par Phantom_Blue » 28 Avr 2010, 15:56
Épisode 30
Spark se précipita le cœur battant, ses petites jambes cavalant speed et franchit la porte secrète ouverte de la cave.
— Zut, j'ai oublié les torches, pensa-t-il mais un peu tard.
La porte venait de se refermer. Mais des veilleuses s'allumèrent le long du mur.
— Chouette ! s'exclama-t-il en descendant l'escalier.
Ses yeux s'écarquillèrent devant les tas de pièces d'or qui brillaient dans la lumière tamisée sous les voûtes basses du plafond. Il devait bien y en avoir pour des millions, voire des milliards.
— Je suis riche ! Je suis riche !
Il plongea dans un tas d'or, brassa les pièces à pleines mains, les fit pleuvoir sur lui en riant.
Soudain l'expression joyeuse de son visage se changea en rictus d'inquiétude.
Le bruit des pièces lui parut suspect. Il s'empara d'une et horrifié la tordit facilement entre ses doigts. Il retira l'aluminium doré et découvrit une pièce en chocolat.
Affolé, il prit une autre pièce, et encore une autre, et une autre encore. Elles étaient toutes en chocolat.
Dans un coin, sous le plafond, une webcam pointait son objectif indiscret sur lui.
Lara ne put s'empêcher de sourire devant l'écran de son pc.
— Pauvre petit lutin, mais bon, tu as quand même de quoi te gaver.
Elle regagna le salon.
Corinne était passée à la vitesse supérieure. Elle dégringolait un pastis, histoire de se parfumer la langue.
Laurine savourait un Coca aromatisé au Get 27.
— Je crois que plus rien ne se passera cette nuit, dit Lara en se talant dans un fauteuil. Ni les nuits suivantes d'ailleurs.
— Oui, confirma Laurine, je ne sens plus aucune onde négative. Nous allons pouvoir revivre normalement.
— Pffff ! soupira Corinne en se versant un autre pastis. Que la routine peut-être ennuyeuse.
— Ça va, répliqua Lara, j'aime bien l'aventure, mais je ne suis pas contre une vie calme aussi. Si tu veux du suspense, remaries-toi !
— Seigneur ! gloussa Corinne en avalant presque de travers le liquide anisé. Non merci, tu as raison, j'adopte ton point de vue. Et toi, Laurine, t'en penses quoi ?
La jeune fille n'eut pas le temps de répondre.
Elodys fit irruption dans le salon.
— Maman ! s'écria Laurine.
— Hein ? fit Elodys étonnée. Quoi ? Non, c'est pas vrai ! Lauriiine ! Mais tu es…
— Oui, plus grande, mais juste le temps de la pleine lune rousse. Demain à l'aube je serai de nouveau une petite fille. Je voulais te le dire depuis longtemps, mais j'avais peur de ta réaction.
Elodys se laissa tomber sur le canapé à côté de Corinne, lui arracha des doigts le troisième verre de pastis qu'elle venait de se verser, et l'avala d'un trait.
SamFox conduisait le 4x4 dans la nuit, la tête de Sophie posée sur son épaule. Elle murmura, la main caressant sa poitrine velue :
— Tu te souviens de Venise ? Tu avais tellement picolé que tu avais pissé dans le Grand Canal du deuxième étage de l'hôtel. Et tu avais arrosé un couple d'amoureux dans une gondole.
— C'était du champagne. Ça leur a porté bonheur. Mais c'est tout ce que tu as retenu ? Pas très romantique.
— C'était marrant. Et si on retournait à Venise ?
— Pisser sur les gondoles ?
Sophie gargouilla un petit rire Cliftien.
— Alors, t'es partant ?
— Je veux bien, ma puce, si tu m'offres le séjour. En ce moment je suis légèrement serré.
Sophie se redressa et le fixa.
— Bordel, Foxy ! Toi et le romantisme, ça fait deux !
— Ben quoi ? Vous avez assez braillé que vous vouliez l'égalité, non ? Alors les femmes peuvent aussi casquer de temps à autre. Et puis…
SamFox n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le coup de cul de Sophie était imparable.
Sous le choc, la portière s'ouvrit, et le baroudeur des jungles valdingua dehors.
Allongé sur la route, il regarda les feux rouges du 4x4 s'éloigner dans la nuit étoilée.
Les flots mugissaient sous la nuit étoilée.
Debout devant le gouvernail du yacht, Dorian fixait l'horizon.
Ramona l'observait, assise près de lui. Il déclama soudain, la voix solennelle :
— Nous irons dans les îles enchantées de Lémurie et d'Hyperborée chercher la Toison d'Or… Je te couvrirai de bijoux, je bâtirai un palais digne de ta beauté… et tu m'adoreras comme un dieu…
— Pardon ? coupa net Ramona en le louchant de travers.
Dorian la regarda, un sourire béatifique illuminant son visage de chevalier.
— Ne suis-je point ton dieu ?
— Tu délires, là ?
— Mais tu me dois adoration, que dis-je, idolâtrie sans limite.
— Mais ça va pas la tête ? Dis donc, on n'est plus au Moyen-Age. Je te signale que la femme a acquis son statut d'égalité, terminé l'esclavage sexuel.
— Fariboles, douce angevine égarée dans des rêves utopiques. L'homme est et sera toujours supérieur, la femme doit se plier à tous ses désirs, et je dirais même plus, elle doit…
Dorian n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Ramona l'agrippa par derrière au col et le bascula par-dessus bord.
Le chevalier embrassa les flots dans un baiser liquide percutant.
Agrippé à la bouée lancée par sa muse, il cria quelque chose, mais le moteur vrombissant une accélération couvrit sa voix.
Et il regarda le yacht s'éloigner sur l'océan dansant.
La comtesse Babou alluma une King Size fortement modifiée. Le goût mentholé opiacé du tabac se mélangea avec celui du nectar rouge avalé une minute auparavant d'un tonnelet de deux litres.
— Quelle histoire, souffla-t-elle dans un souffle de fumée. Tout ça pour en arriver là .
Elle donna un coup de bottine dans le tonnelet vide, qui valdingua sur le sable rouge du désert dans une série de klonk sonores.
Un soleil voilé irradiait une lumière voilé sur l'immense étendue parsemée de cactus.
Elle regarda la route, long ruban d'asphalte qui se perdait à l'horizon couvert de nuages.
— Mais qu'est-ce qu'elle fout, bordel ?
Dix secondes plus tard, dans les volutes transparentes de l'air chaud, un capot de Land-Rover apparut à l'horizon et se ramena dans un ronflement de moteur.
La comtesse aspira une dernière bouffée de tabac, balança le mégot sur la route et s'installa à côté de Cécile.
— J'ai failli attendre.
— Ça va, on arrivera encore assez vite en Afrique.
— Ouais, j'espère que là -bas l'aventure sera plus intéressante.
Allongé sur le siège arrière, Wagadoudou roupillait, grisé par l'alcool de Bounty.
Clara tenait la crosse de sa C4 Storm. Les balles fusaient en rythme dans une envolée de ploump ploump ploump.
Agent Falkan avait juste eu le temps de sauter de la nacelle de la montgolfière.
Il tomba en chute libre, les bras et les jambes écartées.
— Fumier ! cracha Clara. Rends-moi mon talisman !
Arrivé à cinquante mètres du sol, l'intrépide agent des forces gouvernementales secrètes actionna un mini parachute dissimulé dans le col de sa veste.
Et il se posa en douceur dans un champ.
Un sourire de satisfaction sur les lèvres, il contempla le talisman des sept portes dans sa main.
— Avec ça, je vais pouvoir retrouver ma femme.
Croupy, le petit crapaud, commença à se gonfler sous les yeux du marquis Krystos.
— Oui, transforme-toi, redeviens Séphira !
Croupy avait atteint la taille d'un crapaud de 50 cm, ce qui est déjà énorme. Le marquis exultait. Il savait que les fées sont divinement belles.
— Mouahahahahahahahaha.
Soudain un sifflement d'air fusa du sphincter de Croupy. Et il se dégonfla.
— Oups, gargouilla-t-il, désolé, je t'ai menti, je ne suis pas une fée, mais j'ai quand même essayé, il paraît que l'amour fait parfois des miracles, mais là ce n'est pas le cas.
Une atroce déception incendia le visage du marquis. Croupy coassa dans un petit coassement presque plaintif :
— M'aimeras-tu quand même ?
Un soleil doré illumina le manoir.
Winston était debout à 8 heures, dans sa tenue de majordome, prêt à assurer le service d'une nouvelle journée. Il pensait à Grégoire, son nouvel ami, qu'il reverrait ce soir en ville, au club des majordomes de Chelsea, pour fumer quelques cigares, avaler des Jack Daniels et discuter de cette incroyable aventure.
Lara s'étira dans son grand lit à baldaquin, jeta un œil vers la fenêtre masquée par un rideau de mousseline, trouva la clarté un peu trop vive à son goût et replongea dans le sommeil.
Du moins elle allait le faire quand elle se redressa d'un bond dans son lit.
La femme couchée à côté d'elle, et qui la regardait en souriant, lui ressemblait trait pour trait.
— Salut, je suis Rala, ton double du miroir.
Lara se pinça le bras.
— Non, tu ne rêves pas. Le passage entre nos deux mondes s'est ouvert la nuit dernière.
Rala fit glisser le drap qui la masquait, révélant la nudité d'un corps parfait.
Euh, oui, c'est là où nous nous retirons sur la pointe des pieds, car je pense que Lara et Rala ont beaucoup de choses à se dire, euh, oui, bon.
Aux dernières nouvelles, le marquis et Croupy font une croisière sur le Nil à bord d'un paquebot de luxe. Croupy fume allégrement des pakistanaises et le marquis se gave de petits pois, parce que Croupy adore les petits pois, et qu'il faut toujours en avoir chez soi.
La comtesse gravite du côté de Djibouti, elle fume des lianes modifiées, boit de l'alcool de banane, jouent au Monopoly africain, et regarde la pluie tomber le soir dans un rocking-chair sous une véranda en écoutant radio Nostalgie. Alors le Monopoly africain, c'est le même que le Monopoly normal, sauf que les rues ont des noms de rues africaines.
SamFox a ouvert une friterie du côté de Memphis. Il fait aussi des saucisses de testicules de tarentules grillées, des pizzas au sperme de requins, des raviolis fourrés aux ovules d'iguanes, des massepains truffés aux clitoris de najas, et quelques autres douceurs à décalquer la langue. Parfois il se tient debout en short polyamide rouge devant le seuil de sa boutique, après avoir transbahuté un client comateux à la cave sous un tas de charbon, un cigarillos coincé entre les dents, et il observe la forme des nuages en pensant à Judith Garland dans "Le magicien d'Oz".
Sophie Clift a décidé d'escalader l'Everest. Elle s'est arrêtée au premier campement à 1000 mètres d'altitude, dans l'hôtel quatre étoiles "Belle vue", et elle se prélasse en bikini dans une chaise longue au bord de la piscine en sirotant des cocktails.
Dans un château d'Écosse surplombant la mer, Dorian passe des nuits blanches à écrire "Les mémoires d'un chevalier divin", où il est question de batailles navales et de conquêtes du monde. Parfois il essuie une larme en fixant Pouillu en fond d'écran sur l'écran de son pc.
Ramona a épousé un sultan de Bagdad et elle s'est barrée avec le numéro de son compte en banque en Suisse. Elle estime que l'amour a aussi un prix, et quand on aime on doit donner sans compter. Surtout avec le compte des autres.
Elodys a retrouvé une vie routinière, les nuits devant le pc à essayer de battre des records dans les jeux d'arcades pour être la plus forte, et un matin elle a crisé en découvrant que Laurine elle était plus mieux forte qu'elle au maniement de la souris, et là elle a décidé de faire pénitence en brûlant tous ses soutifs super boostés de Lara Croft et en se levant tous les jours à 6 heures pour préparer le petit dej à son mari adoré, qui a le droit maintenant de boire autant de canettes de bière qu'il veut en regardant les matchs de foot à la télé. Oui, bon, je sais, c'est pas très crédible tout ça, euh, oui, bon.
Corinne s'est remariée, une cinquième fois, non, une sixième, bref, peu importe. Il s'appelle Benoît, travaille comme secrétaire à l'ambassade de France à Sydney, et pratique la pétanque avec les amis du quartier le dimanche matin. Parfois Corinne fait un saut en jeep dans le bush, les cuisses à l'air, et communique par télépathie avec les kangourous.
Maat s'est remis en ménage avec Dracula, puis elle lui a planté un pieu dans le cœur, déçue par ses baisers pas assez sulfureux, elle a flirté le temps d'un week-end avec Frankenstein, mais a fini par le pousser dans les chutes du Niagara, ne supportant plus ses psychoses d'homme créé, enfin elle a opté pour une retraite monacale dans un couvent, avant de s'enfuir en soutane une nuit d'orage avec un calice en or, parce que c'était amusant, calice qu'elle a balancé après-coup, vu qu'il ne s'agissait que de laiton doré à la peinture. Elle a ouvert une boutique de magie sur Sunset Boulevard en Californie avec Marilyn Manson.
Comme le diable n'était pas revenu, Hécate a transformé l'enfer en immense parc d'attractions. Outre la femme a deux têtes et l'homme à la tête coupée, les classiques du genre, on peut faire du dragon volant, s'effrayer dans le tunnel de l'horreur, manger plein de glaces au soufre gratis, d'ailleurs tout est gratis, et se payer quelques frayeurs sur un grand huit en forme de grand huit.
Steven est retourné au monastère, et après une nuit de méditation, et le feuilletage intensif du dernier numéro hors série de Playboy avec Lady Gaga en posters trois volets, il a filé en enfer jouer avec Hécate.
Pouillu goûte des jours heureux dans un champ de maïs avec Gallimer qui lui masse le dos en lui faisant plein de scroutch scroutch avec ses doigts de paille.
Quelque part dans le cosmos, cramponné à un tapis volant, Rampage Master file au bout de l'univers, poursuivi par le diable, qui compte bien lui faire payer sa défaite.
Quant à Agent Falkan, réussira-t-il à retrouver sa femme qui était partie avec un poltergeist, en utilisant le talisman des sept portes pour aller dans les dimensions surnaturelles ? Ça c'est une autre histoire.
Ah j'allais oublier Séraphine et Claire ! Elles sont reparties à Racoon City flinguer du zombie en petites culottes et soutifs. "Parce que c'est plus excitant", qu'elle a chanté, Séraphine, les couettes excitées. Les filles, des fois, c'est super ouf !
FIN