Temple, vous avez dit temple ?


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Temple, vous avez dit temple ?

Messagepar Phantom_Blue » 23 Déc 2005, 10:32


Avec Claire Redfield (Resident Evil) et Séraphine Natla (la fille de miss Natla).

Lara se demanda si elle avait bien fait de se lancer dans cette aventure.
Assise sur un tronc d'arbre, vêtue de sa légendaire tenue de chasseuse de tombes, elle loucha le gros scarabée volant qui venait de se poser sur sa cuisse gauche.
Il n'eut pas le temps de planter ses mandibules acérées dans sa peau. D'une chiquenaude, elle l'envoya valdinguer à trois mètres sur un monticule. Aussitôt une meute de fourmis rouges se précipita sur lui pour le casse-daller avec férocité.
— Alors, elle est pas belle, la vie ? chanta Claire en déboulant d'un fourré, resplendissante dans sa tenue d'exploratrice, minijupe body et bottes couleur sahara. La jungle, le plein air, de quoi te rebooster un moral d'enfer, non ?
— Si tu le dis.
— Mais arrête de faire la gueule ! Séraphine est aux anges. D'ailleurs, elle est où ?
— Elle suivait un papillon coloré, comme elle a dit.
— Bon sang, j'ai pas envie de perdre du temps à la chercher. Décidément, elle n'en rate pas une.
Soudain un cri perçant.
Claire allait se précipiter, quand Séraphine surgit en courant, poursuivie par un essaim de papillons plutôt insistants autour de sa tête.
— Enlevez-les ! Ils veulent me bouffer ! Ils ont des grosses trompes gluantes !
— Ça commence bien, souffla Lara.
Claire tapa dans ses mains.
— Allez, ma vieille, ne lambine pas ! Les grands frissons de l'exploration t'attendent à bras ouverts ! Le temple est juste à côté !
— Et pour Séraphine, demanda Lara en se levant à contre-cœur, faudrait peut-être l'aider ?
— T'inquiète, elle a cartonné des monstres, elle connaît la musique. Et puis c'est bon, elle court dans la bonne direction.

Claire se campa triomphante devant l'entrée du temple.
— Alors, c'est pas beau tout ça ? Et c'est que le début.
— Ouais, souffla Lara, mais bon, un temple égyptien en pleine jungle.
— Ben justement, c'est cela, le mystère et l'aventure.
Séraphine cavalait en rond, toujours embêtée par les papillons.
— Merde, c'est pas drôle ! Enlevez-moi ces saloperies !
Lara dégaina ses deux magnums et tira une dizaine de fois.
Il ne resta qu'un seul papillon virevoltant devant le nez de Séraphine paralysée par les détonations et le sifflement des balles autour de sa tête.
Lara tira une dernière fois.
Le papillon explosa en miettes.
— Wouah ! s'exclama Claire. Je vois que t'assures toujours un max.
— Normal, j'ai fait danser quelques mecs, des amoureux comme des ennemis.
Elle rengaina sec les magnums dans ses holsters après les avoir fait tourner une quinzaine de fois autour de ses index.
— Génial, cria Séraphine en applaudissant, t'es la meilleure.
— T'aurais aussi pu tirer avec tes flingues, fit remarquer Claire.
— J'ai pas eu le temps, j'avais plein de bestioles autour de moi.
— Bon, on rentre dans ce temple ? s'impatienta Lara. Tout ça m'a ouvert l'appétit.
Les filles s'enfoncèrent dans le couloir.
Les murs tapissés de fresques diffusaient une lumière phosphorescente verte.
— L'éclairage va vachement bien avec ma tenue, s'extasia Séraphine. Je suis trop canon classe avec ma brassière et mon shorty. Oh ! Vous avez vu le clebs sur le mur ? Trop bien, la dégaine !
— C'est Anubis le dieu chacal, expliqua Lara. Il accompagne les âmes durant la nuit de la psychostasie, le jugement dernier. Le cœur de la personne est placé sur le plateau de la balance, comme tu peux voir. Sur l'autre plateau, la plume de Maât. Le cœur doit être plus léger que la plume pour que l'âme puisse entrer au paradis. Ici il est rempli de péchés. L'âme sera dévorée par Amenuit, le monstre mangeur d'âmes qui se trouve sous la balance.
— Ah dur ! s'exclama Séraphine. Ben heureusement qu'ils pèsent pas les corps, parce que je trouve que j'ai grossi. D'ailleurs va falloir que je maigrisse.
Claire étouffa une rigolade.

Le couloir déboucha sur une petite salle vide au sol parsemé de dalles. Une porte en pierre fermée trônait dans un mur. — Je vois pas du tout comment on va entrer là, dit Séraphine en examinant la porte. Et y a pas de levier ni de bouton.
Lara fila dans le couloir et revint peu après. Elle fixa le sol en avançant, s'arrêta sur une dalle, et sauta plusieurs fois dessus. La dalle s'enfonça. Le bloc fermant la porte se leva dans un bruit de pierre.
— Punaise, comment t'as deviné ? demanda Séraphine, subjuguée.
— Enfantin. Au-dessus de la scène de la psychostasie, tu as dû voir une série d'hiéroglyphes alignés dans une suite de colonnes. Ça représente le sol de cette salle avec les rangées de dalles. Il y avait un seul dessin de balance dans la huitième colonne, donc la huitième rangée, qui indiquait forcement l'emplacement de la dalle, et donc du mécanisme qui ouvre la porte par contrepoids, symbolisé par la balance.
— Y a pas à dire, admira Claire, t'as rien perdu de tes réflexes, aussi bien physiques qu'intellectuels. On voit que t'as exploré quelques temples.
— Classique, envoya Lara, pas de quoi s'exciter, j'espère que la suite sera plus corsée.
— Normalement oui, répondit Claire, tu ne devrais pas être déçue.
Les filles franchirent la porte d'un pas alerte.

Une nouvelle salle s'offrit à leurs yeux.
Plus grande que la précédente. Envahie par la végétation. Avec un bassin entouré de palmiers. Des sculptures de sphinx s'alignaient à côté de statues de dieux égyptiens.
— Wouah ! s'extasia Séraphine. Vous avez vu ? C'est trop la classe la piscine !
— Le palais de Cléopâtre, précisa Lara, enfin le début.
Elle jeta un coup d'Å“il dans l'eau transparente du bassin.
— Tu cherches un passage ? demanda Claire.
— Oui, mais apparemment il n'y en a pas. Il est purement décoratif.
Elles montèrent l'escalier, prirent un couloir et arrivèrent dans une grande bibliothèque. Des centaines de papyrus enroulés s'entassaient sur des étagères. Certaines comportaient des hiéroglyphes.
— C'est pour indiquer les catégories, expliqua Lara, par exemple là, cet hiéroglyphe précise que tous ces papyrus concernent l'agriculture.
Séraphine parcourut les étagères d'un côté de la bibliothèque et demanda :
— Et cet hiéroguilyphe, les deux ronds sur un triangle, c'est quoi ?
— Le Kama Sutra égyptien, répondit Lara.
— Ah oui ?
Elle s'empara d'un papyrus, le déroula et s'écria :
— Ben ça alors, vous avez vu les dessins, ils devaient pas s'ennuyer ! Quelle bande de cochons !
Claire rigola.
— Le sexe fait partie de toutes les civilisations, envoya Lara, sinon elles n'existeraient pas. C'est le moteur du monde, et comme tous les moteurs, il lui arrive de dérailler.
Elle désigna un nouvel escalier.
Séraphine balança le papyrus sur la pile avec les autres et suivit ses deux copines, pas trop décidée à rester seule.

Une grande chambre les accueillit, avec un lit en bois sculpté, des meubles divers, des tentures brodées aux fenêtres donnant sur un magnifique jardin.
— La chambre de Cléopâtre, annonça Lara.
— Wouah le luxe, s'émerveilla Séraphine en allant voir près du lit. Vous avez vu, les tables de nuit sont incrustées de pierres précieuses.
— A ta place, conseilla Lara, j'éviterais de me placer sur le côté droit du lit.
— Ah et pourquoi ?
— Cléopâtre dormait à gauche, ses amants à droite, et quand ils se levaient le matin, une trappe s'ouvrait sous leurs pieds, et ils finissaient dans un bassin, bouffés par les crocodiles.
— Ah merde ! s'exclama Séraphine. Ben la Cléopâtre, quelle ogresse quand même ! Pire que les monstres de Racoon City, hein Claire ?
— Oui ma puce, c'est sûr, Cléo ne donnait pas dans le romantisme. Même Lara laisse une chance à ses amoureux, pas vrai, ma grande ?
— Des fois oui, des fois non, ça dépend si la déclaration d'amour est bien formulée.
— Et c'est quoi, bien formulée ? demanda Séraphine en matant le sol au pied du lit.
— Minimum une bague avec un diamant 25 carats. En dessous, je considère qu'il y a insulte et que l'amour n'est pas sincère.
Claire éclata de rire, surtout à cause de Séraphine qui venait de reculer brusquement.
Une trappe s'était ouverte devant ses pieds.

Le jardin embaumait mille parfums, diffusés par les citronniers, les orangers, les grenadiers et des fleurs aux couleurs éblouissantes.
— C'est bien beau tout ça, crachota Lara, mais ça manque d'action.
— Attends, répliqua Claire, un peu de poésie ça ne peut pas faire de mal, non ?
— Oui, mais moi je préfère la poésie de mes deux magnums.
Séraphine approuva :
— Oui, Lara a raison, OK pour le décor, mais rien ne vaut une bonne montée d'adrénaline, avec les guns qui crachent à donf les bastos. Faut que ça canarde, sinon c'est pas marrant.
Claire haussa les épaules.
— Ce que vous pouvez être matérialistes. Ben OK, on attaque l'action. C'est au bout du jardin.
— Youpi ! s'écria Séraphine. J'espère qu'il y aura des monstres tout gluants.
Effectivement, une fois le jardin quitté, dans une immense salle, les filles tombèrent sur une cinquantaine de sarcophages alignés à la verticale contre les murs.
Les couvercles s'ouvrirent presque en même temps, et des momies hideuses jaillirent en poussant des râles gutturaux.
Lara fut la première à dégainer ses magnums, suivie par Séraphine et Claire.
Une pluie de balles crépita en rafales, éclatant les têtes et les corps entourés de bandelettes. Les douilles ricochaient sur les dalles. Aucune momie n'eut le temps d'approcher les filles à moins de deux mètres. Il ne resta qu'une masse de bandelettes éparpillée dans tous les sens.
— Trop la classe, s'exclama Séraphine, vite, la suite ! J'ai des fourmillements dans les index !
Claire leur indiqua une nouvelle salle au sol recouvert de terre battue.

Cette fois-ci l'action se corsait.
Une dizaine de taureaux noirs monstrueux aux longues cornes déboulèrent dans un vacarme de cavalcade effrénée, les narines expulsant de puissants souffles fétides.
En trois secondes Lara en avait déjà mis cinq hors de combat, une balle logée entre les deux yeux.
Séraphine et Claire, moins rapides, se chargèrent de trois autres.
Lara roula en boule pour éviter le neuvième et l'abattit d'une rafale dans le fessier.
Quant au dixième, il se barra dans le jardin et disparut entre les arbres fruitiers.
— Ben merde, hallucina Séraphine, vous avez vu ça ? C'est un bug ou quoi ?
Elle regarda Claire, qui répliqua :
— Bon, ça peut arriver, allez, dans la salle suivante !
Le combat contre les araignées grosses comme des ballons de foot excita tout le monde, d'autant plus qu'il en surgissait sans cesse d'ouvertures dans les murs.
Pas facile de les éliminer, car elles bondissaient en l'air, et les filles devaient les éviter, ce qui occasionna quelques bousculades entre Claire et Séraphine.
Lara, elle, évoluait avec aisance et rapidité, chaque balle atteignant son but.
Bientôt le sol fut recouvert d'une centaine d'araignées plus ou moins éclatées, baignant dans une grande mare de sang verdâtre.
Séraphine essuya son front couvert de sueur.
— Ben dis donc, ça cartonne sec.
— Hop ! chanta Claire, il reste encore plusieurs salles. C'est ce que vous vouliez, non, de l'action à gogo ? Ben vous allez être servies !

Séraphine jubilait.
Les monstres étaient vraiment tout gluants, issus d'expériences génétiques, écorchés, ruisselant de liquides organiques.
Ils avaient tous plusieurs têtes difformes vaguement humaines. Des langues fourchues frétillaient hors des cavités buccales garnies de crocs aiguisés. Des dizaines de mains crochues, aux longs doigts terminés par des griffes acérées, se projetaient en avant pour saisir les filles.
Lara vida plusieurs chargeurs, visant les têtes avec succès, en taillant une parfois au ras du cou par une rafale.
Claire préférait tirer dans les poitrines, déchargeant ses guns à profusion, les index et les majeurs soudés sur les gâchettes enfoncées au maximum.
Quant à Séraphine, son trip consistait à faucher les jambes, puis une fois le monstre rampant vers elle, au dernier moment quand il allait la saisir, elle l'achevait d'une balle dans le ciboulot, enfin dans plusieurs ciboulots.
Les rugissements des monstres se répercutaient sur les murs de l'immense salle, créant une cacophonie assourdissante mêlée au bruit des détonations incessantes.
Enfin le dernier monstre s'écroula en plein bond sous une rafale de Claire et tomba sur le sol couvert de corps visqueux mutilés par les balles, de membres éparpillés, de flaques de sang, de liquides divers indéfinissables, et d'un million de douilles vides.
— Purée, souffla Séraphine, on en a pris plein la gueule. Je suis toute poisseuse. C'est fou ce que ça peut être gluant, un monstre, quand ça éclate en éclaboussant.
Lara et Claire n'étaient pas en reste, les visages maquillés par des jets d'hémoglobines, les vêtements taggués de taches, les semelles des rangeos pataugeant dans les flaques.
— On attaque une autre salle ? proposa Séraphine.
— C'est bon, on arrête, cracha Lara, ça devient répétitif.
— T'es jamais contente ! rouspéta Claire. Pour une fois qu'on s'amuse.
Lara rengaina ses magnums dans ses holsters, ferma les yeux et se laissa tomber en arrière.
Un tourbillon enveloppa son corps virtuel.
Et elle se retrouva dans la réalité.

Lara retira ses lunettes virtuelles. Les posa sur l'accoudoir prévu à cet effet. S'étira et savoura le calme de la pièce dans son fauteuil incliné.
La tour du pc 15 giga à quadruple processeurs ronronnait en sourdine au milieu de la pièce. Les lunettes virtuelles des filles étaient connectées à des ports usb.
— Alors ? demanda Claire après avoir retiré ses lunettes, en se redressant. Comment t'as trouvé ?
— Ouais, sympa.
— Quoi, c'est tout l'effet que ça te fait ? Ben mrd alors ! J'ai trimé avec l'éditeur de niveaux, je te raconte pas les nuits blanches, j'ai surfé sur tout le Net pour chercher de la doc, je me suis ramassée une bonne trentaine de virus.
Séraphine émergea à son tour.
— C'était super génial. Claire, t'as assuré un max. T'es la meilleure des éditrices de niveaux 3D.
— Oui, ben c'est pas l'avis de tout le monde.
— Ah ? Pourquoi, Lara, ça t'a pas plu ?
— Oui, c'était cool, OK, on va pas non plus en faire un plat. Allez, à la cuisine, un petit thé bien chaud nous fera le plus grand bien.
Lara bondit sur ses pieds.
— Avec une larme de whisky pour moi, précisa Séraphine.
— Alcoolique, rigola Claire
Séraphine haussa les épaules.
— A petites doses, c'est des vitamines. Et puis, dans les montagnes, t'as les gros chiens, je sais plus le nom, ils ont un tonnelet d'alcool autour du cou, c'est pour revitaliser ceux qui sont gelés.
— Oui, pour ceux qui sont gelés.
— Ben justement, moi après ce genre de simulation, j'ai comme un grand froid dans tout le corps, et faut que je me réchauffe.
Lara se retourna sur le pas de la porte.
— Bon, vous avez fini de vous chamailler, toutes les deux. C'est pas possible, des vraies gamines.

Winston versa le thé dans les tasses et reposa la bouilloire sur la cuisinière.
— Moi ce que j'ai aimé, blablata Séraphine, c'est avec les monstres tout gluants. Mais c'est normal, je suis folle de monstres tout gluants.
— C'est la scène qui m'a prise le plus de temps. Pas évident de programmer l'IA de toutes ces têtes.
— Ben oui, s'exclama Séraphine, après bavoir versé une larme de whisky dans sa tasse, faut reconnaître que Claire a fait fort, non ?
— Y'a un sacré boulot à la base, enchaîna cette dernière en fixant Lara, j'ai bossé comme une folle avec l'éditeur de niveaux ! Moi c'était pour te redonner le goût de l'aventure. Ça fait six mois que tu glandes dans ton manoir. Les temples te manquent pas ? L'exploration, le mystère, toute cette ambiance ? Et il était pas bien, mon cheat code des munitions infinies ?
— Trop la classe ! s'enthousiasma Séraphine. Le top pour flinguer à donf !
Lara buvait son thé en souriant.
— Si je peux me permettre, interrompit Winston, rien ne remplacera jamais une bonne partie de croquet sur un gazon bien réel. Votre cyberespace ne me dit rien de bon. Ça ne peut que détraquer le cerveau. Au final, on ne sait plus où on en est.
— La voix de la raison, approuva Lara en reposant sa tasse.
— Mais enfin, s'excita Claire, il faut vivre avec son temps. On vient d'entrer dans le 21e siècle. Les mondes s'ouvrent à nous. D'autres plaisirs, d'autres sensations, des tas d'émotions nouvelles.
Le majordome esquissa un geste de la main qui en disait long.
— Winston n'a pas tort, enchaîna Lara, rien ne remplacera jamais notre bonne vieille réalité. Et le passé a gardé tout son charme.
Claire resta quelques secondes silencieuse. Avala une gorgée de thé.
— En tout cas, lança Séraphine, votre thé est un vrai délice. Décidément, Winston, vous excellez dans tous les domaines.
— Merci, répondit-il, une rougeur sur le visage.
— Normal, attaqua Claire, noyé dans le whisky, c'est sûr, il doit avoir du goût.
— Oh toi, faut toujours que tu critiques tout.
Lara se leva.
— Bon, les filles, je vous laisse à vos disputes, je vais aller surfer sur le Net.

Lara n'était pas dix minutes devant l'écran, occupée à regarder les photos du dernier défilé de Stella Mc Cartney, quand Séraphine déboula dans la pièce et s'écria d'une voix affolée :
— Lara, viens-vite, Bartholi a pris Claire et Winston en otages. Il veut te voir, sinon il les tue. Ils sont en bas dans le hall.
Lara se leva et se précipita avec Séraphine dans le couloir.
Bartholi se tenait debout au milieu du hall, un air triomphant sur son faciès de vieux gorille.
Des sbires aux mines patibulaires tenaient Claire et Winston par les bras. Les canons de revolvers étaient appuyés sur leurs tempes.
D'autres sbires braquaient des uzis sur les deux filles.
— Ah ma chère Lara, chantonna le big boss de la mafia italienne, quelle joie de vous revoir. Excusez ma façon un peu cavalière de faire irruption dans votre manoir, mais j'ai une affaire à vous proposer. Et je sais que vous ne refuserez pas.
Il désigna Claire et Winston.
— Il s'agit de quoi ?
— Voilà, vous avez dû entendre parler du Chandelier des Andes.
— Oui, celui créé par la déesse Orejona pour combattre les dieux. Il donne un pouvoir illimité. Elle l'a ensuite divisée en quatre parties, et les a cachées dans quatre endroits différents d'Amérique du Sud.
— Exact. J'ai les trois branches, il me manque le pied. Et d'après un manuscrit retrouvé dans une bibliothèque du Vatican, une suite du Popol Vuh, qui raconte la guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, ce pied serait caché dans un temple au Guatemala.
— Et vous me demandez d'aller le chercher.
— Ma chère Lara, j'admire votre perspicacité. En effet, vous me rendriez un très grand service. En échange de quoi, j'épargnerai la vie de votre amie et de votre majordome.
— Je vois que je n'ai pas le choix.
Bartholi lâcha un petit rire sournois.
Soudain Lara dégaina un Derringer planqué à la taille dans son dos et appuya une seule fois sur la gâchette.
La détonation secoua l'espace du hall.
Puis elle visa aussitôt Bartholi et lança :
— Dites à vos hommes de rester calmes. Je ne rate jamais mon coup.
Claire écarquilla les yeux, et loucha pour voir un filet de sang ruisseler sur son nez. En même temps, une douleur enflamma son front.
Séraphine poussa un cri d'horreur, se tourna vers Lara et articula d'une voix tremblante :
— Mais t'es folle ! Tu as tiré sur Claire !
Lara esquissa un sourire.
— Allez, dit-elle, ça suffit maintenant, on arrête de jouer.
La scène se brouilla, balayée par un tourbillon.

Lara retira ses lunettes virtuelles et les envoya valdinguer dans la pièce.
Claire posa les siennes sur l'accoudoir de son fauteuil, et prit sa tête dans ses mains, encore choquée par l'impact de la balle.
— Mais comment t'as su ?
— C'est simple, répondit Lara, en buvant le thé de Winston. D'habitude il est dégueulasse. Et là il était excellent. Winston n'a jamais su faire le thé. Donc ce ne pouvait être qu'une simulation.
— Le détail qui tue. J'aurais dû y penser. Ben avec tout ça, j'ai une de ces migraines. Tu m'as pas loupée. Ça m'apprendra à essayer de te coincer dans des niveaux en 3D. T'as de l'aspirine ?
Lara rigola et se leva.
Séraphine s'était assise sur le bord de son fauteuil et tâtait ses bras et ses jambes.
— Mais c'est sûr, là, demanda-t-elle, angoissée, on est bien dans le réel ?
— Faut voir avec le thé, conseilla Lara.
Séraphine se précipita vers la cuisine en criant :
— Winston, faites-nous un thé, vite ! Et sans whisky !

--------------------------------------

FIN
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Messagepar Babou » 23 Déc 2005, 12:34


Cette histoire change des deux premières et cela pour notre plaisir.
Dans la première partie, on se retrouve carrément au sein d'une aventure, comme téléporté dans un jeu.
Tous les ingrédients y sont, et même davantage.
<<une porte en pierre fermée trônait dans un mur>> une phrase symbole pour moi.
Dans la deuxième partie, l'histoire du Chandelier des Andes divisé en quatre parties cachées dans quatre endroits différents d'Amérique du Sud est très bien imaginée...
Bravo Phantomblue.
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Messagepar Babou » 23 Déc 2005, 13:26


Je voulais rajouter que cette histoire tombe bien, comme un cadeau.
Alors merci.
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Messagepar Dorian » 12 Jan 2006, 11:02


Bon, je viens de terminer et voici mon verdict :
C'est très lassant, lassant de te dire à chaque fois que tes histoires sont absolument jouissives !!!! Je les adore et celle là, n'en parlons pas, avec ce petit côté ExistenZ, un de mes films favoris. Le coup du lit à Cléopatre, géant ! lol, tu es bien renseigné et la narration est toujours aussi dynamique, émanant d'une très forte personnalité et d'une originalité rarement égalée. Je suis fan. L'idée du thé de Winston, trop bien pensée !!! Tes personnages sont de plus en plus attachants et je me suis vraiment accroché à ton univers. Tu as donné une réelle consistence à Claire et séraphine, deux personnages qui viennent de deux univers différents et à qui tu as donné une personnalité ennivrante !
Bravo, tout simplement, un nouveau coup de maître, en attendant le prochain.
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Messagepar Killian » 13 Jan 2006, 14:55


ben j'suis d'accord avec Dorian meme si je pourrais jamais le dire comme ça. C'est génial !
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Messagepar DragonsLover » 14 Jan 2006, 01:52


Très drôle les simulations virtuelles! J'y ai cru super fort que Lara avait buté Claire jusqu'à ce que ooooooooooohh :o : ce n'est pas vrai! Haha! :mdr:

Sinon, fait gaffe aux termes: "souffla Lara" et "rigola Claire". Essaye donc de souffler ou de rigoler des mots, c'est un véritable tour de force!

Sinon, là, j'essaye de comprendre: Y'a eu une simulation virtuelle dans une simulation virtuelle? C'est possible ça?
J'adore les dragons ! Ils sont le centre de ma vie ! Je ne les oublierai jamais ...
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Messagepar Phantom_Blue » 14 Jan 2006, 12:57


Souffler dans le sens de le dire de façon soft. Du style : il lui souffla à l'oreille...
Rigoler dans le sens de le dire en rigolant. Du style : il lui dit en riant...

En fait c'est la simulation qui continue, mais dans le manoir.

Bien sûr, une simulation virtuelle peut exister dans une simulation virtuelle. Pour exemple le film Passé Virtuel. J'en dis pas plus pour ne pas spoiler.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 20356.html
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Messagepar DragonsLover » 14 Jan 2006, 20:23


Mouaip, mais j'ai lu dans un livre sur "Comment écrire une histoire" que ce n'était pas conseillé de faire. Tu peux, par contre, faire "soupira Claire". Il est possible de soupirer quelques mots. Mais souffler et rigoler... :? Vas-y, essaye de souffler et de rigoler des mots!

De même, ce n'est pas souffler à l'oreille, mais MURMURER (dire tout bas). Aussi, dire en riant, ça revient au même que ci-haut, essaye de "rire" des mots. Ça marche pas! Faut que tu dises, par exemple:

- Hahahahaha! Elle est bien bonne! fit Lara étant crampée de rire

Elle rit, puis parle! Et non pas, parle en riant!

Bon, peu importe... Ce sont des conseils que je te donne. Moi-même, il m'arrive de faire ce même genre d'erreur dans mes histoires. :P
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Messagepar Phantom_Blue » 14 Jan 2006, 21:46


Bien sûr que l'on peut dire "souffler à l'oreille".
http://sonoriscausa.over-blog.com/article-839989.html
Mais il y a d'autres sites sur le sujet.
De même pour rigoler.
C'est une contraction imagée employée en argot.
Dit autrement dans ce contexte, c'est moins direct et percutant.
Il ne s'agit donc pas d'erreurs.
Le langage n'est par un art figé une fois pour toute par des règles strictes.
Il évolue sans cesse, extrêmement malléable, heureusement d'ailleurs, apportant avec les inventions d'auteurs créatifs d'autres dimensions vertigineuses et de nouvelles émotions enrichissantes pour le kaléidoscope de la conscience.
Allez, buvons un coup à la gloire des cieux, des femmes candides et des poèmes d'amour, avant que la soif ne déshydrate nos langues et nos gosiers ! 8)
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Messagepar Babou » 14 Jan 2006, 22:56


Ben moi c'est justement ça qui me plait. C'est cette façon de parler "autre", de ne pas entrer dans des expressions classiques je dirais, de sortir du chemin, et en plus ça parle. Je ne vois pas le problème. C'est ce qui fait sa personnalité. Sinon "souffler à l'oreille" ça se dit, c'est une autre façon de dire murmurer. Tu parles d'un livre "Comment écrire une histoire", je ne suis pas professionnelle mais entre apprendre des bases et ensuite écrire avec son imagination c'est autre chose non ? Il n'y a pas de règles sinon plus d'imagination.
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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