par AgentFalkan » 07 Aoû 2008, 13:52
Après avoir lu le briefing il comprit enfin ce qu'il était venu faire à Baltimore. Oui, il se rappela aussi de la ville où il était. Et de la date. Le 4 juillet 2028. Donc, pour ce jour-là , James Falkan s'était mis une mission à faire: éliminer un trafiquant d'armes qui fournissait depuis longtemps un groupe criminel organisé à Baltimore. Mais ce groupe causait des ennuis depuis un certain temps à l'IPCA, l'agence dirigée par Falkan. Donc, la première chose que Falkan voulait, c'était de tuer leur fournisseur en armes. Une autre ordure, un autre déchet de la nature, un des éléments considérés comme les plus gênants par les services secrets gouvernementaux.
Le trafiquant d'armes portait le nom de Ludwig Sherman. Il aurait suffi à Falkan de l'abattre de loin avec son fusil à lunette, la fenêtre de l'hôtel offrant une vue parfaite sur la zone prévue pour l'échange entre Sherman et ses clients. Mais… c'était différent cette fois-ci. Falkan regarda ses mains. Combien d'hommes a-t-il tués depuis toutes ces années… et combien sauvés? Beaucoup plus tué que sauvé, en tout cas. Et pourquoi on ne peut pas sauver, sans tuer? Il se demandait tous ces questions, qu'il ne se demandait jamais encore au cours de sa carrière d'agent. Et il ne trouvait pas de réponses pour autant. Mais ce qui était certain, c'est qu'il n'arrivait plus à agir comme avant. Simplement remplir ses devoirs. Et même si cette mission, il l'avait choisie lui-même pour lui, il n'était plus d'accord avec ce genre de comportement. Sa vision sur les choses avait changé. Il n'avait plus envie de tuer. Il voulait arrêter tout de suite et rentrer chez lui. Mais il ne pouvait pas, quelque chose le retenait. Il se dit qu'il devrait réfléchir à sa raison de vivre et au sens de tout ce qu'il fait.
Jusqu'à ce jour, il avait servi son pays avec fierté et était persuadé qu'il faisait le bien. Il était sûr de lui, de ses actes, du fait qu'en éliminant le mal qui menaçait partout, il aidait et protégeait le pays, le peuple. Mais voilà . Cette fois-ci, il comprit que sa réflexion simple s'est arrêtée trop tôt. Que tout ceci n'a jamais été sa propre opinion, mais l'opinion du gouvernement qu'il acceptait entièrement. Mais plus depuis ce jour. Maintenant, il avait vu plus loin. Il se disait qu'au fond, tuer ceux qui font le mal n'apportera jamais la paix durable sur le monde. Il voyait de plus en plus clair. Il voyait qu'il s'était trompé. Que le gouvernement n'avait pas raison. Et que tout ce monde se trompe depuis des années. Sa pensée s'accélérait vers quelque découverte extraordinaire, qu'il ne pouvait pas décrire avec les mots. Et même dans sa tête, elle restait encore floue. Claire, mais imprécise. Il eut l'impression que sa vision sur le monde venait d'être bouleversée. Et maintenant il commençait à ressentir quelque chose de nouveau. Tout cela était confus et encore imprécis, mais il tenait à ne pas perdre ces pensées, à ne pas les oublier, et à prendre du temps à démanteler toute la vie qu'il avait vécu, tout son sens profond. Peut-être même qu'il avait envie de comprendre le sens de toute la vie de l'Humanité jusqu'à aujourd'hui. En tout cas, il ressentait le besoin de mettre enfin de l'ordre dans tout cela.
Il se leva et se dirigea dans la salle de bains. Quand il entra, il vit tout de suite son visage pâle et fatigué dans le miroir. Un visage presque sans vie. Mais dans les yeux, un regard qui commençait à se réveiller. A percevoir mieux les choses. Falkan sentit soudain comme une décharge parcourant son corps. Son esprit revenait au contrôle de son corps et il sentait qu'il commençait à revivre. L'âme en lui, se battait. C'était le réveil.
Chapitre 2 : Les premiers pas
Falkan regarda l'heure. Il restait une demi-heure avant la rencontre prévue entre Sherman et ses clients. Il ouvrit tout de suite sa mallette noire et prit les pièces du fusil à lunette W2000 qu'il assembla rapidement. Puis il posa le fusil à lunette sur l'appui de la fenêtre. Ensuite il se demanda: "…Mais qu'est-ce que je fais? Pourquoi je tuerai cet homme que je connais même pas..? Même s'il fournit des armes à ce groupe qui a déjà abattu deux de mes agents,… je devrais d'abord me renseigner plus sur eux…". Sa pensée fut interrompue par ce qu'il vit au loin. Sur la zone où il attendait sa cible, deux limousines s'arrêtèrent. Il prit vite la chaise et s'assit devant la fenêtre, saisit son fusil et visa pour voir de qui il s'agissait. La portière conducteur de la limousine de gauche s'ouvrit et le chauffeur en sortit. Il alla ouvrir la portière arrière, d'où un homme en uniforme vert apparut. A ce moment-là , les deux portières avant de l'autre limousine s'ouvrirent et deux hommes en longs manteaux noirs en ressortirent. L'un d'eux avait une valise. Falkan remarqua que l'homme en uniforme prit aussi une valise de sa limousine, et avançait maintenant lentement vers les deux hommes. Puis il s'est arrêté, Falkan comprit qu'ils commençaient à parler et que l'homme en uniforme était bien Ludwig Sherman. Ils commencèrent à montrer le contenu de leurs valises. Celle de Sherman contenait des pièces métalliques d'une arme à feu que Falkan ne reconnut pas. L'autre était remplie de billets. Ils se mirent à passer à la transaction. Falkan observait Sherman. Ce dernier portait des lunettes noires rondes et avait une longue moustache. Ses cheveux étaient lissés en arrière. Falkan vit de plus près l'uniforme, et comprit soudain que cet homme était assurément un officier de l'armée.
Il changea brusquement d'avis sur le choix de sa cible. Il voulut d'un coup en finir et partir le plus vite possible chez lui, à Washington. Il décida d'éliminer celui qu'il crut être le chef du groupe criminel. Celui qui avait des lignes rouges le long de son manteau noir, à la différence de l'autre. Il visa rapidement et tira. Le recul causé par le tir changea sa vue mais il la rétablit de suite pour vérifier si la cible a bien été touchée. Sherman semblait perdu, et l'homme en noir, pris de panique soudaine, regagna sa voiture avec la valise d'arme et démarra. Sherman fit de même et les deux voitures quittèrent précipitamment la zone, laissant le cadavre du chef mort sur l'asphalte mouillé par la pluie.
Falkan s'accroupit et commença à démonter son W2000. Il rangea rapidement les différentes pièces dans la mallette, la ferma, et se releva pour regarder autour de lui. Une fois sûr qu'il n'a rien oublié, il prit la mallette et sortit de sa chambre d'hôtel. Puis il descendit les escaliers et atteignit le hall principal. Il vit la réceptionniste qui lisait un journal sous une lampe, et s'approcha rapidement en tendant les clés de la chambre. La réceptionniste était étonnée de le voir partir comme ça, en pleine nuit.
— Merci de votre accueil et au revoir, dit rapidement Falkan et posa la clef sur le comptoir.
— Merci, j'espère que votre séjour ici vous a plu, répondit-elle en souriant.
Falkan ne dit rien et sortit par la porte vitrée. Il se fit reconduire à la gare en prenant un taxi. Une fois sorti à la gare, il aspira enfin l'air frais qu'il attendait tant, et de suite après sentit un violent coup de métal donné sur sa nuque, ce qui lui fit perdre conscience.
A SUIVRE