Nous, les artistes.


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Nous, les artistes.

Messagepar Sophielevi » 30 Oct 2009, 07:45


Ce texte n'est ni un poème, ni une fiction. C'est une sorte de réflexion sur ce qu'est un artiste, ou la définition de ce "métier". C'est ce que moi, je ressens. (d'où le genre "réflexion")
Ça reste un premier jet, donc je m'excuse si les paragraphes ne se suivent pas réellement ou s'il y a de la répétition par-ci par-là. :oops:
Avant-propos : c'est la définition que j'en donne MOI PERSONNELLEMENT. Tous les avis sont différents, ne soyez donc pas obligés de dire que "Oui, je suis d'accord avec toi". Si vous trouvez le texte con, dites-le, mais avec un poil de diplomatie. :03:


Nous, les artistes.

Dans la conjoncture actuelle, tout le monde se dit artiste ; tout le monde espère entrer dans le Guinness des Records ; tout le monde pense faire quelque chose de bien pour l’Histoire…

Mais sont-ils vraiment des artistes ?

L’artiste est un génie qui s’ignore.
Il est comme le dieu de la mythologie grecque, Midas. Tout ce qu’il touche devient de l’or.

Les génies sont rares, et souvent détruits.
Si l’on pouvait voir le cœur de l’artiste comme une pierre précieuse, on y verrait les éclats et les rayures de la Vie.

Être un artiste, c’est un mérite. C’est un don indéniable.
Tu as le profil pour, ou pas.
Tu peux avoir des cordes vocales mais ne pas savoir chanter.
Tu peux avoir des mains mais ne pas savoir dessiner.

…

L’artiste a un don qu’il renie à un moment donné de sa vie. Il peut lui arriver de le refouler. C’est enterré dans un coin perdu de son jardin secret.
Mais la Vie est bien faite. Elle ne le laisse pas oublier, et envoie des personnes précises qui lui rappelleront ce à quoi il est destiné.
L’artiste refoulé n’aura qu’une excuse : Je ne mérite pas ça. Je travaille dur. C’est tout.

C’est tout, jusqu’au déclic.

Ce déclic sera l’électrochoc qui ranimera la flamme, la passion.
Il sera très probablement violent et douloureux.
Et l’artiste n’aura qu’une seule manière possible pour extérioriser son mal-être : il devra exercer son art.

Le don est la pierre brute. Le travail est la pierre façonnée.
Pour devenir un beau bijou, le talent doit être travaillé. Il doit être sans défaut, ou presque.

L’artiste ne doit pas se reposer sur ses acquis, sur son don. Il doit continuellement apprendre, s’améliorer, se perfectionner.
Travailler seulement son domaine de prédilection pour devenir perfection.
Ou prendre plus de risques, et travailler dans tous les milieux qu’il apprécie. Il se peut alors que ce qu’il touche de nouveau ne devienne pas de l’or, mais son empreinte reste précieuse.

Les artistes n’abandonnent jamais. C’est gravé dans leur âme.
Les chutes ? Pour mieux se relever.
Les blessures ? Pour mieux apprécier le bonheur.
Les coups durs ? Pour mieux s’investir.

…

Moralité : C’est con à dire, mais pour être et devenir un artiste de talent, il faut souffrir…
Et renaître, plus fort.

(Ce texte est protégé par des droits d'auteurs. Vous ne pouvez le copier, le modifier et le distribuer d'une quelconque manière sans mon autorisation)
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Re: Nous, les artistes.

Messagepar Babou » 03 Nov 2009, 06:53


Dans la conjoncture actuelle, tout le monde se dit artiste, tout le monde espère entrer dans le Guinness des Records, tout le monde pense faire quelque chose de bien pour l’Histoire…
Ceux qui se disent "artistes" dans la conjoncture actuelle sont ceux qui ont déjà un pied dans ce domaine, et qui par hasard ou par piston, se retrouvent médiatisés avec un petit bout de "scène" improvisé. Je fais allusion à celui qui vient de disparaitre. Je ne l'aimais pas, personnellement, mais je reconnais son génie. Si je prends l'exemple des humoristes, que l'on trouve à la pelle en ce moment, personnellement je pense qu'il y a un grand ménage à faire.

L’artiste est un génie qui s’ignore.
L'artiste n'est pas forcément un génie et le génie n'est pas forcément un artiste, bien souvent l'artiste ignore ses dons, mais parfois ce n'est pas qu'il les ignore ; simplement il ne va pas au-delà de ses frontières, de ses limites car justement il n'a pas eu ce fameux déclic. Il y a ceux qui ont été remarqués très tôt, qui n'auraient peut-être pas percé sans un élément révélateur qui se trouvait là au bon moment. Je m'éloigne du sujet ?

Il est comme le dieu de la Mythologie Grecque : Midas. Tout ce qu’il touche devient de l’or.
Là, c'est Lara Croft qui a ce don ! :D

L’artiste refoulé n’aura qu’une excuse : Je ne mérite pas ça. Je travaille dur. C’est tout.
La notion de << travailler dur >> ne diffère-t-elle pas selon les dons de l'artiste ? Pour certains, c'est l'imagination, au sens pur du terme, qui fonctionne. Cela dépend du don artistique exprimé, où dans certains cas la notion de performance a son rôle, que dans d'autres cas on parlera de perfection. Même si vous me dites que c'est la performance qui entraîne la perfection. Si la perfection existe ! Si elle existe, pour moi, elle est rarissime. Si l'Homme veut toujours aller plus loin, c'est qu'il n'est pas satisfait.

L’artiste ne doit pas se reposer sur ses acquis, sur son don. Il doit continuellement apprendre, s’améliorer, se perfectionner.
Travailler seulement son domaine de prédilection pour devenir perfection.

Ces notions "d'apprendre, de s’améliorer, de se perfectionner continuellement" ne donnent-elles pas la preuve que la perfection n'existe pas ?
Si je prends l'exemple d'un sonnet écrit avec les règles strictes qui lui incombent, alors on pourra dire qu'il est parfait. Parfait au niveau de la technique.
Mais pour référencer un art, (je ne rate aucune critique littéraire), là, cela dépend du style et de la perception relative d'un individu à l'autre. Ce qui est perfection pour X, ne le sera pas forcément pour Y.

La perfection se nuance selon l'art exercé, et parfois, curieusement, c'est l'imperfection qui signe la perfection et qui en donne sa valeur. :15:
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Re: Nous, les artistes.

Messagepar Phantom_Blue » 07 Nov 2009, 09:49


Au début, on fait un petit dessin pas trop mal réussi.
On s'étonne. On s'enthousiasme. On recommence.
On recouvre plusieurs feuilles. On les montre aux copains.
Ils se battent pour les avoir.
On dessine joyeux, le cœur libre, avec passion.

Puis au détour d'une journée, on tombe sur un livre qui parle de dessin.
Et on découvre les lois de la perspective, les proportions du corps humain, le Nombre d'Or, etc.
Des tas de choses qu'on ignorait.
On vient de passer de la phase instinctive à la phase savante.
Et on se lance dans l'étude.
On dessine d'une autre façon.
Le côté libre et joyeux a disparu. Un côté plus sérieux s'est installé.
On connaît pour la première fois le doute. On apprend à déchirer un dessin jugé raté, pour ne plus le voir.
On recommence. On s'accroche.
On maudit le ciel, on fait un pacte avec Satan. On maudit Satan, on fait pacte avec le ciel.

Si on persiste, alors au détour d'une journée, il y a comme un grand vent.
Et on sait dessiner.
On vient de passer de la phase savante à la phase maîtrise.
Et on redécouvre, étonné, les plaisirs de la phase instinctive : la joie et la liberté.
On est revenu au point de départ, la boucle est bouclée, mais avec une chose en plus : maintenant on sait.

A chaque phase, on est donc artiste, mais à des niveaux différents.

Mais qu'est-ce que l'art ?
C'est quelque chose de difficile que tout le monde ne peut pas faire ; mais chacun peut se lancer dans l'aventure, et franchir les étapes qui mènent à la maîtrise, si la passion est au rendez-vous.

A propos de la perfection, contrairement à ce qu'on pourrait penser, oui, elle existe !
Et plus souvent qu'on ne l'imagine.
On l'a même sous les yeux chaque jour, soit de façon fugace (le plus souvent), soit de façon permanente (parfois).
La perfection, c'est juste ce qu'il faut, ni plus, ni moins.
C'est la simplicité libérée de toutes complexités ; c'est la complexité inondée de simplicités.
C'est le point central du cercle avec tous les éléments dans un équilibre qui dure.
Une partition de musique, un graffiti sur un mur, le sourire d'un enfant, une goutte de pluie, et bien d'autres choses encore.

La perfection, c'est l'idée parfaite qu'on en a.

Et je terminerai en illustrant avec ce petit conte parfait :

— Il était une fois un petit crocodile rouge qui voulait voler dans le ciel, dit Paul McCartney.
— Non, dit John Lennon, c'est un petit crocodile jaune.
— Pas du tout, dit Ringo Star, c'est un crocodile bleu.
— Mais non, dit, Georges Harrison, c'est un crocodile vert.
— Ça suffit, dit le petit crocodile, je serai rouge jaune bleu et vert. Et d'ailleurs, je ne suis pas un crocodile mais un caméléon.
Et il s'envola dans le ciel, car c'était aussi une coccinelle.
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Re: Nous, les artistes.

Messagepar Babou » 08 Nov 2009, 06:50


Tout ceci est parfaitement bien expliqué.
Le petit conte parfait est original. Quatre garçons dans le vent, qui voient un petit crocodile de quatre couleurs différentes. Mais en définitive, c'est le petit caméléon qui est le plus doué, car il peut se parer de ces quatre couleurs changeantes, au gré de sa fantaisie, même si c'est pour se "fondre" dans la nature. Il peut aussi devenir une coccinelle volante. :02: Alors, ce petit caméléon n'est-il pas le plus parfait ? :15:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Nous, les artistes.

Messagepar Fairyanna » 12 Déc 2014, 07:40


Hihi sacrée Tantine :D

En effet, il fallait un anniversaire à la hauteur d'une véritable Lady :D le tout ponctué de la folie sidérale de l'auteur psychotique que je suis :D
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