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Messagepar Phantom_Blue » 01 Aoû 2011, 09:56


Alain écarta le rideau cradingue et loucha par la fenêtre. Le regard du busard prêt à fondre sur sa proie. Enfin l'œil droit. L'œil gauche valdinguait en vrille, because la Jack sifflée depuis ce matin.
— Pourriture de bled, qu'il cracha, les dents amères. On ramène Sandy et on se casse.
Ses doigts tripotèrent la crosse de son 44 coincé devant dans son jeans Lee Cooper. Une façon de se rassurer face aux angoisses.
Une mouche tournait en rond sous le plafond dans la clarté blafarde de la lampe.
La nuit venait de se crasher sur le motel et la campagne environnante de Silent Hill, un endroit paumé au milieu de nulle part.
Alain regagna son fauteuil et fixa l'écran télé, une moue dubitative sur les lèvres, la bouteille de Jack vissée dans les doigts. Il essaya de s'intéresser au film, un nanar d'épouvante de série Z. Une blonde en nuisette cavalait dans la nuit, poursuivie par un loup-garou, les crocs baveux.
Vautré dans l'autre fauteuil, j'essayai de rassembler mes idées dans un ordre logique acceptable.
Bill avait téléphoné, il savait où se trouvait Sandy. On avait rancart à minuit au Country Club, un bar saloon de Silent Hill.
Ça sentait la poisse à plein nez. J'aurais mieux fait de me barrer. Quelle idée de risquer sa peau pour un chat congelé. En plus une chatte. Et qui s'appelle Sandy. Même l'inspecteur Harry aurait laissé tomber. Mais Alain tenait à sa bestiole. Entre Sandy et miss monde, pour lui, y avait pas photo. Il me disait toujours, une Jack à la main, la langue humide : "Une femme peut juste te coincer le slibard, mais un chat te coincera toujours le cœur."
J'approuvais chaque fois avant de siffler une longue gorgée. Valait mieux ne pas le contrarier, surtout quand il le disait le 44 collé sur ses phalanges nerveuses, en me biglant avec des yeux bizarres.
Sur l'écran, la blonde venait d'étrangler le loup-garou. Sa tête velue coincée dans l'étau des cuisses blanches, il tirait une langue bleue, les yeux révulsés injectés de sang.
Comme quoi, les femmes peuvent aussi te coincer le cou. Je rajouterai aussi le compte-bancaire. Surtout le compte-bancaire.
Je jetai un œil sur ma montre. Pas loin de minuit. J'allais lancer "je crois qu'il est temps", quand Alain me devança en crachotant :
— Je crois qu'il est temps.
Toute notre vie n'est qu'une longue attente. Des fois on arrive à temps, des fois on est en avance et on poireaute, des fois c'est trop tard et on loupe tout. Depuis que je connaissais Alain, je cochais souvent la troisième case, et ça commençait à créer une monotonie lancinante dans le trip.
Je filai dans les pissoirs. Des blattes cavalaient sur les carreaux blancs du mur. Je pissai en louchant soutenu, prêt à écrabouiller sec, au cas où ma pipe aurait attiré les convoitises.
De retour dans la piaule, je vis Alain vider les derniers décilitres de la Jack au goulot. J'attendis le moment classique quand il vide une Jack devant une télé allumée. La bouteille valdingua dans l'écran.
Bruit de verre éclaté, grésillement d'éclairs, fumée noire.
Sa façon à lui de la jouer anar face à une dictature sociale.
Adieu jolie blonde, une larme pour le loup-garou, t'aurais dû te méfier des femmes, bien fait pour ta gueule.
Je cherchai la mouche au plafond. Elle glandait dans une toile d'araignée. Ça me rappela les doigts visqueux de Marlène, une étudiante bolchevique, à deux heures du mat, dans un clandé de Dublin, pendant que dans la piaule à côté, Alain la jouait en sandwich entre deux siamoises malgaches.
Il avait ouvert la porte et s'apprêtait à sortir quand il s'immobilisa sur le seuil. Le diable cornu dans le dos de son blouson en cuir me mata avec ses deux grands yeux rouges.
Je dégainai mon 357, certain que ça allait rafaler. Peut-être les flics qui avaient retrouvé notre trace. Ou une de ses ex, plus dangereux encore.
Quand Alain tremblota comme une vieille pucelle en manque et gargouilla, la bave dégoulinant sur le menton :
— Nooon, pas les Boney M !
Le gars se payait de nouveau sa crise, son palu à lui qui revenait en force dans son esprit. C'était avec Gaby, il s'offrait un envol dans un motel du côté de Memphis, quand le transistor sur la table de nuit, branché sur Radio Rock 66, passa "By the rivers au Babylon" juste au moment de la giclée fatale. Dur pour un rocker fan de Jerry Lee Lewis, de dégringoler dans la fièvre du samedi soir, surtout en pleine intimité.
Deux jours plus tard il butait le speaker de Radio Rock 66 qu'avait osé diffuser un anachronisme sonore dans une émission de rock n roll.
Ben oui, ce sont des choses qui ne se font pas.

Alain gara la Mustang dans un crissement de pneus à côté d'un pick-up devant le Country Club, un vrai saloon de Far West. Un indien bourré roupillait sur les marches en bois.
Une lourde odeur de tabac et d'alcool enflamma mes sinus quand je poussai les portes battantes.
Sur une estrade, trois danseuses levaient les jambes en rythme. Pendant qu'un Black tapait un ragtime avec ses longs doigts noirs sur le clavier d'un piano droit.
Des types glandaient aux tables et jouaient au poker en sifflant de la bière et du whisky. Deux serveuses s'activaient en rouldinguant du croupion, les plateaux à la main.
Un escalier montait au premier avec des portes, certainement pour les passes.
Derrière le comptoir, un malabar chauve style sumo versait de la gnole dans des verres.
Je repérai Bill Wyman au fond dans un coin avec une Asiatique plutôt choucarde. Il avait l'air de la baratiner en lui sortant le grand jeu. Et elle semblait apprécier, vu son sourire ravi.
Une Jack à moitié vide trônait sur la table. Une Craven et une Kool fumaient dans un cendrier gavé de bouts filtre.
Après une poignée de main dure de Bill, et une super molle de l'Asiatique, je me talai sur une chaise à côté d'elle, encaissait un vague parfum de muguet frelaté, Alain en face de Bill.
Le Black s'excitait maintenant au piano sur "Great balls of fire". Les danseuses se déhanchaient comme des serpents en rut, les nichons secoués d'électrochocs.
Alain commanda une Jack, un rictus d'impatience dans les muscles du visage.
— Alors vieille fripouille ? envoya Bill en lui décochant un regard de coyote. Ça fait un bail depuis la dernière baston.
Je nous revoyais soudain du côté de Las Vegas, pendant un concert des Stones. Mick venait de chanter "Dance little sister". Un Hells Angel dans le gaz bouscula Alain au moment où Angie résonnait dans la nuit. La baston générale dura vingt minutes avant que les flics rappliquent. Les matraques claquèrent dans tous les sens. Bill se ramassa une canette volante dans les dents. Peut-être une punition du Grand Manitou pour ses overdoses de soif.

La serveuse déposa une Jack et deux verres sur la table.
Le temps de siffler une gorgée, Alain vida deux verres. "Toujours deux", qu'il me disait des fois après le deuxième verre, avant d'attaquer le troisième et de blablater : "Jamais deux sans trois".
Et c'est là que Jim Morisson déboula des pissoirs, plutôt dans les vapes, et monta sur l'estrade, moulé dans un futal en cuir. Le Black attaqua "LA Woman" pendant que Jim se contorsionnait en soufflant d'une voix léthargique d'outre-tombe :
— Je suis le roi lézard.
Les danseuses commencèrent à se désaper au ralenti.
Une porte s'ouvrit au premier et John Lennon, torse nu, s'accouda à la rambarde, un joint fumant dans les doigts, en matant Jim. Yoko le rejoignit, les seins à l'air, et l'enserra avec ses bras comme une pieuvre.
— Si on venait à l'essentiel ? proposa Alain après un quatrième verre.
Bill sortit un papier plié d'une poche de sa chemise et le balança sur la table en disant :
— Pour toi ce sera deux mille, j'ai eu des frais mais je te fais un prix. Normal, entre potes.
L'Asiatique lâcha un petit rire débile, les yeux embrumés, pendue au cou de Bill.
Et c'est là que la porte s'ouvrit et que Mandy Smith se pointa, visiblement furax.
Elle se ramena à la table dans une démarche de défilé de mode en accéléré, les hanches ondulantes, dans un shorty en jeans, des bottes de cosmonautes, un décolleté hyper disco, les tifs à la Cheyenne pendant la charge héroïque.
Et un gun dans ses petits doigts délicats.
Elle le braqua sur Bill en crachant d'une rangée de dents impeccables :
— Fuck man, I shall kill you !
Le 34 de l'Asiatique frappa le poignet de Mandy. Le gun s'envola au plafond. Les filles s'agrippèrent les tifs et les soutifs. Des mecs accoudés au comptoir et dans la salle gueulèrent de joie.
Je m'éjectai du saloon après avoir évité une chaise, suivi par Alain, la Jack à la main, un rictus sur les dents. Le Black jouait "By the rivers of Babylon".
Alain dégaina son 44 et retourna dans le saloon au milieu de la baston générale.
OK, faut reconnaître que suivant les circonstances, y a comme qui dirait un motif sérieux de fâcherie, mais de là à buter un pianiste Black. Remarque, d'un autre côté c'était peut-être son karma. Va savoir.

Perdu au milieu des champs, le centre de cryo semblait abandonné. Un bâtiment de briques avec des vitres lézardées de pluie acide et de poussière fossilisée. Dans une ambiance de cimetière avec des lampadaires plaquant des ombres sèches sur le sol bouffé par les mauvaises herbes et les orties.
Je ne voulais pas briser un espoir, mais à mon avis devait plus y avoir quelque chose de vivant. Une pancarte "No trespassing" était accrochée au grillage décoré de barbelés, à côté d'une porte fermée par une chaîne et un cadenas.
Alain dégaina son 44. La détonation agita les molécules de la nuit comme la gratte d'Angus Young dans "Highway to hell".
Plus loin, une porte en métal ne résista pas longtemps à deux autres balles.
Je trouvai le commutateur en espérant qu'il fonctionne, et bientôt des néons flashèrent sur une pièce de labo.
Des bocaux remplis de bestioles crevées dans le formol s'alignaient sur des étagères. Dans un évier gribouillé de calcaire, des blattes dansaient le houla hop style "In the summertime" des Mungo Jerry.
On descendit un escalier qui conduisait au sous-sol.
Un frisson glacé frissonna dans mon slibard en découvrant une vaste pièce.
Des corps nus flottaient dans des grands cylindres en verre.
Je reconnus JFK, le crâne recousu. Buddy Holly. Jane Mansfield, des points de sutures au cou. Eddie Cochran. Même Elvis the king avec une surcharge pondérale. Tous avaient des respirateurs sur les visages.
Soudain un bruit de flotte clapotante. On dégaina en duo. Synchro. Prêt à rafaler. En se retournant.
Un cylindre se vidait. Avec Jimi Hendrix dedans. Une fois le liquide évacué dans un orifice à la base, Jimi ouvrit les yeux et retira son respirateur. Pendant que le cylindre se levait en bourdonnant.
Il marcha vers une rangée de petites armoires en métal, repéra celle avec son nom marqué dessus. En deux minutes il était fringué, le bandana autour du front. Il empoigna une Stratocaster dans le casier, claqua la porte pour le refermer.
Enfin il nous vit, loucha sur les flingues, chanta, un sourire aux lèvres :
— La violence ne résout rien, seule compte la musique, men !
— Euh, bafouilla Alain en rengainant speed son 44, excusez, m'sieur Hendrix, on voulait pas, c'est que je cherche mon chat et…
Je rengainai aussi une seconde après, ne sachant pas quoi causer.
Jimi nous adressa un petit signe de la main et se dirigea vers la sortie.

Alain se tala au volant de la Mustang pendant que je jetai un dernier regard sur le centre.
Sandy devait se trouver ailleurs. On était bon pour écumer tout le pays.
Quand des voix crachèrent en chœur.
— Bougez plus ! Les mains bien en vue !
Plusieurs types en costards avec des sunglasses déboulèrent, des flingues braqués sur nous.
L'agent Smith, qui n'avait pas d'arme, nous reluqua et envoya dans un petit sourire de putois perfide :
— Vous devez retourner dans la Matrix.
Et c'est là qu'Alain dégaina son 44.
Touché par une volée de balles, la question fusa dans mon esprit au moment où je tombais au ralenti.
Comment ils peuvent sortir du centre alors que la porte était verrouillée et l'autre bloquée par une chaîne et un cadenas.
La Mustang commença à se volatiliser dans un fourmillement silencieux de pixels anarchiques.

J'ouvris les yeux dans la piaule du motel. Sur l'écran, la blonde étranglait le loup-garou. Dans l'autre fauteuil, Alain me gargouilla :
— Costaud le kif, j'ai rêvé que j'étais sur Mars. Bon je crois qu'il est temps. Sûr que cette nuit je retrouverai Sandy. Bill déconne des fois, mais sur ce plan il est réglo.
La mouche glandait dans la toile d'araignée. Alain éclata la télé avec la Jack vide.
Quand j'ai vu Bill avec une Asiatique au Country Club, les trois danseuses et le pianiste Black, je me suis barré avec la Mustang. Plein gaz droit sur la route du futur.
Pendant qu'Alain me tirait dessus avec son 44 en gueulant :
— Fumier !
Peut-être que Jim Morisson ne serait pas sorti des pissoirs. Et que John Lennon ne se serait pas accoudé au premier à la rambarde. Mais bon, je ne tenais pas à vérifier le délire. Et peut-être que des flics auraient remplacé les agents de la Matrix. Des fois le rêve te montre un truc avec des symboles pour t'avertir. Et un rêve sous kif, c'est un double avertissement, non ?
"It's on" des Camp Rock 2 roucoulait sur Radio Teen.
Dans la vie, faut toujours varier les psychoses.
Et puis entre une chatte congelée et les chattes brûlantes de Miami, y avait pas photo.
Je sais, la philo est hard, mais dans la vie faut savoir choisir la meilleure solution, comme chanterait papa en trafiquant les freins de la bagnole de maman.
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Re: For your love

Messagepar Ram16 » 03 Aoû 2011, 20:11


J'ai compris mon cher rocker,
je suis un gentil garçon. Je caresse toujours mon 44 dans le sens des poils de Sandy.
Je bois peu, quelques décilitres, de Jack et encore...au goulot ! Des femmes plein la page, je m'en fais même des sandwichs !
Elle est pas belle la vie ?
Mais attention !!! Le premier qui vient me saouler avec "By the rivers of Babylon" c'est retour vers le futur, lui casse sa télé sur sa Matrix, et jamais deux sans trois, lui râfle sa collection de Lara Croft.
Bon ben euh...suis toujours sur Mars. Daniel's et Kif aussi !
Reviens avec MA Mustang, Fumier, j'ai besoin de lire la suite, j'ai pas retrouvé Sandy
Ben oui, ce sont des choses qui ne se font pas.

Merci Phantom c'est GRAND ce que tu écris
Un ami, c'est quelqu'un qui vous connait bien et qui vous aime quand même ... !
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Re: For your love

Messagepar Babou » 06 Aoû 2011, 18:18


Une fic menée tambour battant, sur un air de rock, la Stratocaster rythmique endiablée, avec néanmoins une pointe de hard.

Je filai dans les pissoirs. Des blattes cavalaient sur les carreaux blancs du mur. Je pissai en louchant soutenu, prêt à écrabouiller sec, au cas où ma pipe aurait attiré les convoitises.
:13: Image :13:

Vautré dans l'autre fauteuil, j'essayai de rassembler mes idées dans un ordre logique acceptable.
A mon avis ça va être difficile, auquel cas on va se retrouver dans une prose aussi plate qu’un horizon. Image :02:

Ça me rappela les doigts visqueux de Marlène, une étudiante bolchevique, à deux heures du mat, dans un clandé de Dublin, pendant que dans la piaule à côté, Alain la jouait en sandwich entre deux siamoises malgaches.
Ben ça dépend où se trouve la soudure. Ma fois, s’il trouve un interstice ! :04:

Soudain un bruit de flotte clapotante. On dégaina en duo. Synchro. Prêt à rafaler. En se retournant.
Un style Boh… sans aucun doute ! :05:

Et un rêve sous kif, c'est un double avertissement, non ?
En allant vers l’extrême, oui, si on change une lettre : sous kif :arrow: sous tif (soutif), et là y a un double kif. Forcément on est averti. :D

ram16 a écrit:Reviens avec MA Mustang, Fumier, j'ai besoin de lire la suite, j'ai pas retrouvé Sandy

Exact, on n’a pas retrouvé Sandy, note qu’elle est congelée, ça ne risque rien. :p
La suite est au frais dans un cerveau de braise.Image
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