Petites chroniques de L'homme qui se recouche


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Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 08 Juil 2008, 08:48


Chronique 1

Tout a commencé ainsi. J’avais regardé les vidéos de l’actualité sur Internet. Ben j’avais fait un faux clic. En fait je ne savais pas trop sur quoi cliquer. Quand c’est 16h20 un samedi aprèm avec 25° dehors et du soleil et des nuages qui commencent à arriver, et que tu sors d’un assoupissement avec des rêves zarbis, et que tu flottes entre deux mondes incertains et mal définis dans leurs contextes de mondes, tu cliques quelque part par mégarde hasard et volonté inconsciente de clic. Et je suis tombé sur les vidéos de Ingrid Betencourt. Y’avait une dans l’avion quand elle s’échappe, non attends c’était un hélicoptère, oui parce qu’il y avait une hélice sur le toit. Les otages libérés ils rigolent et ils s’embrassent. Aussi quand elle descend de l’avion, oui après c’est un avion parce que l’hélicoptère il avait plus assez de carburant et il était au garage pour reposer son hélice sur le toit. Et puis ça fait plus mieux de descendre d’un avion avec les journalistes et les caméras, parce qu’aussi avec l’hélice ça risque de couper la tête à un journaliste. Donc Ingrid Bétancourt elle descend de l’avion toute souriante et en super forme. Ben comme dans la tv-reality Koh Lanta et dans La Ferme, où les conditions de vie elles sont exprès très dures, que les conditions de vie elles pourraient être super cool, avec de l’eau chaude et un frigo toujours plein avec de la Danette au chocolat, mais là c’est plus marrant quand l’eau elle est froide et que les personnes elles poussent des cris en se lavant, et aussi quand il faut découper un lézard et le faire cuire ou croquer dans des gros cafards croustifondants. Donc pareil quand la tv-reality elle est finie, où les candidats ils retrouvent des conditions de vie normales, là c’est pareil avec Ingrid Bétancourt. Et à un moment elle prend la main de Sarkozy comme une balade de zamoureux, mais Carla Bruni elle est pas jalouse et elle sourit. Et je me suis dit que peut-être je rêvais encore et que j’étais dans un rêve zarbi, et là comme je savais plus, eh ben je me suis recouché.

Chronique 2

Et puis ce matin j’allume la télé, je zappe sur FR2, parce que je veux voir « Voix bouddhistes », que j’essaye de comprendre comment on peut se passer d’Internet et de mobile avec juste une soutane et un mantra. Et je tombe direct sur Lizzie McGuire. Elle téléphone à Gordo et Miranda en même temps, que tu les vois tous les trois sur l’écran. Et Gordo il lui dit que Ethan Craft, le beau gosse du collège, expert en shampooings (car il est dingue de ses tifs qu’il dorlote un à un devant la glace), il accepte qu’elle mange avec lui à la cantine à midi. Là Lizzie elle bondit en l’air et s’écrie que Gordo il aurait pu la prévenir avant, qu’elle a pas le temps pour se préparer, qu’il faut qu’elle fasse au moins une journée de shopping intensive pour trouver quoi se mettre à la mode, parce que tout ce qu’elle a c’est soudain super démodé et ringard. Et puis il faut aussi qu’elle demande l’argent de poche du mois à l’avance à ses parents pour s’acheter les boucles d’oreilles qu’elle a vues dans une vitrine, qu’il faudra qu’elle promette en échange de faire la vaisselle toute sa vie. Miranda est totalement détruite et se demande comment elle pourra sauver sa meilleure amie Lizzie d’un tel enfer d’une rare violence insoutenable. Du coup je me suis dit que je devais encore dormir et rêver zarbi et je me suis recouché. Et dans la série télé « L’homme qui se recouche », que le mec il se réveille chaque fois dans une autre réalité, précisons des réalités de fous, en espérant que la prochaine sera la bonne, la saison 1 continue allégrement dans le vortex spatio-temporel tourbillonnant de notre système solaire, lui-même dérivant doucement vers un trou noir encore plus tourbillonnant.

Chronique 3

Je viens de me réveiller, en me disant que cette fois-ci c’est la bonne réalité, et je tombe sur la chaîne Planète avec l’aérotrain. Alors c’est un train aérien, comme son nom l’indique, mais qui vole pas dans les airs. Il se déplace sur une voie surélevée avec des ventilateurs, que ça crée un courant d’air, alors l’aérotrain il peut bouger en avant. Il a un look futuriste des années 60-70, comme les looks futuristes des années 60-70, normal, puisqu’il a été créé dans les années 60-70. Que ça ferait une histoire pour Paul-Jacques Bonzon « Les six Compagnons et le mystère de l’aérotrain » dans la Bibliothèque Verte, avec sur la couverture les six Compagnons qui regardent passer l’aérotrain, avec sur les visages une expression de réflexion interrogative, même sur le visage de Kafi le chien-loup, fidèle compagnon à quatre pattes des Six Compagnons à deux pattes. Ça aurait pu être le train de l’avenir, mais paraît-il il faisait avorter les vaches. Alors t’as la vache qui attend un bébé vache et qui mâche tranquillement de l’herbe dans un pré, quand t’as l’aérotrain qui passe. Et la vache elle pousse un ruminement de frayeur effrayée, et le bébé vache il accouche prématurément, que ça risquait de déstabiliser l’économie française, et par répercussion, l’économie mondiale. Le reportage devenant insoutenable au niveau psychologique, je zappe et j’apprends que Sheryfa Luna était enceinte de six mois et elle le savait pas. Elle dit qu’elle avait bien un petit ventre, mais elle dit aussi qu’elle avait toujours eu un petit ventre. A mon avis c’est pour rassurer les femmes qui veulent maigrir pour enlever leur petit ventre et qui y arrivent pas. Ben heureusement que l’aérotrain il existait plus depuis longtemps, parce que Sheryfa Luna elle aurait accouché prématurément, et sans le savoir en plus, que le bébé il aurait pas été trop content. Là je me dis que je suis toujours en train de rêver, que c’est pas encore la bonne réalité, et je me recouche aussitôt.

Chronique 4

Ma télécommande universelle Dune achetée à la Maxi Coop pour trois euros a rendu l’âme. Son petit fantôme électronique composé de particules pulsantes et joyeuses a rejoint le grand océan cosmique des particules pulsantes et joyeuses. Je soupçonne un organisme secret para-gouvernemental oeuvrant dans l’ombre d’avoir envoyé des ondes destructrices depuis un satellite en orbite géostationnaire autour de la Terre pour l’empêcher de fonctionner. Ceux qui croient que l’assassinat de ma télécommande va m’empêcher de découvrir la vraie réalité, croupissent dans l’erreur fondamentale la plus totale, car je dispose encore des commandes manuelles de mon poste de télévision. Et me revoilà reparti dans un zappage fébrile et soutenu. Je tombe sur la météo de TF1, où Karine Fauvet (son nom s’est affiché au bas de l’écran), que je ne connais absolument pas et que je vois pour la première fois, annonce des averses fréquentes sur l’Alsace. Je m’interroge alors, car dehors le ciel est bleu, avec certes quelques nuages épars, mais aucune goutte à l’horizon. Karine Fauvet serait-elle une image virtuelle programmée créée pour générer de fausses informations dans le but de brouiller mon esprit ? Je suis tenté de le croire, l’intox étant une arme psychologique couramment utilisée par les organisations para-gouvernementales. Puis une pub pour l’émission « Combien ça coûte » s’empare de l’écran, où j’apprends qu’avec une consommation annuelle de 120 000 tonnes par an, la moule a détrôné la merguez. Cette symbolique plus que douteuse annoncerait-elle la domination de la femme sur l’homme dans la prochaine décennie, recomposant ainsi le schéma mondial pour une dictature de la petite culotte et du soutif écrasant sans pitié le slip kangourou ? Je décide d’agir en commençant par le plus urgent : détruire le satellite meurtrier et venger ma petite télécommande chérie. Après l’avoir repéré sur l’écran du four de la gazinière, qui fait aussi office de radar, tous mes ustensiles ménagers ayant une double fonction destinée à assurer ma défense en cas de conflit mondial ou d’invasion extra-terrestres, je fabrique tel Mac Gyver un fusil laser ultra puissant avec le tube de l’aspirateur, auquel j’ajoute une lampe de poche munie d’une pile Mazda + pour l’énergie. Je tapisse l’intérieur du tube avec le papier alu d’une dizaine de tablettes de chocolat Suchard aux noisettes pour amplifier le rayon laser, croquant au passage quelques carrés pour revitaliser mon organisme, lui évitant les effets désagréables d’une éventuelle hypoglycémie. Je comprends pourquoi Karine Fauvet parlait de pluies fréquentes. Le rayon laser a besoin d’un ciel dégagé pour passer, et la pluie ne contribuerait qu’à bloquer son émission, au risque de le renvoyer sur moi. Elle voulait m’empêcher de détruire le satellite en me faisant croire qu’il pleuvait. Je lâchai un petit rire jouissif, la moule ne vaincrait pas, du moins pas encore tant que je serais vivant, me campai sur le balcon, orientai le tuyau redoutable vers le ciel en direction du satellite, et allumai la lampe de poche. Un rayon d’une puissance terrifiante jaillit, me propulsant en arrière. Il disparut dans l’immensité du ciel. Je courus à la cuisine fixer l’écran du four sur lequel clignotait le point représentant le satellite. Les quelques secondes qui défilèrent furent chargées d’angoisse. Et le point cessa de clignoter. Le rayon avait eu raison de lui. Satisfait, j’éteignis l’écran du four et la télé, jetai un dernier un coup d’œil sur le corps sans vie de ma télécommande, écarquillai les globes oculaires en découvrant écrit près du code barre : made in China. Tout s’expliquait. Enfin je crois. Peut-être n’était-ce pas le satellite qui l’avait tuée ? On connaît bien la qualité aléatoire et occasionnelle des produits chinois importés. J’ouvris la porte du frigo pour diffuser un bouclier énergétique protecteur froid autour de l’appartement, et filai me recoucher avec un passe-montagne à pompon sur le visage de la tête et un cache-nez autour du cou (on devrait dire un cache-cou mais je reviendrai sur ce point important dans une autre chronique).
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Babou » 10 Juil 2008, 05:32


J'aime la couleur violette. 7ème shakra. SAHASRARA : le lotus aux mille pétales.
Le rayonnement de la couronne est l’expression de notre harmonie.
********************************************************


Ça part dans tous les sens, c'est le moins qu'on puisse dire ! La chronique 4 est excellente. Lol, tu te sens persécuté.
Comme j'ai de la mémoire, je dirais que l'aspi est source d'inspi pour nos talentueux conteurs mais à défaut d'aspi il peut parfois expi. Une fois Pouillu s'est fait avaler par un aspirateur comme une vulgaire poussière. :14:

Et Gordo il lui dit que Ethan Craft, le beau gosse du collège, expert en shampooings (car il est dingue de ses tifs qu’il dorlote un à un devant la glace), il accepte qu’elle mange avec lui à la cantine à midi.
Il a du boulot Ethan Craft quand tu sais que t'as des milliards de cheveux sur une tête ! :04:

Ça aurait pu être le train de l’avenir, mais paraît-il il faisait avorter les vaches. Alors t’as la vache qui attend un bébé vache et qui mâche tranquillement de l’herbe dans un pré, quand t’as l’aérotrain qui passe. Et la vache elle pousse un ruminement de frayeur effrayée, et le bébé vache il accouche prématurément, que ça risquait de déstabiliser l’économie française, et par répercussion, l’économie mondiale.
Ça apprendra ces vaches à regarder passer les trains ...
Et parfois on entend siffler le train ... et que même c'est triste un train qui siffle dans soir. :15:


Je soupçonne un organisme secret para-gouvernemental oeuvrant dans l’ombre d’avoir envoyé des ondes destructrices depuis un satellite en orbite géostationnaire autour de la Terre pour l’empêcher de fonctionner. Ceux qui croient que l’assassinat de ma télécommande va m’empêcher de découvrir la vraie réalité, croupissent dans l’erreur fondamentale la plus totale, car je dispose encore des commandes manuelles de mon poste de télévision.
Je vois pas trop la différence ? Elles doivent avoir aussi des composantes de particules pulsantes et joyeuses dans leurs petits corps. Image

Puis une pub pour l’émission « Combien ça coûte » s’empare de l’écran, où j’apprends qu’avec une consommation annuelle de 120 000 tonnes par an, la moule a détrôné la merguez. Cette symbolique plus que douteuse annoncerait-elle la domination de la femme sur l’homme dans la prochaine décennie, recomposant ainsi le schéma mondial pour une dictature de la petite culotte et du soutif écrasant sans pitié le slip kangourou ?
La merguez est bien détrônée, sache le, et puis la moule est bien meilleure que la merguez, bien meilleure pour la santé, surtout crue, la merguez est trop grasse, mauvais pour les artères. Par contre, attention, ne jamais consommer une moule fermée ! :D :13:
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 10 Juil 2008, 08:25


Chronique 5

Ça y est, la nuit a envahi le monde. Plus aucune chaîne. Ecran noir. Pourtant dehors les choses semblent normales. J’ai beau appuyer sur les boutons du poste de télévision, rien à faire. Me voilà isolé sur la planète. L’organisation para-gouvernementale a dû couper toutes les communications télévisuelles, suite à la destruction du satellite. Comme David Vincent, je suis le seul à savoir. Mon devoir est d’informer la population, mais en aurai-je le temps ? Pensons de façon logique et constructive ! D’abord faire des provisions. J’enfile mes chaussures à semelles anti anti-gravité, qui sont le contraire de semelles anti-gravité, et qui assurent une adhérence parfaite à la surface de la planète, au cas où la gravité serait soudainement interrompue. Et vêtu de mon blouson de spationaute muni de poches conçues pour recevoir des échantillons de poussières et de caillasses lunaires et martiennes, voire vénusiennes et jupitériennes, au cas où je serais projeté dans l’espace, les semelles anti anti-gravité n’ayant pas fonctionné pour une raison ou une autre, je file à la maxi Coop acheter une boite de cassoulet William Saurin. Je rase les murs, le parapluie ouvert, recouvert de feuilles alu doré de tablettes de chocolat Nestlé Noir aux éclats de fèves de cacao, pour repousser les éventuels rayons télépathiques envoyés par des télépathes soviétiques pour sonder mon cortex. Avec une boite de cassoulet, je peux tenir un mois, à raison de trois haricots par jour (un matin, midi et soir), chaque haricot ayant été au préalable chargé en énergie sous une petite pyramide en carton, construite suivant les proportions exactes de la grande pyramide de Kheops, et destinée à capter l’énergie cosmique, faisant ainsi de chaque haricot un super haricot bourré de protéines et de calories. A peine de retour chez moi, le ciel s’assombrit et une pluie diluvienne commence à tomber en rafales crépitantes. L’organisation para-gouvernementale contrôle la météo et tente de renforcer mon isolement au moyen d’un mur de pluie soutenue. Mais c’est compter sans mes extraordinaires capacités de survie. Je détache le poster trois volets de miss janvier 2007 d’un numéro de Playboy, une blonde ressemblant à Lorie mais en plus déshabillée, et je le scotche sur l’écran du poste de télévision. Puis je zappe en appuyant sur le bouton des chaînes, j’enlève alors le poster, et je scotche le poster trois volets de miss février 2007, une brune ressemblant à Ségolène Royal mais en plus jeune et plus américain. Ainsi, par ce procédé astucieux de simulation visuelle, je contrecarre le plan d’isolement (je précise que ces Playboy furent achetés uniquement dans ce but très précis, mes lectures habituelles étant Le Journal de Mickey et quelques illustrés éducatifs pour la jeunesse). J’arrive au poster trois volets de miss juillet 2007, une noire particulièrement bien équipée côté glandes mammaires, quand mon œil aguerri scanne soudain sur le parquet une prise mâle non branchée reliée à un câble rejoignant l’arrière du poste de télévision. Je bondis vers elle et m’aperçois que le poste de télévision était débranché. Je comprends alors pourquoi plus aucune image n’apparaissait sur l’écran. Rassuré, je rebranche la prise mâle dans la prise femelle murale pour une copulation électrique frénétique. Et après avoir allumé le poste de télévision, et constaté que cette réalité était aussi illusoire que les précédentes, suite à la vision sur la chaîne Histoire d’un reportage sur le navire Le Clemenceau, présenté comme une arme dissuasive redoutable de la défense nationale française, ce qui relève d’une impossibilité flagrante, attestant de ce fait de la non-réalité de cette réalité, je me recouche aussitôt.
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Babou » 11 Juil 2008, 05:32


Avec une boite de cassoulet, je peux tenir un mois, à raison de trois haricots par jour (un matin, midi et soir), chaque haricot ayant été au préalable chargé en énergie sous une petite pyramide en carton, construite suivant les proportions exactes de la grande pyramide de Kheops, et destinée à capter l’énergie cosmique ...
Lol, c'est une posologie ! Alors fais gaffe, regarde bien les effets secondaires sur la notice ... Tu aurais dû prendre 2 boites, on sait jamais, si tu restes collé sur le mont Vénus, Image en ce moment y a des promos à la maxi Coop ! Pour l'achat de deux boites la troisième est gratuite. Image

... faisant ainsi de chaque haricot un super haricot bourré de protéines et de calories.
Des haricots bourrés de protéines ? ils sont à la viande alors Image Et c'est grâce à ce haricot qu'est né Jacques .... Ok, on est pas du tout dans la même dimension, mais le premier peut favoriser le second. Image
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 11 Juil 2008, 09:09


Chronique 6

Il est 21h17 quand je décide d’allumer mon poste de télévision. James Bond avec les cheveux gominés noir luisant impeccablement coiffés et un costume gris d’une élégance cinématographique très stylée, adapté aussi bien aux cocktails des soirées aristocratiques qu’aux exercices sportifs de self-défense, évolue avec diplomatie et fair-play au milieu d’une populace grouillante et bigarrée sous les tropiques. Je sais que l’organisation para-gouvernementale me cherche dans ces régions, et qu’elle a envoyé l’agent britannique pour me coincer. Je ris pendant trente longues secondes, car c’est moi qui surveille Bond, tranquillement assis dans mon salon. Soudain je saute de mon fauteuil et je me planque derrière, Bond ayant tourné ses yeux vers moi. M’a-t-il vu ? Je ne pense pas, car aussitôt une fille des îles plutôt sexy vêtue à l’européenne d’une robe légère et décolletée accapare son attention. Mais ne voulant pas prendre de risques, j’allonge mon bras et ma main vers la télécommande qui se trouve sur la petite table ronde à roulettes près du fauteuil, réalise au moment où mes doigts vont la saisir qu’elle n’est plus fonctionnelle, ce qui m’oblige à ramper sur le tapis, de façon latérale en biais sur le côté, sous le poste de télévision pour atteindre les boutons de commandes. J’éteins le poste de télévision au moment où Bond embrasse la fille et je me recouche. Le lendemain, je file à la Maxi Coop acheter un bloc de 50 pages, dans le but d’écrire mes chroniques à la main, pour les envoyer ensuite au Dalaï-lama, homme de confiance qui saura les utiliser à bon escient pour le bien de l’humanité, mais quelle n’est pas ma surprise, une fois de retour chez moi, en enlevant le cellophane ? Il s’agit d’un bloc ligné ! Chaque page est rayée de fines lignes recto et verso. Encore un coup de l’organisation para-gouvernementale qui tente par tous les moyens de créer des barrières dans mon cerveau, en l’occurrence en essayant d’emprisonner mes neurones dans un filet de droites horizontales odieusement répétées sur la totalité des pages du bloc. Cette fois-ci je ris une minute interminable, m’empare de mon stylo BIC noir, et écris entre les lignes, veillant à ne pas en toucher une, ce qui pourrait déclencher une alarme captée par l’organisation para-gouvernementale dans une cellule d’écoute située au pôle Nord. Cette situation extrême me permet de mettre en pratique mon incommensurable maîtrise des phalanges des doigts des ongles de la main, le reste de mon corps obéissant aux mêmes perfectionnements de mouvements. Encore une fois, j’ai déjoué les sinistres plans de l’organisation para-gouvernementale. Le temps de taper sur le clavier et de poster ce nouveau témoignage, et je me recouche.
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Babou » 11 Juil 2008, 17:48


James Bond avec les cheveux gominés noir luisant impeccablement coiffés et un costume gris d’une élégance cinématographique très stylée, adapté aussi bien aux cocktails des soirées aristocratiques qu’aux exercices sportifs de self-défense, évolue avec diplomatie et fair-play au milieu d’une populace grouillante et bigarrée sous les tropiques.
James Bond 007 contre Dr No. Réfléchissons. :05: Ce soir y a Koh-Lanta. Ou Faut pas rêver. Les envahisseurs ça te dit ? Dans le parc de Te Urewera, des scientifiques éliminent certaines espèces pour préserver la nature originelle.

Le lendemain, je file à la Maxi Coop acheter un bloc de 50 pages, dans le but d’écrire mes chroniques à la main, pour les envoyer ensuite au Dalaï-lama, homme de confiance qui saura les utiliser à bon escient pour le bien de l’humanité, mais quelle n’est pas ma surprise, une fois de retour chez moi, en enlevant le cellophane ? Il s’agit d’un bloc ligné ! Chaque page est rayée de fines lignes recto et verso. Encore un coup de l’organisation para-gouvernementale qui tente par tous les moyens de créer des barrières dans mon cerveau, en l’occurrence en essayant d’emprisonner mes neurones dans un filet de droites horizontales odieusement répétées sur la totalité des pages du bloc.
Quelle imagination d'imaginer être emprisonné entre des lignes ! Moi j'écris sur des blocs lignés sinon mon écriture ondule. :15:

Cette fois-ci je ris une minute interminable, m’empare de mon stylo BIC noir, et écris entre les lignes, veillant à ne pas en toucher une, ce qui pourrait déclencher une alarme captée par l’organisation para-gouvernementale dans une cellule d’écoute située au pôle Nord.
Lol, ça dépend, si ce sont des blocs avec des lignes de 5 mm, là effectivement on peut dire que ton incommensurable maîtrise des phalanges des doigts des ongles de la main intervient car ça devient du domaine de la précision chirurgicale ! :02:
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 12 Juil 2008, 08:49


Chronique 7

Sur Canal J, la demi-sœur de Martin Mystère, Diana Lombard, pousse un long cri de fille qui pousse un long cri, devant l’insecte volant géant qui se dresse devant elle, une bave verdâtre dégoulinant de ses mandibules voraces. Affalé dans le fauteuil, je rigole en mâchouillant une poignée de pop corn, constatant que les filles sont toujours, comment dire, des filles. Puis je croque plusieurs mini bretzels, suce trois carrés de chocolat au lait Lindt extra fondant, avale 27 cl de 1664 de Kronenbourg bien fraîche, et lâche un rot force 8. Les agrafes de 3549 soutiens-gorges dans un rayon de 10 km sautent dans des claquements secs. Une quinzaine de clebs, allant du caniche au pitbull, qui levaient la patte, arrête de pisser, les vessies nouées. Une flopée de pigeons subissent des coïtus interruptus. Avec de l’entraînement, ma puissance s’étendra à tout l’hexagone, et bientôt au monde entier, voire à tout l’univers. C’est le générique de Smallville sur M6 qui produit l’illumination. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Il est grand temps pour moi de créer mon costume de super héros. Je me précipite dans ma chambre tapissée de boite d’œufs vides, qui ont pour but de repousser les ondes perturbatrices diverses et produire un champ d’isolation sensorielle propice à la relaxation psychosomatique. Je fouille dans l’armoire et sors un maillot à manches longues et un caleçon Damart, que je teindrai en bleu, me référant au costume de Superman, prévoyant un slip kangourou rouge à la poche cousue (pour plus de sécurité), mais mon enthousiasme faiblit soudain, réalisant que mon corps n’a pas encore acquis l’invulnérabilité du héros Kryptonien, et donc qu’un maillot et un caleçon sont inutiles dans ce cas-là, n’apportant pas une protection suffisante. Je pense aussitôt à l’armure d’Iron Man, plus appropriée pour le moment, mais pour l’imiter il me faudrait un casque intégral de moto, un gilet pare-balles, une coquille, et une butagaz de camping fixée à l’envers dans le dos, qui ferait office de réacteur, une fois allumée. Hélas avec le risque d’une éventuelle explosion qui propulserait mon fessier dans l’espace, où il errerait à travers les galaxies, tel un vestige de la race humaine. Après une intense réflexion, et une migraine causée par la surchauffe cogitatoire, je me recouche. Au milieu de la nuit, je suis réveillé par un son caractéristique. Je bondis hors du lit en criant, allume la lumière, et la savate à la main, je scrute avec un œil de sniper des pays de l’Est les boites d’œufs vides. Le monstre volant est là, posé sur l’une d’elle, certainement envoyé par l’organisation para-gouvernementale. Il a réussi à s’infiltrer à travers les défenses de mon appartement, sa mission étant de prélever au moyen d’une succion perfide d’hémoglobine le code génétique de mon ADN, pour je ne sais quelles sordides expériences de laboratoires. Un coup de savate réduit son funeste projet à néant. Une nouvelle fois j’ai contrecarré les plans de l’organisation para-gouvernementale et je me recouche, un sourire béatifique étiré sur les lèvres.
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Babou » 14 Juil 2008, 18:26


La télé est en panne. Ecran noir. Notez que c'est un peu logique. A force de copuler frénétique et surtout électrique, au bout d'un moment y a surchauffe et les fusibles pètent. C'est vraisemblablement ce qui a dû se passer. :05:

Puis je croque plusieurs mini bretzels, suce trois carrés de chocolat au lait Lindt extra fondant, avale 27 cl de 1664 de Kronenbourg bien fraîche, et lâche un rot force 8. Les agrafes de 3549 soutiens-gorges dans un rayon de 10 km sautent dans des claquements secs.
27 cl c'est quelle format de bouteille ? Evidemment faut bien que ça dérape quelque part ! Je connaissais la 25 cl, la 33 cl et la 50 cl. C'est assurément un nouveau format. :15:

Je fouille dans l’armoire et sors un maillot à manches longues et un caleçon Damart, que je teindrai en bleu, me référant au costume de Superman, prévoyant un slip kangourou rouge à la poche cousue (pour plus de sécurité), mais mon enthousiasme faiblit soudain, réalisant que mon corps n’a pas encore acquis l’invulnérabilité du héros Kryptonien, et donc qu’un maillot et un caleçon sont inutiles dans ce cas-là, n’apportant pas une protection suffisante.
Un slip kangourou rouge, j'en ai jamais vu, faut dire que je passe pas mon temps à arpenter les boutiques de sous-vêts masculins, ou masculines, vous l'accordez comme vous voulez, bref, c'est bizarre un slip kangourou rouge alors qu'il est cousu ..... de fil blanc ! :03:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 15 Juil 2008, 15:56


Chronique 8

Stupeur et frayeur en découvrant dans Secret Story un top model masculin qui me ressemble étrangement. L’organisation para-gouvernementale aurait-elle réussi un clonage de ma personne, et livrerait-elle le résultat de cette expérience à une meute de femelles concupiscentes assoiffées de plaisirs charnels, dans le seul but de tester mes réactions par l’intermédiaire d’un artefact, en vue de mieux me cerner ? Je suis tenté de le croire, bien que le top model en question dont je tairai le nom pour les raisons que l’on comprendra, n’arrive pas vraiment à m’égaler au niveau physique. Il s’agirait donc d’une tentative de clonage approximatif, ce qui me rassure quelque peu, l’original, à savoir moi, ne pouvant en aucune façon être dupliqué. Une chose semble certaine : l’organisation para-gouvernementale a établi un portrait robot. Je dois me transformer et je lance aussitôt l’opération relooking. Oui, mais quel look choisir ? Titeuf, avec sa mèche blonde ? Je disposerais ainsi d’une antenne émettrice-réceptrice sur le ciboulot. Mais le côté demi Brice de Nice de cour de récré ne m’enchante guère. En Panthère rose alors, avec des rouleaux de PQ rose ? Mais le résultat pencherait plutôt vers Ramses travelo en momie, ce qui me donnerait un genre dans le quartier. Je pense à Bob l’éponge, mais trop dangereux par temps de pluie, mon épiderme spongieux risquant de doubler, tripler, voire quadrupler de volume. Peut-être en Surfer d’Argent à roulettes avec un skateboard, le corps recouvert de feuilles d’alu de tablettes de chocolat Poulain (vous noterez que suivant l’usage, on utilise une marque de chocolat précise). Mais mon sens de l’équilibre sur ses engins mobiles laisse à désirer. Un instant je songe à Brad Pitt, mais je ne suis pas assez moche, il faudrait me défigurer avec une atrocité sans nom, renonçant ainsi à incarner l’idéal masculin dont rêvent toutes les femmes. Je vais me retrouver dans une impasse intellectuelle, prisonnier dans le Cube truffé de pièges d’une situation sans issue, quand l’idée qui résoudra le problème jaillit enfin dans mon esprit. Je me recouche, déguisé en lit.


Chronique 9

Ça y est ! L’organisation para-gouvernementale lance la grande attaque. Des centaines d’hommes en uniformes et armés avancent en rangs serrés sur les Champs-Élysées. Paris est placé sous l’occupation des forces militaires. De nouvelles lois vont être décrétées. Le temps de la grossesse sera ramené de 9 à 5 mois. Les retraités devront claquer à 50 ans. Les jeunes qui n’ont pas le BAC à 14 ans feront une formation obligatoire comme agent de sécurité de la force publique. Interdiction de pisser plus d’une fois par jour, sous peine de sanction grave.
Quand on sonne à la porte d’entrée. Sur la pointe des ongles des orteils, je file jeter un coup d’œil dans l’œilleton. A première vue, c’est un romanichel qui doit faire certainement du porte à porte pour vendre je ne sais quel produit de contrebande. Je vais renoncer à ouvrir, mais l’idée qu’il peut avoir des télécommandes traverse mon esprit. Sur mes gardes, je fixe la chaînette de sécurité et entrebâille la porte de 10 cm, la chaînette ne me permettant pas une ouverture plus grande.
Et je reconnais le lieutenant Frank Columbo de la police criminelle de Los Angeles, dans son imperméable râpé aux ourlets des manches, qui me lorgne avec son œil narquois, un sourire de vieille poule de bar sur les mandibules. Il articule d’une voix presque joviale :
— Vous n’auriez pas vu ma femme ?

Etonné, je vais répondre, quand un frôlement me frôle les jambes. Et je vois un Basset Hound qui vient de se faufiler dans l’ouverture étroite, par je ne sais quel prodige de minceur, vu la rondeur généreuse de sa bedaine. Il porte des lunettes de soleil sur le museau et commence à renifler dans tous les sens.
Je me précipite pour le saisir au collier, et le temps que je le suive dans le salon, où il a décidé de renifler, tournant comme par hasard autour du poste de télévision allumée, et de le ramener sans qu’il oppose aucune résistance spéciale, le lieutenant Columbo campe dans le couloir, le porte d’entrée grande ouverte. J’aurais dû me douter qu’un inspecteur de sa trempe parviendrait avec une facilité Houdinesque à défaire la chaînette de sécurité. Il jacasse alors d’une voix enjouée ponctuée de sourires :
— Car voyez-vous, ma femme est partie ce matin à son cours de yoga en me laissant un mot sur le frigo pour me dire qu’elle ne rentrerait pas à midi, parce qu’elle prend des cours de yoga tous les lundis matins et tous les jeudis après-midi, vous savez avec les positions du corps invraisemblables à se demande comment ils font, parce que ma femme est très souple, contrairement à moi qui suit plutôt raide, personnellement je ne vois pas quel avantage il y a à mettre ses jambes derrière sa tête, attention, je n’ai rien contre le yoga, il peut apporter une grande relaxation, mais moi je préfère plutôt le billard… blablabla…

Je lâche le collier du chien qui retourne renifler dans tous les sens. Ferme la porte tandis que le lieutenant Columbo pénètre dans le salon. Et à peine l’ai-je rejoint, que dans un geste à la Mandrake il se débarrasse de son imperméable râpé, retire en deux secondes un masque au silicone, et je me retrouve face à une jeune fille asiatique aux cheveux blonds courts agrémentés de mèches rouges et en combinaison sky moulante noire qui moule un corps d’une grâce et d’une finesse extrêmes. Ses yeux sont d’un vert émeraude cristallin. La tirette éclair abaissée sur le devant dessine un décolleté qui laisse entrevoir le début de deux lolos pulpeux.
— Je suis Angie Cyclone, lance-t-elle en braquant sur moi un gun à plasma modèle Star Treck dans Flash Gordon contre Barbarella (oui, c’est un mélange des trois).
Tandis que le Basset Hound pirouette sur le tapis, et dans un geste de la patte retire sa peau synthétique de Basset Hound, pour laisser apparaître un Chiwawa à l’allure belliqueuse et au dentier grognant.
— Et moi je suis Casper, son fidèle compagnon, aboie le Chiwuawa.

L’organisation para-gouvernementale a dû envoyer un agent féminin déguisé en lieutenant Columbo et un agent canin déguisé en Basset Hound du lieutenant Columbo. Mais je change vite d’avis quand Angie Cyclone m’envoie :
— Ça fait un moment que je vous suis, je vous soupçonne de faire partie de l’agence para-gouvernementale.
Là une intense surprise d’étonnement surpris envahit les muscles de mon visage. Comment a-t-elle fait pour me suivre sans que je m’en aperçoive ? Elle a dû deviner la question car elle me répond :
— Une fois j’étais même déguisée en poisson surgelé dans un rayon de la Maxi Coop où vous faites vos courses, en espérant que vous me prendriez, mais vous ne mangez apparemment pas de poisson, et à cause de ça j’ai eu un rhume pendant trois jours.
L’idée que son petit nez fripon rougeoie sous les éternuements me ravit et un sourire involontaire s’affiche sur ma bouche, ce qui énerve le Chiwawa, qui se met à grogner avec férocité en fixant mes doigts de pieds nus dans mes tongs (détail que je révèle seulement maintenant, pour agrémenter le suspense).
Je précise que je mange de temps à autre du thon en boite et non surgelé, et que je n’en ai plus mangé depuis trois semaines. Donc elle me suivait et épiait le moindre de mes faits et gestes que depuis trois semaines, sinon elle l’aurait su, et se serait déguisée en boite de thon. Ma déduction Sherlock Holmesque m’apporte une grande satisfaction intellectuelle narcissique neuronale. Mais revenons à la situation présente.
— Vous faites erreur, que je réplique, hypnotisé par son décolleté, au contraire je lutte contre l’organisation para-gouvernementale.
— Il ment, aboie Casper, il essaye d’embrouiller les pistes. Descends-le ! Ça en fera un de moins !
Saleté de clébard !
Plusieurs secondes intenses de silence et de réflexion traversent la jolie tête aux yeux bridés d’Angie Cyclone, et le petit ciboulot étroit et poilu de Casper.
— Pour l’instant je vous épargne, dit-elle, mais je continuerai à vous suivre, et je verrai si vous êtes ou non un espion de l’organisation para-gouvernementale. Nous nous reverrons.
Et elle file sur le balcon attenant au salon, enjambe la balustrade, et se jette du premier étage dans le vide, ses bras minces et gracieux déployant une cape sur ses jolies fesses rebondies. Casper l’imite, avec une petite cape déployée sur son popotin agressif de Chiwawa. Et je les vois s’éloigner en planant au-dessus des toits.

Mille et une questions tournoient au-dessus de moi comme une meute de vautours affamés. Pourquoi s’est-elle révélée à moi si elle n’est pas sûre ? Au contraire, elle aurait dû continuer à me suivre en secret ! Elle sait très bien que maintenant je vais être doublement vigilant et la guetter dans tous les coins ! Mais peut-être est-ce cela qu’elle cherche ? Comme une sorte de jeu étrange et perfide ! En tout cas, elle lutte aussi contre l’organisation para-gouvernementale ! Notre combat est le même et un doux sentiment réchauffe mon cœur !
Je récupère l’imperméable râpé pour en faire des serpillières. Il n’y a pas de petits profits.
Sur l’écran du poste de télévision, le président de la république parle avec enthousiasme des règles fondamentales de la démocratie, à savoir la liberté, l’égalité et la fraternité.
Encore une fois constatant la non-concordance de cette réalité avec la logique la plus élémentaire, je me recouche, en espérant revoir Angie Cyclone et en apprendre plus, aussi pour son délicieux décolleté.
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Re: Petites chroniques de L'homme qui se recouche

Messagepar Phantom_Blue » 16 Juil 2008, 15:55


Chronique 10

Comme d’habitude, dès le réveil, aux lueurs de l’aube, quand le coq chante à pleine gorge dans la campagne, le laitier passe déposer les bouteilles de lait sur les perrons, et les distributeurs de journaux distribuent la première édition du matin dans les boites aux lettres, je me lance dans un zapping intense.
Je mate la pub Neutrogena pour avoir une peau clean avec Kristin Kreuk, l’ex-fiancée de Clark Kent, qui dit d’une voix souriante : « Moi les points noirs, je voudrais dire stooop… ». Encore un message subliminal de l’organisation para-gouvernementale, pour supprimer tous les points dans les phrases, et ainsi déstabiliser le sens de mes chroniques. Quand on sonne à la porte d’entrée. Je file voir, toujours en pyjama, un œil collé dans l’œilleton. Reconnais le lieutenant Columbo, enfin Angie Cyclone une nouvelle fois déguisée en lieutenant Columbo. Ouvre la porte en grand. M’écrie le cœur en joie :
— Vous êtes revenue ! Je vous aime !
Angie Cyclone alias le lieutenant Columbo me cible avec son œil goguenard. Exhibe un bout de tissu plus que râpé. Tandis que son Basset Hound, Casper déguisé en Basset Hound du lieutenant Columbo (mais un doute s’insinue dans mon esprit), s’engouffre dans le couloir, sans lunettes de soleil cette fois-ci, et se met à renifler dans tous les sens. Aboie devant le placard. Là j’éprouve comme un certain doute, voire un doute certain.
Le lieutenant Columbo entre en secouant la caboche. Va ouvrir la porte du placard. Prend les bouts de l’imperméable transformés en serpillières.

Quelque chose me dit que ce n’est pas Angie Cyclone déguisée en lieutenant Columbo, mais le vrai lieutenant Columbo. D’après une déduction rapide, il a dû trouver, ou plus exactement son chien a dû trouver en bas dans la poubelle commune du bloc le bout d’imperméable d’Angie Cyclone transformé en serpillière, et que j’ai utilisé pour nettoyer le carrelage de la cuisine, de la salle de bain et des water closets, avant de le jeter dans le conduit du vide-ordures. Mais comment le lieutenant Columbo est-il parvenu jusqu’à moi ? Tout simplement parce que c’est le lieutenant Columbo, le policier le plus intelligent de tous les policiers du monde entier et de l’univers.
— Euh, oui, que j’explique, c’est un lot de serpillières achetées sur eBay, que j’avais transformé en imperméable, et que j’ai retransformé en serpillières. J’adore transformer les choses.
Soudain le lieutenant Columbo retire son imperméable d’un geste de ballerine du lac des cygnes, retrousse son visage en silicone vers le haut, et Tintin apparaît avec son pull bleu, son pantalon de golf couleur diarrhée de fennec, et sa houppe rousse.
Sous mes yeux ébahis, le Basset Hound retire d’un coup de patte sa peau de Basset Hound, et Milou surgit, plus blanc que jamais, lavé avec Ariel à l’oxygène actif.
— Nom d’un capitaine Haddock, s’exclame Tintin avec une voix de pipelette, seriez-vous le voleur d’imperméables ? Vous les kidnappez, vous les assassinez froidement et vous les découpez en morceaux, avant de vous en débarrasser en les jetant dans la poubelle. Comment je vous ai retrouvé ? Tout a commencé un matin de printemps au château de Moulinsart, quand le professeur Tournesol a inventé une machine à brosser les imperméables… blablabla… alors les Dupont et Dupond retrouvent un imperméable déchiré dans la pissotière du Lotus Bleu, où ils étaient allés se relaxer en fumant quelques pipes d’opium, visiblement l’imperméable a été agressé quand il se rendait aux toilettes… blablabla… l’étiquette made in Sydney me conduit en Australie où je découvre un gang de kangourous voleurs d’imperméables… blablabla… blablabla… La Castafiore qui copulait frénétique avec le général Alcazar et Rastapopoulos découvre un imperméable anonyme sur un cintre de sa garde-robe, elle aime copuler dans son armoire pour recréer un climat intra-utérin prénatal… blablabla… blablabla… blablabla… blablabla… et après avoir uriné contre la roue d’un vélocipède posé contre le mur de votre bloc, Milou sent l’odeur d’un bout d’imperméable mélangé à une odeur d’Ajax biojavelisant dans la poubelle, qui me conduit jusqu’à votre appartement…

J’ai abrégé le récit de Tintin, omettant certaines informations que je juge vitales, préférant les garder pour moi. Dois-je lui expliquer tout depuis le début ? Je décide de me lancer dans la narration, pour apporter la preuve de ma bonne foi :
— J’avais regardé les vidéos de l’actualité sur Internet. Ben j’avais fait un faux clic. En fait je ne savais pas trop sur quoi cliquer… . Miranda est totalement détruite et se demande comment elle pourra sauver sa meilleure amie Lizzie d’un tel enfer d’une rare violence insoutenable… Le reportage devenant insoutenable au niveau psychologique, je zappe et j’apprends que Sheryfa Luna était enceinte de six mois et elle le savait pas… Je décide d’agir en commençant par le plus urgent : détruire le satellite meurtrier et venger ma petite télécommande chérie… L’organisation para-gouvernementale contrôle la météo et tente de renforcer mon isolement au moyen d’un mur de pluie soutenue… J’éteins le poste de télévision au moment où Bond embrasse la fille et je me recouche… Hélas avec le risque d’une éventuelle explosion qui propulserait mon fessier dans l’espace, où il errerait à travers les galaxies, tel un vestige de la race humaine… Je me recouche, déguisé en lit… Et à peine l’ai-je rejoint, que dans un geste à la Mandrake il se débarrasse de son imperméable râpé, retire en deux secondes un masque au silicone, et je me retrouve face à une jeune fille asiatique aux cheveux blonds courts agrémentés de mèches rouges et en combinaison sky moulante noire qui moule un corps d’une grâce et d’une finesse extrêmes… Vous êtes revenue ! Je vous aime !…

Tintin reste songeur quelques secondes tandis que Milou songe quelques secondes en rêvant.
— Bon, s’exclame Tintin, toujours avec sa voix de soprano, procédons par ordre : je dois participer à une émission de Fort Boyard avec le pape et madame Geneviève de Fontenay, Milou doit tourner un épisode de Trente millions d’amis, je dois retrouver le trésor de la Toison d’Or, Milou doit aussi tourner un film érotique pour la SexPA avec Lassie et Rintintin, et après je me lancerai dans cette nouvelle aventure.
Il bondit dans le couloir, puis sur le palier, et enfin dans l’escalier, la houppe secouée, suivi par Milou gambadant les pattes au sphincter.
Je récupère l’imperméable, que je plie soigneusement et range dans le bac à glaces du frigo. Il vaut mieux être prudent. Ainsi congelé, aucun indice olfactif ou autre ne pourra s’en échapper.
Et je vois la peau synthétique de Basset Hound de Milou sur le parquet. Je pense aussitôt à la peau synthétique de Basset Hound de Casper. Qu’est-elle devenue ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé ? Une explication rationnelle me vient à l’esprit : trop obnubilé par le décolleté d’Angie Cyclone…
Mais soudain la peau synthétique de Basset Hound de Milou s’anime, se dresse sur ses pattes et cavale vers les water closets. Je la suis et la vois disparaître dans la cuvette avec un clapotis d’eau clapotante. Il y a de fortes chances pour que la peau synthétique de Basset Hound de Casper ait agi de la même façon.
Avec tout ça, la fausse joie de retrouver Angie Cyclone, ou plus exactement la joie brisée de ne pas retrouver Angie Cyclone, me noue l’estomac et le cœur. Où peut-elle être en ce moment ?

Je retourne devant mon poste de télévision mais après quelques clics insipides, je plonge entre les draps et me laisse dériver dans le courant du sommeil vers les îles bleues des mers du rêve, voguant avec mon lit sur les flots où se déroulent des orgies aquatiques entre dauphines, poulpettes, sirènes et autres poiscailles marines.
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