Lara Croft et le Chandelier des Andes


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Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Phantom_Blue » 09 Juil 2010, 09:46


Épisode 1

Lara se prélassait dans une chaise longue sous les cerisiers. Des oiseaux gazouillaient sur les branches. Une délicieuse brise douce et parfumée circulait dans l'air. Un soleil des plus agréables brillait dans un ciel d'un bleu très anglais.
Elle lisait la revue "Mysteria", consacrée au paranormal et aux mystères du monde. Le numéro de juin parlait des civilisations disparues d'Amérique du Sud.
Un article relatait l'histoire du Chandelier des Andes et des tracés de Nazca, et exposait les différentes théories à leurs sujets. Notamment celles où des dieux extraterrestres auraient débarqué autrefois au Pérou au temps des Mayas.
Lara sourit en voyant le dessin qui illustrait l'article. Des extraterrestres Petits Gris se baladaient au milieu des tracés de Nazca devant de grandes soucoupes volantes posées sur des pieds télescopiques. Comme cliché, on ne pouvait pas faire mieux.
Winston, le vieux majordome, amena un jus d'abricot sur un plateau et posa le verre sur une petite table à côté de Lara. Il y avait un mobile, au cas où quelqu'un l'appellerait.
Lara baissa sa revue. Contempla sa jambe gauche enrobée d'un plâtre tagué de signatures, dont celle de Claire Redfield et Séraphine Natla, ses deux meilleures amies.
— Comment vous sentez-vous ? demanda Winston, qui avait aussi apposé sa signature.
— Stupide, répondit Lara. Je me demande encore comment j'ai pu louper cet obstacle. Et dire que j'ai traversé tout le temple de Xian sans une égratignure ou presque, sans compter le monument Saint Francis. Et à cause d'un faux pas, me voilà immobilisée pour trois semaines.
— Vous pourrez goûter un peu de repos. Je vous trouvais surmenée ces derniers temps. Peut-être votre inconscient a tiré la sonnette d'alarme en vous immobilisant provisoirement, afin que vous repreniez des forces.
— Je ne vous savais pas ce talent de psychologue, s'étonna Lara.
— Il m'arrive de lire des revues sur le sujet.
— Eh bien, à l'occasion j'écouterai vos précieux conseils. Oui, je l'ai bien mérité après toutes ces aventures, n'est-ce pas ? Mais je m'attendais à un repos moins astreignant.

Elle s'empara du verre, but une gorgée de jus d'abricot frais, le reposa et lança d'une voix amusée, en guettant la réaction du majordome :
— Dites, Winston, il y a un mystère que j'aimerais bien résoudre. La disparition et la réapparition d'une de mes petites culottes. Le manoir serait-il hanté ? Des fantômes s'intéresseraient-ils à ma lingerie ?
Une rougeur empourpra le visage de Winston. Lara enchaîna aussitôt :
— Pourquoi aviez-vous besoin d'une de mes petites culottes ?
— Lady Croft, commença-t-il, je suis horriblement confus. Je pensais que vous ne remarqueriez rien. Il s'agissait d'un emprunt.
Les mots s'étranglèrent dans sa gorge. L'émotion le submergeait.
— Seriez-vous fétichiste ? demanda-t-elle en souriant.
— Absolument pas, s'écria-t-il presque. Voilà, vous le savez, je suis membre du club des majordomes de Chelsea. Nous discutions dernièrement sur la femme, enfin en tout bien tout honneur, je le précise. Et puis le majordome de la duchesse de York a lancé un pari des plus aberrants. Ramener une petite culotte de femme. J'avais bu, je me suis lancé dans ce défi sans réfléchir.
— Mais vous auriez pu en acheter une ?
— Vous me voyez entrer dans une boutique de lingerie féminine pour acheter un de ces accessoires féminins ?
Un rire agita les belles dents nacrées de Lara.
— Évidemment, la situation aurait paru quelque peu insolite.
— Je ne vous le fais pas dire. Et puis aussi, tous mes amis sont mariés ou ont une amie, je vis seul. Ils n'arrêtent pas de me houspiller à ce sujet. Je ne voulais pas passer pour le dernier des solitaires. Je prierai donc lady Croft d'accepter ma démission.
Il baissa les yeux et adopta un visage torturé par la culpabilité.
— Mais ça ne va pas ? s'exclama Lara. Winston, voyons, pour une petite culotte ! Je suis flattée que vous ayez pensé à l'une des miennes. Une Lise Charmel en plus, et des plus sexy. Je suppose que vous avez dû en faire baver quelques-uns.
— Vous auriez vu les autres culottes, un vrai désastre. Aucune ne pouvait égaler la vôtre.
Il se rendit compte de l'audace de sa phrase et bafouilla une suite d'excuses emmêlées dans son dentier.
Lara éclata de rire.
— Allez, ne vous en faites pas pour ça. Je comprends très bien. Mais on a dû vous poser des questions sur sa provenance ?
— Je leur ai répondu que je fréquentais une danseuse de music-hall, qui tenait à garder son anonymat.
— Et ils vous ont cru ?
— Pas vraiment. Les avis sont partagés. Je voulais sauver la face, comme on dit. Encore une fois, lady Croft, je comprendrais que vous vouliez vous priver de mes services à la suite de cet incident…
— Ça va, coupa Lara, pour une fois qu'il se passe quelque chose. Je commençais à m'ennuyer sérieusement, surtout avec ce maudit plâtre. Eh bien, mon cher Winston, on s'amuse dans votre club !
— Certains soirs sont sinistres, à lire le Times, boire et fumer.
— Mon pauvre Winston, je compatis à votre détresse.
Winston s'inclina.
— Lady Croft est trop bonne avec moi.
— Mais je vous adore, mon cher Winston, comment pourrais-je me passer de vous ? Allez, ne vous en faites plus pour cette petite culotte. Et si vous avez encore besoin d'un accessoire de lingerie, n'hésitez pas !

Lara regarda avec tendresse le vieux majordome s'éloigner dans son costume à queue-de-pie. Il faut dire que la vie ne l'avait pas gâté. Après un séjour dans l'armée de sa Majesté aux Indes, blessé au combat à la hanche, il avait connu les hôpitaux avant de se tourner vers la profession de majordome. Il avait gardé un léger boitement qu'il dissimulait tant bien que mal en traînant les pieds.
Elle but une autre gorgée de jus d'abricot et reprit la lecture de la revue.
Un autre article parlait d'Orejona, la déesse descendue des étoiles, qui aurait enfanté la race humaine. Sur la photo montage, Orejona ressemblait étrangement à Trinity dans Matrix, ce qui fit sourire une nouvelle fois Lara.
Enfin, fatiguée, elle posa la revue sur la table, ferma les yeux et se laissa emporter avec douceur dans le sommeil.

La petite sonnerie venait de très loin et se rapprochait.
Lara savait qu'elle s'était réveillée et que le mobile sur la table sonnait. Mais elle gardait les yeux fermés pour conserver le plus longtemps possible cette sensation de bien-être. Elle étendit la main sur la table, prit le mobile et le porta à son oreille.
— Oui ?
— Miss Lara Croft ? dit une voix de femme plutôt jeune.
— C'est moi.
— J'ai besoin d'aide. Le monde est en danger. Ils sont de retour.
Lara ouvrit les yeux, comme pour mieux entendre. Des nuages sombres flottaient dans le ciel.
— C'est une blague ?
— Non, c'est sérieux, vous seule pouvez m'aider.
— Qui êtes-vous ?
— Je m'appelle Tanalia, je suis une prêtresse de Pisco. Aidez-moi, je vous en supplie.
La voix de la femme avait l'air sincère. Mais son discours était des plus incroyables.
— Je voudrais bien vous aider, mais là je ne peux pas bouger.
— Si, vous le pouvez. Suivez le feu du ciel. Je vous attends près de l'arbre sacré. Faites vite.
Un bip indiqua que la communication avait été coupée.

Intriguée, Lara reposa le mobile sur la petite table et écarquilla les yeux.
Elle se trouvait avec sa chaise longue au milieu d’une immense plaine aride. Le manoir était toujours là, posé à côté. Tout ce qu'il y avait autour, le verger, les cerisiers, le labyrinthe qu'elle pouvait voir en temps ordinaire, avait disparu.
Et deuxième surprise des plus étonnantes. Sa jambe gauche n'était plus plâtrée.
Elle se leva et fixa l'horizon.
Des éclairs venaient de s'abattre au loin dans un roulement brûlant de foudre.
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Jennifer » 09 Juil 2010, 15:21


Rhâ voici un pur délice,
je me suis bien amusée à lire cette petite histoire, c'est léger et subtil, j'attends la suite avec impatience.

Merci Phantom pour ces petits moments de bonheur.
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Babou » 11 Juil 2010, 18:07


L’artiste revient, la plume légère, fraîche et fruitée. Tous les étés naissent sous les cerisiers mais je ne sais pas si l’on peut voir réellement un blue sky anglais, euh… pardon, très anglais, dans le pays des smogs. :02:

Winston fait encore des siennes. Quand il ne s’enferme pas dans le frigo. Le voilà, cette fois ci, intimement mêlé à une histoire de petite culotte, sur fond de pari arrosé et de défi culotté. Lara doit avoir une mémoire visuelle extraordinaire pour percuter sur la disparition et la réapparition d’une petite culotte, dans un tiroir, qui, à mon avis, doit regorger de sous-vêtements. Dommage que Winston ne s’appelle pas George, j’aurais pu dire ainsi que je soutiens George. :04: Des Lise Charmel en plus. Sexy certes, mais je dirais surtout classe. Connaisseur ? :03:

Des extraterrestres Petits Gris se baladaient au milieu des tracés de Nazca devant de grandes soucoupes volantes posées sur des pieds télescopiques.
Y a de la doc à l’appui ! Est-il vrai que les Petits Gris traversent les murs ? Que de la chlorophylle coule dans leurs veines, qu’ils sont télépathes et qu’ils se nourrissent de soleil ? Image

Elle se trouvait avec sa chaise longue au milieu d’une immense plaine aride. Le manoir était toujours là, posé à côté. Tout ce qu'il y avait autour, le verger, les cerisiers, le labyrinthe qu'elle pouvait voir en temps ordinaire, avait disparu.
Et deuxième surprise des plus étonnantes. Sa jambe gauche n'était plus plâtrée.
Trop drôle le manoir POSE à côté. :11: Ça fait maquette. Tandis que le décor disparaît et que Lara guérit instantanément. Assurément, c’est fantastique. Image

Des éclairs venaient de s'abattre au loin dans un roulement brûlant de foudre.
Et le ciel se décline… en bleu très anglais, puis en sombres nuages et enfin en orage foudroyant. Comme dans un film. Y a du suspense dans l’air. :15:

Il y a des cerisiers dans le parc du manoir ? :18:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Phantom_Blue » 15 Juil 2010, 15:08


Épisode 2

La voix de Lara résonna dans le vaste hall du manoir.
— Winstoooon ? Vous êtes là ?
Aucune réponse. Elle vérifia toutes les pièces du rez-de-chaussée, y compris le frigo, au cas où.
Puis elle monta au premier. La lumière des éclairs ruisselait sur les vitres des grandes fenêtres. Enrobée par la musique incendiaire lointaine de la foudre.
Personne non plus dans les chambres.
— Bon, se dit-elle, je ne sais pas ce qui se passe, mais je finirai bien par trouver la réponse. Ne paniquons pas et suivons le mouvement. Agissons avec logique, même si la situation échappe à toute logique.
Elle ouvrit son placard, enfila son short et son débardeur. Fourra ses pieds dans ses rangeos. Boucla son ceinturon avec ses deux revolvers autour de la taille. Vérifia le contenu de son petit sac à dos. Et redescendit dans le hall.
Toujours pas de Winston.
Elle fila à la cave. Enfourcha une moto Indian et déboucha dehors dans un ronflement de moteur.

Des nuages noirs couvraient le ciel éclairé par des éclairs imitant des flashes d'appareils photographiques.
Lara repéra l'endroit où ils s'écrasaient dans des fracas électriques, pensa à ce que lui avait dit la fille au téléphone, et fonça dans cette direction.
Elle roulait dans la plaine de Nazca, passant sur les figures géométriques. Quand un immense bourdonnement bourdonna dans son dos.
Le temps de se retourner et de voir le nuage de sauterelles, elle tourna la poignée du guidon, et la moto bondit en avant dans un grondement furieux de moteur.

La jeune fille attendait au pied d'un arbre noueux qui semblait avoir plusieurs centaines d'années. Elle paraissait frêle dans sa longue robe décorée de carrés et de triangles en couleurs, à côté des énormes racines qui se tordaient comme des serpents de bois figés. Une longue chevelure noire et brillante cascadait sur ses épaules nues. Ses yeux ressemblaient à deux saphirs étincelants d'innocence et de candeur.
Lara freina brutal, exécutant un dérapage contrôlé. La roue arrière arracha la poussière.
— Vite ! cria-t-elle. Montez !
Mais la jeune fille se posta devant le nuage qui arrivait, leva les mains au ciel et prononça une phrase dans une langue aux accents espagnols :
— Vade in retourna limbo !
Elle répéta la phrase, mais le nuage de sauterelles continuait de voler vers elle et Lara campée sur sa moto vrombissant en sourdine.
— Ça ne marche pas, dit-elle. La formule n'opère pas.
— Montez ! insista Lara.
La jeune fille entonna alors d'une voix forte :
— Vade in retourna sexo !

Le nuage n'était plus qu'à quelques mètres. Aussitôt les sauterelles se posèrent sur le sol et formèrent une multitude de petits 69. Des centaines d'abdomens furent pris dans un trémoussement frénétique collectif.
Gênée, la jeune fille expliqua à Lara sidérée :
— J'ai dû utiliser une formule secrète… enfin, euh… bon… je crois que nous ne risquons plus rien…
— Oui, mais je préfère quand même m'éloigner. Montez !
La jeune fille prit place derrière Lara.
— Roulez dans cette direction, indiqua-t-elle en pointant son index vers un monticule, qu'on apercevait au loin. Nous devons prendre Pueblo.
— Pueblo ? questionna Lara.
— Oui, il fait partie de l'aventure.
— Je suppose que vous êtes Tanalia.
— Oui, c'est moi. Mais on peut se tutoyer. A Pisco les prêtresses tutoient le peuple.
— Si ça peut te faire plaisir, souffla Lara.
Avant de démarrer dans un rugissement de pistons, pas mécontente de s'éloigner de la partouze sauterellique.

Après une traversée de la plaine, Lara stoppa son Indian devant le monticule. Il s'agissait d'un tertre funéraire avec une entrée s'enfonçant sous la terre.
Tanalia descendit de la moto, imitée par Lara, qui lui demanda aussitôt :
— Et si tu m'expliquais ce qui se passe ?
— Au début de l'humanité, des dieux cruels vinrent des étoiles pour régner sur la Terre. Orejona, la déesse protectrice du peuple Incas s'opposa à eux. C'est le grand combat de la lumière contre les ténèbres raconté dans le Popol Vuh. Elle réussit à les vaincre grâce à un Chandelier magique qu'elle avait créé. Les dieux furent projetés dans le sol et gelés dans un éternel sommeil. Puis Orejona divisa le Chandelier en quatre et cacha les parties dans différents endroits.
— Pourquoi ? Si ce chandelier a ce pouvoir, il vaut mieux le garder entier, au cas où…
— Oui, mais il a aussi d'autres pouvoirs, et une personne mal intentionnée pourrait l'utiliser à des fins égoïstes.
— Et ?
— La secte de Manco Pachac a découvert le secret des dieux enfouis. Pour les réveiller, ils activent les temples, qui sont des condensateurs d'énergie reliés aux sarcophages par des canaux telluriques. Pour cela ils commandent les orages.
— Ah c'est la foudre qu'on voit là-bas.
— Oui. Il y a sept temples. Et sept dieux dans des sarcophages. D'après ce que je sais, ils ont déjà activé trois temples. Quand les sept seront activés, les dieux se réveilleront. Le monde est menacé. Orejona m'est apparue en rêve et m'a demandée de te contacter. Elle m'a dit de me rendre ensuite ici.

Lara sentit un frôlement sur la partie postérieure de son anatomie. Elle se retourna en reculant d'un mouvement vif, tout en dégainant un de ses revolvers. Le canon rencontra le visage grimaçant et souriant d'un nain, dont la main se retira en arrière. Il portait un poncho saturé de couleurs.
— Nooon ! s'écria Tanalia. Ne tire pas, c'est Pueblo !
Les yeux sans aucun doute braqués avant sur la partie merveilleusement rebondie de Lara, maintenant levés et s'accrochant à la fabuleuse poitrine comme un alpiniste visant le sommet d'une montagne, Pueblo gargouilla, des dents en moins :
— Salut beauté, mignon le short. Encore plus les melons. T'es libre ce soir ?
— Bas les pattes ! répliqua Lara. Je ne suis pas là pour rigoler.
— Excuse-le, dit Tanalia, c'est sa façon à lui de dire bonjour.
Lara rengaina son revolver.
— Ben qu'il apprenne les bonnes manières ! Alors, quel est le programme ?
Tanalia leva les bras au ciel et récita d'une voix mélodieuse :
— Orejona, déesse du monde, montre-nous la voie !
— Si je comprends bien ironisa Lara, il faut d'abord passer un coup de fil céleste.

Elle donna une tape sur les doigts de Pueblo qui s'étaient avancés vers son short, côté verso.
— Tu peux pas t'en empêcher, qu'elle s'énerva.
— C'était pour enlever l'insecte, indiqua Pueblo.
— Quoi ? s'écria Lara en contorsionnant son cou pour voir dans son dos.
Un gros criquet ou quelque chose y ressemblant, s'agrippait à sa fesse droite.
Elle l'envoya valdinguer d'un coup de main écœuré.
Le gros criquet déploya des petites ailes et s'envola en bourdonnant.
— C'est le signe, envoya Tanalia, il faut le suivre.
Lara enfourcha son Indian. La jeune prêtresse de Pisco prit place derrière elle. Tandis que Pueblo s'engouffrait dans une sacoche.
Dix minutes plus tard, le gros criquet se posa sur la porte d'une bâtisse isolée style hacienda, au-dessus de laquelle trônait la pancarte "Puerta del Sol".
Lara arrêta le moteur de la moto.
— C'est un bistrot, dit Tanalia. Il faut entrer et attendre.
La tête de Pueblo qui dépassait de la sacoche chanta :
— Allons boire un coup, j'ai soif.
Le gros criquet s'envola par-dessus le toit quand Lara poussa la porte.
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Babou » 20 Juil 2010, 05:53


— Winstoooon ? Vous êtes là ?
Aucune réponse. Elle vérifia toutes les pièces du rez-de-chaussée, y compris le frigo, au cas où.

Ah oui, surtout le frigo ! Combien de fois Winston a-t-il été enfermé dans le frigo par les joueurs excédés de le voir traîner dans leurs pattes. La première fois que j’ai joué à TR2 (premier jeu que j’ai fait), j’ai cru que c’était un ennemi et je l’ai flingué, d’emblée, j’ai zappé le plateau tremblotant, mais il ne mourait pas, alors j’ai commencé à réfléchir… car j’avais rien lu de l’histoire, j’ai été propulsée directement dedans, dans le jeu. Image

La lumière des éclairs ruisselait sur les vitres des grandes fenêtres. Enrobée par la musique incendiaire lointaine de la foudre.
Elle paraissait frêle dans sa longue robe décorée de carrés et de triangles en couleurs, à côté des énormes racines qui se tordaient comme des serpents de bois figés.

Très poétique. :15:

Agissons avec logique, même si la situation échappe à toute logique.
Se retrouver sur une chaise longue au milieu d’une plaine aride, avec le manoir POSE à côté et le décor qui s’est envolé, sûr que la logique risque de nous échapper. Image

Mais la jeune fille se posta devant le nuage qui arrivait, leva les mains au ciel et prononça une phrase dans une langue aux accents espagnols :
— Vade in retourna limbo !
— Vade in retourna sexo !

Mon Gaffiot est loin. Va et retourne… mais que signifie limbo ? Limbo = Limbus = Limbes ? J’aurais dit limbes, d’instinct. Mais Limbus signifie bord, lisière, liseré, frange etc.. Image
Pour Sexo j’ai une petite idée. :03:

Aussitôt les sauterelles se posèrent sur le sol et formèrent une multitude de petits 69. Des centaines d'abdomens furent pris dans un trémoussement frénétique collectif.
Ça faisait longtemps. Les plus grands copulateurs hantant les fics sont les rats, car il est plus logique de trouver des rats dans un manoir que des lapins ! Là nous sommes en pleine nature alors c’est le temps des sauterelles, en même temps dans sauterelle il y a le mot SAUTE. :02:

Pour les réveiller, ils activent les temples, qui sont des condensateurs d'énergie reliés aux sarcophages par des canaux telluriques. Pour cela ils commandent les orages.
C’est tellement simple ! Image C’est de la science fiction, je vais faire appel à Igor et Grichka, sinon en clair, ça donne quoi ? Image

Ne tire pas, c'est Pueblo !
Les yeux sans aucun doute braqués avant sur la partie merveilleusement rebondie de Lara, maintenant levés et s'accrochant à la fabuleuse poitrine comme un alpiniste visant le sommet d'une montagne, Pueblo gargouilla, des dents en moins :

Pourquoi les nains sont-ils toujours laids ? Les nains sont mal proportionnés, je l’imagine ainsi, avec des petites jambes arqués, marchant en se dandinant, mais comme si ça ne suffisait pas, tu pousses le bouchon jusqu’à lui enlever des dents ! :04: Néanmoins Pueblo apparaît comme un personnage sympathique, drôle et un tantinet coquin. :08:
Très imagé l’alpiniste qui vise le sommet d’une montagne, les yeux accrochés à la fabuleuse poitrine. Comme j’ai pratiqué ce sport, je l’imagine avec un piolet, à l’assaut du mont LOLO, face Nord. Une première, vraisemblablement ! Image

— Si je comprends bien ironisa Lara, il faut d'abord passer un coup de fil céleste.
:15:

La tête de Pueblo qui dépassait de la sacoche chanta :
— Allons boire un coup, j'ai soif.
Le gros criquet s'envola par-dessus le toit quand Lara poussa la porte.

Je me demandais où tu allais fourrer Pueblo, ouf, y a une sacoche ! :02: Trop drôle, on imagine bien la scène.
Le criquet n’est pas là par hasard, mais encore faut-il avoir une intuition extraordinaire pour détecter un signe, c’est comme un jeu de piste en fin de compte. :15:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Phantom_Blue » 23 Juil 2010, 07:41


Épisode 3

Lara s'envoya un verre de mezcal derrière le soutif. Le liquide jaune brûla sa langue avec le délice d'une morsure de crotale en rut. Des frissons parcoururent ses deux seins louchés par les yeux avides de Pueblo, déjà passablement ivre.
Tanalia dégusta l'alcool du bout des lèvres. En grande prêtresse, elle buvait avec modération. Sa conscience devait rester lucide pour les prédictions.
Lara empoigna la bouteille à moitié vide et se versa un autre verre.
Une odeur de bois humide et de maïs fermenté roulait sous les poutres du plafond.
Accoudés au comptoir, quatre marins barbus aux dents cariées avalaient des litres de rhum blanc en parlant des sirènes tentatrices du grand large et des calamars géants venus du fond des abysses. Les yeux filant de temps à autre sur Lara et Tanalia.
Le patron, un gros ventru, remplissait leurs verres.
Un cafard doré traversa la salle en ligne droite sous les tables. Et se retrouva les pattes remuantes entre les doigts fins de Tanalia, qui l'avait vu de son œil perçant de voyante.
— C'est un signe de la déesse, pensa-t-elle, nous sommes sur la bonne voie.
Elle le jeta d'un geste vif et discret dans le verre de Pueblo, au moment où il le levait vers sa bouche assoiffée.
Le nain bondit de sa chaise et toussa comme un forcené pour recracher la bestiole chatouillante.
— Maudite prêtresse ! cria-t-il en serrant ses petits poings trapus et rugueux.
— La déesse n'aime pas l'ivresse, se contenta de dire Tanalia, un sourire aux lèvres.

Et le chaman Blue entra, paré de plumes colorées. Des colliers de jade et d'améthyste pendaient à son cou. Des dents de jaguar ornaient son front. Sa poitrine finement musclée était scarifiée par les griffes amoureuses des vampiresses de la forêt enchantée des songes obscurs.
Un cacatoès au plumage bleu et jaune s'accrochait sur son épaule gauche.
Le chaman Blue tenait le gros criquet volant entre ses doigts.
Tanalia lui fit un signe. Il relâcha l'insecte, qui s'envola sous les poutres, et s'avança vers la table. Il toisa Lara d'un regard de prédateur et articula :
— Toi venir avec moi dans la forêt… hugh… toi faire popote au chaman Blue… hugh… toi tripoter son serpent magique…
— Et toi pas emmerder moi, répliqua Lara, sinon toi voler par la fenêtre direct dans ta forêt…
Tanalia lui fit signe de s'asseoir. Il campa ses fesses chamaniques sur une chaise, en face de la belle aventurière, et la scruta avec des petits yeux noirs et cruels.
Tanalia rompit le silence :
— Tu sais où se trouve une partie du chandelier. L'insecte t'a amené jusqu'à nous. Le monde est en danger. Tu as vu la foudre ?
Le chaman Blue s'empara de la bouteille de mezcal et vida l'autre moitié d'une traite au goulot.
Puis il fixa Lara et crachota, des postillons mezcaliens éclaboussant la table :
— Toi faire danse du ventre nue… alors chaman Blue donner secret… hugh…
Tanalia lança un regarde presque suppliant à Lara, sur le point d'exploser.
Le chaman Blue attendait, le visage buriné par le soleil tropical, un rictus sur les mâchoires.
Le cacatoès hérissa sa crête et caqueta :
— A poil… croac…
Soudain Lara dégaina ses deux revolvers, et braqua un canon sur la tête du chaman impassible, l'autre sur celle du volatile, qui ouvrit un bec agressif, la crête dressée à l'attaque.
Tanalia posa sa main sur le bras de Lara et lui souffla :
— Viens.

Lara s'était changée au premier étage, dans une petite pièce, en râlant contre les hommes et leurs fantasmes débiles.
Elle réapparut dans l'escalier, un voile noué autour de ses seins, un autre ceinturant sa taille sous le nombril et flottant à mi-cuisse. Ses pieds nus firent grincer les marches. Tous les regards se fixèrent sur elle.
Une certaine transparence laissait deviner ses formes pulpeuses et rebondies.
Les langues du chaman, du cacatoès, de Pueblo, du patron et des marins salivèrent avec abondance.
Tanalia se dirigea vers le jukebox, pianota sur les touches. Et bientôt la musique du film "Neuf semaines et demi" enfla dans la salle.
Le corps électrisé de trémoussements spasmophiliques, le ventre balançant dans un tournis envoûtant, Lara évoluait au milieu du "Puerta del sol", sous les yeux incendiés de convoitises lubriques.
Un filet de bave dégoulinait sur le menton du chaman Blue. La lèvre inférieure de Pueblo tremblait. Le bec du cacatoès s'ouvrait et se fermait dans le vide.
Tanalia admirait la chorégraphie, qui lui rappelait les danses sacrées dans les temples offertes à Orejona.

Les trois hommes se tenaient sur le seuil. Des sombreros vissés sur les têtes. Leurs ombres dessinant sur le plancher des flaques d'obscurités maléfiques.
Ils entrèrent en faisant tinter des éperons.
— Les hommes de Manco Pachac ! s'écria Tanalia.
Lara agrippa avec son pied droit le barreau d'une chaise et la projeta sur le groupe.
Puis elle tourbillonna comme une toupie, sa natte fouettant l'air. Décocha son pied gauche dans une glotte. Écrasa un entrecuisse avec ses orteils. Gifla une joue avec son talon.
Deux hommes s'écroulèrent sur le plancher, tandis que le troisième s'écrasait contre le jukebox.
"Ça plane pour moi" de Plastic Bertrand remplaça "Neuf semaines et demi".
Des frémissements de peur agitèrent les corps des marins et du patron. Toutes pulsions aphrodisiaques s'étaient envolées de leurs esprits devant un tel spectacle.

Lara arrêta la chanson, se campa devant le chaman Blue, les poings sur les hanches, et demanda d'une voix très sèche :
— Alors ?
— Toi venir dans forêt faire popote et tripoter mon serpent magique… hugh…
— Dis donc, on a fait un marché, je crois ?
— Toi être femme du chaman Blue… hugh…
Lara s'appuya des deux mains sur la table, effectua une roue pleine de grâce par-dessus, dégagea le cacatoès d'une claque, entoura la gorge du chaman avec sa natte et serra.
— T'as intérêt à parler.
Le visage du chaman Blue devint rapidement bleu. Lara ne relâchait pas la tension. Il tapa avec sa main sur la table. Lara desserra l'étreinte chevelue, mais sans retirer sa natte.
— Alors tu te décides à parler ou je te fais valser ?
— Branche droite du chandelier être dans Palenque sous dalle du roi Pacal dans pyramide du soleil… hugh…
Lara retira sa natte sous les yeux furieux du cacatoès qui s'était perché en hauteur sur une poutre. Elle se tourna vers Tanalia.
— Tu sais où se trouve Palenque ?
— Oui, c'est à quelques kilomètres au nord, répondit la jeune fille impressionnée.
— OK, on y va, je file me rhabiller et…

Lara n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Les lattes du plancher s'envolèrent au plafond dans un fracas de lattes éclatées s'envolant vers le plafond. Et un anaconda géant à la peau luisante se dressa hors du trou, la gueule ouverte pleine de crocs pointus.
Les marins et le patron décampèrent dehors. Il était trop tard pour les trois hommes de Manco Pachac. L’anaconda les avait avalés à la vitesse de l’éclair en trois coups de gueule féroce.
Lara dut reculer vers la sortie, suivie par Tanalia, Pueblo et le chaman Blue. Le cacatoès vola sur l'épaule de ce dernier.
— Vite, dit Tanalia, il faut partir. C'est un gardien des dieux, on ne peut pas le vaincre.
— Et mes vêtements ? demanda Lara. Mes revolvers ?
Une flamme s'échappa de la gueule du serpent et lécha le plancher qui prit feu.
Bientôt le "Puerta del sol" ne fut plus qu'un brasier.
— C'est pas vrai, murmura Lara en regardant les flammes dévorer la bâtisse. Je vais quand même pas me balader dans cette tenue.
— On te trouvera d'autres vêtements, assura Tanalia. Viens, il faut aller à Palenque, le temps est compté.
Lara secoua la tête.
— OK, mais toi seulement, les autres restent là.
— Impossible, Pueblo est le seul à pouvoir assembler le chandelier, et le chaman Blue est le seul à pouvoir ouvrir la dalle de Palenque. Ils doivent venir avec nous.
— Oui, mais je n'ai pas de place pour le chaman sur ma moto.
— Toi pas avoir peur… hugh… moi avoir mulet à réaction… hugh…
Et il désigna un mulet plutôt léthargique, l'œil blafard, les oreilles pendantes, qui attendait sous un arbre.
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Babou » 26 Juil 2010, 05:30


Lara s'envoya un verre de mezcal derrière le soutif. Le liquide jaune brûla sa langue avec le délice d'une morsure de crotale en rut. Des frissons parcoururent ses deux seins louchés par les yeux avides de Pueblo, déjà passablement ivre.
Une petite soif ? Elle n’aurait pas ajouté de la mescaline par hasard, pour frissonner ainsi des deux seins ? Mais c’est Pueblo qui hallucine ! Image

Accoudés au comptoir, quatre marins barbus aux dents cariées avalaient des litres de rhum blanc en parlant des sirènes tentatrices du grand large et des calamars géants venus du fond des abysses.
Décidément ! Entre les dents absentes et celles-ci, cette fic ferait le bonheur de mon dentiste ! :04:

Un cafard doré traversa la salle en ligne droite sous les tables. Et se retrouva les pattes remuantes entre les doigts fins de Tanalia, qui l'avait vu de son œil perçant de voyante.
Et pourquoi ce sont toujours des insectes qui sont les messagers ? Ça peut paraître discret un cafard, mais très surprenant de le voir marcher en ligne droite (j’ai jamais vu un cafard marcher droit). Image

Et le chaman Blue entra, paré de plumes colorées. Des colliers de jade et d'améthyste pendaient à son cou. Des dents de jaguar ornaient son front. Sa poitrine finement musclée était scarifiée par les griffes amoureuses des vampiresses de la forêt enchantée des songes obscurs.
Très belle description, imaginative à souhait. :15:

— Toi venir avec moi dans la forêt… hugh… toi faire popote au chaman Blue… hugh… toi tripoter son serpent magique…
Excellent ! Oh, Phantom… Et il peut se dresser ce serpent magique ? :08: :13:

Il campa ses fesses chamaniques sur une chaise
:15: :15:

Puis il fixa Lara et crachota, des postillons mezcaliens éclaboussant la table :
— Toi faire danse du ventre nue… alors chaman Blue donner secret… hugh…

On n’a rien sans rien. Des flashs viennent à la lecture, comme celle de la description un peu plus haut, et ce chaman est plutôt séduisant, attirant au départ, je sais pas pourquoi, le côté aventurier, mystérieux. Mais les postillons mezcaliens, qui éclaboussent la table ternissent un peu son image. Autrement, Blue le chaman passe divinement bien, bien mieux que, par exemple, au hasard, Pierre, Paul ou Jacques le chaman. Image

Puis elle tourbillonna comme une toupie, sa natte fouettant l'air. Décocha son pied gauche dans une glotte. Écrasa un entrecuisse avec ses orteils. Gifla une joue avec son talon.
Elle est trop forte ! Les cibles corporelles sont très précises ! Je saurai dorénavant que « entrecuisse » est du genre masculin. Image

Le visage du chaman Blue devint rapidement bleu.
:15: :15:

— Lara ne relâchait pas la tension. Il tapa avec sa main sur la table. Lara desserra l'étreinte chevelue, mais sans retirer sa natte.
— Alors tu te décides à parler ou je te fais valser ?

Ça aurait été trop simple si Lara avait accepté d’emblée les propositions du chaman, ou si le chaman n’avait pas posé ces conditions coquines, mais c’est une aventure avec Lara, alors il faut une certaine dose d’actions qui s’enchaînent. Ceci dit, dans le contexte, il est bien à sa place, c’est juste mon imagination qui travaille trop… ou pas assez. :p

Les lattes du plancher s'envolèrent au plafond dans un fracas de lattes éclatées s'envolant vers le plafond.
:15: :15:

Et un anaconda géant à la peau luisante se dressa hors du trou, la gueule ouverte pleine de crocs pointus.
De quoi impressionner le pseudo serpent, tout magique qu’il soit !! :D

— Oui, mais je n'ai pas de place pour le chaman sur ma moto.
— Toi pas avoir peur… hugh… moi avoir mulet à réaction… hugh…
Et il désigna un mulet plutôt léthargique, l'œil blafard, les oreilles pendantes, qui attendait sous un arbre.

Il est terriblement éveillé ce mulet !! Moi être Vif-Eclair, hugh ! :02:
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Jennifer » 28 Juil 2010, 10:40


Voilà, j'ai tout relu.
Rhâ ! Quelle imagination ! Si seulement je pouvais avoir le quart de la moitié du cinquième du dixième du... O.K., désolée, j'arrête. :oops:
Nan, sérieusement, c'est un régal de te lire, Phantom.

Ah ! Notre chère Lara ! Elle a toujours plus d'un tour dans son sac.
Faites gaffe, les gars ; ne mouillez pas trop vos claviers en lisant la description de la nouvelle tenue de Lara. :02:

Encore et toujours un p'tit cocktail délicieux à savourer sans modération.
Merci Phantom. :PDT_girl:
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Phantom_Blue » 29 Juil 2010, 10:16


Épisode 4

Lara fonçait sur la petite route recouverte de macadam, qui pénétrait dans la forêt bruyante de cris d'animaux divers, masqués par le bruit ronflant du moteur, sous un ciel chargé de nuages opaques.
Tanalia se serrait contre elle. Ses bras passés autour de sa taille. Sa jolie tête de prêtresse appuyée contre son dos.
Si Lara ne portait pas juste deux voiles légers, elle ne ressentirait pas ce contact avec autant de force. Un trouble étrange l'envahissait.
La bouille gargouillesque de Pueblo, peinturée d'un sourire grimaçant, dépassait de la sacoche.
Derrière eux, à dix mètres, monté fièrement par un chaman indianesque, le mulet boosté au peyotl cavalait comme un jeune étalon, les sabots claquant sec sur le macadam.
Au loin, les éclairs crépitaient toujours, activant un à un les temples dans lesquels sommeillaient les dieux.

La cité de Palenque apparut au bout de la route. Une grille fermée par un cadenas en interdisait l'accès. A travers les barreaux, on pouvait voir les rues dallées, les murs composés de blocs assemblés au millimètre près. Tandis que le sommet d'une grande pyramide à étages de dressait au bout d'une longue allée centrale.
Tanalia descendit de la moto, se dirigea vers la grille et tira sur une petite chaînette. Une clochette tinta dans l'air.
Le chaman Blue s'était avancé sur son mulet à réaction et scrutait la cité avec des yeux noirs et perçants.
Pueblo attendait dans sa sacoche, la langue baveuse, le regard perdu sur les courbes attrayantes de Lara qu'on devinait à travers le tissu léger.
Un vieux Péruvien avança en traînant les pieds, le sosie de Winston mais version Amérique du Sud.
Tanalia lui lança quelques mots en espagnol. Il prit une clé qui pendait à sa ceinture et ouvrit le cadenas.
Et nos amis entrèrent dans lé cité de Palenque.

— Mais c’est une foire ! s’exclama Lara.
Des stands déserts et des baraques vides décorées s’alignaient au pied de plusieurs petites pyramides à escaliers.
— Oui, confirma Tanalia, les manèges sont à l'intérieur des pyramides.
— Comment ça ? s'étonna Lara. Des manèges à l'intérieur des pyramides ?
— C'est une idée du gouvernement pour exploiter le patrimoine culturel.
— Intéressant. La reine devrait faire pareil à Buckingham Palace et à la Tour de Londres. Remarque, la politique est déjà une foire.
Tanalia esquissa un sourire.
Le chaman Blue désigna la grande pyramide qui s'élevait majestueuse au bout de la longue allée.
— Ça être temple du soleil… Plus loin, tombe du roi Pacal… Sous la dalle, être un bout du chandelier…
— Il n’y a pas une boutique de vêtements ? demanda Lara. Je me sens un peu vulnérable dans cette tenue. Surtout sans mes revolvers. J’aime bien avoir de quoi répliquer. On ne sait pas ce qui peut se passer.
— On trouvera certainement quelque chose, répondit Tanalia, mais allons vite chercher la partie du chandelier.

Une brise douce soufflait sur la cité de Palenque. Un air de vacances et de détente. Qui aurait pu deviner que le monde était en danger ?
Une fois au pied du temple du soleil, le chaman Blue invita Lara à monter.
— Toi passer la première… toi ouvrir la voie du ciel…
Lara s’engagea sur les marches, suivi par le chaman, Tanalia et Pueblo.
Pendant la montée, le chaman Blue chanta un vieil air venu du fond des âges. C’est du moins ce que Lara croyait quand elle saisit des paroles à travers le grommellement musical approximatif :
— Poooker faaace… poooker faaace…
— Mais c’est de Lady Gaga ? s’exclama Lara en se retournant.
Le chaman articula :
— Ça être bonne incantation appréciée par les esprits de la nature… hugh…
— Décidément, soupira Lara, les traditions se perdent. Les prêtres Mayas se retourneraient dans leurs tombes.
— Si eux avoir connu Lady Gaga… eux avoir aussi chanté ça… hugh…
Lara se retint de rire. Tanalia la regarda, un sourire aux lèvres.

Arrivé au sommet de la pyramide, le chaman Blue leva les bras au ciel et déclama :
— Oh dieux des étoiles… Vous apaiser votre colère… sinon Orejona vous bottez le popotin… hugh…
Un magnifique paysage s’offrait à la vue. Lara admira la jungle qui bruissait de mille petits cris.
Le chaman Blue commença à redescendre l’escalier.
— Mais on fait quoi, là ? demanda Lara. Pourquoi on est monté ?
Le chaman Blue stoppa sa descente, se retourna et répondit :
— Moi avoir regardé jolies jambes de toi et fesses rebondies sous le voile…
Lara sentit la rage monter en elle. Surtout en voyant les yeux exorbités de Pueblo, qui gêné, détourna son regard.
— Bon, assez rigolé, lança-t-elle, la natte coléreuse ! On file chercher ce chandelier et en vitesse, sinon gare à vous !
Pueblo dévala les marches si vite qu’il dérapa sur les dernières et roula en boule dans l’herbe.

Une simple ouverture dans le sol indiquait l’entrée de la tombe du roi Pacal.
Le chaman Blue s’engouffra avec son cacatoès dans les profondeurs de la terre.
Une lumière diffuse émanait des murs séculaires.
Des petites statues à la mine belliqueuse semblaient monter la garde.
— Attention aux pièges ! avertit Lara, prudente, en passant devant.
Elle avança en scrutant chaque mètre, les sens en alerte.
Le couloir s’élargit et une grande salle souterraine s’offrit, baignant dans une clarté verte agréable aux yeux.
Une dalle sculptée, représentant un personnage, trônait au milieu.
— La dalle de Palenque, dit Lara en s’approchant. J’en avais entendu parler, c’est la première fois que je la vois.
— Elle représente un homme aux commandes d’un vaisseau spatial, expliqua Tanalia, comme ceux venus autrefois, avec Orejona.
— Ah les fameux extraterrestres, gloussa Lara dans un sourire amusé.

Le chaman Blue s’avança vers une fresque murale. Ses doigts touchèrent différents visages.
— Moi pas trouver mécanisme… hugh…
— Tu es sûr que c’est comme ça qu’on l’ouvre ? demanda Lara.
— Moi avoir rêvé qu’il faut toucher visages pour ouvrir la dalle… hugh… mais moi plus me souvenir lesquels…
— Laisse-moi faire, lança Lara en prenant sa place. Voyons voir, cette fresque représente une cérémonie religieuse… on voit le soleil qui illumine l’assemblée royale… certains rayons touchent certains visages et pas d’autres… donc si on touche ces visages par ordre d’importance, celui du roi en premier, puis celui de la reine…
Elle se retourna pour fixer la dalle. Un silence flottait dans la salle.
— Non, souffla Lara, ce n'est pas comme ça… alors essayons dans le sens inverse…
Tanalia, Pueblo et le chaman Blue l'observaient sans rien dire.
Et soudain la lourde dalle pivota dans un bruit lourd de dalle qui pivote.
La branche droite du chandelier reposait dans une cavité.
Lara s’agenouilla, la prit, contempla ce bout de chandelier et le donna à Tanalia.
— Ben si c’est aussi facile pour les autres, s’enthousiasma Lara. Et où se trouve la prochaine partie du chandelier ?
— Sur Vénus… hugh…
— Pardon ? s’étonna Lara en fixant le chaman. Tu veux parler de Vénus, la planète ?
Elle n’eut pas le temps d’entendre la réponse.
Un tourbillon apparut au-dessus de la dalle et l’aspira dans un puissant souffle d’air.
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Re: Lara Croft et le Chandelier des Andes

Messagepar Babou » 02 Aoû 2010, 06:26


Si Lara ne portait pas juste deux voiles légers, elle ne ressentirait pas ce contact avec autant de force. Un trouble étrange l'envahissait.
Ah non, y a déjà Claire et Séraphine.Image Pas de dérapage, c’est une histoire sérieuse, où l’on doit retrouver les quatre branches du chandelier des Andes, que Pueblo assemblera avec ses petits doigts noueux.

La bouille gargouillesque de Pueblo, peinturée d'un sourire grimaçant, dépassait de la sacoche.
Pueblo la gargouille ! Ça lui va comme une sacoche ! :02: Mais c’est sympathiquement laid une gargouille.

Derrière eux, à dix mètres, monté fièrement par un chaman indianesque, le mulet boosté au peyotl cavalait comme un jeune étalon, les sabots claquant sec sur le macadam.
Heureusement le chaman Blue a tout ce qui faut, et le léthargique mulet cavale à présent comme un fier étalon. xd

Pueblo attendait dans sa sacoche, la langue baveuse, le regard perdu sur les courbes attrayantes de Lara qu'on devinait à travers le tissu léger.
Tu l’as crée PETIT, alors forcément il voit les courbes anatomiques de Lara sous un autre angle. Sa petite tête déformée étant à la hauteur de la chair convoitée. :08:

— Mais c’est une foire ! s’exclama Lara.
— Intéressant. La reine devrait faire pareil à Buckingham Palace et à la Tour de Londres. Remarque, la politique est déjà une foire.

Et pourquoi pas s’expatrier du côté de l’Elysée ? La foire bat son plein là-bas aussi, de plus, une foire dirigée par un nain ! Skuse Nico, ça m’a échappé ! :11:

— Mais c’est de Lady Gaga ? s’exclama Lara en se retournant.
— Décidément, soupira Lara, les traditions se perdent. Les prêtres Mayas se retourneraient dans leurs tombes.

Lady Gaga !! :23: Purée oui, les traditions se perdent terriblement. Et si les prêtres Mayas se retournent dans leurs tombes, les deux Eric (Zemmour et Naulleau), eux, risquent de creuser la leur ! :02:

Le chaman Blue commença à redescendre l’escalier.
— Mais on fait quoi, là ? demanda Lara. Pourquoi on est monté ?
Le chaman Blue stoppa sa descente, se retourna et répondit :
— Moi avoir regardé jolies jambes de toi et fesses rebondies sous le voile…

C’était cousu de fil blanc, si je puis dire. On aurait pu émettre l’hypothèse d’une politesse soudaine de la part du chaman Blue, mais vu qu’il crache sur les tables… :p

— Moi avoir rêvé qu’il faut toucher visages pour ouvrir la dalle… hugh… mais moi plus me souvenir lesquels…
Ça sent le vécu. Image

— Non, souffla Lara, ce n'est pas comme ça… alors essayons dans le sens inverse…
Lara a une grande expérience des énigmes, vraisemblablement c’est mieux qu’un rêve oublié. :15:

— Sur Vénus… hugh…
Ben voyons, c’est la porte à côté. :04:

— Pardon ? s’étonna Lara en fixant le chaman. Tu veux parler de Vénus, la planète ?
Elle n’eut pas le temps d’entendre la réponse.
Un tourbillon apparut au-dessus de la dalle et l’aspira dans un puissant souffle d’air.

V’la autre chose ! Lara aspirée ! Le suspense est insoutenable ! Image
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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