par Samuel_ninefour » 20 Aoû 2013, 18:55
Prologue
Londres — Camden Town
Larson avait débarqué à Londres pour affaires. Mais il ne pouvait décemment pas passer en ville sans rendre une petite visite spontanée à son ami de toujours. Larson et son vieil ami, Nolan, avaient passé la majeure partie de leur soirée à écumer les bars et les pubs du quartier, errant sans but, jusqu’à écumer un dernier bar. Larson savait qu’il avait rendez-vous dans une demi-heure, mais il ne voulait pas perdre sa soirée non plus. Satisfaire ses pulsions de mâle en reluquant les londoniennes et les soirées de beuverie avec son meilleur ami lui semblaient être une priorité. Son employeur attendrait. Ce soir-là , dans ce pub, il y avait de l’animation. Larson, en arrivant, avait immédiatement été troublé par cette belle brune. Elle était sauvage et suave à la fois. Par reflex, il avait mordu ses lèvres. Lorsqu’il commanda la première bière, il reporta immédiatement son attention sur ce décolleté qui laissait transparaître une belle poitrine qu’il imaginait ferme entre ses mains. Il s’essaya en vain de ses yeux bleus et langoureux à croiser son regard au sien, qui semblait d’ébène et de glace. Elle ne prêta guère attention à lui. Assise à une table à l’écart, deux autres jolies filles en sa compagnie. L’une, aux yeux bridés, encore plus étriquée qu’elle et timorée, la deuxième quant à elle, semblait ostensiblement avoir un problème avec la gent masculine, lorsqu’elle lui jeta un regard similaire à celui d’un rotweiler. Lorsque celle qui attirait le regard de Larson ondulait son corps au rythme rock du groupe local qui jouait sur scène, ce dernier eut une irrésistible envie de se ruer sur elle et de lui jouer son numéro de playboy. Il fut interrompu par les rires moqueurs de son vieil ami.
« — Bah alors, Larson... Ne me dis pas que cette petite arriviste a atteint ton coeur de pierre ? s’était enquis ledit Nolan, de son sourire narquois et arrogant.
— Moi, amoureux ? Ricanait Larson, en jouant avec le contenu ambré de sa chope, tiquant. Elle est mignonne, tu ne trouves pas ?
— Je note en tout cas qu’elle ne te rend pas indifférent, avait-il surenchéri en lui donnant une tape sur le dos. Tu veux quelques conseils de ton vieux pote ?
— Je me passerai de tes sarcasmes, et de tes ‘conseils’ de faux vieux sage jamaïcain, l’ « ami », si c’est pour te foutre de moi de la sorte, Mister Brown. »
Il eut une quinte de rires, -oui de rires-, avant de replacer ses tresses derrière ses épaules, et renouer son bandana. Deux sièges vides plus loin, un arrogant petit français à l’accent déplorable avait commandé une coupe de vin rouge, ce qui avait fait pouffé les deux protagonistes. Il les gratifia d’un sourire hautain, fixant les combles, avant de reporter son attention sur sa coupe, considérant du coin de l’oeil, respectivement Nolan, Larson et la petite bande de trois femmes attablées.
— Hé, l’américain... Lança-t-il à Larson. Tu penses réellement avoir ta chance avec elle ? Mon cher, ne te fais pas trop d’illusions.Â
— Je vais lui en faire bouffer de l’avoine, moi... Marmonna Larson.
Le français prit quant à lui un air un peu plus grave, sirotant prétentieusement son verre, amenant une main à sa barbe proéminente. « Sais-tu qui elle est ? »
Larson reposa son menton mal rasé sur son poing, dégageant d’un index de sa main libre sa mèche rebelle. Il l’interrogea d’un mouvement de tête.
« Ah ? Non, mais tu vas me le dire, n’est-ce pas ? »
Il considéra ses lèvres pulpeuse, et cette soigneuse tresse qui lui descendait dans le dos. Elle paraissait avoir la musculature d’une gymnaste si l’on en suivait les muscles de son dos. Lorsqu’elle se leva en direction de la piste pour danser au rythme des riffs, seule, Larson ne put s’empêcher de noter ce magnifique ventre de rêve et cet objet scintillant sur son nombril. Elle avait remarqué son manège, et ne fit que lui sourire froidement, ondulant son corps de manière à lui signaler qu’il ne l’aurait pas.
« — Tu vides ton sac, le french ? S’énerva Larson, impatient.
— Elle est l’une des femmes les plus influentes et les plus riches du pays. C’est une Croft. Ce n’est pas n’importe qui. À votre place, je me ferais tout petit. D’un geste exubérant, il s’en est allé.
— Non mais c’était qui ce vieux con ? S’interrogea Nolan d’un regard dédaigneux. Le balai là où je pense, c’était livré avec ?
— J’sais pas. Mais j’en ai rien à foutre. » Rétorqua Larson, machinalement, visiblement blasé et occupé à reluquer sa brune.
Il sortit son portable pour avoir une idée de l’heure qu’il était puis se leva légèrement, glissant un billet sous son verre, s’affaissant nonchalamment sur son tabouret, manquant bruyamment de le faire tomber.
« De toute, j’ai rencard. » Et d’un geste de la tête, il s’extirpa de sa chaise, s’éclipsant jusqu’à sa moto, fixant son casque rouge, balayant la béquille, cliquetant sa clé sur le contact, enclenchant son bolide, avant de filer à toute allure.