Les explications après, d’abord manger.
Avec tout ça Lara était affamée, elle sentait son ventre gargouiller, elle se dirigea dans la cuisine, puis ouvrit le frigo. Elle en retira une assiette qui contenait une grosse part de chasekake, le gâteau préféré de Lara, un met traditionnel anglais à base de fromage, elle mordit dedans puis s’aperçu en réalité que ça ne lui faisait plus envie. Tout se passait comme si ses pensées tourmentées lui interdisaient tout autre acte que de penser…
Il fallait pourtant qu’elle mange, elle avait pas mal maigrit depuis la disparition de Kurtis. Elle s’efforça donc de manger, mais rien à faire. Elle reposa l’assiette au frigo puis se servit plutôt un verre de vodka tout en tirant une Lucky Strike du paquet qu’une récente amie de Lara avait oublié sur la télé.
Elle la porta à sa bouche, puis l’alluma et en aspira la fumée, cette cigarette c’était comme une délivrance de ses propres souffrances, elle se sentait comme en transe, elle ne pensait plus, simplement, elle savourait cet instant qui ne durerait pas, alors un rictus se forma sur ses lèvres, pour enfin afficher un sourire complet, voilà qu’a présent elle riait, elle laissa échapper sa joie haut et fort.
Cela faisait trop longtemps, qu’elle contenait ses émotions….Elle regarda la bouteille de Vodka, puis souri à nouveau et s’en servi un nouveau verre.
Elle tira une autre bouffée de sa cigarette puis là regarda l’air songeur, pour Lara cette cigarette c’était l’allégorie parfaite de la vie, elle se consume alors tu as le choix: tu la laisse se consumer seule ou tu en tire le meilleur et joui du plaisir qu’elle te procure
Voilà que Lara philosophait sur l’angoisse existentielle…Plus elle voyait la cendre s’accumuler sur le bout de la cigarette, plus elle avait envie de tirer dessus, elle en tapota le bout, la cendre se dispersai en voletant dans les airs, puis tomba sur le beau parquet Louis XV du salon…La cendre c’est la peau morte des émotions d’autrefois… Toujours aussi contemplative devant cette simple cigarette Lara la porta de nouveau à ses lèvres et avala une gorgée de vodka.
Le gout en était âpre et amer et lui brulait atrocement l’œsophage, pourtant elle aimait ça.
Après quelques temps Lara avait descendu pas mal de verres et la bouteille, pleine au départ était à présent presque vide…
Alors elle songea à Kurtis, essayant de se rappeler leur première rencontre plutôt spéciale…
Puis elle sombra dans les bras de Morphée toujours ce rictus aux lèvres…
Une table, oui c’est tout ce qu’il y a dans cette pièce, une table avec un échiquier dessus. Sur l’échiquier sont disposé quelques pièces; sur les cases clairs trônent un fou noir, une tour et un roi. Sur la face opposé se tiennent une reine blanche, un cavalier et un pion noir avait prit une tour blanche…
Une personne debout sur le coté gauche de la table, elle fume, mais on ne distingue pas son visage, elle porte une longue toge noire à capuche.
Puis la personne se tourne et relève sa capuche, de beaux yeux bleus foncés illuminent son visage, des mèches en cascade sur son front, un sourire charmeur mais arrogant.
« tu vois Lara, les échecs sont une représentation du monde, ou chaque situation peut être modélisé en une position qui peut trouver sa solution sur l’échiquier » celui qui venait de parler avec tant de sagesse c’était Kurtis.
« quand tu veux quelque chose, tu tends la main et tu le prends ce sont tes choix qui feront ton futur…sans rancune?… »
Il tend deux doigts vers sa tempe et fait un salut à l’armée américaine, puis doucement s’éloigne en reculant, sans tourner les talons, on entend le bruit de ses rangers sur le parquet.
Lara se réveilla en sueur, elle regarda son poignet droit: 3h15…
Elle se leva et prit la direction de la cuisine car la faim la saisissait atrocement, elle mangea jusqu’à satiété puis quitta l’appartement et sauta sur sa Norton Streetfighter bleue, démarra le contact, débraya, poussa le sélecteur vers le bas, embraya légèrement et mit les gaz.
Elle s’arrêta devant un imposant bâtiment de style néoclassique, on pouvait voir en son sommet une frise semblable au Parthénon constituée de triglyphe et de métopes. Après cette petite remarque architecturale Lara passa l’imposante porte et en ressortit deux heures et douze minutes plus tard l’air particulièrement ravie.
On pouvait aisément comprendre la raison de cette jovialité: elle avait récupérer son manoir, elle avait eu à le racheter pour le double, mais qu’importe car quand on aime, on ne compte pas se disait Lara et puis il fallait bien qu’elle utilise son argent, elle qui ne dépensait presque jamais rien.
Après ça, elle sauta dans le premier avion à destination de l‘Angleterre, confiant sa moto à une amie, lui rendant au passage ses cigarettes oubliées sur la télé.
Après cinquante cinq minutes de vol, Lara était à Wimbledon et quelques temps plus tard à nouveau devant les portes de son manoir, la grosse clé en argent à la main ainsi que deux gros sacs sur le dos.
« home sweet home » s’écria-t-elle…
le solitaire est rongé par ses propres démons, le sociable le dévorent les innombrables alors choisis...