par Phantom_Blue » 30 Oct 2009, 23:07
Épisode 27
Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong… Dong…
— C'est minuit ! s'écria Séraphine, les couettes excitées, en se levant d'un bond du canapé.
Elle dégaina ses deux guns et pointa les canons dans tous les sens.
— Où ils sont, les monstres tout gluants ? Vite ! Wouarf !
— Du calme, souffla Claire, avant de se verser un Canada Dry aromatisé au Clan Campbell, ils viendront déjà assez tôt.
Séraphine rengaina ses deux guns, et se pencha vers Grégoire, lui offrant son décolleté plongeant, tandis que Winston avait droit à la vue de sa petite culotte because la jupette très courte.
Elle lui demanda d'une petite voix sensuelle :
— Dites, est-ce que mon maquillage est top ? Je ne voudrais pas décevoir les monstres.
Claire étouffa une rigolade et envoya :
— Ne t'inquiète pas, ma puce, avec ton look ils vont se bousculer pour faire partie de ton fan club.
— Ah tu crois ? s'étonna ravie Séraphine en se tournant vers elle, les couettes joyeuses, et en se penchant vers elle.
C'est Grégoire qui eut droit à la petite culotte.
— Non, sans dec, je suis chou ?
— Super chou, commenta Grégoire, les yeux roulant des roulements de yeux qui roulent.
— Ah ouais ? souffla Séraphine en se tournant vers lui. Et mon décolleté, il est pas trop décolleté ?
Elle se pencha vers lui, les lolos exposés comme dans la vitrine de Mark & Spencer.
— Il est parfait, rassura Grégoire troublé, les joues empourprées.
— Oui, parce que moi, je veux pas que les monstres ils soient déçus en me voyant.
Corinne leva un verre de Pastaga embaumant l'anis, serra un colt dans ses doigts et chanta :
— Ils seront servis, crois-moi, et je compte bien les gâter. Je vais leur tricoter des bavettes en métal.
Lara vérifia sur son mobile relié au détecteur qui scannait l'extérieur du manoir.
— Rien pour le moment.
L'intrusion du van avait été détectée. Mais le manoir ayant été insonorisé par le verrouillage de toutes les ouvertures, aucun bruit ne parvenait plus du dehors. Lara estima qu'elle n'avait rien à voir avec l'invasion. Les intrusions à intervalles irréguliers dans le parc des personnes après le van avaient aussi été détectées. Lara préféra ne rien dire aux autres. Son intuition du danger étant développée à l'extrême, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre de ce côté-là .
Son joli petit nez collé contre la vitre, Séraphine louchait dehors, les couettes impatientes.
— Mais ils sont où, les monstres tout gluants ?
Laurine zappait sur la télécommande en fixant l'écran de la télé.
— Il n'y a que des films, des séries télé et des pubs. Et rien de spécial aux infos.
— Peut-être qu'il n'y aura même pas d'invasion, souffla Corinne, un double choco fusion allumé entre les doigts.
— Ah noooon ! s'écria Séraphine en se retournant, les poings sur les hanches, les couettes vénères. Je me suis quand même pas mis sur mon 41 pour des abricots, avec deux heures pour choisir des fringues, et le maquillage et tout ce qu'une fille doit endurer pour être merveilleusement belle.
— On dit "se mettre sur son 31", rectifia Claire, et "pour des prunes".
— Oh toi arrête de jouer les intellos, répliqua sec Séraphine, c'est pas parce que j'ai pas fait le Bac que je suis nulle. D'ailleurs le Bac ça sert à rien, la preuve, tu l'as et tu bosses comme vendeuse dans un sex-shop.
— Quoiiiiii ? s'exclama Lara en la dévisageant. Tu bosses dans un sex-shop ?
— Ben euh, bafouilla Claire, oui, je vends des articles de divertissements.
Winston et Grégoire dressèrent l'oreille et pointèrent les zoeils.
— Y'a quoi comme nouveautés en ce moment ? demanda Corinne, les sclérotiques illuminés.
— Ben euh, rebafouilla Claire, la triple bombe, c'est un tube extensible à double rotation inversée…
— Pas devant Laurine, coupa Lara, voyons !
— Ne t'inquiète pas, sourit Laurine, au pays des fées les nymphes utilisent aussi ce genre de jouet.
— Intéressant, gargouilla Grégoire, et comment va-t-on au pays des fées ?
C'est à ce moment que le vrombissement du vortex couvrit la réponse de Laurine. Malgré l'insonorisation du manoir, le bruit surnaturel s'était fait entendre.
Tout le monde se précipita aux fenêtres.
Une spirale brumeuse rouldinguait de la spirale au milieu du verger. Et une horde de monstres de tout poil et sans poil déboula dans des cris de monstres déboulant d'un vortex spiraloïde.
— Là je crois que le bal a commencé, commenta Lara, on va avoir du boulot.
— Ouais, confirma Claire, comme au bon vieux temps de Raccoon City.
— On tire dans la tête ou on peut varier ? demanda Corinne.
— Visez d'abord la poitrine, conseilla Gérgoire, puis une fois le monstre groggy, éclatez-lui la boule.
— Dis, tu as déjà flingué du monstre ? demanda Winston intrigué. Tu as l'air de t'y connaître.
— Non, mais j'ai été marié trois fois.
— Je crois qu'on n'aura pas besoin de rafaler, dit Lara en secouant sa natte.
Séraphine venait de surgir dehors, les couettes et la jupette virevoltantes, ses deux guns vissés entre ses petits doigts fins aux ongles manucurés rose pailleté.
Les premières balles fauchèrent plusieurs gargouilles hideuses dans une giclée de sang verdâtre.
— Quel style ! s'extasia Grégoire. Quel style !
— Ouais, confirma Claire, il faut reconnaître qu'elle assure. Autant elle est nulle pour faire une division, mais quand il s'agit de plomber du monstre, elle nous bat tous.
— Tu me diras, gloussa Corinne, pour flinguer du monstre t'as pas besoin de savoir diviser. Tu rafales sans compter. Et quand on aime, c'est bien connu, on ne compte pas.
— Vous avez vu ? fit remarquer Claire. Elle montre sa petite culotte, et quand le monstre la regarde surpris, elle lui fait sauter le ciboulot.
— Très bonne stratégie, rigola Winston. Si on avait utilisé cette tactique aux Indes, la reine aurait encore ses colonies.
— Ah parce que la reine en petite culotte aurait fait basculer l'histoire ? ironisa Lara.
— Je préfère m'abstenir de tout commentaire, articula Winston, il est vrai que les sous-vêtements de la reine n'auraient peut-être pas eu le même effet.
— Et t'as encore des triples bombes ? demanda Corinne.
— On est en rupture de stock, répondit Claire, mais on en reçoit la semaine prochaine.
Séraphine piqua un sprint, poursuivie par deux gros lézards à huit pattes, se retourna et appuya sur les gâchettes, les couettes tourbillonnantes. Les bestioles éclatèrent dans un éclatement de bestioles éclatées.
A peine dix minutes plus tard, la horde de monstres gisaient sur les pelouses, les corps taillés par les balles.
La spirale du vortex avait disparu.
Séraphine se balada entre les cadavres, tira une salve ici et là pour achever un monstre encore vivant, rengaina ses guns et retourna vers le manoir en sautillant et en chantant comme Pippi Langstrumpf quand elle sautille en chantant :
— Drei mal drei macht vier... Widewidewitt... Und zwei macht neune... Ich mach mir die Welt... Widdewiddewie sie mir gefällt...
Corinne regagna le canapé et se versa un verre de Clan Campbell aromatisé au Canada Dry.
— Ben si c'est ça l'invasion.
—Je crois plutôt que c'était un avant-goût pour nous tester, dit Lara en scrutant le verger. J'ai l'impression que la suite ne va pas tarder.
Séraphine irrupta dans le salon, les couettes dansantes.
— Trop génial ! J'espère qu'il y en aura d'autres ! Tra la la ! Y a du Champomy ? J'ai comme une petite soif !
Campées sur le toit, Sophie et Ramona avaient assisté au spectacle.
— J'avoue qu'elle m'a impressionné, jacta Sophie.
Une lime à ongle dans les doigts, Ramona haussa les épaules.
— Pffff ! Il t'en faut pas beaucoup. Une petite pisseuse qui se la pète !
Sophie la dévisagea, un sourire narquois souriant sur ses lèvres pulpeuses.
— Jalouse ? Mais quand tu atteindras ce résultat je te cirerai les pompes, ce qui n'est pas prêt d'arriver.
Ramona lui décocha un éclair en dents de scie, que si ç'avait été une vraie scie, la tête de Sophie roulait sur le toit.
— Un jour il faudra qu'on s'explique. Et ne crois pas que ton titre de championne de catch du Canterburry me fasse peur. J'ai fait de l'aïki…euh, comment on dit déjà ?
— Aïkikido, répondit Sophie, ses lèvres narquoises souriantes d'un sourire pulpeux.
— Ah ouais ! De l'aïkikido, et crois-moi, mes partenaires avaient tous le dessous.
— Ça je veux bien le croire.
Planqués dans l'entrée du labyrinthe, Agent Falkan et SamFox avaient suivi le massacre.
— Ça c'est de la poulette, lança SamFox, je crois que je suis amoureux.
— C'est une gamine, répliqua Agent Falkan d'une voix d'agent neutre et froide.
— Putiiiin ! On dirait que tu as un malin plaisir à me casser chaque fois la baraque !
SamFox le fixait avec des prunelles enflammées de rage.
Agent Falkan pianota sur le clavier de son ultra mini pc ultra mini plat et montra l'écran 7 pouces à cristaux nucléaires blue-ray en blablatant :
— Séraphine Natla, 19 ans, la fille de miss Natla, actuellement détenue au pénitencier de HillHouse sur l'île de Wight. Je suis désolé de te l'apprendre, mais Séraphine est maquée à Claire Redfield, la célèbre tueuse de zombies de Racoon City. Séraphine préfère les filles.
— No problemo. J'en ai guéri d'autres. Tu te rappelles les sœurs Thomson ?
— Les deux siamoises ? Oui, tu as fait fort, surtout en les séparant à coups de chlasse.
— Ben quoi, elles étaient folles de moi et elles voulaient se faire la peau. Je ne supportais pas de les voir se tabasser.
— C'est toi qui leur as fait la peau.
— Putiiiin ! Falkaaaan !
SamFox bondit sur son équipier et enserra son cou avec ses doigts en forme de crochet.
Impassible, Agent Falkan, devinant l'attaque avait contracté les muscles de son cou un dixième de seconde avant la prise.
SamFox gonfla ses biceps pour renforcer l'étranglement mais en vain.
— Putiiiin, mais t'es en acier blindé ou quoi ?
Agent Falkan esquissa un sourire d'agent souriant qui se fait étrangler mais ne ressent rien.
SamFox abandonna et s'envoya une gélule de Brainex dans le gosier, suivie par une rasade de Vodka, et balança la fiole vide dans l'allée.
— Tu devrais arrêter de prendre cette saloperie de médoc. La NASA n'en donne plus à ses astronautes. Selon un rapport médical du Pentagone, le Brainex causerait des hallucinations à moyen terme.
Indifférent au speech, SamFox exécuta plusieurs mouvements de gym à une vitesse phénoménale.
Agent Falkan eut l'impression de voir un film burlesque en accéléré, Buster Keaton qui aurait eu du poil à gratter dans le slip. Il se demanda une nouvelle fois pourquoi il avait accepté de faire équipe avec un baroudeur de la jungle.
Manu s'était lové dans un buisson décoratif en forme de grand canard près du bassin au centre duquel s'élevait la statue de Lara en Vénus des îles. Il s'était confondu avec les branchages, en symbiose végétale. Attentif, prêt à jaillir à la moindre alerte. Enfin presque. Les effets du shilom le plongeaient dans une douce léthargie semi-éveillée.
Foufou s'était aplati comme une crêpe sur une pelouse, non loin de son maître bien-aimé, le poil devenu vert grâce à une concentration canino-caméléonesque apprise durant un séjour dans une lamaserie, où Manu avait acquis certains pouvoirs dont on reparlera au cours de cette histoire.
Les yeux aux trois quarts fermés, un quart ouvert, Foufou observait tout ce qui se passait autour de lui. Il avait assisté au rafalage des monstres sans broncher, frémissant en louchant la petite culotte de Séraphine qui voltigeait dans les airs.
Un mini appareil photo numérique extra plat coincé entre le pouce et l'index, réglé sur 25 megapixels et 10000 iso, Manu avait pris en mode rafales la jolie tueuse de monstres en zoomant 30 fois sous la jupette.
Puis il avait envoyé les 3567 photos par satellite Internet sur son blog skyrock sous le titre : "Elle en redemande".
Le titre pouvait prêter à confusion mais Manu désirait prêter une confusion très confusionnelle.
Pouillu sauta de l'épi de maïs direct sur la table au milieu de la feuille au moment où Dorian entamait le chapitre deux. Il stoppa le mouvement de sa plume au milieu d'une phrase et regarda son petit compagnon poilu avec affection.
— Kikiki…, kiketa Pouillou, il est minuit… kikiki… un vortex est déjà apparu… kikiki… dépêche-toi, tu dois redevenir une légende… kikiki….
— Je le voudrais tant, soupira Dorian, mais mon cœur est las de toutes ces batailles, vois-tu, j'aspire à un repos bien mérité, je me demande d'ailleurs pourquoi je suis venu ici, alors que le coin d'une cheminée dans un château perdu au cœur de la France m'attendait, où j'aurais pu lire les tomes de l'Encyclopédie de Diderot en dégustant des vins capiteux aux goûts de mûres sauvages, pendant que tu grignoterais des noix sur un petit coussin en velours, et qui sait, une belle servante à la poitrine généreuse jaillissant d'un corsage audacieux viendrait baigner mes pieds dans une bassine d'eau de source chauffée additionnée de menthe et de romarin…
Dorian sursauta sur sa chaise et recula dans un sursaut au moment où il sursautait.
Les petites dents de Pouillu s'étaient plantées dans son index droit. Il lâcha sa plume et s'écria d'une voix étonnée :
— Mais que te prend-il enfin ?
— Excuse-moi… kikiki…. Mais c'était le seul moyen de te réveiller et de te rappeler à ton devoir de chasseur de monstres… kikiki…
Clara avait trouvé la trappe dans le carré de sable près du huitième obstacle grâce à Gallimer qui s'était mis à danser et avait balayé le sable avec ses pieds balais.
Elle l'ouvrit et descendit des marches en bois, les paumes de ses mains émettant une lumière douce et bleutée, suivie par Gallimer qui dodelinait de sa tête de paille.
Elle avança le long d'un couloir étroit sur une dizaine de mètres et se retrouva à un carrefour. Trois couloirs partaient dans trois directions différentes.
— Voyons, je prends lequel ?
Elle sortit une boussole magique dont le cadran indiquait plusieurs sortes d'endroits.
Dans la lueur bleutée de ses mains, l'aiguille pointa vers le couloir de gauche et un petit dessin représentant une pièce d'or.
Après une autre dizaine de mètres, elle se retrouva face à une porte en fer verrouillée.
Sa clé magique eut raison de la serrure en un tour de clé.
Et une vaste cave apparut dans la lueur bleue. Derrière des baies vitrées, des tas de pièces d'or scintillaient. Il y avait aussi des diamants, des rubis, des émeraudes et des saphirs qui ajoutaient une symphonie carnavalesque de couleurs.
— Le fameux trésor de Lara Croft, murmura Clara.
Elle remarqua aussi plusieurs coffres imposants alignés dans un coin.
Troublée par tant de richesses, elle se laissa aller à des rêveries paradisiaques de vacances tropicales sous les cocotiers, de beaux éphèbes torses nus bronzés recouverts de tatouages tribaux la berçant dans un hamac, quand le couvercle d'un coffre grinça en se levant.
Clara dégaina son arme favorite attachée à sa cuisse droite sous sa robe, dont une fente dissimulée dans le tissu permettait ce dégainage. Elle dégaina donc une C4 Storm, et pointa le canon sur une petite bouille grimaçante de lutin vert.
— Ne tire pas, grommela le lutin, je suis Spark.
Sur une route de campagne, la Catmobile d'Elodys, bardée d'ailerons de requins, avec Elodys en Catwoman cramponnée au volant, fonçait toujours vers le manoir.
Sur la radio stéréo encastrée entre le GPS et le rouge à lèvres électrique, Hélène chantait : "Hélène, je m'appelle Hélène, et je suis une fille comme les autres…"
Pendant qu'Elodys chantait en même temps :
— Elodys, je m'appelle Elodys, et je suis une fille comme les autres…"