Stigmata


Laissez aller votre imagination et faites-nous part de vos histoires, poèmes...

Modérateurs: Phantom_Blue, Co Admin, Bigs Moderaiders

Stigmata

Messagepar Phantom_Blue » 31 Juil 2008, 09:35


Minuit. L’heure des crimes amoureux. Où les dagues acérées se plantent dans les chairs purpurines. Où les doigts raidis enserrent les cous délicats. Où les oreillers étouffent les souffles et les balles transpercent les cœurs. Sous les voiles indécents des ombres de la nuit.
Attablé dans un bar de la rive gauche, son visage pharaonique se découpant dans la clarté blafarde d’une applique murale en forme de crâne, un mince trait de khol soulignant ses yeux rouges, ses longs cheveux noirs tombant sur ses épaules, Krystos lit la première phrase des chants de Maldoror de Lautréamont :
— Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison.
Une réflexion tourmentée d’orages psychiques déferle dans son esprit. Etre ou ne plus être, pour être encore sans être. Telle est la réponse. Il referme le livre. Prend son verre. Avale le liquide brûlant et transparent. Savoure le vertige presque mortel.
Quand le jeune Werther passe en coup de vent, les yeux électrocutés de drames intérieurs, vêtu en Robespierre montant sur l’échafaud, la chemise en dentelles déboutonnée sur une poitrine scarifiée à la lame de rasoir.
Il s’écroule sur une chaise en face de Krystos, se flagelle la poitrine avec les poings. Enfouit son visage détruit dans la paume de ses mains. Verse des larmes qui dessinent sur la table des gouttes de pluie. Exhibe un pistolet Smith & Wesson au barillet vide. Articule d’une voix sarcastique :
— J’imaginerai la balle et je ferai semblant de quitter cette vie. Je jouerai ainsi un bon tour à ma conscience. Sais-tu que les libellules jouissent dans la bouche des lézards ? L’univers n’est qu’un fantôme holographique ! Et nous, qui sommes-nous, sinon des vapeurs d’encens hallucinatoires s’échappant du shilom de Satan !
Krystos écoute d’une voix distraite. Un vague à l’âme s’épanchant avec langueur sur son front.
Soudain le jeune Werther se lève d’un bond, proclame la Révolution de 1789, acclame les couperets des guillotines, prédit des rivières de sang roulant leurs flots impétueux dans les rues, et l’apogée d’un monde nouveau auréolé de gloire. Il rajoute :
— Ah oui ! Va au caveau du marquis de Sade, Oscar l’aurait vu.
Et il disparaît par un petit escalier en colimaçon au sous-sol pour se décapiter avec la lunette des toilettes.

Coiffé d’un chapeau Dantesque à larges bords, drapé dans une cape à la Mandrake, le cœur battant, Krystos s’engouffre dans la nuit venteuse, sous des nuées de chauves-souris affolées.
Dans la ville cauchemardesque, la Saint-Barthélemy bat son plein. Des corps nus sont défenestrés des tours de Babel. Des amoureux transis s’immergent dans les profondeurs du fleuve houleux. Sur les banquettes en cuir des Limousines, des corps reptiliens se livrent aux ordalies de la jouissance. Le grand théâtre inhumain déroule ses actes sur la scène ensanglantée du monde. Dans une ruelle, des souris hystériques dévorent un chat masochiste en poussant des petits cris excités. Un clown au maquillage délavé gît dans une rigole, un rictus d’ironie sur sa bouche grotesque et déformée.
Krystos file dans l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise, pareil au labyrinthe du Minotaure, puis prend une petite allée transversale. Un éclair lézarde la nuit. Coup de scalpel foudroyant taillant la peau du ciel. Et une pluie diluvienne s’abat sur le cimetière quand il atteint le caveau du marquis de Sade. Il pousse la grille qui grince. Des roulements de tonnerre font trembler le sol. Des flashes blancs illuminent l’obscurité comme les éclaboussures jetées sur une toile par un peintre fou.
Un escalier plus bas, éclairé par des torches inextinguibles, Krystos débouche dans une petite salle bordée de niches où reposent des cercueils. Au centre, une table avec des chandeliers allumés, et assis autour, en train de jouer aux cartes : Salvador Dali quelque peu décharné mais reconnaissable à ses fines moustaches dressées, Oscar le squelette, Marilyn Monroe arborant une robe fripée au décolleté moisi, le marquis de Sade chiquant du tabac flétri dans ses narines putréfiées, et Marie-Antoinette au teint blafard et dont le cou laisse apparaître des points de sutures.
— Cette nuit sera ar-khan-gé-li-que, articule avec maestria Salvador Dali en posant un 12 de pique.
— Poupoupidou, chantonne Marilyn Monroe en piochant, puis en posant une reine de cœur. Vous croyez que mon daddy m’offrira un collier de diamants ?
— Ce sera la nuit du grand rut cosmique, clame fort le marquis de Sade, avant d’abattre un 69 de cœur.
— Une nuit à en perdre la tête, soupire Marie-Antoinette. Les diamants mènent au trépas.
Elle hésite et choisit le troubadour de carreau.
Oscar le squelette claque des mâchoires.
— Les diamants sont éternels, nous aussi, mais la différence avec eux c’est que nous avons perdu notre éclat.
Ses doigts squelettiques pose le squelette de trèfle.
Salvador Dali s’insurge et prononce d’une voix sombre et traînante :
— Le seul éclat é-ter-neeel est donné par le pooop aaart et le ooop aaart. La quin-te-sseeen-ce mi-ro-bo-laaan-te, ex-tra-ooor-diii-nai-re et dia-man-tiii-que de l’é-ter-niii-té se reflète dans le ka-lé-iii-dos-cooo-pe de l’âââ-me per-siis-tant dans la mé-moiii-re de l’in-diii-viii-duuu de la sainte égliiise a-pos-to-liiii-que et rooo-maine.
Le 69 de cœur prend la reine de cœur, le troubadour de carreau prend le 69, le squelette de trèfle prend la reine de cœur et le valet de carreau, le 12 de pique prend le 12 de pique, le squelette de trèfle prend toutes les cartes, au final c’est Oscar qui gagne et ramasse les cartes.
Il voit Krystos dont le visage affiche un tourment insondable.
— Où est-il ? demande Krystos.
— L’Ange se marie à Notre-Dame à minuit. J’avais envoyé Werther te le dire.
— Damnation ! s’écrie Krystos. Il a omis les paroles les plus importantes. Minuit vient de sonner depuis longtemps. Il est déjà trop tard. Pourquoi le ciel se plait-il à frapper mon âme d’une façon aussi atroce ?
— Venez dans mes bras, lance Marie-Antoinette en tendant ses doigts anorexiques. Je vous ferai oublier cet animal sans cœur.
— Jamais ! réplique Krystos. Seul l’Ange a mon amour à jamais !
Et il s’éclipse dans un courant d’air auréolé par une tristesse sans nom.
En remontant à la surface, la pluie a cessé. Les gouttes de diamants parent les croix et les statues de diadèmes éclatés. Du doigt il en efface plusieurs sur la croix de Lucia di Lammermoor.
— Illusion de la richesse, dit-il, rêve fantomatique, néant sans fin de l’inutile raison d’être. Et encore plus de l’amour, qui est sans raison, et meurt dans la déraison.

C’était la nuit de la fête étrange. Le grand Meaulnes, vêtu d’un gilet de soie, errait au milieu des farandoles d’enfants dans ce domaine perdu. Et au détour d’un couloir, une porte de cette salle à manger était grande ouverte. On entendait dans la pièce attenante jouer du piano. C’était une sorte de petit salon-parloir ; une femme ou une jeune fille, un grand manteau marron jeté sur ses épaules, tournait le dos, jouant très doucement des airs de rondes ou des chansonnettes. Sur le divan, tout à côté, six ou sept petits garçons et petites filles rangés comme sur une image, sages comme le sont les enfants lorsqu’il se fait tard, écoutaient. Meaulnes se retrouva plongé dans le bonheur le plus calme du monde. Sans bruit, tandis que la jeune fille continuait à jouer, il prit place dans un fauteuil, l’esprit emporté par une rêverie d’amour indicible.
Et Krystos rencontre l’Ange. Cet être fantasmatique se tient debout devant une cheminée dans un clair obscur de chandeliers, sa longue chevelure d’ébène ruisselant dans son dos, dans une pose de théâtre Don Juanesque. L’Ange tourne ses yeux vers Krystos. Et au moment où leurs regards se touchent, Frantz de Galais se tire une balle dans la tête, quelque part dans une pièce de l’immense demeure.
L’Ange s’éclipse dans l’ombre d’un couloir, flottant sur le parquet. Il récite à voix haute :
— Dans un palais, soie et or, dans Ecbatane, De beaux démons, des satans adolescents, Au son d'une musique mahométane, Font litière aux Sept Péchés de leurs cinq sens…
— Reviens !
Mais la voix de Krystos se perd dans un brouhaha de cris affolés. La fête est interrompue. On vient de découvrir Frantz de Galais. On dit qu’il s’est tué parce que son grand amour Valentine n’est pas venue à sa fête.
L’Ange est monté dans un carrosse qui roule à tombeau ouvert dans la campagne nocturne. Krystos le poursuit sur son destrier fougueux. Mais il perd sa trace à un carrefour ou se dresse un calvaire. Un pendu se balance à la branche d’un arbre, dévoré par les corbeaux.
On retrouve Krystos à Bayreuth où, après la 40e symphonie de Mozart acclamée par les nouveaux romantiques, il se donne à la comtesse de Cagliostro dans un boudoir suranné aux senteurs de poisons.
Le temps d’assister à Londres à une séance de Daniel Dunglas Home en lévitation qui matérialise l’ectoplasme de Napoléon devant une assemblée sidérée, et le voilà reparti pour des errances dans le monde.
Il accompagne le baron de Münchhausen dans la Lune, connaît les demi-joies érotiques blafardes des Lunaires, vit quelques nuits une ordalie de désirs noirs avec Belphegor dans le Louvre, concurrence Giacomo Girolamo Casanova dans les salons orgiaques de Venise, oscille d’un amour courroucé entre le docteur Jeckyll et miss Hyde.
Et se réveille chaque matin, le cœur rompu, au milieu des vomissures de vins, l’esprit embué par les vapeurs opiacées, ne parvenant pas à oublier l’Ange.

Un vent glacial balaye la nef de Notre-Dame. Des vitraux sont éclatés. Un calice roule sur les dalles. La lumière brûlante des grandes orgues en flammes chante une fugue infernale.
Krystos s’agenouille devant l’autel. Ramasse une plume noire.
Dans la sacristie, le révérend Mortimer Duncan, devant une bouteille de Nuits Saint-Georges largement entamée, penché sur le plan de Rennes le château, essaye de délimiter l’endroit où pourrait se trouver le trésor de l’abbé Saunières.
Krystos bondit sur lui tel un loup à l’attaque, le serre d’une poigne de fer au col, exhibe la pointe d’une lame effilée près de sa carotide palpitante de frayeur, et crache :
— Où est l’Ange ? Avec qui s’est-il marié ? Parle, où je t’égorge !
— Avec le comte de Saint Germain, répond le révérend.
— Peste soit cet arriviste ! s’écrie Krystos. Et où sont-ils allés ?
— Au château de Neuschwanstein.
Krystos repousse le révérend.
Des torches allumées illuminent les rues. Le peuple crie vengeance. Des guillotines sont érigées sur les places. Sur un échafaud, les mains liées dans le dos, Gérard de Nerval clame :
— Je suis le Ténébreux, le Veuf, l'Inconsolé, le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie, ma seule Etoile est morte, et mon luth constellé porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la foule, Aurélia et la Pandora s’embrassent sur la bouche, les cuisses inondées d’extases, quand le couperet tranche la gorge du poète.

Une nuit révolutionnaire fouette le visage en larmes de Krystos chevauchant à travers les forêts obscures. Erlkönig de Goethe lui revient en mémoire :
— Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? Es ist der Vater mit seinem Kind ; Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
Parfois des hordes de brigands masqués surgissent dans les ombres des chemins. Krystos les renverse, les écrase, les pourfend avec son épée.
Il s’arrête dans des auberges, commande les meilleurs vins, s’enivre, chante, crie, dort dans les bras de soubrettes aux seins généreux, compose des odes ténébreuses d’une plume agitée sur des croupes rebondies, repart dans les aubes sanglantes, traverse des journées perdues dans les naufrages de siècles disparus, franchit le cap brûlant des midis sous des frondaisons de ciels infernaux, fonce vers les crépuscules rougeoyants des soirs de veillées alanguies, retrouve les nuits diluviennes aux cœurs saccadés de désespoirs amoureux.
Godefroy de Peyrac croise sa route à la frontière franco-allemande et lui offre la pierre Philosophale, avant de filer vers les Indes rechercher Angélique capturée par le sultan.
Enfin le château de Neuschwanstein trône sur l’océan des forêts devant les montagnes du Tyrol comme le vaisseau fantôme de Richard Wagner.
Louis II a fait allumer tous les chandeliers et lustres pour la grande nuit alchimique. Les ombres dansent des rondes fantomatiques sur les murs, les tapisseries et les tableaux gigantesques.
Quand Krystos pénètre dans la cour, les sabots de son destrier claquant et résonnant dans l’air.
Des bannières flottent aux tours. Sur les remparts, des orchestres tziganes jouent des rhapsodies de Franz Liszt.
Krystos repousse avec son épée plusieurs valets qui s’enfuient affolés. Et le voilà bondissant dans le grand escalier impérial, les cheveux effarouchés.
Le comte de Saint-Germain parade en uniforme de maréchal dans la galerie des glaces. L’Ange se pavane à ses côtés en diva d’opéra enveloppé de voiles vaporeux. Louis II, le regard halluciné, levé vers les plafonds décorés de scènes mystiques, disserte avec son ombre mouvante détachée de son corps. Une Cour de nobles occupée à des conversations futiles s’attarde devant les glaces aux contours ciselés d’arabesques opulentes.
— Le prince Krystos ! s’écrie le comte de Saint-Germain.
Il attrape d’une main ferme aux doigts bagués la poignée de son épée et fait jaillir la lame du fourreau.
— En garde, racaille ! envoie Krystos. Tu vas payer pour toutes tes infamies !
L’Ange pousse un cri ailé. Masque son visage voilé avec ses mains effrayées. La Cour horrifiée recule de plusieurs mètres dans un même mouvement. Et une envolée de lames éclabousse le silence devenu spectral.
Le combat se poursuit dans les salles, devant les armures indifférentes, sous les portraits des princes de Bavière.
Enfin la lame de Krystos se plante dans l’épaule droite du comte de Saint-Germain. Ce dernier, blessé, un rictus de douleur sur le visage, lâche son épée qui sonne sur les dalles. Ses doigts se tordent sur sa chemise blanche ruisselante de sang.
L’Ange s’agenouille devant Krystos. Tend ses mains ouvertes. Des larmes glissent sur ses joues, dessinant des traînées de mascara.
Louis II proclame la nouvelle alliance alchimique entre Krystos et la mystérieuse créature ailée venue des limbes, tandis que le comte de Saint-Germain se verse un verre de vin aux framboises dans un long verre en cristal.

Krystos et l’Ange chevauchent côte à côte dans les premières lueurs pales de l’aube. Le destin est-il un rêve ? Peut-on rêver son destin ? Qu’importe ! Seul l’instant présent compte, où la présence de l’être adoré embrase les sens. Ce sont là les phantasmagorias de la Commedia dell’arte de l’amour, jouées par les Arlequins et les Colombines en proie à toutes les frénésies du corps et de l’âme. Plait-il qu’elles comblent un jour tous vos festins ! Et en attendant ces hautes démangeaisons du plaisir sans fin, buvez jusqu’à l’ivresse pour oublier l’absence de toutes ces merveilles angéliques !
Phantom_Blue

Avatar de l’utilisateur

Moderaider
 
19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre
 
Homme

Messages : 1026
Inscription : 02 Déc 2004, 21:35
Localisation : Strasbourg
Jeu TR favori : Tomb Raider 2

Records Arcade : 0

Re: Stigmata

Messagepar Krystos » 31 Juil 2008, 19:28


Un mot...Ma-gi-stral !!!!! c'est drole a mourir , dynamique et on ne peut plus proche de mon univers . Merci d'avoir fait de moi le héros d'une histoire je suis plus qu'honorer d'être au coeour de cette histoire écrite et imaginer par Toi, dont le style et unique et inimitable . Merci encore
I Am Fucking Crazy...But I Am Free
Krystos

Avatar de l’utilisateur

Raider Accro
 
17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre
 
Homme

Age : 37 ans
Messages : 913
Inscription : 21 Sep 2006, 19:52
Localisation : Arras
Jeu TR favori : Tomb Raider 2

Records Arcade : 0

Re: Stigmata

Messagepar Babou » 01 Aoû 2008, 05:59


Krys source d'inspiration. Ce texte lui colle à la peau. Je sais pas si la chaleur active davantage les neurones ? Ce que je sais, c'est que lorsqu'on a chaud on peut brancher un ventilo. Et la brise éolienne sème ses parfums de poison dans un souffle divin .... pour mieux réveiller les démons de minuit. Minuit, l'heure du crime !

Attablé dans un bar de la rive gauche, son visage pharaonique se découpant dans la clarté blafarde d’une applique murale en forme de crâne, un mince trait de khol soulignant ses yeux rouges, ses longs cheveux noirs tombant sur ses épaules, Krystos lit la première phrase des chants de Maldoror de Lautréamont :
Des yeux rouges. C'est hallucinant d'écrire ça et Krystos saura pourquoi ... :03:

Et il disparaît par un petit escalier en colimaçon au sous-sol pour se décapiter avec la lunette des toilettes.
Une lunette de toilette ça peut décapiter ? Même avec des bords arrondis ? :02:

Coiffé d’un chapeau Dantesque à larges bords, drapé dans une cape à la Mandrake, le cœur battant, Krystos s’engouffre dans la nuit venteuse, sous des nuées de chauves-souris affolées.
C'est toujours mieux que de croiser des libellules .... Mais le pire c'est de croiser des mantes religieuses ... car c'est pas toujours du gateau ... :04:

Krystos file dans l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise, pareil au labyrinthe du Minotaure, puis prend une petite allée transversale. Un éclair lézarde la nuit ...
Au centre, une table avec des chandeliers allumés, et assis autour, en train de jouer aux cartes : Salvador Dali quelque peu décharné mais reconnaissable à ses fines moustaches dressées, Oscar le squelette, Marilyn Monroe arborant une robe fripée au décolleté moisi, le marquis de Sade chiquant du tabac flétri dans ses narines putréfiées, et Marie-Antoinette au teint blafard et dont le cou laisse apparaître des points de sutures.

Ce passage dans le cimetière du Père-Lachaise est plutôt décapant, euh ...décapitant ! On peut recoudre une tête décapitée ? :23: Le plus décharné, il me semble que c'est Sade, il bat même Marie-Antoinette d'une longueur, ok, une petite longueur :13: mais c'est aussi le plus fou des deux (Sade/Dali). Cependant je préfère de loin la folie de Dali car au moins on s'évade harmonieusement. Marrant la comparaison, non ? Entre un Sade qui s'est évadé réellement des asiles de fous et un Dali qui s'évade .... sur la pointe de ses doigts créatifs ... :15:

— Poupoupidou, chantonne Marilyn Monroe en piochant, puis en posant une reine de cœur. Vous croyez que mon daddy m’offrira un collier de diamants ?
Si Marilyn Monroe était à ce point une fan de Pompidou c'est quand même par Kennedy qu'elle se faisait sauter ! :05:

— Ce sera la nuit du grand rut cosmique, clame fort le marquis de Sade, avant d’abattre un 69 de cœur.
...... tout en distribuant des dragées aphrodisiaques. Je connais pas le 69, de coeur je veux dire, Image mais c'est la logique même pour un marquis .... sadique, et j'offre volontiers ma dragée .... à mon voisin et heureux élu : le Roi de Coeur. :08:

— Une nuit à en perdre la tête, soupire Marie-Antoinette. Les diamants mènent au trépas.
Une nuit à en perdre la tête. Excellent ! Les diamants mènent toujours au trépas ou alors .... devant un tribunal ... :20:

Le 69 de cœur prend la reine de cœur, le troubadour de carreau prend le 69, le squelette de trèfle prend la reine de cœur et le valet de carreau, le 12 de pique prend le 12 de pique, le squelette de trèfle prend toutes les cartes, au final c’est Oscar qui gagne et ramasse les cartes.
Il voit Krystos dont le visage affiche un tourment insondable.

Pour moi il n'est pas insondable ce tourment. Le 12 de pique se prend lui-même. ImageNormal que ce soit Oscar qui au final ramasse les cartes, c'est un automate, il est programmé pour gagner ! Cherchez pas c'est du 3e degré. :D

Un pendu se balance à la branche d’un arbre, dévoré par les corbeaux.
Lool, on est pas dans TR 3 là ? Image

Krystos et l’Ange chevauchent côte à côte dans les premières lueurs pales de l’aube. Le destin est-il un rêve ? Peut-on rêver son destin ? Qu’importe ! Seul l’instant présent compte, où la présence de l’être adoré embrase les sens.
Le destin n'est pas un rêve, par contre on peut rêver son destin. Krystos et l’Ange chevauchent côte à côte. Je sais pas. Tout ce que je sais, c'est que lorsque Krystos dort, ses longs cheveux sur l'oreiller déployés, il ressemble à un ange ... jusqu'aux premières lueurs pales de l'aube ... :oops:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
Babou

Avatar de l’utilisateur

Lieutenant Adjoint
 
19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre
 
Femme

Messages : 11664
Inscription : 08 Déc 2004, 16:43
Localisation : Sens
Jeu TR favori : Tomb Raider 2

Records Arcade : 3

Re: Stigmata

Messagepar Corinne » 06 Aoû 2008, 09:17


je viens de lire cette dernière oeuvre de Blue.
que du bonheur.
c'est délirant à souhait, truffé de références artistiques diverses (cinéma, poésie, livres...). Du grand "n'importe quoi" très organisé. Krystos et son ange sont des héros des temps modernes.
Bravo à Blue, dont la plume noire nous enchante encore et encore.
Corinne

Avatar de l’utilisateur

Raider Assidu
 
18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre18 années en tant que membre
 
Femme

Age : 58 ans
Messages : 446
Inscription : 30 Aoû 2005, 18:38
Localisation : Montpellier
Jeu TR favori : Tomb Raider 1

Records Arcade : 0


Retourner vers Cercle des Poètes - Fans Fictions

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 10 invités

Booste le trafic de ton forum