Welcome to the jungle


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Welcome to the jungle

Messagepar Phantom_Blue » 15 Mar 2009, 10:00


C’était par une nuit de pleine lune. Nan, y avait pas de vampires. J’aurais bien voulu. Des vampires beaux gosses avec des longues chevelures soyeuses noires, blondes, rousses, en couleurs, et des longues dents de nacre pointues pour me mordre dans le cou. Beaux comme dans les mangas. Mais nan, y a jamais de vampires beaux gosses dans mes nuits de pleine lune. Juste des insomnies quand j’arrive pas à dormir. La poisse ! Des fois les filles ça dort pas, parce que ça pense à des trucs de filles. Et moi je pense trop à des trucs de filles les nuits de pleine lune, comme les beaux gosses de ma classe. Surtout à un beau gosse. Est-ce que Tanguy m’aime un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ? S’il m’aime pas, j’le tue direct ! S’il m’aime juste un peu, j’le tue aussi ! Une fille, c’est fait pour être aimé à la folie ou pas du tout. Et pas du tout, dans mon cas, c’est total impossible. On n’a pas le droit de jouer avec les sentiments d’une fille fragile. Et je suis une fille fragile quand je tue pas les beaux gosses qui m’aiment pas. Hahahahahahaha ! Rire lugubre de fille dans une nuit de pleine lune. C’est fou ce que je pense à des trucs quand je dors pas.
Et puis y a eu la fumée et les flammes.

Je sursaute dans mon lit dans mon tee-shirt avec ACDC dessus quand Angus Young éclate la gratte avec ses doigts scotchés de sparadrap. Les flammes montent au milieu de la chambre. J’essaye de pousser un cri mais je peux pas tellement je suis fascinée avec les yeux en transe. Peut-être que je vais brûler dans les flammes de l’enfer. C’est mon destin, tout ça parce que j’ai trop pensé à des beaux gosses. Ben quoi, c’est normal, pour une fille ado de penser à des beaux gosses. Quoi et les études ? Ben c’est ça, les études d’une fille ado : penser à des beaux gosses ! C’est pas les maths qui vont me rouler un kiss romantique. Ça se saurait depuis la maternelle. Faut être lucide des fois.
Donc les flammes flambent dans la chambre, puis elles disparaissent d’un coup et il est là, debout devant mon lit, beau comme un dieu, avec son bandana rouge, son tee-shirt déchiré et son jean délavé taillé aux genoux. Trop délire classe le tattoo de tête de mort sur son biceps trop musclé ! Là je sais pas quoi dire ! Les mots s’étranglent dans ma gorge, des mots de fille qui aimeraient lui dire la surprise et la joie infinies qui viennent de s’emparer de mon âme explosée par la surprise. Ouais, c’est ça, mon âme explosée par la surprise.

Axel Rose me fixe avec des yeux clairs, puis sombres, puis de nouveau clairs, je sais plus, à force d’offrir mes yeux de fille tremblante et heureuse en pâture à son regard de rocker dur et sanguinaire, et doux et tendre à la fois. Il mâche un gum avec tranquillité. Putiiiin ! et moi qu’en n’ai pas juste au moment où je devrais aussi gumer en symbiose, mes dents en harmonie de mouvement avec ses dents en harmonie avec les miennes. Mais là il se passe un truc délire ! Axel a dû capter le vide dans ma bouche. Il me tend un gum enveloppé dans un papier d’argent scintillant. Emue, troublée, mes doigts osent à peine le prendre. Mais je le prends. Normal, un gum offert par Axel Rose, c’est comme une demande de mariage. Je peux pas refuser. Je serais super conne de dire non. Et j’ai trop toutes les raisons de dire oui. Un oui que je voudrais hurler à la face du monde, pour dire que je suis la fille la plus comblée de l’univers. Donc je prends le gum, nan je dis pas merci, ça fait plouc bourgeois. Dans le rock on dit jamais merci. Le fait d’accepter le gum, c’est déjà le merci. Y’a marqué Californie Extra Menthol, une marque que je connais pas. Et quand je le glisserai dans ma bouche, et que le parfum de menthe inondera ma langue, je serai corps et âme à Axel. Je retire le papier. Et sans hésiter. Vous imaginez ? Si je mettais trois plombes que le papier colle au gum, que mes ongles galèrent pour enlever les petits bouts, la super honte totale !

Ouah trop bon ! Je commence à mâcher en synchronisant mes coups de dents avec ceux d’Axel. C’est lui qui donne le rythme. Moi je le suis, soumise, attentive, que même dans tous mes cours en classe j’ai jamais eu autant d’attention, même pour le prof d’anglais qui ressemble à Paul Mac Cartney dans « A hard day’s night ». Les Beatles, c’est cool, OK pour Penny Lane, quand t’as le blues, pour les filles chochottes à leurs mamans, mais les Guns N Roses c’est plus mieux pour les filles, les vraies, les super rebelles, entreprenantes et téméraires qu’ont pas peur d’aller au bout de leurs rêves en séchant les cours et en trafiquant la signature de leurs parents. Et là je suis trop mordue partout dans le cou par les dents d’Axel qui mâche trop bien son gum. Je réalise pas encore la merveille. Axel Rose une nuit de pleine lune debout devant mon lit. Comment il a su que j’existais ? D’accord, je joue un peu de la guitare, mais juste des trucs faciles, comme Petit papa Noël, et à la seiche. Ben rigolez pas, c’est pas évident avec toutes ces cases et cinq doigts qu’on finit par loucher et en voir dix. Pas de quoi révolutionner la musique dans les trois prochaines années !
On continue de mâcher nos gums en cadence dans le silence de la nuit.

Et c’est là qu’il brandit une guitare électrique, une Stratocaster noire et rouge comme les couleurs du diable, avec plein de boutons pour régler le son et des cordes en métal étincelantes.
— Elle est à toi, qu’il me dit.
J’écarquille mes yeux de fille, arrête de gumer un instant qui dure une éternité, la bouche ouverte. Je me demande si mes oreilles m’ont pas trompé, si j’ai bien entendu les mots qu’Axel a prononcés d’une voix trop chantante et virile à la fois. Mes pensées se bousculent dans ma tête, comme quand je sais pas quel tee-shirt et jean mettre juste dix minutes avant d’aller en cours. Ben des fois c’est monstrueux flippant, le choix, faut pas croire. Tu passes vite du clan des branchés dans le groupe des ringards pour une faute de goût et des fringues mal assorties. Fatat error, quoi !
Axel dépose la guitare sur mes genoux. J’ai l’impression d’accoucher d’un alien super hideux trop beau dans son horreur esthétique repoussante. Sauf que là je me retrouve avec un bijou céleste inestimable qu’on appelle une guitare électrique. Et pas n’importe laquelle. Une Stratocaster offerte par Axel Rose en personne. Si ça c’est pas une déclaration d’amour, je sais pas. Enfin je le prends comme une déclaration d’amour, disons, comme une attention soutenue d’Axel envers moi. Ouais, c’est ça. Avec une grande teinte d’amour. Ouais, c’est ça. Une très grande teinte d’amour.
— Tu vas jouer dans notre groupe, qu’il rajoute.
— Mais je sais pas en jouer, que je murmure, soudain déconfite, presque au bord des larmes, avec le monde qui s’écroule d’un coup.
— T’inquiète pas, tu sauras. Fais-moi confiance. Viens, on y va.
Le tout dit avec un petit clin d’œil rempli de bienveillance.

Je sais pas, mais soudain une confiance invraisemblable s’empare de moi, avec le monde qui se reconstruit en une seconde, encore plus beau qu’avant. Je bondis hors du lit. Oups ! Quand même gênée avec mon shorty rose. Je sais, ça fait pas trop rock rebelle. Surtout devant Axel, mais c’est trop un gentleman. Il a détourné son regard et attend que j’enfile un jean. Putin là je mets quoi comme jean ? Je veux pas avoir l’air d’une plouc ringarde. Ce serait l’épouvante absolue ! Là je me défenestre illico presto avant de me pendre en me taillant les veines. Le jean noir, ouais, le noir.
Et la super crise ! J’ai Angus Young sur mon tee-shirt ! Aaaaaaaaaah ! cri atroce d’une fille trop détruite ! Que va penser Axel ! Naaaaaan ! J’suis pas amoureuse d’Angus, c’est juste un flirt superficiel, rien de sérieux, une boutade d’ado déglinguée du cerveau ! Aaaaaargh ! Je le retire vite fait et enfile un tee-shirt avec un loup blanc dessus. Putiiiin ! Et dire que la dernière fois au centre commercial y en avait un des Guns N Roses, et que j’ai choisi justement celui avec Angus ! Je mériterais d’être brûlée dans la cour du collège, le corps rongé par les flammes d’une intense et douloureuse punition !
— C’est bon, que je murmure en forçant sur la voix.
J’ai peur de prononcer des mots qui seraient pas prononcés comme il faut et qui feraient pas rock. Il continue de gumer pendant que j’enfile mes bottes. Ben j’allais pas mettre des sandales, quand même. J’aurais eu l’air de quoi ? D’une bimbo débile dans un défilé de mode débile ! Faut quand même que j’assure un minimum. C’est pas toutes les nuits que je sors avec Axel Rose. Ça m’arrive qu’une fois dans la nuit, et c’est cette nuit. Alors faut pas que je déconne.
— Voilà je suis prête !
Ouah ! je le crois pas. Axel a pris mon blouson et me le tient pendant que je l’enfile. Il m’aide à passer les bras dans les manches. Je sens la menthe de son gum sur mon visage. Il me fait face, ajuste mon col avec ses doigts super doux sur mes épaules, coiffe la pointe de mes cheveux avec une légèreté qui me surprend et me met aux anges. Je suis toute vertiginisée. Et il me sourit. Son premier sourire. Je crois que je vais m’effondrer dans le coma. Je lui souris aussi. J’espère que j’ai bien souri. Que ça faisait pas une grimace, sinon je me flingue direct.

Trop la classe la Corvette décapotable ! Ça change de la Citroën monospace pourrie de papa, que j’osais même plus monter dedans, même cachée à l’arrière en me recroquevillant sur le siège. Là je m’installe à l’avant, à côté d’Axel qui a mis ma guitare sur la banquette derrière nous. J’ai bien dit nous ? Ouah, c’est comme si on était en couple ! Virgie Rose, ça sonne trop bien. Je suis faite pour porter des noms classe hors du commun des mortels.
Et c’est parti ! La Corvette décolle dans les airs comme une fusée. Axel de profil au volant, je m’en lasse pas. Je poserais presque ma tête sur son épaule. Papa et maman doivent roupiller sans se douter que leur fille vit un conte de fées. Tant mieux. Maman pousserait des cris en gueulant ou gueulerait en criant, ce qui revient au même. Normal, la jalousie ! Elle aurait aimé être à ma place, mais pas de chance, avec son hit parade des variétés françaises, elle est pas dans le coup. Et papa m’enfermerait dans ma chambre et appellerait les flics. Normal, la jalousie aussi ! Vu qu’il peut pas être aussi beau gosse qu’Axel. Et il a jamais rien pu comprendre au rock. Les parents, ce sera toujours dépassé par les événements extra-super-flashs de leurs filles au top number one du futur. Hein que je l’ai bien dit ? Normal, je suis extra-super-flash. Ben quoi, nan je frime pas, c’est une réalité reconnue historiquement parlant par tous les magazines pour ados, que les ados ils sont extra-super-flashs, et comme je suis une ado. Je dirai même plus l’Ado par excellence, vu que je suis avec Axel Rose. Alors vous voyez.

Je crois qu’on est au moins à dix kilomètres au-dessus de la Terre. Le paysage est tout petit dans le noir en bas avec des lumières de villes. On traverse des nuages illuminés par la lune qu’on dirait de la barbe à papa. Axel attrape au passage des flocons et me les donne à goûter. C’est trop délicieux sucré. Je pourrais manger dans ses mains toute ma vie comme un petit chien. Puis un grand soleil brille à l’horizon là où la Terre se courbe. La Corvette descend presque en piqué que je crie, ce qui fait rire Axel. Il redresse au-dessus de Londres baignée dans une aube grise. Je reconnais à cause des autobus rouges dans les rues. Puis il remonte dans le ciel et on se retrouve au-dessus de l’océan en plein jour avec des oiseaux qui volent autour de nous. Je sais pas où il m’emmène, mais j’y vais sans hésiter. Quand je raconterai ça aux copines, elles me croiront jamais. M’en fous.
— Je donne un concert dans une heure.
Axel a tourné son visage de beau gosse vers moi. Il m’a de nouveau parlé. Je bois ses paroles avec une frénésie à peine contenue. Tout ce qu’il dit est fabuleux. Et il le dit à moi. Après toutes ces heures de galère en cours, les migraines des maux de la tête à écouter les profs baratiner leurs trucs de profs qu’ont rien à voir avec nos préoccupations fondamentales majeures obligatoires essentielles d’ados, la chance me sourit enfin à travers les ténèbres. Et le sourire qui illumine les ombres maléfiques de mon destin de fille-obligée-d’aller-en-cours, c’est celui d’Axel Rose, le chanteur des Guns N Roses.

New York ! La Corvette serpente entre les gratte-ciel. Je l’avais vu à la télé dans les séries américaines où y a New York, mais là c’est pour de vrai. On se pose au sommet d’un gratte-ciel. Axel prend ma guitare et m’invite à le suivre. Mon cœur bat à 1000 à l’heure ! Un cœur de fille, c’est comme un bolide. Soit ça file à fond sur la piste du bonheur, soit ça croupit dans l’inertie du garage de la tristesse. Et un escalier plus loin, je me retrouve dans un super apparte avec des baies vitrées dominant la ville.
J’hallucine grave ! C’est bien Slash, avec son chapeau haut de forme, assis sur le canapé, je devrais dire étalé, un rocker il est jamais assis, y a que les bourgeois ploucs qui sont assis.
— Hello Virgie, qu’il m’envoie entre deux coups de gum, avant de boire une canette.
Ouah ! Slash me connaît. Je le crois pas.
— Hello Slash, que je réponds, entre deux coups de gum.
Toujours celui d’Axel. Je crois que je le mâcherai toute ma vie, et même dans ma tombe encore. Et après je le conserverai dans du formol.
Un écran télé 16/9 extra plat géant diffuse des pubs américaines. Je m’assieds, pardon, je m’étale dans un fauteuil. Slash me tend une canette. C’est un Coca, y a marqué mangue kiwi dessus. Un tout nouveau que je connais pas. J’arrache la languette. Savoure le pétillement. Trop bon déjà en respirant le parfum. Je goûte. Super trop bon.
Axel s’est étalé dans le fauteuil en face, après avoir filé ma guitare à Slash. Qui me demande de venir près de lui. Je pose mon Coca sur la table basse et le rejoins. Etalée à côté de Slash, trop la classe !
— Tu vois, qu’il m’explique, la guitare c’est simple.
Et là je comprends tout. Les cases. Les accords. Les arpèges. Et je joue « Sweet child o’ mine » comme une pro, sans une faute. Moi qui galérais un max sur Petit papa Noël. J’en reviens pas. Ben après je joue même Petit papa Noël à la rock. Mes doigts sont devenus magiques. Normal, avec un prof comme Slash. Tu peux que donner dans le génial.
— T’es prête baby, chante Axel. Bienvenue chez les Guns N Roses.
Baby dans la voix des mots de sa bouche, rien que pour moi, c’est mon plus beau cadeau. Je suis une Gunette Rosette maintenant. Mes rêves les plus fous se réalisent. J’avale une autre gorgée de Coca mangue kiwi étalée à côté de Slash qui siffle, attends, je vois pas bien, de la Crash Bier.

Et y a Izzy Stradlin qui débarque, trop beau dans son jean moulant, suivi par Duff McKagan, aussi beau dans son jean moulant, et Steve Adler, pas moins beau dans son jean moulant. Z’ont tous un gum dans les dents. Ils se penchent vers moi pour me faire la bise à tour de rôle, leurs cheveux longs s’emmêlant l’espace d’une seconde dans mes cheveux, chatouillant mes joues rougissantes. Duff s’étale dans mon fauteuil. Izzy s’étale à côté de moi, ouah je suis entre Slash et Izzy Stradlin les deux guitar les plus heros de la planète. Je me suis jamais sentie aussi petite. Steve s’étale à mes pieds sur le tapis dans les boucles de laine colorées. Les yeux fermés, il imite une batterie avec sa bouche. Du coup je balance super facile les accords de Nightrain sur ma Strastocaster. Izzy claque des doigts en rythme. Duff claque des santiags en rythme. Steve claque de la bouche en rythme. Axel roucoule de sa voix coupante :
— Loaded like a freight train… Flyin’ like an aeroplane… Feelin’ like a space brain… One more time tonight…
Mes doigts sont devenus des petits serpents vivants sur le manche de la gratte. Le venin de mes ongles éclabousse le silence. Je suis trop une guitarette héroïne ! Slash secoue la tête en rythme. Ses longs cheveux bouclés roulent en boucles. Il décapsule une autre canette de Crash Bier. Avale une gorgée. Et s’écroule comme une masse sur Steve. Son chapeau haut de forme valdingue sur le tapis.
Axel n’a pas l’air surpris. Les autres non plus. Izzy me fixe avec ses yeux de caméléon et largue :
— Tu joueras à sa place.
Euh, OK, si ça peut sauver le groupe. Ben quoi ? Je suis une Gunette Rosette oui ou merde ? Bon alors !

Un peuple dingue au Madison Square ! L’hélico nous dépose sur la scène au milieu du stade dans un cyclone de cris et de fureur et repart en scalpant l’air de la nuit qui tombe. Des tsunamis de lumière violente balayent les visages défigurés par l’extase. On domine un million de fans en transe hystérique. J’assure trop en shorty et soutif cuirs avec mes couettes, plantée sur les talons aiguilles de mes cuissardes, le gum plus agressif que jamais, ma Stratocaster collée contre mon ventre brûlant. Axel arrache son tee-shirt et le jette dans la foule. Izzy sangle relaxe sa lead guitar. Steve fait tournoyer les baguettes dans ses doigts de cogneur. Duff caresse les cordes graves de sa basse. Et j’envoie sauvage les premiers accords cinglants de « Welcome to the jungle ». Axel enchaîne, le micro vissé dans ses mains :
— Welcome to the jungle… We got fun’n’games… We got everything you want… Honey we know the names…
Un air chaud saturé de sueur et de désirs interdits roulent ses vagues lourdes autour de nous. Les enceintes géantes Marshall éclatent les sons en échos de fleurs décibelles carnivores. Des millions de yeux voraces ricochent sur mon corps électrifié.
J’aurais pu jouer jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au bout de mon âme, jusqu’au bout de tous les plaisirs se tordant dans des lits de flammes impudiques.
Mais une horde de flics casqués a débarqué en force avec des hélicos outrageant la nuit de projecteurs indiscrets.
J’ai pas compris. Mes doigts ont ralenti sur le manche de ma Strastocaster. Le son a faibli. Pendant qu’Axel se battait avec des flics qui le ceinturaient. Izzy a fracassé sa gratte sur des casques avant de finir allongé sur le ventre et menotté. Duff a subi le même sort. La batterie de Steve n’était plus que lambeaux et désolation.
Et là je vois papa et maman qui viennent vers moi, des brassards FBI au bras. Je le crois pas.
— Maintenant ça suffit Virgie, me lance papa d’une voix sèche, tu rentres immédiatement à la maison !
— Tu es consignée pendant un mois, me crache maman, les dents sévères, je vais te faire passer l’envie de tes fantaisies !
J’ai poussé un long cri avant d’être soulevée par les flics sous les hurlements de la foule. Ils m’ont portée comme une morte, la tête renversée en arrière, mes couettes défaites dans une traînée effarouchée de cheveux ensanglantés de désespoir.
Un hélico m’emporte dans la nuit, attachée à un câble. Et me lâche au-dessus de l’océan noir et houleux. Je sombre dans les abysses sans fin du néant informe.

Le mal de crâne en me réveillant en sursaut, trempée de la tête aux pieds. Ma mère qui déboule dans ma chambre avec ses bigoudis dans les tifs en gueulant :
— C’était quoi ce boucan ? Virgie, si ça continue, tu files en pension ! Je veux plus que t’écoutes cette musique de fous, ça te fait cauchemarder ! Demain je balance tous tes CD à la poubelle ! Je t’achèterai du Lorie, bébé Lilly et les Bisounours ! Ça au moins c’est de la musique normale pour les jeunes !
Welcome to the jungle ! Je comprends maintenant le vrai sens de ces paroles. Axel, je t’attendrai chaque nuit, au cœur des mes insomnies de fille tourmentée par ton regard, un gum dans les dents, en rêvant à ton sourire doux comme une caresse d’ange sur mon visage troublé. J’écouterai les bruits du silence pour entendre tes pas venir vers moi. Et ma Stratocaster jouera encore les accords de l’amour et de la rage d’aimer pour toi.
I love you, Axel Rose, for ever ! Ta baby alone in the dark !
Maman s’est barrée dans sa chambre. Tiens, j’ai un gum dans les dents ! Y’a un papier sur le lit.

Californie Extra Menthol

C’est pas vrai ! Il était là !
— AAAAAXXXXXEEEEEELLLLLLLL !




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Re: Welcome to the jungle

Messagepar Babou » 16 Mar 2009, 07:16


Ben c’est ça, les études d’une fille ado : penser à des beaux gosses ! C’est pas les maths qui vont me rouler un kiss romantique.
Peut-être les sciences naturellement appliquées alors ? Image

Putin là je mets quoi comme jean ? Je veux pas avoir l’air d’une plouc ringarde. Ce serait l’épouvante absolue ! Là je me défenestre illico presto avant de me pendre en me taillant les veines.
Une fois qu'on est défenestré on est pas tout à fait mort, faut le savoir, c'est important. :D
Alors on peut encore se pendre en se taillant les veines. :11:

Il me fait face, ajuste mon col avec ses doigts super doux sur mes épaules, coiffe la pointe de mes cheveux avec une légèreté qui me surprend et me met aux anges. Je suis toute vertiginisée.
Je suis toute verginitisée, des fois faut faire vachement gaffe à l'emplacement des syllabes. :13: :02:

Trop la classe la Corvette décapotable ! Ça change de la Citroën monospace pourrie de papa, que j’osais même plus monter dedans, même cachée à l’arrière en me recroquevillant sur le siège.
Je me demande si Axel ne la mène pas en bateau .... C'est vrai, y a aussi les bateaux Corvette. Image

Puis un grand soleil brille à l’horizon là où la Terre se courbe.
J'adore la Terre qui se courbe. Image

Mes doigts sont devenus des petits serpents vivants sur le manche de la gratte. Le venin de mes ongles éclabousse le silence ... Les enceintes géantes Marshall éclatent les sons en échos de fleurs décibelles carnivores. Des millions de yeux voraces ricochent sur mon corps électrifié.
Trop démentes ou géantes ces phrases. Qui a dit << j'adore les phrases insensées de phantom >> ? A mon avis il doit s'y reconnaître. Ne serait-ce pas un tueur de chèvres ? :04:

J’assure trop en shorty et soutif cuirs avec mes couettes, plantée sur les talons aiguilles de mes cuissardes, le gum plus agressif que jamais, ma Stratocaster collée contre mon ventre brûlant.
C'est comme la tenue de la Lara revue et corrigée par Kr@us. :19:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Welcome to the jungle

Messagepar Sami » 14 Avr 2009, 23:36


berk brrr nan z'aime pas les vampires,même en beaux gosses cheveulus! :D

moi une plouc ringarde! :D
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