur la sorcière de Smallville. C'est une vieille légende de la région. Et soudain on a vu un gros lapin blanc. Il avait le visage de Lionel Luthor. Moi je ne voulais pas, mais Alice m'a entraînée, et on l'a suivi dans le terrier. Il y avait plein de rats verts qui parlaient. Ils ont élu Alice reine des rats. Ils nous surveillaient constamment, surtout le lapin blanc. Mais au bout de deux jours, j'ai réussi à m'enfuir dans les galeries.
— Qui est Alice ?
— Ma sœur, enfin, pas sur le plan physique, je ne sais pas comment vous expliquer ça.
— Une sorte d'alter ego bienveillant qui vous accompagne, tout à fait réel comme vous et moi, mais existant sur le plan astral.
— Oui, c'est exactement ça. Là vous m'impressionnez. Comment avez-vous deviné ? D'habitude personne ne capte ça !
— Je suis un pro du X Files, je connais tous les cas de figures.
Chloé tremblait presque. Fox rayonnait. Elle soutenait difficilement son regard doux et fort à la fois.
— Je vous offre un café ? proposa-t-il. Je crois que vous en avez besoin, toute cette histoire vous a bouleversée.
Le cœur de Chloé battait à tout rompre.
Reekoo désespérait quand la porte du hangar s'ouvrit.
Et une jeune fille irréelle entra, moulée dans un blouson et un jeans, des cheveux roux courts.
— Hep ! cria Reekoo. Délivrez-moi, je suis attaché.
Elle avança vers lui. Articula d'une voix chaude :
— Ma mère déconne ces derniers temps. Elle se prend grave la tête avec Fox. Je suis Jenny Scully, sa fille.
— Purée, s'exclama Reekoo, ne pouvant s'empêcher de jeter un coup d'œil furtif sur le rebondi de ses lolos sous son shirt Atomic Kitten. Sa taille extraordinairement fine. Son petit nombril à l'air orné d'un piercing.
Elle passa derrière lui et lui ôta les menottes.
Reekoo frotta ses poignets endoloris.
Puis elle plongea ses yeux gris bleu clairs dans ses prunelles intimidées.
— J'ai trouvé le secret des hitis que ma mère et Fox cherchent depuis longtemps. En ce moment Smallville est le terrain de leur défoulement. Mais nous pouvons encore les contrer. Il n'y a pas de temps à perdre.
— Comment ça ?
Jenny l'enveloppa dans un sourire parfumé par Pure Poison de Dior.
— Venez, ne restons pas là , je vous expliquerai tout devant un verre.
— Euh, je pourrais me changer avant, parce que là , avec ce costume...
Jenny afficha un sourire amusé mais pas moqueur. C'est du moins ce qu'en déduisit Reekoo, envoûté par son regard intergalactique.
— On passera chez vous, j'ai ma Lamborghini garée dehors.
Reekoo planait à dix mille.
Dans un labo souterrain pas loin de Smallville, l'ignoble docteur Angus Stratof dévisagea Lionel Luthor avec ses petits yeux de chacal putride.
— Votre fils finira par découvrir que c'est vous qui avez détruit son mariage.
— Je l'espère bien, répondit Lionel en souriant, d'ailleurs il doit déjà avoir compris. Mais où en êtes-vous avec les ragondins ?
— Ils se comportent bien. Les gênes humains provoquent chez eux un développement plus que satisfaisant. Tout se déroule selon votre plan. Pourtant l'un d'eux m'inquiète, Zarton, il a l'air de ne pas s'inclure à la communauté, mais vous l'aviez prévu. Seulement il prend beaucoup trop d'initiatives, il pourrait représenter une menace.
— Ne vous inquiétez pas, cher docteur, le moment venu nous l'éliminerons si cela s'avère nécessaire. Il fallait quand même tenter l'expérience avec les gênes de Lex sur un ragondin, et le résultat dépasse toutes mes espérances. Même chez les ragondins, mon fils ne se plie pas aux règles du système et n'en fait qu'à sa tête.
Soudain Lionel se jeta au sol, le corps convulsionné, les bigleux révulsés, une langue caméléonesque giclant hors du goulot.
— Smallville, je t'aurai... argh... tu m'appartiendras... argh... Lex, je te briserai, sale petit frimeur... argh... crève... argh... maman les petits bateaux qui vont sur l'eau... argh... Chloé vient faire joujou avec papa... argh... ich liebe dich mein Führer... arg... Captain Flam il n'est pas de notre galaxie...
Le docteur Angus Stratof s'empara calmement d'un pistolet hypodermique et tira une fléchette anesthésiante dans la fesse droite de Lionel.
La rue principale de Smallville était déserte. Une pluie à verse dégringolait des nuages.
Campé sur un trottoir, Dorian inclinait sa tête, les mains jointes.
— Je m'excuse, votre majesté, pour toute cette bande d'hérétiques. Mais je rétablirai le royaume du Seigneur sur la Terre.
La Papamobile descendit la rue au ralenti. La pluie ricochait sur la verrière blindée transparente de la cabine. A l'intérieur, le pape souriait en remuant doucement la tête et en saluant avec sa main.
Dorian se prosterna à son passage.
La Papamobile disparut au bout de la rue.
UN FORUM SUR LA SERIE SMALLVILLE
Dites donc, Dorian et Enilis, vous n´avez pas honte de terroriser une pauvre gamine de 9 ans ?
Clochette9
J´adore Smallville. Clark est très beau, Lana est très gentille, et Chloé est vachement intelligente, elle écrit plein d´articles, elle a bien étudié à l´école, un jour je serai comme elle et j´épouserai un garçon comme Clark.
Enilis
MwwwhahahahahaHAHAAAAAhahahahaaaaa!!! !
Clarkounet est complètement idiot, et il est super moche avec ses chemises à carreaux. Et Lana est super débile avec son plateau dans le Talon. Et Chloé elle fait semblant de taper sur le clavier pour la caméra. Gniark gniark !
Dorian
Exact. En plus elle tape pas beaucoup, et quand tu vois l´écran de son Mac, t´as une page pleine.
Clochette9
Vous êtes que des méchants, je vais le dire à ma mère.
Enilis
Bleuaarg!
Argh ! Kof ! Kof ! Kof ! Aaah ! Houuuh! Hoouuuhh! Buueuueuergh! Bleeuuuh!
Au secours, je tremble, appelez la police !
Dorian
Clochette9
D´abord c´est pas vrai, c´est parce qu´elle tape tout avant, mais ils la filment juste quand l´article est écrit, sinon ça ferait trop long pour l´épisode.
Enilis
Ouais, et quand Clark il court super vite, ça fait plus court pour l´épisode.
Dorian
Clochette9
Toi je te casse ta figure. Et toi aussi, je te casse ta figure.
Enilis
Au secours, Clarkounet, on m´attaque !
Dorian
Appelez le shérif Adams.
Clochette9
Ben toi elle va te mettre en prison et t´auras pas de champomy et pas de chocolat. Et pi toi tu seras privé de télé et t´auras plein d´huile de foie de morue à boire. Ce sera bien fait pour vous.
Enilis
Bouark ! Je suis Michael Myers, et je vais te découper en morceaux avec mon grand couteau. Y aura plein de sang partout.
Dorian
Et moi je suis Freddy Krueger, hou je suis vilain et tout brûlé, je viendrai la nuit dans tes rêves pour t´enlever, et je te vendrai au cirque des monstres avec la femme à deux têtes qui mange tout cru les petites filles. Miam miam, oh comme elle est bien croustillante, cette petite fille !
Clochette9
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SMALLVILLE, épisode 12/19
Lana posa le bock de bière d'un litre sur le sous-bock avec sa photo et la phrase "Au Talon elle est toujours bonne" imprimées dessus.
— Je ne savais pas que Lex avait de tels fantasmes.
— Vous savez tous les hommes sont pareils, blablata Zézette. Ils vous font de belles promesses, prennent ce qu'il y a à prendre, puis ils vous jettent comme un vieux slip périodique.
— Eh oui, où alors ils n'osent pas passer à l'acte.
— J'ai connu ça aussi , des timides qui se sont enfuis. La peur du corps féminin, j'ai lu ça dans Femme Actuelle. Parait que ça a un truc à voir avec leur mère, un traumatisme causé par un conflit entre le désir et l'interdit, d'où la panique devant le sexe.
— Comme vous dites. Ou alors devant les petites culottes.
— M'en parlez pas. Pourtant je porte des modèles sexy réduits avec des dentelles, eh bien les hommes n'arrivent jamais à me les enlever.
— Il faudrait carrément ne pas en porter.
— Oh, fit Zézette en rougissant, je n'ai pas l'air comme ça mais je suis une fille très pudique.
— Il existe des culottes fendues.
— Oh, c'est quand même un peu osé, vous ne trouvez pas ? Je suis très sensible sur ce plan-là .
— Tout juste, c'est ce que les hommes ne comprendront jamais, notre sensibilité de femme. Ils s'imaginent parce qu'on est des bombes qu'on donne constamment dans la provocation.
— Exactement, tous des pervers, des grossiers, des malpolis, avant je baffais sec, mais ça me coûtait trop de frais d'hosto après, alors maintenant j'ignore.
— Vous avez raison, ils ne méritent que notre indifférence et notre mépris.
— Au fait, vous ne connaîtriez pas un certain Dorian ? Je l'avais pris en stop. Ce voyou m'a faussé compagnie après m'avoir promis la lune.
(Dorian qui s'agite derrière l'écran de son pc : "Déconne pas, Blue, j'ai jamais rien promis à ce monstre, bon, OK, je lui ai dit qu'elle était beaucoup mieux que Pamela Anderson, mais c'est parce qu'elle récurait ses ongles avec son chlasse Rambo en racontant que le dernier mec qu'elle avait connu l'avait traitée de cachalot avant de lui foncer dessus avec son pick-up, et qu'elle voulait mon avis. C'était ça ou finir éventré. Dans ces moments-là , tu choisis la survie.)
— Dorian ? Non, je ne connais pas.
(Purée, Dorian, Lana vient de prononcer ton nom, ses douces lèvres nacrées de rose ont articulé chaque lettre avec une sensualité extrême ! Mais si, elle t'aime, ça saute aux yeux, pourquoi tu doutes ? Seulement c'est une fille délicate, sensible, fragile, faut la jouer romantique, avec des roses et une guitare. Ah tu sais pas en jouer ? Ben alors t'enregistres sur un magnéto de poche et tu fais semblant avec les doigts.)
Lana fila servir des jeunes à une autre table.
Zézette empoigna l'anse du bock et s'envoya la moitié dans le gosier.
Rota.
Bombyx, une mouche en vol de reconnaissance, se retrouva projetée contre une applique murale, déboussolée par le cyclone houblonné. Sous le choc, un micro fil électrique avait traversé son abdomen synthétique. Bombyx n'était pas une mouche normale mais un mini androïde ultra perfectionné. Mystère !
Puis Zézette jeta machinalement un coup d'œil par la fenêtre du Talon.
Relaxe au volant d'une Renault 5, Dorian passait juste à ce moment dans la rue principale.
— Cool, qu'il se dit, j'ai bien fait de louer cette caisse, je vais pouvoir visiter le mont indien de Smallville. Parait que c'est là que Stephen King a écrit Simetierre.
En se levant d'un bond, la bedaine de Zézette envoya la table et le bock valdinguer sur le sol.
Martha ouvrit la porte d'entrée.
— Bonjour madame Kent, dit Elodys, excusez-moi de vous déranger, je passais pour remercier encore une fois Jonathan de m'avoir emmenée l'autre fois.
— Ah oui, désolée pour votre mariage.
— Ça ne fait rien, ce sont des choses qui arrivent.
— Mais entrez, vous prendrez bien un café. Il ne va pas tarder.
Assis sur le lit avec Jenny, Reekoo lui montrait ses dernières photos de vacances.
— Là c'est quand j'escalade la façade nord du roc sans corde, la plus dangereuse, je suis à vingt mètres au-dessus du sol, et là c'est quand je nage sous l'eau, derrière c'est un requin, mais je l'ai semé...
— Tu utilises Photoshop pour tes montages ? demanda Jenny en souriant.
Reekoo rougit et bredouilla quelque chose.
Soudain sa mère déboula dans la chambre, des bigoudis dans les tifs. Cracha virulent :
— Je savais bien que j'avais entendu des voix. Mon Dieu, une fille dans ta chambre ! Ce n'est pas possible ! Tu n'as pas honte ?
— Mais m'man...
— Avec tous les sacrifices que moi et ton père on a fait pour que tu aies la meilleure éducation possible. Toutes ces heures supplémentaires à l'usine, il trime comme un forçat, et moi tu crois que ça m'amuse de faire des ménages et de nettoyer la mrd des autres ? Tu n'as donc aucun respect pour nous ?
Les postillons giclaient dans la chambre.
— Mais m'man...
— Et tu n'as même pas encore fini tes études. J'espère qu'elle n'est pas enceinte, tu te rends compte ce que les gens diraient dans le quartier. Tu mets au moins des préservatifs ?
— Purée m'man, tu m'fous grave la honte là .
— Ce n'est pas du tout ce que vous croyez, dit Jenny d'une voix calme.
— C'est vous qui l'avez débauché, un garçon si pur. Je comprends pourquoi tu n'allais plus à la messe le dimanche.
(Elle leva les bras au plafond, éclata en sanglots.) Seigneur, mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un fils aussi indigne ?
Elodys avala une gorgée de café.
— Côté mariage ça m'a refroidi.
— Je vous comprends, vous savez, la vie de couple, je le vois avec Jonathan. Ce n'est pas tous les jours rose.
Un bruit de pas résonna dans le couloir.
— C'est lui, dit Martha.
Jonathan entra dans la cuisine.
Martha se figea. Elodys hallucina.
C'était bien lui mais du temps de "Shérif fais-moi peur", jeune, blond, beau et musclé dans son shirt blanc et son jeans bleu délavé.
Une lueur verte brillait dans ses yeux.
Il tendit sa main vers Elodys.
— Viens, on se casse.
Elodys n'hésita pas une seconde et se leva d'un bond, bousculant la table.
Sa tasse de café et celle de Martha valdinguèrent sur le carrelage.
Guichouille alluma rapidos la lampe de chevet.
Il n'avait pas rêvé. Un chat se tenait sur le lit devant lui et le fixait avec deux grandes prunelles dorées.
Puis il leva les yeux et sursauta.
Moulée dans une combinaison hyper sexy, Catwoman se tenait debout devant le lit.
— Je suis venue demander ton aide. Une invasion de ragondins mutants kryptonisés se prépare à Smallville. Comme tu fais partie maintenant de la guilde des super-héros. Les autres ne sont pas disponibles. Je crois plutôt qu'ils les ont à zéro devant l'ampleur du phénomène.
— Hein ? bafouilla Guichouille.
Plusieurs chats sautèrent sur le lit en miaulant.
Dans la chambre, d'autres copulaient hystériques en poussant des grognements sauvages.
Nancy contemplait dans la glace son magnifique cocard à l'œil gauche .
— Ce fumier m'a pas ratée. Vachement rapide, j'aime les mecs qui ont du répondant, mais là il a poussé le bouchon un peu loin. D'accord, Fox, tu étais bourré, tu ne te souvenais plus, mais malmener une dame, c'est un manque de galanterie, ça se paye cher, très cher, et avec les intérêts.
Le téléphone sonna.
— Ici le shérif Adams, envoya Nancy. Monsieur Johns ? Vous dites ? On a braqué votre banque ? Deux personnes masquées ? Ils se sont enfuis à bord d'une Dodge orange ? Y avait 01 et General Lee marqués dessus ? Des blessés ? Le surveillant a reçu une balle ? Bon, j'arrive !
Nancy raccrocha le téléphone, fouilla dans un tiroir de son bureau, s'empara de trois boites de cartouches, d'un trousseau de clé, d'un fusil à pompe dans le râtelier fixé au mur, et sortit du poste de police.
Ses deux coéquipiers Max et Benoît astiquaient les bagnoles.
— Bougez-vous et prenez de l'artillerie, on vient de braquer la banque de Smallville !
La route en lacet serpentait en montant vers le sommet du mont indien.
Le ciel était bleu, l'air doux, les crotales bouffaient goulûment les lézards, les vautours bouffaient goulûment les lézards, les chacals bouffaient goulûment les lézards. Oui, je sais, plutôt con d'être un lézard. Bon, un jour un lézard tombe sur de la kryptonite, il se transforme en super-lézard et il rétame toute cette racaille de crotales, de vautours et de chacals pour venger son peuple. Oui, je sais, improbable, mais l'espoir fait survivre.
Dorian chantait en duo avec Hilary Duff sur station Disneyland :
— So yesterday, so yesterday, haven't you heard that i'm gonna be okaaaay...
Il ne voyait pas encore le Kenworth de Zézette qui se profilait au loin dans les rétroviseurs.
Coincé dans une grotte du mont indien de Smallville, Jor-El récitait d'une voix informatique :
— Help me... Help me... I am in the darkness... Help me...
Scène bonus.
Jonathan se faufila avec souplesse dans la Dodge et lança le moteur.
Elodys l'imita, mais resta coincée, assise sur la portière, les jambes à l'intérieur.
(Pour ceux qui ne connaissent pas la série, les portières de la Dodge sont soudées. Il faut passer par les ouvertures des vitres baissées.)
Troublée, elle sentit les mains de Jonathan prendre ses hanches pour l'aider à entrer et s'asseoir.
— Depuis que les rats m'ont mordu dans le champ, expliqua-t-il en démarrant plein gaz, j'ai commencé à me sentir différent.
Martha déboula en colère sur le perron, un fusil à pompe logé dans ses mimines.
— Espèce de petite sal*** ! Rends-moi mon mec, maintenant qu'il est super beau !
Elle visa la Dodge qui s'éloignait.
Plusieurs détonations crachèrent dans l'air.
Une bastos éclata le derche d'un corbeau qui ramonait costaud une corbette sur la branche d'un arbre.
Une autre fila dans un champ de maïs et tailla le museau d'un ragondin qui espionnait la ferme des Kent.
La caméra s’éloigne. Vue aérienne de la ferme, de la grange reconstruite à super vitesse par Clark, de Martha debout dans la cour, d'un coq hargneux tentant une levrette en traître sur un cochon placide.
On entend un long cri désespéré plein d'amour impossible et de jouissances à jamais disparues :
— JOOOOOOOOOONNNAAAAAAATTTHHHAAAAAAANNNNNNNNNNNN !
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SMALLVILLE, épisode 13/19
Fox écouta dix secondes puis jacta dans son portable :
— Ouais, mais ce n'est pas de notre ressort. Moi je donne dans le X Files, pas l'attaque de banque.
Quinze nouvelles secondes d'attention avant de répliquer :
— Ouais, tu parles trop, Dana, je te l'ai déjà dit : je suis... oh et puis mrd...
Il coupa la communication.
— Une attaque de banque ? demanda Chloé en caressant ses pectoraux finement musclés.
— Ouais, deux pingouins ont braqué la banque de Smallville. Elle veut qu'on se lance à leurs trousses. Elle estime qu'on glande, donc autant se rendre utile. En plus elle veut doubler la flicaille du coin.
— Ça me ferait un scoop pour la Torche. Pour une fois que ça bouge dans cette ville pourrie.
— Ben si ça te branche, ma puce, souffla Fox en lui tripotant le nichon droit d'une main insistante.
— Et puis j'ai envie de voir mon héros en pleine action.
— Pour ça, ma puce, tu ne seras pas déçue. Je dégaine plus vite mon flingue que Lucky Luke quand il cartonne Jolly Jumper, enfin tu vois ce que je veux dire, des trucs de cow-boys restés trop longtemps solitaires dans les grandes plaines désertes de l'Ouest.
Chloé rigola à se faire péter les zygomatiques.
— En plus il a un humour fabuleux, pensa-t-elle, je suis vraiment une fille comblée de bonheur.
Pete recula, se retrouva le dos plaqué contre un arbre.
Une trentaine de ragondins avançaient vers lui en le fixant avec des petits yeux verts cruels, les babines retroussées, les dentitions baveuses de férocité.
Soudain Catwoman, Guichouille et une cinquantaine de chats aux bulbes rachidiens secoués par des pulsions de meurtres, surgirent entre les arbres dans une multitude de bons surexcités.
Après le combat qui dura 53 secondes, Catwoman essuya son foue t ensanglanté à une touffe de fougères.
Guichouille décrocha un ragondin embroché au bout de sa queue scorpionesque.
Les chats continuaient à s'amuser avec des restes de corps de ragondins.
Pete mouilla son slibard Éminence spécialement acheté pour séduire Chloé, avec la tirette éclair troublante devant, et tomba dans le velouté noir sans fond d'une syncope.
Martha tira la grande bâche sur le côté.
Des blattes surprises cavalèrent dans le foin.
Elle remplit le réservoir de la vieille Lincoln avec un bidon d'essence.
Puis elle jeta le fusil à pompe sur le siège passager et s'installa au volant.
Le moteur toussa. La carlingue vibra. Le pot d'échappement cracha un cumulonimbus de fumée.
Une fois dans la cour, elle se pencha au-dessus du siège et ouvrit la portière arrière.
— Ralph, ramène ton Q ! On va chercher papa !
Le cochon placide trottina à petits pas en dandinant son gros fessier charcuteux et monta à l'arrière en poussant des grumpfs joyeux.
Épuisé par plusieurs essais sexuels infructueux, le coq gisait sur le sol, les pattes raidies en l'air, la langue éjaculant flasque hors du bec, une dernière convulsion aphrodisiaque agitant son croupion tuméfié par un ramonage stérile.
Le sourire du gros smiley vicelard qui vient de cyber fourrer une petite smilette douce et innocente, Columbo scrutait d'un oeil analytique la mouche cataleptique au bout de son pouce et de son index.
Gazée par la fumée de son pseudo Havane de contrebande made in Seita fabriqué en Chine.
Une voix grésilla dans la radio.
Il posa la mouche sur le tableau de bord à côté du volant et s'empara du micro.
— Lieutenant, un braquage à Smallville... la banque... putin Rocky, lâche ma braguette, pas quand je bosse...
Un aboiement de berger allemand résonna dans le mircro.
— Wouah... Wouuuaaaah... Wouahwouahwouaaaaah... Sluuuuuurp...
Je pense qu'une traduction du langage canin s'avère inutile, la subordonnée sonore de la langue baveuse Slurp donnant tout son sens à la principale et au complément d'objet direct miaulés avec insistance par Rocky.
FLAAAAAASCHLAAAAARK !
La mouche explosa dans un petit bang de pétard.
Des étincelles fusèrent dans tous les sens.
Fasciné par le mini feu d'artifice, Columbo secoua sa caboche en souriant de plus belle.
La capote vermoulue de la 403 s'enflamma.
Il ramassa délicatement derrière le volant un bout de l'abdomen composé de petits fils entremêlés. Ouvrit la boite à gants. Sortit un mini extincteur et vaporisa de la neige au-dessus de lui sans regarder, toujours les zieufs fixés sur le bout de la mouche.
Les flammes s'éteignirent. Un large trou ornait le milieu de la capote.
Il sourit en découvrant ses cheveux blancs dans le rétroviseur intérieur.
— Ici Janette Storm dans l'hélicoptère d'Info-TV en direct de Smallville, pour suivre la course poursuite de l'année. Nous survolons actuellement l'ancienne route 66.
En tête la Dodge General Lee avec Jo et Elodys, jeunes, beaux, armés jusqu'aux dents.
Suivie par la Ford du shérif Nancy Adams, la rage aux ovules, bien décidé à les coincer.
Lui collant aux pare-chocs, la deuxième Ford de la police avec ses deux adjoints Max et Benoît, déjà quelques verres dans le nez.
Pas loin derrière, dans une jeep de l'US Army, ses cheveux roux livrés au vent, en combinaison sky moulante de combat, le katana de Kill Bill à côté d'elle, Dana Scully, qui veut prouver que le FBI n'est pas une bande de tarlouzes et de nymphos.
En cinquième position, pilotant la Twingo framboise sauvage des bois de Chloé, Fox Mulder, un piège à minettes pré-pubères, les mains crispées sur le volant à cause de Chloé qui... euh... disons qu'elle s'est penchée sous le volant pour ramasser un objet...
Classée avant-dernière, nous avons la vieille Lincoln fumante de Martha, avec la tronche de Ralph qui dépasse de la portière.
Et à la traîne, la 403 décapotable du lieutenant Columbo, Betty Boop suspendue au rétroviseur intérieur, un roman photo format A5 "La punition de Justine" dans la boite à gants, avec une bouteille 50 cl d'huile Lesieur à moitié vide.
Un string noir moulant ses burnes de jeune athlète de la finance, des gouttelettes de transpiration roulant sur son corps nu, Lex bondissait dans la salle d'entraînement du manoir, frappant l'air avec ses poings et ses pieds.
— Arrière, grosse baleine immonde, éloigne de ma tête ta grosse nichonaille laiteuse avariée de sumo vampire.
Le portable posé sur un cheval d'arçon sonna.
— Oui ? dit Lex. Quoi ? Toto ? Tu l'as enlevé ? Tu veux un million de dollars ? Espèce de raclure, si tu touches à un seul de ses cheveux, je te détruis le cerveau dans la tête ! Oui, j'amène l'argent !
Il se précipita dans la nurserie. Le berceau était vide.
Il se précipita dans son bureau. Tapa speed sur les touches du clavier. Regarda le bip rouge clignoter sur l'écran 16/9 34 pouces de son pc.
Il se précipita dans le garage. Monta dans l'une de ses quinze Porsche. Démarra en trombe. Jeta un coup d'œil sur le bip rouge qui clignotait sur le mini écran carré 7 pouces incrusté dans le tableau de bord à côté de l'allume-cigares servant aussi de prise pour la chagatte vibro en latex rangée dans la boite à gants, avec un spray lubrifiant aux sécrétions vaginales d'hamsters femelles Pakistanaises dont le diffuseur encore humide d'une récente utilisation laissait perler une goutte jaunâtre.
Le pare-brise arrière de la Renault 5 vola en éclats, percuté par le pare-chocs avant du Kenworth.
Tiré brutalement de sa rêverie, où il abaissait la petite culotte en nylon rose bonbon taille 36 fillette avec des élastiques autour de la taille et des cuisses d'Hilary Duff, secoué par le choc, Dorian se retourna.
Tous ses neurones s'allumèrent en une nano seconde.
Un frisson glacial gela instantané tous ses spermatos.
Il enfonça la pédale de l'accélérateur.
La Renault 5 prit de la distance dans la montée.
Devant l'écran 17 pouces de son pc HP acheté en promo à Auchan, un paquet de Chips ouvert à côté du clavier, avec des bonbons Haribo à la fraise, des Monsters Crunch, des apéricubes, des Look o Look, des Glups acidulés, des Pepitos au chocolat, du pop corn fruité, des carambars mous au nougat, des Ritter Sport aux noisettes et aux raisins, des canettes de Coca-Cola et de Seven Up, certaines pleines, d'autres vides, une entamée, traitée pour une surcharge pondérale limite pouvant entraîner la rupture de l'épiderme au niveau de l'entrecuisse, d'où le slip gaine renforcé avec des armatures métalliques, la petite Clochette s'agitait comme une folle en criant de joie :
— Vas-y, maman, casse-lui sa voiture ! Ça lui apprendra à être méchant sur les forums ! Trop cool le super zoom de la webcam !
Comme vous l'avez deviné, Clochette est la fille de Suzette.
Sur la 66, à cinq kilomètres de la 403 de Columbo, un landau turbo monté sur des roues de Formule 1 fonçait plein gaz.
Emmailloté dans une maxi barboteuse tachée de yaourt aux vrais morceaux de fruits, ses doigts graisseux vissé sur le guidon, Bébé Charli ricanait en mâchouillant sa grosse tétine.
Planqué derrière l'oreiller, les poignets et les chevilles entravés par du scotch Rubafix, Toto répétait d'une voix chantonnante :
— Je t'aime très fort, Lex... Tu es mon grand frère adoré... Je t'aime très fort, Lex... Tu es mon grand frère adoré... Je t'aime très fort, Lex... Tu es mon grand frère adoré...
Zarton esquiva l'attaque de Crullax, le gros lapin blanc avec la tête de Lionel.
— Jamais je te laisserai détruire l'économie de Smallville.
— Tu as été sous-créé après moi, tu me dois obéissance.
— Va te faire foutre.
Comme vous avez pu le comprendre, ou louper le truc, ou vaguement deviner sans trop capter, Zarton est un ragondin créé avec les gênes de Lex, Crullax est un lapin créé avec les gênes de Lionel, et ceci par l'odieux docteur Angus Stratof sur les ordres de Lionel.
— Vous vous tai-sez, gueula Navarron, vous ne dites plus rien, ici vous êtes au pensionnat de Chavagnes, vous o-bé-i-ssez ! Vous copierez 200 fois :"Je lis avec une attention extrême les épisodes de Smallville parce que c'est une histoire passionnante au plus haut point où tous les événements pensés avec une intelligence éblouissante s'enchaînent dans un suspense insoutenable."
— C'est po juste, râla Enilis assis à une petite table devant un cahier ouvert, un porte-plume à la main avec la plume Sergent Major, les autres s'amusent, ils jouent tous au docteur, et moi je galère. Il est où, Lionel ? Je veux jouer au docteur avec Lionel.
— Est-ce que je vous en pose des questions, moi ? Vous vous tai-sez, vous é-cri-vez !
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SMALLVILLE, épisode 14/19
— Il semblerait que les choses prennent une tournure intéressante, Blue.
— Oui, Janette, Jo et Elodys changent de route et se dirigent vers le mont indien.
— Et à quoi attribuez-vous ce revirement de situation, Blue ?
— Je ne sais pas, Janette, mais en tout cas, attendons-nous à quelques surprises.
Jo enfonçait la pédale de l'accélérateur.
— On ne va plus à Las Vegas ? demanda Elodys.
— Si, ma belle, je compte bien me marier là -bas avec toi et un sosie d'Elvis Presley comme témoin. Mais un petit détour par le mont indien s'impose. Je connais bien les grottes. Une route cachée s'enfonce à l'intérieur et ressort deux kilomètres plus loin dans le désert.
— Une route souterraine ?
— Disons plutôt une piste. A mon avis, elle a été construite par les extra-terrestres. J'ai analysé le revêtement. Y'a des composants qui ne viennent pas de la Terre. Les grottes devaient servir de garages à leurs vaisseaux ou d'entrepôts.
— T'es sûr ?
— J'ai étudié la chimie et la physique à l'université de Metropolis, avant d'atterrir dans ce trou paumé de Smallville.
— C'est dingue ça. Tu connais plein de trucs.
— Et tu n'es qu'au début de l'aventure, ma belle.
Elodys posa sa tête sur son épaule. Savoura son déo troublant mêlé à une odeur aromatique de tabac blond.
— Dis, mamour, tu m'achèteras des petites culottes rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon, avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses ?
Fallait bien que je replace ma phrase fétiche quelque part.
— Tout ce que tu voudras, mon poussin. Avec ou sans petite culotte, tu seras toujours la plus belle.
— Wouah, chanta Elodys en caressant sa poitrine.
Les filles adorent ce genre de répliques. C'est débile, je sais, mais c'est comme ça.
Le moteur de la Dodge rugissait comme un couguar à l'attaque.
Enilis attaquait la 47e ligne de sa punition (vous avez capté le fondu enchaîné ?), quand les détonations de plusieurs guns résonnèrent dans la salle de classe.
Elle leva la tête.
Criblé de balles, Navaron n'eut pas le temps de se servir du calibre 35 à triple canons sorti speed de dessous sa veste.
Des éclairs fusèrent de sa bouche ouverte. La moitié de son crâne fut arraché.
Des fils électriques jaillirent en crépitant d'étincelles d'une sorte de cervox synthétique.
— Putin ! souffla Enilis, paralysée par le spectacle.
Tandis que Jenny rafalait Navaron étendu sur le sol, histoire de le désactiver entièrement, Reekoo avait rengainé son gun à la Belmondo devant dans son jeans et, une bombe dans la main, il vaporisait speed des jets de gaz dans l'air.
— C'est bon, je crois qu'il y a plus de mouches. (Il se tourna vers Emilis.) Viens, faut s'arracher.
— Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qui se passe ? demanda-t-elle en matant le liquide blanchâtre visqueux qui coulait des nombreuses perforations du corps de Navaron.
— Plus tard, répondit Jenny en lui donnant un gun.
Enilis loucha le gun entre ses mains tachées d'encre violette, le visage de Jenny, le canon impressionnant du gun, le rebondi du sexe synthétique de Navarron.
Chloé examina son eye-liner dans la glace du rétroviseur intérieur.
— Dis, Foxy chéri, ce serait bien s'il y avait quelques morts. Ça ferait bien pour mon article.
— T'inquiète pas, ma puce, je laisse toujours au moins un gus sur le carreau. On ne m'appelle pas le killer pour rien dans le service. Aussi pour mon autre canon, tu vois ce que je veux dire.
— Foxy, je t'adore. Tu mitrailles comme un dieu, même avec les mots.
— Normal, baby, c'est mon job.
— Ça me gêne de te demander ça, mais entre toi et Dana...
— Me parle plus jamais de cette pétasse. Une emmerdeuse de première avec son tailleur de vieille pucelle et ses convictions scientifiques bidons sur la logique de l'univers. Je m'aperçois maintenant qu'elle représentait plus un boulet qu'autre chose. Elle a freiné l'expansion exponentielle de ma libido. Heureusement tu es venue pour déverrouiller toutes mes inhibitions.
— Purée, toi tu sais analyser les choses du sexe comme personne.
Foxy plongea ses yeux sombres dans ses prunelles claires.
Chloé frissonna.
Foxy baissa ses yeux. La fixa de nouveau.
Troublée, Chloé se pencha encore une fois pour chercher un objet imaginaire qu'avait valdingué sous le volant.
Columbo écoutait "Permission de minuit" des Sweet Generation sur radio Disney, dodelinant en rythme d'une bouille souriante sur la song, encore étonné par son sens de l'analyse développé au-delà de la normale, quand un grand landau le dépassa en vrombissant.
Le souffle d'air décoiffa ses bouclettes.
— Quand je vais raconter ça à ma femme, dit-il à voix haute.
Soudain un wouf woufa derrière lui.
Il se retourna.
Droopy, son Basset Hound, apparut sur la banquette, de la joie décalquée sur les babines.
— Petit sacripant, tu m'as suivi.
— Wouf.
— Alors tu te cachais pendant tout ce temps ? Et c'est maintenant que tu te montres ?
— Wouf. Mieux vaut tard que jamais, Coco.
Columbo serra le volant nacré, les yeux écarquillés, fixant Droopy dans la glace du rétroviseur intérieur.
— Ben quand je vais raconter ça à ma femme, articula le chien en imitant la voix de Columbo.
Les pattes ventousées sur le capot du coffre, des mouches avançaient millimètre après millimètre.
Un long sifflement strident fusa dans la Lincoln, suivi d'une pétarade sonore.
Martha freina brusquement. Les pneus crissèrent en dérapant sur le bas-côté.
Elle s'éjecta de la bagnole en toussant.
— Putin, Ralph, les armes chimiques c'est qu'en dernier recours.
— Grumpf, fit le cochon.
— T'es vraiment dégueulasse.
— Grumpf. Excuse, je n'ai pas pu me retenir.
— Hein ? s'exclama Martha.
— Grumpf.
— Je suis cinglée ou t'as parlé ?
— Grumpf.
— T'aurais pas bouffé de la kryptonite par hasard ?
— Grumpf.
— Ne joue pas à ce petit jeu avec moi. T'as parlé. Je t'ai entendu.
Le landau de bebe Charli passa plein gaz sur la route.
— C'est pas vrai, souffla Martha, en plus je vois des landaus à réaction maintenant. C'est peut-être moi qui ai été irradiée par cette saloperie de pierre verte.
— Ha ha ha, rigola Ralph, avant de larguer une autre rafale anale tonitruante.
Des mouches stationnaient sur le toit de la Lincoln.
Nancy lâcha le volant, le temps de tirer l'anneau d'une canette 50 cl de bière à la tequila, et s'envoya une longue rasade dans le gosier.
— Je vous aurai, maugréa-t-elle. On ne se fout pas de la gueule du shérif nancy Adams aussi facilement.
Elle vida le reste de la canette d'un trait, la bibine dégoulinant sur son menton, dans sa chemise au col déboutonné, et forma un petit lac alcoolisé dans son nombril, avant de glisser dans son intimité de femme libérée du pouvoir machiste phallocrate des mecs.
La canette vide ricocha cinq fois sur l'asphalte de la route, avant d'éclater le pare-brise de la Ford de Max et Benoît.
— Je vais tous vous exploser la gueule, cracha Dana, sa tignasse rousse chahutée par le vent. Vous allez tous morfler vos tripes. Je vais vous montrer ce qu'une vraie pro du F.B.I. sait faire. Fox, espèce de petite tarlouze de pissotière publique, quand j'en aurai fini avec ce braquage, je te ferai danser la lambada en solo à coups de flingue dans le derche. Ce n'est pas un petit branleur comme toi qui va me pourrir l'existence. Terminé de materner tes psychoses infantiles, je vais résoudre vite fait ton complexe d'Oedipe. Prépare ta couche-culotte, maman Scully va te donner le biberon.
Le portable sonna le générique du silence des agneaux.
— Oui ? dit Dana.
— Salut ma poule, chanta la voix joyeuse de Fox. Alors, tu te la joues de nouveau miss force de l'ordre ? N'oublie pas que je suis Alucard, ton maître, et que tu me dois obéissance et soumission.
(Allusion au manga Hellsing, Victoria miss force de l'ordre et Alucard le vampire qui a fait d'elle une vampirette).
— Fumier.
— Eh oui, je suis le meilleur, le number one, faudra t'y faire.
— Ouais, c'est ça, rigole encore pendant que tu le peux.
— Attends, y a quelqu'un qui veut te parler.
— Ici c'est Chloé, t'avise plus de toucher à Fox ou je t'éclate ta sale gueule de poufiasse, et je te fais bouffer tes nichons siliconés. Capito la mocheté de service ?
— Bande d'enfoirés, cracha Dana, vous perdez rien pour attendre.
Et elle balança le portable.
Il décrivit une courbe et atterrit sur la tronche d'un lézard qui turbinait sec une lézarde sur le bord de la route, occasionnant un coïtus interruptus sans possibilité de retour en arrière.
Le vieux Roger s'essuya le front, descendit de son tracteur, déboutonna la braguette de son futal et pissa dans le fossé devant un champ de maïs.
Le soleil tapait dur.
Soudain un vaste bruit s'amplifia dans le champ.
Et une meute de ragondins verts passa speed en courant, les pattes claquant sec sur les Q poilus. Devait bien y en avoir de quoi remplir un stade, qui filaient à travers les épis de maïs en direction de Smallville.
— Ben c'est quoi que c'te bande de maboules ? qu'il se demanda, le vieux Roger.
Il secoua sa vieille knack toute ridée, dégagea une dernière goutte, la rengaina dans le futal, écouta les claquements des pattes sur le sol qui diminuaient.
— Ben quand j'vais raconter ça à la Louise, elle va ben t'y pas m'croire.
Il reboutonna sa braguette, se gratta le ciboulot.
Un nouveau bruit, aussi vaste, monta du champ.
Et une meute de chats passa speed en courant, cavalant derrière les ragondins, les pattes claquant aussi sec sur les Q poilus.
Le vieux Roger écarquilla ses bigleux en voyant Catwoman courir au milieu des chats, à côté d'une espèce de grand scorpion bondissant.
— Ben c'est qui c'te gueuse ? Vindiou, elle est fagotée comme la Lola qui se désape le samedi soir sur la scène du bar au Denis. Du coup ça me donne envie de visiter la Louise dans sa chemise de nuit du Coopé. D'accord, c'est p't-être une grosse vache, mais elle beugle bien quand j'lui ramone la tuyauterie.
Le vieux Roger remonta alerte sur son tracteur, une seconde jeunesse enflammant ses valseuses.
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SMALLVILLE, épisode 15/19
Le Kenworth avait disparu loin derrière dans la montée. Le pied écrasant la pédale de l'accélérateur, Dorian prenait peu à peu de la distance. Une fumée commença à s'échapper du capot.
— mrd ! C'est pas le moment de me lâcher. Seigneur, faites que je me sorte de cet enfer, et je vous servirai corps et âme jusqu'à mon dernier souffle.
Après un dernier virage, la Renault 5 déboula enfin au sommet du mont indien sur un vaste plateau désertique dominant la vallée de Smallville.
Le plan consistait à le traverser pour redescendre par l'autre route, mais le moteur cala. Plus moyen de démarrer.
Dorian bondit dehors, scruta le virage, s'attendant à voir surgir le Kenworth.
Soudain la Papamobile se pointa pépère à l'autre bout du plateau.
Dorian courut dans sa direction en gesticulant. Se planta devant. Sauta sur le côté pour éviter le pare-chocs. Tambourina avec ses poings contre la verrière de la cabine en verre blindé.
— Monseigneur, votre majesté, sauvez-moi, je suis votre plus grand fan, alléluia !
La Papamobile continuait de rouler, Dorian la suivit en cavalant à côté.
Le pape fit un geste de bénédiction de la main en souriant.
Le Kenworth apparut dans le virage.
Voyant Dorian sur le plateau, Zézette actionna la sirène, sa nichonaille et sa bedaine secouées de spasmes frénétiques. Son protège-slip taille mammouth quadruple épaisseur ne parvenait plus à gérer les inondations causées par une intense et sordide jouissance.
La Papamobile s'éloigna, laissant notre jeune héros figé sur place.
Les deux véhicules se croisèrent.
Le pape rebelota une bénédiction.
Dorian piqua un sprint, les semelles de ses baskets turbo Nike claquant aux omoplates.
Le Kenworth se rapprochait. La sirène hystérique déchirait le silence.
A bout de souffle, les guiboles tétanisées, Dorian trébucha sur une caillasse. S'écrasa dans la poussière.
Le Kenworth fonça droit sur lui. Dorian crut qu'il allait être écrabouillé sous les roues gigantesques, mais le camion freina brutal au dernier moment. Le moteur s'éteignit en soufflant. La portière s'ouvrit.
Et Zézette descendit, un gun à la main. Elle avança vers Dorian étendu sur le sol, tremblant de tous ses membres.
— Alors mon minou, on veut se défiler ? T'as pas été un gentil garçon, je vais devoir te punir sévèrement.
Elle pointa le canon du gun sur lui.
— Non, madame, cria Dorian, le slibard trempé, ne tirez pas, c'est une erreur, je suis un très gentil garçon. Je laverai votre joli camion, je vous ferai les courses, je repasserai vos grandes culottes avec amour...
— Désolé mon minou, mais le compteur affiche zéro pour toi.
— NOOOOOOOOOONNNNNNNN !
Plusieurs détonations tonnèrent dans l'air.
La grosse mamelle droite de Zézette éclata. Suivie par la bedaine. Une bastos gicla le protège-slip spongieux de l'entrecuisse. Le haut du crâne vola en éclats.
Zézette tomba en arrière. S'étala avec lourdeur sur le sol.
Les tifs blondassés de sa permanente platine neigèrent au ralenti sur elle.
Des fils électriques bandaient de son corps, se tordant comme des serpents en rut dans une orgie d'étincelles et de courts-circuits.
Les yeux hallucinés, Dorian se retourna.
A quelques mètres de lui, émergeant d'un sac plastique, enterré jusqu'au ventre, un super Magnum 666 vissé dans sa main droite (le modèle pour tuer tous les démons et autres formes vivantes bizarroïdes menaçantes), Stephen King gueula :
— Bordel, on peut même pas bosser en paix ! Je vais jamais finir Simetierre 3 à ce rythme-là !
Clochette arrêta de mâcher son troisième Bounty, les yeux éclatés de stupeur et d'horreur devant l'écran du pc.
— Aaaaaaaah ! C'est quoi, ça ? Maaaaaammmmmmaaaaaaan !
Des mouches se mirent à tourbillonner autour d'elle.
Elle agita les mains pour les chasser.
— Mais laissez-moi !
Les murs de la chambre se gondolèrent. Des visages ricanants jaillirent des murs.
Et Stéphanie se réveilla en sursaut dans son lit en criant.
Deux minutes après, sa mère entra dans la chambre et alluma la lumière.
— Mais qu'est-ce qui se passe ? T'as fait un cauchemar ?
— M'man, j'ai rêvé que j'étais grosse, et que t'étais grosse aussi, et que tu conduisais un camion, et qu'un type était sorti de terre et t'avais tuée, et que t'étais un robot comme dans la guerre des étoiles. Et puis y avait toutes ses mouches. Et aussi des têtes dans les murs comme les hitis dans Roswell. Et puis y avait aussi un garçon et une fille qui arrêtaient pas de m'embêter sur un forum.
Lionel regardait les écrans en jubilant. Des mini caméras fixées sur le dos de certains ragondins retransmettaient les images. Les premières maisons de Smallville apparurent.
— C'est très bien, mes petits chéris, s'exalta Lionel, que la terreur soit !
Debout à côté de lui, le docteur Angus Stratof vérifiait sur d'autres écrans les immenses caissons alignés dans plusieurs sous-sols. Des milliers de fœtus flottant dans un liquide vert fluo prenaient rapidement la forme de ragondins.
— La nouvelle cuvée sera deux tailles au-dessus, plus résistante, et plus féroce aussi.
— Parfait, cher docteur, mon plan se déroule à merveille. Les habitants seront submergés par les ragondins et obligés de quitter leurs terres. Bientôt tout Smallville sera à moi, et je pourrai implanter le plus grand complexe d'usines chimiques du monde.
Soudain Lionel se jeta au sol, le corps convulsionné, les bigleux révulsés, une langue caméléonesque giclant hors du goulot.
— Smallville, je t'aurai... argh... tu m'appartiendras... argh... Lex, je te briserai, sale petit frimeur... argh... crève... argh... maman les petits bateaux qui vont sur l'eau... argh... Chloé vient faire joujou avec papa... argh... ich liebe dich mein Führer... arg... Captain Flam tu n'es pas de notre galaxie...
Le docteur Angus Stratof s'empara calmement d'un pistolet hypodermique et tira une fléchette anesthésiante dans la cuisse droite de Lionel.
Oui, je sais, c'est la même scène que dans l'épisode 9, mais bon, cette série est faite avec des petits moyens, j'ai tapé quelques potes, raflé le fric du mois de maman planqué dans le buffet de cuisine, emprunté on va dire à des mémés devant des distributeurs automatiques de banques, carotté des mobes de livreurs de pizzas pour les revendre dans les cités, histoire d'avoir de la thune pour acheter la pelloche. Faut pas croire, c'est pas évident de tourner une série comme Smallville.
Le Dodge surgit sur le vaste plateau.
— L'entrée de la piste se trouve juste au centre, expliqua Jo, il faut arriver selon un certain angle et... Tiens, on dirait qu'il y a du monde.
— Mais c'est Dorian, s'écria Elodys.
— Qui ça ?
— Un copain, on visite Smallville à plusieurs. Je me demande bien ce qu'il fout là . Viens, on va voir.
— Faudrait pas trop traîner, ma puce, on a la flicaille aux trousses.
Dorian regarda la Dodge arriver à sa hauteur et stopper devant lui.
— Ben alors, lança Elodys, tu glandes quoi ici ?
— Elodys ? s'étonna Dorian. Il m'est arrivé un truc dingue. Je viens de rencontrer Stephen King. Et il m'a sauvé la vie. (Il montra le corps de Zézette.) Elle voulait me flinguer. C'est un androïde.
— Tu déconnes, là ?
— Pas du tout, regarde les fils.
Elodys s'extirpa de la Dodge.
Le corps bousillé de Zézette fumait doucement au soleil.
— mrd ! C'est pourtant vrai. Le délire ! Et Stephen King, il est où ?
— Il s'est barré avec le camion, enfin celui de Zézette. Tiens, y a encore le sac plastique dans lequel il s'était enterré.
La Ford du shérif Nancy Adams apparut sur la route en vrombissant.
Jo aurait pu démarrer, foncer en avant, mais il préféra sortir de la Dodge, un colt à la main, et attendre.
Il braqua l'arme sur la Ford qui venait de stopper à dix mètres de lui dans un crissement de pneus.
Elodys était pétrifiée par le spectacle.
Campée derrière la portière ouverte, Nancy vida le chargeur de son revolver.
Jo n'avait pas appuyé sur la gâchette. Il s'écroula sur le sol.
— NOOOOOOOOOOOOOOON ! hurla Elodys en se précipitant vers lui. Recula, apeurée.
Des arcs électriques crépitaient le long de son corps pris de convulsions.
— Putin, s'exclama Dorian, je crois que c'est aussi un androïde.
Soudain Jo récita d'une voix métallique monocorde :
— Avec Nik Star, la nouvelle molécule nucléaire aux spermatozoïdes transgéniques de dindons Jupitériens nourris au plutonium enrichi, plus de problèmes d'érections... Vous connaîtrez une jouissance ininterrompue de huit heures... Lire les effets secondaires avant utilisation... Risque d'implosion de l'organe érectile...
Et il s'affaissa, inerte.
Éjectés hors de leurs orbites, ses deux globes oculaires chaloupèrent dans l'air, chacun fixé au bout d'un ressort flexible.
Sidérée, Nancy envoya :
— Je crois que ces saloperies d'extra-terrestres ont débarqué, l'invasion a commencé. (Elle braqua son arme sur Elodys et Dorian.) Allez, ma jolie, les mains en l'air, et toi, je t'arrête pour complicité.
— Quoi ? gargouilla Dorian, mais j'ai rien fait, c'est po juste.
Assis dans la grange sur une botte de foin, Clark était plongé dans le dernier numéro de Pim Pam Poum. Tante Pim venait une nouvelle fois de balancer des coups de rouleau à pâtisserie sur les ciboulots du Capitaine et de l'Astronome, alors que c'est Pam et Poum qui avaient volé la tarte aux pommes refroidissant sur le rebord de la fenêtre.
Clark rigola de toutes ses dents. Leva les yeux.
— Lana ? dit-il d'une voix étonnée, rougissant soudain devant son tee-shirt décolleté et sa minijupe en jeans.
— Bon, alors Clark, il faut qu'on parle. C'est quoi au juste, ton problème ? Je te fais peur ? Tu n'aimes pas les filles ?
— Écoute, Lana, si, j'aime les filles, mais...
— Quoi, mais ? Tu sais, tu peux tout me dire, je comprendrai. Je suis pas une débile, je te signale.
— Mais j'ai jamais dit ça, répliqua Clark aussitôt, tu es pour moi la fille la plus belle et la plus intelligente du monde.
Les mots avaient jailli de sa bouche presque à son insu. Il fut surpris de son audace. Ce qui accentua sa rougeur.
— Ben alors ?
— Oh et puis mrd ! cracha-t-il en se levant. Voilà , je viens de la planète Krypton et j'ai des super-pouvoirs.
— Quoi ? Tu me joues quel plan là ?
Clark posa son Pim Pam Poum sur la botte de foin, fit 3000 pompes en 10 secondes, bondit en l'air pour s'accrocher aux poutres, fonça dehors à super-vitesse et revint avec un bouquet de fleurs.
— Et puis je suis aussi invulnérable aux balles, je peux soulever le tracteur de papa, allumer la cuisinière avec mes yeux et plein d'autres trucs.
Lana respira profondément, le fixa intensément.
— Ben t'as aussi un super kiki alors ?
— Hein ?
— Viens, on va jouer au docteur.
Elle commença à déboutonner sa chemise à carreaux.
Clark vacilla sur ses jambes.
— Vous jouerez une autre fois au docteur, lança Zarton en déboulant dans la grange, le poil en désordre, plutôt amoché côté museau. Smallville est en danger. Clark, tu dois sauver la ville.
— Oui, s'écria-t-il, il faut sauver Smooooollllville ! Vite, tous sur mon super-vélo !
— Hé, mais il parle ! s'exclama Lana.
— Ah oui ! reprit Clark, c'est vrai il parle, j'avais même pas fait gaffe, comment est-ce possible ?
— Je vous expliquerai en route, claqueta Zarton, c'est une longue histoire.
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SMALLVILLE, épisode 16/19
Dana sauta de la jeep, sans l'arrêter, direct en plein dans le dos de Nancy, alors qu'elle tenait toujours en joue Elodys et Dorian.
Les filles roulèrent dans la poussière.
— C'est des morues comme toi qui foutez le bordel dans les enquêtes, cracha Dana en lui décapsulant les boutons de la chemise.
— Poufiasse, brailla Nancy en lui arrachant le haut de la combinaison d'une poigne de fer, je vais te morfler ta petite gueule de bourgeoise.
Elodys et Dorian en profitèrent pour se barrer discret avec la Dodge, histoire de ne pas interrompre des retrouvailles entre copines, aussi pour essayer de rattraper Stephen King.
Plus loin, la jeep percuta la Renault 5. Les bagnoles explosèrent dans une boule de feu.
Fox et Chloé descendirent de la Twingo au moment où Dana, un bon 90 de nichons à l'air, dégageait le soutif de Nancy, faisant jaillir deux lolos pulpeux en forme d'obus.
— Je savais qu'un jour ou l'autre Dana dévoilerait sa vraie nature, gloussa Fox.
— Y a même deux macchabées. Trop bon les scoops. Je vais assurer pour le prochain numéro de La Torche. T'es un as, Fox, je t'adore.
— Normal, baby, c'est mon job. Prends les photos, je m'occupe du reste.
Son mini appareil photo numérique 6 millions de pixels carte mémoire 70 Mo plaqué devant ses mirettes brillantes d'amour, Chloé cliquait soutenu en mode rafale automatique, zoomant sur les visages déformés par la haine et les parties attractives ballottant au rythme des mandales.
— Viens voir, dit Fox agenouillé devant Jo, c'est un androïde, et l'autre aussi. Je crois que je tiens enfin les preuves d'une invasion extra-terrestre.
— Woaw, siffla Chloé en se ramenant, avec ça j'écrase facile le Daily Planet et je gagne le Poulitzer. Terminé le bureau minable à La Torche.
Elle s'agenouilla à son tour, dirigea ses mains vers la braguette de Fox.
— Euh, ma puce, faudrait peut-être remettre la gâterie à plus tard. On a du boulot devant nous là .
— Oui, t'as raison, Fox, restons professionnels.
Les roues dégagèrent un nuage de poussière quand Bébé Charli freina brutal au début du plateau.
Il sauta hors du landau et commença à creuser le sol avec une petite pelle en plastique rouge en chantonnant d'une voix babillarde :
— Areu, gaga, Toto, zombie, hi hi hi, caca collé au cucu, pipi culotte.
La Lincoln ne tarda pas à déboucher sur la route.
— Mais c'est le landau, s'exclama Martha, alors j'ai pas rêvé. Ralph, dis-moi encore que je suis la plus belle de Smallville.
— Parmi toutes les femmes de ce trou perdu, tu es la plus enivrante, la plus excitante et la plus voluptueuse, mais il en existe une bien plus enivrante, plus excitante et plus voluptueuse que toi.
— Quoi ? Tu ne m'avais pas dit ça la première fois !
— Elle s'appelle Peggy. Quand je la vois avec son joli petit groin rose cligner des cils, ma queue en tire-bouchon se dresse dans l'air.
— Ah tu veux parler de Peggy dans le Muppets Show.
— Grumpf.
La bave dégoulinant sur son menton, Bébé Charli déposa Toto dans le trou et le recouvrit de terre.
Martha continua plus haut vers le centre du plateau.
Fox démontait des circuits dans le crâne ouvert de Jo. Debout à côté de lui, Chloé arrêta de mitrailler numérique et demanda :
— Pourquoi on les embarque pas carrément dans le coffre ?
— Oui, on le fera, mais je tiens à avoir quelques éléments sur moi. Les coffres ne sont pas si sûrs que ça.
Quand Martha se pointa hors de la Lincoln et cria :
— Jonathan !
— Martha ? s'étonna Chloé. Ce n'est pas Jonathan mais un androïde à son image.
— Ah oui ! Mais alors, où est mon mari ?
— Il a peut-être été enlevé par les extra-terrestres, dit Fox.
— Idiot comme il est, ça ne m'étonnerait pas. Et où est la petite garce qui était avec lui, enfin avec cet androïde ?
— Aucune idée, répondit Chloé, on a seulement trouvé ces deux-là , et les deux autres là -bas.
Juste vêtue d'une petite culotte rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses, d'une paire de bottes et de lambeaux de combinaison, Dana retira brutal le pantalon de Nancy et le balança avec rage sur le plateau. Le shérif Adams, représentant de la loi et des bonnes mœurs, se retrouva elle aussi en petite culotte rose bonbon taille 36 fillette 100% nylon avec des petites dentelles élastiques autour de la taille et des cuisses.
Ralph était descendu de la Lincoln.
Assis sur son gros popotin joufflu, il matait la baston d'une paire de globes oculaires dilatés, un sourire lubrique étiré sous son groin humide et frétillant.
— Je comprends maintenant, leur souffla Martha, le cochon-là , Ralph, il parle, donc c'est peut-être aussi un androïde.
— Quoi ? fit Chloé en la dévisageant.
Fox dégaina son 357 et braqua Ralph en gueulant :
— Bouge pas, les mains en l'air, tout ce que tu pourras dire sera retenu contre toi, euh, non, t'as intérêt à causer, je t'arrête pour complicité d'invasion extra-terrestre.
Ralph souleva son gros popotin joufflu vers le jeune et dynamique agent du FBI, largua une série de gaz pestilentiels pétaradants et piqua un sprint.
Fox essuya ses yeux larmoyants, et pointa le viseur du canon de son 357 sur le maxi fessier de Ralph qui diminuait sur le plateau.
BAAAAAANNNNNNG
La balle siffla dans l'air, créant des sillons tourbillonnants d'oxygène derrière elle.
Traversa l'espace d'un seul trait.
Et pénétra dans le sphincter du cochon comme un suppositoire de métal, éclatant ses circuits internes.
Ralph explosa.
Une partie du derche, un bout de la knack, une burne rose et poilue, la moitié de la tête avec une oreille, et deux pattes retombèrent sur le plateau.
La Porsche se gara à côté du landau.
— Où est Toto ? demanda Lex une fois dehors, toujours dans son string noir, en braquant un Colt Python sur Bébé Charli.
Sa grosse couche-culotte baissée aux genoux, le gros poupon pissait en agitant sa zigounette.
Il se retourna et aspergea Lex en rigolant.
— Espèce de sale petit morveux ! Je vais t'éclater la bavette !
Soudain le landau démarra en trombe.
— Ma tuture ! s'écria Bébé Charli en courant derrière par petits bonds, la couche-culotte toujours baissée.
Lex fixa le petit écran rétro éclairé de son détecteur.
— Plus de signal. Je me demande où il l'a planqué.
En regardant autour de lui, il vit au loin une Ford de la police, une Lincoln et une Twingo démarrer et quitter le plateau par l'autre route.
Cinq Navaron armés s'interposèrent dans le grand couloir central du pensionnat.
Enilis, Reekoo et Jenny les canardèrent dans une furia de détonations.
Les androïdes s'étalèrent sur le carrelage noir et blanc, des jets de liquides laiteux jaillissant de leurs corps perforés par les balles.
Jenny envoya une petite giclée de spray dans l'air.
— Bizarre qu'ils n'aient pas tiré, s'étonna Enilis.
Jenny se baissa pour prendre une de leurs armes et appuya sur la gâchette en visant le sol.
— Elle est vide.
— Celle-là aussi, dit Reekoo, ça confirme tout, Jenny.
— Alors vous m'expliquez enfin ce qui se passe ?
Ils résumèrent la situation à Enilis, qui hallucina.
— Punaise, c'était donc ça. Il faudrait prévenir les autres. Je sais que Dorian et Elodys ont un portable.
— Je voulais le faire, dit Reekoo, mais j'ai pas leurs numéros.
— Moi je les connais mais j'ai pas de portable.
Jenny sortit le sien d'une poche de son blouson et le donna à Enilis.
Elle composa le numéro de Dorian.
— Rien. Même pas de messagerie.
Elle composa le numéro de Elodys.
— Ouais ? dit la voix de Elodys.
— Salut, c'est Enilis, écoute...
— C'est lui ! s'écria Elodys. Là , devant nous ! C'est le camion !
— Vous faites quoi là ? demanda Enilis intrigué.
— On suit Stephen King.
— Quoi ?
— On t'expliquera. Et toi, comment ça va ?
— Oui, je voulais vous prévenir, faites gaffe, y a des androïdes, ça fait partie d'une... BBBBBZZZZZZZZZZZZBBBBBBB... C'est pas vrai, y a de la friture sur la ligne. J'entends plus rien. Elodys ? T'es là ? Réponds !
Jenny s'impatienta.
— L'important c'est de détruire le ZVZ avant qu'ils le téléportent. Normalement les autres ne risquent rien, à part quelques frayeurs.
Reekoo rechargea son gun.
— Allô, Enilis, t'es là ?
— Oui, je t'entends de nouveau.
— On est passés dans un tunnel. Tu voulais dire quoi ?
Deux autres Navaron surgirent.
Jenny et Reekoo appuyèrent féroces sur les gâchettes.
— C'est quoi, ces coups de feu ? demanda Elodys.
— Rien, t'inquiète pas. Écoute...
— Putin, gueula Elodys, y a des mouches dans la bagnole. C'est dinque !
— Bousille-les ! cria Enilis. Ce sont des... Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... De nouveau coupé.
Elle attendit, l'oreille collée au portable.
Recomposa le numéro.
Silence total.
— Bon, on s'arrache, ordonna Jenny, tu la rappelleras plus tard. Filons au poste central des Petits Gris.