par Krystos » 03 Mar 2010, 00:21
Episode 2
Ses doigts pianotent avec frénésie sur le clavier azertique de son ordinateur. Une perle de sueur parcourt son visage, bondissant avec douceur sur une veine temporale gonflée d'anxiété.
La caféine, absorbée depuis le début de cette soirée sans lune, n'arrange pas son état.
La tension qui plane dans la salle de contrôle du repaire des Laraider's Kommando affecte toute l'équipe.
Continuant son pianotage frénétique, Laraider, lieutenant en chef du Laraider's Kommando pousse un long râle d'énervement.
— C'est pas vrai ! Bordel ! J'en ai marre de me faire écraser par cette foutue boule de pique...
Dans un coin de la salle, une Chuppa Chups fraise et lait dans une main, une poupée à l'effigie de Lara Croft dans l'autre, la petite Laurine se met à pouffer de rire.
— Hihi ! Maman elle a 'cor dit des vilains mots dans la bouche.
Soudain, un énième "Game Over" vient étoffer la rage de Laraider. Derrière elle, posant une main sur son épaule, SamFox lui dit avec calme :
— Peut-être devrais-tu laisser tomber cette aventure de la miss au gros lolos un certain temps, nous avons mieux à faire.
Reprenant son calme et se tournant vers SamFox, elle demande :
— Du nouveau ?
— Oui, trois nouveaux meurtres à Crystal Lake et un témoin qui prétend avoir vu un tueur armé d'une machette, le visage camouflé d'un masque de hockey !
— Je te demande pardon ? !
— Oui, je te l'accorde ! Ce témoignage nous laisse perplexe. C'est la deuxième fois que nous entendons parler de tueur ayant l'apparence de personnage de film d'horreur.
— Il y a quelque chose de pas net là dedans ! Si ce témoignage est vrai et qu'on le recoupe avec les autres, toute cette affaire a quelque chose de ...
— Surnaturel ?
— Oui !
— Et c'est pour cette raison que nous sommes sur le coup !
— Très bien ! Appelle Steve et dit lui de préparer tout le matériel dont nous pourrions avoir besoin ! Qu'il pense à préparer une double ration de munitions, ça nous seras plus que nécessaire. De mon côté, je file mettre Laurine en sécurité. Je n'en suis pas sûre mais j'ai repéré d'autres signes d'activités suspectes qui pourraient avoir un lien avec notre affaire. Si c'est le cas, nous courons à la catastrophe !
— Entendu !
Et ainsi, le Laraider's Kommando se mit en marche pour une opération de longue haleine, donc chacun sait qu'une issue heureuse est loin d'être assurée. Laraider's Kommando, fondée en 2004 par Laraider elle même, est une organisation secrète vouée à la protection de la planète contre toutes attaques qui relèvent du surnaturel.
Composée de Laraider, de son époux Steve et de SamFox, un ancien mercenaire, le trio a déjà sauvé la planète de maintes menaces démoniaques. Leur faible nombre est compensé par leur grand professionnalisme et un équipement high-tech agrémenté d'un armement de choc. Ajoutez à cela leurs expériences personnelles et vous obtenez une équipe de guerriers quasi-invulnérables. Jusqu'à présent, rien n'a jamais pu les reléguer au banc de touche mais, peut-être, cette nouvelle affaire sera-t-elle la dernière !
La bise glaciale de Central Park attise de son chant sinistre la haine, qui soudain monte en Krystos. De son côté, Hell Babou, les poings sur les hanches, découvre deux canines acérées prêtent à fondre sur Luny qui se tient devant eux.
Krystos, la voix emplie de haine lui dit :
— Comment oses-tu te présenter à nous ? N'as-tu donc pas compris la leçon ? Votre défaite, à toi et à ta maudite reine ne vous a donc pas suffit ? Tu en redemandes ?
— Je...Je ne suis pas venue en tant que rivale. L'heure est grave !
— Que m'importe vos problèmes, débrouillez-vous donc toutes seules !
— Tu ne comprends pas ? Si ça n'était pas aussi important et grave, jamais je ne serais venue à vous. N'oubliez pas que je vous ai fait la promesse de vous laisser en paix. Je ne suis peut-être qu'une vile créature, un être sans coeur et sans vertu mais je n'ai toujours eu qu'une parole ! Alors si je viens à vous c'est que la situation est vraiment grave et elle...Nous concerne tous ! Moi, Meian, toi et ta dulcinée, toute notre race !
Les sourcils noirs de jais de Krystos se radoucissent légèrement et se tournant vers Hell, lui demande :
— Qu'en penses-tu Sweety ? Devrions-nous l'écouter ? Ou.... finit-il dans un sourire emprunt de perversité.
— Darling ! Si ça ne tenait qu'à moi, je lui ferais bien rendre gorge, histoire de lui faire payer en personne son baisé mortel mais, oui ! Je pense que nous devrions au moins l'écouter. Nous aviserons après !
— Parfait ! Luny ?
— Oui
— Suis nous ! L'aube ne va pas tarder, il faut nous mettre en sécurité. J'espère pour toi que les raisons de ta venue ici sont réellement aussi graves que tu ne le dis... Ou je donne pas cher de ta peau !
Une coupe de champagne dans la main, allongée dans une chaise longue de bois précieux, Carla emplit ses narines de la fraîche odeur estivale de la Californie. Une brume légère forme un lit vaporeux à la surface de l'eau de sa piscine au marbre rosé.
Les feuilles des palmiers décoratifs entourant le plan d'eau sont bercées par la brise agréable qui souffle et joue au passage avec la chevelure auburn de Carla.
Légèrement enivrée par le champagne, Carla s'assoupit au son du doux clapotis des vagues, allant et venant sur le sable fin de la plage, en contrebas de sa villa, lorsque soudain un splash violent vint la réveiller, la trempant jusqu'aux os.
Se levant aussitôt, elle cherche du regard qui a bien pu provoquer cela, mais rien ni personne aux alentours, qui aurait pu jeter quelque chose dans l'eau de la piscine, ne montre signe de vie.
Comme pour se rassurer elle crie :
— Qui est là ?
Mais personne ne répond. Elle réitère alors sa question quand, pour seule réponse, le même "splash" étrange retentit.
Seulement, la fine couche de brume au-dessus de l'eau ne lui permet que de voir une seconde gerbe d'eau partir dans sa direction.
La peur commence à s'infiltrer dans ses veines jusqu'a gagner son coeur qui se met à battre la chamade. Elle sait qu'une personne, avec un tant soit peu de sagesse, n'irait pas s'aventurer aussi près de l'eau et irait directement se réfugier chez elle afin d'avertir les autorités locales, mais la curiosité surpasse sa peur et, le pas hésitant, elle s’avance vers la piscine.
Ses orteils à deux centimètres du bord, elle s'agenouille et tente de distinguer quelque chose. Tout ce qu'elle peut voir est une immense tache sombre sous la surface.
Estimant qu'elle en avait suffisamment vu, Carla se décide enfin à s'éloigner de la piscine mais, dans la précipitation, son pied glisse sur le carrelage humide et son corps svelte tombe avec fracas dans l'eau.
Encore sous le choc, elle ne pense même pas à regagner l'échelle pour sortir de ce piège, se contentant de regarder de tout les côtés, lorsque, de la surface, un aileron immense apparait devant elle, suivi d'une tête au deux petits yeux noirs perçants de ténèbres, rehaussée de dents acérées comme des lames de poignard.
Complètement terrifiée, elle se met à nager aussi vite qu'elle le peut, ne se rendant même pas compte qu'elle fait quasiment du surplace.
Après un effort exténuant, elle réussit néanmoins à attraper l'une des barres latérales de l'échelle. Grimpant les premiers barreaux, elle hasarde un bref coup d'oeil derrière elle pour constater que la créature a disparu.
A bout de souffle, elle s'arrête deux secondes, assise, les pieds trempant encore dans l'eau, ses deux mains agrippées fermement sur les barres latérales de l'échelle.
La pauvre n'as pas le temps de se relever, qu'un étau violent se resserrent sur ses de pieds. Un hurlement de douleur déchire la nuit Californienne, pendant que l'étau se desserre et se resserre jusqu'à atteindre le niveau du bassin.
Tordue de douleurs, Carla trouve cependant la force de rester agrippée aux barres latérales de l'échelle.
Elle tire de toute ses forces, lorsque, tout à coup, on discerna un bruit glauque de déchirement. Carla ne sent plus l'étreinte de la mâchoire. Secouée de spasmes violents, elle se traine sur le sol faiblement mais suffisamment loin du bord.
La douleur est si intense qu'elle ne s'est pas rendue compte avant de regarder, que la créature lui avait dévoré le bas du corps jusqu'aux hanches.
Le sang inonde le sol carrelé jusqu'a s'ecouler dans les eaux, maintenant, rougeoyante de cette piscine infernale tel un plaie d'Egypte. Ses entrailles ont presque quittées son corps, s'éparpillant ignoblement sur le sol. Son dernier souffle arrivant, Carla pousse un hurlement plaintif et sanglotant qui s'éteint aussitôt, entrainé par sa propre mort.
La brise fraîche de Californie continue de bercer tendrement les feuilles des palmiers décoratifs mais ne peut plus jouer désormais avec les doux cheveux auburn de Carla.
I Am Fucking Crazy...But I Am Free