par Phantom_Blue » 15 Déc 2010, 09:28
LARAIDER, un fouet à la main, deux Desert Eagle logés dans des holsters sur ses cuisses, regardait la lourde locomotive Pacific 231, stationnant le long du quai. Et la trentaine de wagons alignés derrière elle, sur les rails.
Des Blacks, torses nus, les muscles luisants de sueur, transportaient des caisses sur leurs dos. Qu'ils déposaient dans les wagons avant de ressortir, pour en chercher d'autres entreposées sur le quai.
Il y avait aussi des Chinois, en bleus de travail d'ouvriers communistes, aux yeux de chats à moitié endormis, qui s'occupaient de bestioles, allant de l'araignée pernicieuse, au serpent attentif, en passant par la poule vindicative et autres volatiles à plumes.
Et des Indiens à la peau cuivrée et tatouée de symboles ancestraux, des anneaux dans le nez, qui se chargeaient des iguanes, varans et crocodiles tenus fermement en laisses.
Des macaques excités crapahutaient sur les toits des wagons.
— Attrapez-les ! cracha Laraider en faisant claquer son fouet dans l'air. Plus vite ! Ça lambine !
Pendant que des Chinois se lançaient à leur poursuite, des filets à la main, Laurine se ramena sur ses petites gambettes dans un pyjama rose et gargouilla :
— Mamaaan, tu viens me raconter une histoire ?
— Pas maintenant, ma Poucette, maman doit d'abord faire son travail. Demande à papa.
— Papa il peut pas, il est tout picolé sur le canapé, et il ronfle comme la lolocomotive.
— Celui-là , j'te jure ! Va te coucher, j'arrive tout de suite !
A peine Laurine partie, une meute de phacochères aux fessiers dodus déboula en cavalant sur le quai.
Laraider fit claquer son fouet au-dessus d'eux et les dirigea vers un wagon, où ils entrèrent tous en poussant des grognements de phacochères.
— Moi m'excuser, bwanette, dit un Black en accourant, eux s'échapper !
Laraider lui envoya un coup de fouet, qu'il évita de justesse avant de déguerpir, les jambes à son cou.
— Tous des incapables ! J'te jure, si je n'étais pas là !
Un instant ses pensées s'envolèrent dans un rêve Hollywoodien. Elle s'imagina en Cléopâtre, étincelante de bijoux, assise sur un trône en or massif, idolâtrée par le monde entier.
Des cris rauques brisèrent son rêve en une multitude de cliquetis de verre brisé.
Une meute de ptérodactyles tournoyait au-dessus du train, leurs longs becs affamés semant la panique parmi les Blacks, les Chinois et les Indiens.
Aussitôt Laraider lâcha son fouet et dégaina ses deux Desert Eagle.
Les ailes et les corps transpercés par les balles, plusieurs ptérodactyles s'écrasèrent sur le sol en couinant. Les autres s'éloignèrent. L'un d'eux avait eu le temps d'agripper un Black grimaçant et gesticulant de terreur, qu'il emporta dans les airs.
Laraider rengaina ses Desert Eagle, ramassa son fouet et cria en le faisant une nouvelle fois claquer :
— Au boulot !
Quand un centaure surgit, arrogant, le poitrail hypertrophié de muscles saillants, la croupe cambrée et nerveuse, les sabots claquant sur le quai.
Une volée de coups de fouet cinglant le dissuada d'approcher du train. Il s'enfuit, les sabots claquant au fessier, la queue batifolant dans une écume de crins soyeux.
— Bwanette, bwanette ! cria soudain un Black effrayé.
— Quoi encore ? demanda Lara.
Il montra un autre Black qui se roulait sur le sol, le corps parcouru par des petits filaments lumineux.
— C'est un virus, bwanette ! Il va le transformer en cocotte-minute ! Il va avoir le boui-boui tout grillé !
Laraider brandit une petite bombe aérosol et l'aspergea d'un long jet aspergeant.
Le Black contaminé se tortilla, devint transparent et fondit dans l'air.
— Bwanette, fit l'autre Black, les yeux exorbités, il a disparu !
— Oui, mais le virus aussi, répliqua sec Laraider. Allez, terminez de charger le reste ! Avant que d'autres saloperies rappliquent !
Tout le monde s'activa, affolé, s'affolant dans une activation effrénée.
Enfin les wagons scellés, la lourde locomotive s'ébranla dans une symphonie de toussotements et de ronflements, ponctués de jets de vapeur et de sifflements stridents.
Laraider regarda le convoi s'éloigner sur les rails dans un souffle de fumée rythmique. Elle respira, soulagée. Satisfaite du travail accompli.
Laurine attendait, couchée dans son lit, la tête enfoncée dans l'oreiller moelleux.
Laraider s'assit près d'elle et commença à raconter d'une voix douce :
— Il était une fois une maman très belle, c'était la maman la plus belle du monde… Et elle avait un forum, le plus beau des forums… Seulement il y avait des problèmes, tout allait de travers… Alors la maman dû le transférer sur un autre hébergeur dans un grand train… Des virus l'attaquèrent, même un cheval de Troie, mais la maman très courageuse les chassa avec son fouet et ses pistolets… (Laurine cligna des yeux et s'endormit)… Dors mon petit ange, et fais de beaux rêves… Maman va aller transférer papa sous une douche très froide…