La sixième aventure de Lara


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La sixième aventure de Lara

Messagepar Phantom_Blue » 19 Avr 2018, 10:54


1

Lara se demanda pourquoi elle était debout au milieu de sa chambre, dans une lumière tamisée rouge. Les fenêtres avaient disparu et il faisait nuit. Les obstacles du parcours brillaient sous une clarté lunaire.
Elle se retourna à cause des grésillements et de la lumière rouge qui bougeait. Elle provenait de deux flambeaux allumés fixés au mur au-dessus de son lit. Les flammes brûlaient vers le plafond. Elle sursauta presque. Le dieu Anubis était allongé sur son lit, immobile. Et de chaque côté à son chevet, deux petits sphinx assis sur le parquet, eux aussi immobiles.
Lara s'approcha avec prudence. On aurait dit trois statues. Elle préféra ne pas les toucher, tant qu'ils restaient à leurs places. Un contact les aurait peut-être animés.
— Mais je suis dans un rêve lucide ! s'exclama-t-elle. Incroyable ! Génial ! Et je fais quoi maintenant ?
Elle se décida pour explorer en commençant par le grand placard, passa devant une glace murale qui n'existait normalement pas et apprécia sa tenue : shorty et brassière treillis, bottines genre rangeos mais mode. Ce qui l'étonna, c'était les deux couettes nouées par des rubans assortis au treillis.
— Encore l'influence de Séraphine, se dit-elle, décidément. Ouais, bon, ça me changera de ma traditionnelle natte.
Nouvelle surprise. Le placard regorgeait d'armes, un véritable arsenal, des armes qu'elles connaissaient bien, ou alors des armes bizarres qu'elle n'avait jamais vues.
Elle opta pour un ceinturon avec deux holsters garnis de deux colts que John Wayne n'aurait pas dédaignés. Un côté western séduisant, il ne manquait plus que le cheval, peut-être qu'il attendait en bas dans la cour, qui sait.

2

Désirer quelque chose en rêve se réalise toujours. Effectivement un cheval attendait mais dans le hall. Il broutait les fleurs d'un pot près d'une grande fenêtre donnant sur le jardin. Et dehors la nuit avait laissé la place au jour. Un soleil d'été brillait dans un ciel bleu azur.
Lara remarqua qu'il était scellé, elle apprécia la couleur noire de sa robe contrastant avec le blanc irisé de sa crinière et de sa longue queue tout aussi blanche et irisée.
Il leva la tête en la voyant descendre les marches et articula d'une voix très british :
— Salut, je suis Rufus !
Un cheval qui parle, cela n'étonna pas outre mesure Lara. Après tout elle rêvait et dans un rêve tout est possible.
— Salut, moi c'est Lara.
— Je sais, vous êtes connue jusqu'en Australie, j'ai lu vos aventures dans Le Canasson Illustré.
Décidément, pensa Lara, tout cela est bien étrange. On était dans Alice au pays des merveilles. Elle enchaîna :
— Puis-je vous monter pour aller de l'avant ?
— Faites ! J'en frissonne d'avance !
Lara esquissa un sourire et d'un bond se retrouva sur le dos du cheval. La situation l'amusait au plus haut point. En franchissant la grande porte ouverte du hall, elle pensa soudain à Winston. Elle aurait bien aimé le rencontrer, ce qui se produisit une centaine de mètres plus loin.
Le majordome s'affairait dans le jardin devant un bosquet de rosiers. Un large chapeau de paille sur la tête, un tablier en cuir noué autour de la taille, il vaporisait de l'eau sur les roses.
De loin on aurait pu le croire, mais quand Rufus s'arrêta à sa hauteur, Lara constata qu'il vaporisait du Chanel N°5. Et des petits visages rondouillards souriants, au milieu des pétales, semblaient apprécier ces jets parfumés.
— Ah vous voilà enfin ! lui lança-t-il sur un ton de reproche. Dépêchez-vous de ramener l'Œil d'Horus, sinon nous sommes cuits !
Il montra une longue tornade sombre qui avançait à l'horizon dans un ciel bleu d'été.
— L'œil d'Horus ? demanda Lara.
Mais le majordome avait repris ses vaporisations sur une autre rangée de rosiers.

3

— Je n'aime pas le galop, articula Rufus en trottant allègrement sur le chemin serpentant en pleine campagne. C'est d'un débridé vulgaire ! Un cheval digne de ce nom, ayant prêté allégeance à la reine, préfère de loin le trot, plus élégant, ne trouvez-vous pas ?
— Parfaitement, acquiesça Lara, mais où vais-je trouver cet Œil d'Horus ?
— Élémentaire ma chère, il est à L’Égyptien.
— En Égypte ? Mais à cette allure on ne risque pas d'y arriver !
— Vous avez mal compris, l’Égyptien est une discothèque située à deux pas. L'œil d'Horus est une boule qui diffuse des ambiances chromatiques des plus agréables et des plus variées et qui se mélangent avec harmonie aux musiques modernes, bien que j'affectionne plutôt les grands airs classiques de l'opéra. J'y ai dansé quelques cavalcades mémorables avec de belles pouliches.
Lara essaya d'imaginer un cheval qui danse dans une discothèque et trouva la scène plutôt comique. Mais elle n'en dit rien pour ne pas le vexer. Après tout il avait le droit de s'éclater comme bon lui semble.
Soudain une vingtaine de petits lutins, mais un lutin est forcément petit, surgit sur le chemin en brandissant des petites haches et des petites lances.
— La bourse ou la vie ! cria l'un d'eux d'une petite voix fluette.
Rufus se cabra en hennissant, les sabots menaçants. Lara dû se tenir à la selle pour ne pas tomber. La bande de lutins apeurés disparut dans les hautes herbes.
— Des petits rigolos, commenta le cheval, ils ne changeront jamais.

4

Une vache, un lama, un éléphant et d'autres animaux, certains sortis d'un conte de fées, attendaient devant une grande pyramide éclatante de couleurs. Elle faisait au moins cinquante mètres de haut si ce n'est plus.
Lara sauta sur le sol devant l'entrée triangulaire au-dessus de laquelle s'affichaient en grandes lettres aux néons L'ÉGYPTIEN clignotant sur les couleurs de l'arc-en-ciel.
— Je vous attends ici, souffla Rufus, faites vite !
Dans une immense salle au plafond pointu qui semblait se perdre dans l'infini, jamais Lara n'avait vu autant de personnes vêtues aussi excentriques se trémousser sur Video killed the radio star des Buggles. Il devait certainement s'agir d'un bal costumé.
Une fille qui lui ressemblait, portant la même tenue avec le ceinturon et les colts, mais avec une longue natte la croisa et lui lança :
— Copieuse !
Suspendu dans un vide où flottaient des estafilades de brumes, l'Œil d'Horus, une boule tournoyante d'au moins trois mètres de diamètre, aux reflets kaléidoscopiques, envoyait des rayons de lumières irisées sur le dance floor circulaire, qui tournait lui aussi au ralenti. Et sur lequel s'agitaient la Jet set de l'endroit, du Dark Vador au Shadok, en passant par Blanche-Neige et Jack Sparrow.
Lara jugea la situation en trois secondes et fila dans la cabine du DJ qui trônait en hauteur. Elle s'empara du micro et articula d'une voix forte :
— Une bombe a été signalée, veuillez quitter la salle immédiatement !

5

Il ne restait plus qu'à tirer sur la tige, ce que fit Lara avec son adresse habituelle, un colt vissé dans sa main, et la boule tomba sur le dance floor avec un impact sec.
— Plutôt imposant pour un Œil d'Horus, se dit-elle, comment l'emporter, à moins que...
Une nouvelle balle et la sphère éclata. A l'intérieur elle récupéra un talisman qui n'était autre que ce fameux Œil d'Horus, et qui tenait dans la main.
— Quand même trop facile, estima-t-elle, je ne serais pas surprise...
Elle n'eut pas le temps de finir sa pensée. Une sorte de colosse en armure scintillante apparut dans l'air et descendit en planant dans un bourdonnement agaçant.
Les deux chargeurs vidés n'eurent aucun effet sur lui, les balles ricochant dans des éclairs de lumières stridentes.
Lara piqua un sprint et retrouva Rufus dehors. Tous les autres animaux avaient disparus. Elle sauta sur son dos et l'invita à galoper cette fois-ci, même si le galop était d'un débridé vulgaire.
Le cheval comprit en voyant le colosse surgir, encore plus menaçant et redoutable en pleine lumière.
Une centaine de coups de sabots nerveux plus loin, Rufus stoppa sa course dans le sable, le colosse les avait survolés et leur faisait face.
— Vite ! dit-il. Le baromètre dans ma sacoche !
Lara trouva la sacoche dissimulée sous la selle. Elle se dépêcha de l'ouvrir et exhiba un baromètre.
— L'aiguille, sur pluie, vite ! Et dirigez le cadran du baromètre sur lui !
Lara déplaça l'aiguille du beau fixe sur variable et pluie et tourna le cadran vers le colosse. Aussitôt une trombe d'eau dévala du ciel en une fraction de seconde sur lui.
Le colosse poussa un grognement métallique, son armure étincelante se recouvrit de rouille, et il s'immobilisa.
— Parfait, appuyez sur le bouton ! Voilà, maintenant vous pouvez remettre l'aiguille sur beau fixe.

6

— Enfin ! s'exclama Winston. Vous l'avez ?
Elle lui donna l'Œil d'Horus. Il dévissa une partie qui ressemblait à un bouchon, et dont Lara n'aurait jamais soupçonné la fonction. Et il versa le contenu, un liquide vert émeraude, dans son vaporisateur. Après quoi il se remit à asperger les visages dans les fleurs, ravis par le jet parfumé à la menthe.
— Quoi ? s'écria Lara. Tout ça pour du parfum ? Et la tornade ?
Winston ne répondit pas, plongé dans son travail. Elle inspecta le ciel dans tous les sens. Plus de trace de tornade.
— On est bien dans un rêve, pensa-t-elle.
Laissant Rufus qui se délectait en croquant des pommes dans un panier sur une petite table, Lara fila dans le manoir, curieuse de voir sa chambre. Le dieu Anubis et les deux sphinx n'étaient plus là. Les deux flambeaux aussi, à la place il y avait deux appliques tout ce qu'il y a de plus normal en matière d'appliques.
Soudain un bruit d'eau venant de la salle de bain attira son attention. Prête à dégainer, elle avança avec prudence.
Le dieu Anubis était agenouillé devant une baignoire et savonnait le dos d'un sphinx, l'aspergeant avec le jet d'une douchette flexible. L'autre sphinx, le poil humide, se roulait dans une grande serviette pour se sécher.
Lara trouva la situation comique. Le dieu Anubis l'avait entendue, il se redressa d'un bond et braqua la douchette vers elle. Un jet d'eau jaillit sur son visage.
Et Lara se réveilla.

7

Une pluie à verse dévalait du ciel couvert de nuages. Lara se leva de sa chaise longue, le livre sur la pyramide de Khéops aux pages trempées par l'eau. Elle s'était endormie en lisant. Le verger traversé en courant, elle fonça dans le hall pour se mettre à l'abri.
Winston campait à la cuisine, appuyant d'un index décidé sur l'écran de sa tablette posée sur la page des courses du Daily Telegraph. Son éternelle bouteille de Jack Daniels fortement entamée sur la table.
Lara décapsula un soda au citron sorti du frigo, et après avoir avalé une longue gorgée rafraîchissante, elle se pencha par-dessus son épaule.
— Toujours dans vos courses ? demanda-t-elle.
— J'ai perdu dans les trois premières, et gagné dans la quatrième, mais pas de quoi visiter la Chine en Rolls.
— Mais vous savez très bien que je vous offre tous les voyages, nous pouvons partir demain si vous le voulez.
Winston délaissa un instant l'écran de sa tablette pour la regarder et débiter d'une voix placide :
— Je sais très bien, chère Lara, mais en tant que major des armées de sa gracieuse majesté, ayant connu les fièvres de l'Inde et la magie diabolique des yoginis, j'aimerais assurer les frais pour le prestige de la chevalerie anglaise.
— Mon cher Wiwi, vous êtes trop à cheval sur les principes. A propos de cheval...
Lara resta figée devant la septième course, appelée L'Œil d'Horus, et du cheval numéro 12 au nom de Rufus du Plantier.

8

La pluie s'était arrêtée de tomber. La campagne environnante de juillet brillait sous les gouttes. Un magnifique arc-en-ciel s'étirait dans le ciel. Assise dans son bureau au premier étage du manoir, Lara termina de taper les derniers mots sur le clavier de son Mac.

Cet après-midi, pour la première fois j'ai fait un rêve lucide. Par quel moyen peut-on s'éveiller dans le sommeil ? Je ne saurais le dire mais je vais étudier la question. Toujours est-il que j'ai vécu un moment extraordinaire. C'est surtout l'ambiance du rêve qui se veut envoûtante. J'aurais pu faire mille choses, explorer la campagne, peut-être des villes incroyables, mais j'étais prise par cet Œil d'Horus à chercher. Le rêve m'a focalisée dessus, et après avoir vécu ce que j'ai vécu une fois réveillée, il ne pouvait s'agir que d'un rêve prémonitoire, disons un rêve de voyance. Sur mes conseils Winston a joué Rufus du Plantier et gagné de quoi faire deux voyages en Chine. Je ne lui ai rien dit, je préfère garder ce secret pour l'instant. J'espère seulement pouvoir vivre encore ce genre de rêves. Le voyage en Chine est au programme pour le mois prochain, on emmène Claire et Séraphine, et Jonathan s'il n'a pas peur de manger des cafards grillés. Quelque chose me dit que je vivrai encore des aventures incroyables, en rêves et dans la réalité. C'est ma destinée. Et ça, ce n'est pas un rêve.
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Re: La sixième aventure de Lara

Messagepar Babou » 23 Avr 2018, 20:23


Pourquoi as-tu posté le 19 avril ? Pourquoi n’as-tu pas attendu 3 jours de plus ? ;)
Winston a un joli rôle dans cette fic. Imaginatif dans un récit parfaitement illustré et délicatement parfumé.

Ce qui l'étonna, c'était les deux couettes nouées par des rubans assortis au treillis.
Lara avec des couettes ? sans doute a-t-elle fait une régression. Tout est possible dans les rêves. :biggrin:

— Je sais, vous êtes connue jusqu'en Australie, j'ai lu vos aventures dans Le Canasson Illustré.
C’est mieux que Le Canasson Déchainé. :mrgreen: Je ne sais pas si Winston appréciera que Rufus broute ses fleurs.


— Puis-je vous monter pour aller de l'avant ?
— Faites ! J'en frissonne d'avance !

Mon dieu !Image

Lara sauta sur le sol devant l'entrée triangulaire
Forcément. :p

— Une bombe a été signalée, veuillez quitter la salle immédiatement !
Il ne restait plus qu'à tirer sur la tige, ce que fit Lara avec son adresse habituelle, un colt vissé dans sa main, et la boule tomba sur le dance floor avec un impact sec.

Un classique qui marche toujours. La transition entre l’annonce de la bombe (chapitre 4) et l’Œil d’Horus, cet œil qui est prêt à se détacher et à tomber, « il ne restait plus qu’à tirer sur la tige » (chapitre 5), la transition, donc, n’est-elle pas un peu précipitée ? ;)

— Quand même trop facile, estima-t-elle, je ne serais pas surprise...
Heureusement que c’est facile, quand tu vois que la boule mesure au moins trois mètres de diamètre. Avec Nicole on a des tirs à faire vachement plus dur. Image

Elle n'eut pas le temps de finir sa pensée. Une sorte de colosse en armure scintillante apparut dans l'air et descendit en planant dans un bourdonnement agaçant.
Ok. Ben oui, il fallait bien une difficulté ajoutée. Sinon ce n’est pas une aventure de Lara Croft. Encore que …Image

Lara déplaça l'aiguille du beau fixe sur variable et pluie et tourna le cadran vers le colosse. Aussitôt une trombe d'eau dévala du ciel en une fraction de seconde sur lui.
Le colosse poussa un grognement métallique, son armure étincelante se recouvrit de rouille, et il s'immobilisa.
— Parfait, appuyez sur le bouton ! Voilà, maintenant vous pouvez remettre l'aiguille sur beau fixe.

J’aimerais bien avoir ce genre de baromètre, ben pour faire la pluie et le beau temps selon mon humeur. :8):

Lara resta figée devant la septième course, appelée L'Œil d'Horus, et du cheval numéro 12 au nom de Rufus du Plantier.
Il fallait bien que tout se recoupe. :04:

Sur mes conseils Winston a joué Rufus du Plantier et gagné de quoi faire deux voyages en Chine. Je ne lui ai rien dit, je préfère garder ce secret pour l'instant.
Deux voyages en Chine. Ah dommage, nous y étions Nicole et moi. On aurait pu se rencontrer et vous filer des tuyaux. Note qu’Alain y est toujours mais je crois bien qu’il va périr là bas. :03:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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