[FANFIC] Merry Christmas Baby


Laissez aller votre imagination et faites-nous part de vos histoires, poèmes...

Modérateurs: Phantom_Blue, Co Admin, Bigs Moderaiders

[FANFIC] Merry Christmas Baby

Messagepar Phantom_Blue » 23 Fév 2008, 11:36


Ah quel bonheur de se relaxer dans un bain d’huiles essentielles revitalisantes ! Encore un truc que les mecs sont incapables de nous donner. Tout juste bon à nous pourrir la vie. Bon, z’ont quand même un point positif : la carte Bleue ! Soyons honnêtes, faut leur laisser ça !
Une heure que je savourais ma séance de remise en forme à l’institut de beauté. Et aux frais de l’agence. Normal, je bossais assez pendant que Blue se la coulait douce.
Je terminai sur la table de massage, le dos tripoté par les longs doigts fins et experts de Carlito, dit Fleur, un gay aux allures de statue grecque.
Il fallait bien que je me fasse belle pour les fêtes de fin d’année. Les filles c’est pas comme les mecs qui se laissent aller. Un slip demi-propre, et ils se croient endimanchés.
Tout aurait pu se dérouler dans une ambiance paradisiaque. Sauf que des fois les choses prennent une autre tournure. Et pas des plus positives.
Je venais de téléphoner à Anna pour lui dire que c’était toujours d”accord pour le réveillon entre filles, un rien troublé par le massage de Fleur, quand mon Sony Ericson sonna « Kill’em all » d’Iron Maiden.
Bien évidemment, c’était Blue. A l’intonation de sa voix, il avait dû picoler.
— Quoi ? que je m’énervai déjà. Une affaire ? Ça va pas la tête ? On est le 24 décembre, je te signale ! Et pis j’ai pas le temps ! J’ai une séance de photos après chez « Sweet Girl » à 15h. T’as qu’à te démerder ! Nan, j’veux rien savoir ! Grrrr ! Salut !
Bon ben c’est pas tout ! Restait le gommage du visage, la manucure des ongles, l’épilage du maillot… Ben oui, si je veux être super clean. On sait jamais, des fois que je danserais sur la table en petite culotte le 31 à minuit.

La fashion, je l’ai dans le sang. Quand je pense qu’il y a des pétasses qui prennent des cours avec Mc Doom. Déjà dans le berceau, je posais avec mes Pampers.
Tim n’a même pas besoin de me cadrer. Je me place toute seule devant l’objectif. Il pourrait viser le plafond, je m’envolerai en lévitation.
J’adore quand il me chante :
— Tu es la plus belle… C’est ça… Glamour… Fantastique… Yeeeees… Rebelle… Fabulous… Wonderfull…
Normal, c’est vrai. Eblouissante en Kookai, divine en Mango. Sans moi dedans, les fringues sont plus que des loques informes. Je vais de nouveau faire la couverture du magazine. Toutes les filles me prennent pour modèle. Elles m’idolâtrent. Je suis devenue une icône.
Wouah il neige !
Je me précipite devant la fenêtre du studio. Regarde les gros flocons tomber au ralenti dans la rue. Louche sur une vitrine de magasin. Me rappelle soudain qu’il faudrait peut-être acheter un cadeau à Blue.
J’avais complètement oublié. Ben oui, je peux pas penser à tout. En plus c’était pas listé dans mes priorités obligations instantanées du moment. Si je lui achète rien, il va tirer une gueule. D’accord, il mérite pas, mais bon, c’est Noël. Une fois dans l’année…
Y’aurait bien une bouteille. C’est le cadeau passe-partout pour les mecs quand tu sais pas quoi offrir, vu qu’ils picolent tous. Mais pour Blue, je voudrais pas contribuer à entretenir un vice.
Là va falloir me creuser le ciboulot pour trouver quelque chose. A part picoler, il s’intéresse à rien. Si, aux Japonaises, mais pas question d’entrer dans un sex-shop pour acheter des DVD cochons.
Peut-être un stylo, mais il écrit jamais, sauf sur des post-it pour dire qu’il revient dans un quart d’heure à l’agence. Et il revient que le lendemain, bourré.
— Baby chérie adorée, qu’il me susurre, Tim, tu pourrais mettre la tenue suivante ? Encore une dizaine de photos et c’est bon !

Je resplendis dans une mini jupette kilt, chemisier, bottes. Ben non, c’est pas le look petite pouffe allumeuse. C’est lycéenne-adorable-et-sensible-qui-étudie-avec-assiduité-tous-les-soirs-pour-passer-son-BAC.
Quand Blue débarque dans le studio. Le chapeau melon de travers.
— Ben quoi que tu fous ? qu’il braille. J’ai besoin de toi ! L’affaire du siècle !
Avec Blue, c’est toujours l’affaire du siècle. Au début.
— Ouais ben j’ai pas le temps comme tu peux voir, que je lui réplique sec. J’ai du boulot, moi !
Pendant que Tim continue de me rafaler de clics, je regarde ailleurs. Avec les mecs il faut toujours afficher du dédain.
Blue s’est laissé tomber sur une chaise. Il tourne des zoeils dans tous les sens. Sourit débilos. Pianote avec les doigts sur ses cuisses. Baille. Rote.
Je te jure, le mec, la honte totale ! Je me demande pourquoi je me coltine avec lui. Pour ce qu’il fout dans l’agence. Si j’étais pas là, elle n’existerait pas, Blue promènerait les clebs des vieilles friquées dans les hôtels de luxe fringué en groom. Niark !
Tim me remercie en me balançant des tonnes de louanges et de compliments. Je file derrière le rideau dans un coin du studio pour me changer. Blue m’envoie d’une voix humidifiée de salive :
— Tu devineras jamais qui m’a appelé pour me proposer une enquête ?
M’en fous.
— Une affaire en or ! Tu vas halluciner !
Pour halluciner, j’hallucine depuis que je me suis associé avec un blaireau comme toi.
— Alors ?
Alors rien.
— Tu donnes ta langue au chat.
Pffffff.
— Lex Luthor !
— Quuoooiiii ? que je crie en bondissant dehors en petite culotte et soutif. Lex Luthor ?

Je conduis speed au volant de ma Buggy rose. Blue est affalé à côté sur le siège.
Les réverbères s’allument dans le jour qui s’assombrit. Il neige toujours, mais des flocons fins. Tout est blanc.
Je vais rencontrer Lex Luthor en personne. Mon rêve ! Qui aurait cru qu’il ferait un jour appel à notre agence.
— Bon alors, que je dis, si je récapitule bien : Le père Noël est passé chez Lex et il y a eu un petit problème. Il nous le dira quand on sera chez lui. D’hab le père Noël fait sa tournée à minuit. Pourquoi il est passé si tôt ?
— Je sais pas.
Ben ça m’étonne pas. Le jour où Blue saura quelque chose.
— Mais pourquoi Lex t’a téléphoné à toi ?
— Peut-être que les autres agences sont fermées pour les fêtes. Et puis on arrive dans les B dans l’annuaire des agences.
Ah oui ! Blue & Enilis ! Grrrrr ! Faudra changer ça ! C’est une erreur anachronique génétique de la nature ! Enilis en premier, m’enfin !
Blue allume la radio, fait défiler les stations, s’arrête sur radio djeune. Priscilla dégobille « Tchouk tchouk music ».
— Super ! glousse Blue.
— Grrrr !
Je change de station. Blue rouspète. S’il la ramène, je le baffe.
— T’es pas marrante. C’est toujours comme toi tu dis.
— C’est ma radio. Na !
Vingt secondes de silence passe. Il remet ça.
— T’as rien à boire ?
— Nan ! T’as assez picolé !
— C’est même po vrai.
Dix secondes de silence.
— Dis, on pourrait réveillonner ensemble.
— Nan. J’ai déjà prévu quelque chose.
— Euh…
Là je crois qu’il a compris. Il moufte plus.

Lex se verse un verre de whisky debout devant son bar. Il est comme dans la série. Wouah ! Je suis zamoureuse.
— Monsieur Luthor, dit Blue.
Lex se retourne. Me cadre tout de suite des zoeils. Me roucoule :
— Je lis « Sweet Girl », surtout quand vous êtes en couverture.
La foudre vient de s’abattre dans mon cœur. Quel homme ! Il porte le smoking à ravir. Autre chose que Blue avec ses chemises débraillées. Même en chemise débraillée, Lex aurait la classe. Blue en smoking, ça ferait macaque avec un nœud pap.
— Vous buvez quelque chose ? demande Lex.
Je sors une fraction de seconde de ma fascination et crache :
— Naaaan !
Blue est stoppé dans son élan de la langue de dire oui. Je perds jamais le nord, ni les autres points cardinaux d’ailleurs. Surtout quand je suis avec Blue.
— Pourquoi vous nous avez fait venir ? que je demande, la voix admirative dans la fascination.
— Voilà…, commence Lex.
Je le crois pas. Mon idole se roule sur le tapis en poussant des cris. Euh…
— Il m’a pas apporté ma peluche de Casimir ! larmoie Lex. Et puis il s’est transformé en monstre, tout vert avec de la bave qui lui dégoulinait de la bouche ! C’est de ma faute !
Bon, oui, OK, ben reste le fric. Ça compense. Un millionnaire débile, c’est débile, mais ça reste un millionnaire. Blue débile, il reste que Blue.
J’aide Lex à se relever en lui parlant avec une voix douce. L’assieds dans un fauteuil. Blue lorgne les bouteilles du bar. T’inquiète, je t’ai à l’œil. Lex articule :
— Le père Noël est descendu dans la cheminée. Puis comme il avait faim, il est allé à la cuisine et il a mangé des cookies au chocolat dans le frigo. Seulement ils étaient irradiés à la kryptonite. Oui, j’avais caché un fragment dans le bac à glaces, pour pas que mon père le trouve, il veut créer des clones super forts de Jean-Claude Van Damme pour dominer le monde. Mais moi je veux faire des clones de Britney Spears pour faire crac-crac avec.
Là c’est une cause de rupture dans le couple. Je suis pas sûre qu’on va s’entendre des masses. Mais bon, les millions, Nini, les millions. Concentre-toi sur les millions ! Et sur Blue, il vient de se rapprocher furtif du bar.
— Le père Noël a cassé le sapin et il est reparti en grognant comme un loup-garou.
Bizarre. Je pose la question :
— Comment ça se fait qu’il est venu si tôt ? D’habitude il commence sa tournée à minuit.
Lex me regarde avec des zoeils mouillés de larmes. Sa voix tremblote :
— Dans ma lettre je lui ai promis un million de dollars s’il venait plus tôt chez moi. Je voulais le voir pour de vrai. Parce qu’à minuit et après, généralement, je suis bourré.

Je fonce vers l’agence, les mains crispées sur le volant. Blue cligne des zoeils.
Je suis allée faire un prélèvement de bave du père Noël sur le carrelage de la cuisine. Quand je suis revenue au salon, Blue picolait du whisky au goulot. Il a vite arrêté en croyant que je l’avais pas vu. Même qu’il s’en est mis sur la chemise.
Insortable !
Lex commençait aussi à en tenir une. Décidément, les mecs, tous les mêmes !
Je freine exprès brutal devant l’agence. Blue manque de se ramasser contre le pare-brise. Je sais, sadique la Nini ! Mais faut le secouer un peu de temps à autre. Ça lui fera les puces. Niark !
Blue tourne en rond dans l’agence. Tu peux toujours chercher, j’ai tout balancé les bouteilles.
Je pose l’échantillon de bave sur une petite plaquette en verre sous le microscope. Blue mate le plafond, étalé dans son fauteuil derrière son bureau.
Oui, c’est bien ce que je pensais.
Pendant que je bosse, comme d’hab, Blue se la coule douce. C’est pas un complexe de culpabilité oppressante qui l’oppresserait de culpabilité.
— Alors on fait quoi ? que je demande.
Je sais déjà, mais c’est pour entendre la réponse. Plutôt pour ne rien entendre, vu qu’il saura pas.
— Ben euh…
Et il sait pas. Gnarf !
Toute la vie de Blue est ponctuée de « ben euh » et « j’ai comme qui dirait une petite soif ».
Je vais sur le Net, surfe dans Google, tape les mots clés. Trouve le site qu’il faut et qui apparaît qu’une fois dans l’année, le 24 décembre, comme c’est indiqué. Note les infos. Surfe encore sur des sites qui confirmeront mon hypothèse.
Blue se ronge l’ongle du pouce droit. Se cure les narines. Envoie d’une chiquenaude valdinguer une crotte de nez.
— Hop ! que je dis. On s’arrache !
— On va où ?
— Prendre le train.
— Hein ? Un train ? Mais pour où ?
— Le pôle Nord.
Blue me louche avec des zoeils de crapaud qui verraient une mouche voler à l’envers.

La petite gare est planquée dans la cambrousse, au milieu des herbes folles, des buissons sauvages et des ronces. Introuvable sans le plan !
Je laisse Blue se frayer un chemin en premier avec la lampe de poche. Rigole quand il reste accroché avec sa veste et qu’il râle. Il paume même son chapeau melon fauché par une branche. Le retrouve. Dommage. Faudra encore que je voie cette horreur sur sa boule. Déjà que sa boule c’est pas la joie. Alors avec le chapeau en plus dessus.
Enfin on débarque sur le quai éclairé par une loupiote. Les rails enneigés disparaissent des deux côtés dans la nuit.
Ma montre affiche 21h55. Encore cinq minutes. Blue me regarde.
— Mais tu es vraiment sûre qu’un train va venir pour aller au pôle Nord ? C’est un truc de ouf ! Et tu crois que le père Noël est retourné là-bas ?
— Peut-être. Faut bien commencer quelque part.
Blue file dans un coin pour pisser. Non mais je te jure ! Aucune éducation !
Quand le train déboule dans un ramdam de wagons éclairés. Y’a des voyageurs derrière des vitres. Il s’arrête en soufflant de la vapeur.
— Putiiiin ! Bluuuue ! que je crie. Le train est là ! Magne-toi !
Blue rapplique avec une démarche de canard en rezippant la tirette de sa braguette.
On s’installe dans un compartiment vide sur une banquette en cuir rouge près de la vitre.
Un sifflet siffle dans la nuit.
Le train s’ébranle et prend de la vitesse.
— Délire ! s’esclaffe Blue. Et combien de temps il met pour aller au pôle Nord ?

Dix minutes plus tard, le train arrive dans la gare du pôle Nord. Les wagons sont secoués. Là on roule plus sur les rails. C’est quoi qui se passe ? Puis tout s’immobilise.
Pas rassurée, je sors du compartiment, suivi par Blue. Descends sur le bas côté des rails. Une pleine lune féerique illumine la nuit. Le quai est derrière à une centaine de mètres. Des voyageurs sortent des wagons.
Blue trébuche sur le marche-pied et s’étale par terre. Son chapeau melon valdingue sur le gravier.
La locomotive a percuté le butoir en fin de voie. Le chauffeur se balade à côté en rigolant, les zieufs déboussolés, un pétard fumant aux dents.
On rejoint le quai et on découvre le pôle Nord.
Je le crois pas. C’est ça le royaume du père Noël ? Y’a que des bars et des sex-shops ! On entend de la musique et des cris partout. Ça doit teufer à donf.
— Trop cool ! Wouarf ! roucoule Blue. C’est Paradis Land !
— On n’est pas ici pour rigoler, que je lui refroidis l’ambiance. On a une enquête à mener, je te signale, si t’avais oublié !
J’attrape un lutin avec un chapeau pointu qui sort d’un bar. Plutôt dans le gaz.
— Dis, que je lui demande, elle est où la maison du père Noël ?
— Au bout de la rue à gauche, c’est la grande avec les sapins et les guirlandes lumineuses. On fait crac-crac ?
Je lui balance une baffe, le laisse sur le derche et entraîne Blue par le bras.
En passant devant la vitrine d’un sex-shop, il s’exclame :
— Wouarf ! Spécial Japonaises !
— Grrrr.
Super kitsch la baraque du père Noël, déco à la Walt Disney. Des lumières colorées clignotent partout. Je vois pas de traîneau garé devant. Peut-être qu’il va se pointer dans pas longtemps.
Je sonne. Pas de réponse. La porte est ouverte.

Vu le bonnet rouge à pompon blanc, le lifting peau plastifiée mal tendue, la mini assortie au bonnet, un bas déchiré, un verre d’alcool dans les doigts, à moins que ce soit du jus de pommes, mais je parierais pas mon soutif dessus, on devait être en présence de la mère Noël à moitié étalée sur le canapé.
— Madame Noël ? que je demande.
— C’est ça mon chou ! qu’elle articule avec des mots noyés dans la salive. Venez boire un petit coup !
— Non merci, que je réponds, coupant net tous les espoirs désaltérants de Blue. On cherche le père Noël ?
— Ce vieux sagouin ? qu’elle crépite dans un rire aigrelet. Il doit faire ses livraisons. Quelle heure il est ?
Soudain un type émerge de derrière le canapé. Style beau gosse efféminé. Torse nu. A poil ? Non, en string léopard. Dommage. Pas frais lui non plus.
— Putin ! qu’il gerbouille. Loulou, t’étais passée où ? Je te voyais plus ! Hips ! Viens, on va faire des gouzilles !
Je prends Blue par la manche et l’entraîne dehors.
— L’enquête est terminée. On rentre.
— Quoi ? Déjà ? Mais comment ça ?
— Le père Noël n’a pas été transformé par la kryptonite.
— Hein ?
— C’était une pierre de synthèse verte dans le bac à glaces. Ça ressemble à s’y méprendre à de la krypto, mais c’est pas de la krypto. Lionel a certainement trouvé la vraie et l’a remplacée.
— Ouais ? Et alors ?
— J’ai prélevé des larmes de jalousie d’amour sur le carrelage de la cuisine.
— Des larmes de jalousie d’amour ?
— Ben oui. Elles ont une composition saline particulière.
— Ça existe ça ?
— Ben oui. Figure-toi que j’étudie la chimie pendant que tu picoles.
Là Blue dit plus rien. Je continue :
— J’ai fait les centres téléphoniques sur le Net. La mère Noël l’avait appelé au moment où il se trouvait chez Lex. Ils ont dû avoir une dispute. Lex l’a vu vert, mais parce qu’il était vert de jalousie. Cette hypothèse confirme la scène d’avant. La mère Noël a un amant. Enfin si on peut l’appeler mère Noël !
— Pourquoi ?
— T’as pas remarqué que la mère Noël c’était un travelo ?
Blue me regarde avec des zoeils globuleux.
— Ah merde alors ! Ben non, j’ai rien vu.
— Drague plus quand t’es bourré.
Blue avale sa salive. Là je crois que je l’ai peut-être désintoxiqué à vie.
— Et pour la distribution des cadeaux ? qu’il demande.
— C’est pas les cadeaux qui comptent, mais les personnes. Il faudra bien que le monde comprenne ça un jour. Allez, on rentre !
— Oui, mais comment, le train a déraillé ?
Heureusement que je suis là. Blue perdu au pôle Nord, on le retrouve congelé dans un bloc de glace en l’an 3000. Là on le réanime… Non, ce serait pas sympa pour le monde futur. Ils n’ont pas mérité ça.

Je conduis le traîneau. Les chiens cavalent joyeux à au moins 500 à l’heure. Blue est sous la couverture. Il biberonne en cachette une bouteille. Comme si je le voyais pas. Elle devait être dans le traîneau. Bon, ça va, c’est Noël après tout.
Des flammes montaient dans le ciel quand on s’est barré. J’ai allumé deux-trois sex-shops, et comme toutes les baraques sont en bois et qu’elles se collent l’une à l’autre. Tant pis pour le royaume du père Noël. Il était trop ripou.
Avec tout ça, j’ai même pas pensé à prévenir Anna que j’aurais du retard pour le réveillon. Et puis après tout, réveillonner avec les copines, qui doivent déjà être bourrées et se raconter leur dernière nuit de galipette, non merci.
En dix minutes, on déboule dans les rues de la ville. Ben oui, c’est un traîneau magique.
Dans une ruelle, je tire Blue par le col et le bazarde sur le macadam. La bouteille presque vide ricoche plusieurs fois et s’éclate contre un mur.
— Hééé ! qu’il gueule d’une voix faiblarde. Ça va pas la tête ?
Ben non, je suis pas sadique. Je lui laisse la couverture pour s’envelopper. Et puis à une cabine téléphonique je téléphone aux flics pour aller le ramasser. Sympa non ?

Lex émerge avec des zoeils clignotants. Je lui refile la peluche de Casimir que j’ai ramenée du pôle Nord. Il s’émerveille, l’embrasse avec des larmes dans les clignotements des zoeils.
Du coup il est revigoré. On file à une soirée de la Jet Set. Je conduis sa Porsche. Trop la classe ! Peut-être que je devrais le bazarder sur la route comme avec Blue et filer avec la bagnole. Mais j’ai pas encore la procuration sur ses comptes.
Ils sont tous bourrés à la soirée. Je danse avec Lex sur de la tecktonik. Moi on reconnaît que c’est de la tecktonik, mais pour Lex ce serait plutôt des démangeaisons de poil à gratter dans le dos.
Pendant qu’on déguste un cocktail, une grande bringue, les lolos siliconés de travers dans un décolleté quasi inexistant, se pointe et postillonne passablement beurrée :
— Leeeex ! Darling ! Tu es là ! I love you ! It’s a wonderfull night ! Mais c’est pas la gamine de la mode avec toi ?
Là je vois rouge. Moi, une gamine ? Nan mais ! Je la baffe direct. Elle veut me rendre ma baffe mais je me baisse. C’est Lex qui prend les cinq doigts dans les dents. Du coup il lui rend la baffe. Elle l’agrippe à ses tifs mais il en a plus. Lex lui file un coup de boule dans les lolos.
Je préfère prendre congé.
Petite fraîcheur dehors. Je maîtrise un vertige. Les lueurs roses de l’aube colorent le ciel. La neige est comme un nappage de sucre glacé sur le gâteau du monde.
Je monte dans la Porsche de Lex. Allume la radio. Tombe sur Priscilla qui chante « Déteste-moi mais teste moi ! » Je vais zapper mais je laisse. Histoire d’essayer de comprendre les psychoses de Blue. Ben là je crois qu’il y a plus rien à comprendre.

Blue sort de la cellule, trop happy de me voir.
— Nini ! qu’il s’exclame en me tombant dans les bras.
Pouah il pue le zalcool. Je le repousse.
— Ouais, bon ça va.
Dans la cellule à côté, le père Noël ronfle sur une couchette. Il a dû se faire ramasser par les flics.
Une petite matinée de 25 décembre enguirlande la ville. Le soleil commence à éblouir la neige.
— Tu sais quoi, me dit Blue, le père Noël m’a tout raconté. Ben c’était juste comme ce que t’as dit. Sauf un point que tu ignores.
Il me regarde comme si c’était lui qui avait résolu l’enquête. Grrr c’est un truc qui me vénère grave. Je me retiens de le baffer.
— Ouais, qu’il continue avec son sourire débilos, en fait ils vivaient à trois, mais la mère Noël, enfin le travelo, il voulait un quatrième mais le père Noël voulait pas. Tu vois, on se complète dans les enquêtes. Trop cool non ? Wouarf !
Décidément. Je regarde vers les toits. Des pigeons copulent frénétiques sur les tuiles.
Soudain Blue se penche en avant et gerbe.
— Bouark… bouuuaaarrrrk… bouarrrrrrk…
Je rigole trop. Dommage que j’ai pas mon caméscope pour filmer. Trop beau le cadeau de Noël !
Blue se redresse, la langue moisie, le chapeau de melon de traviole.
Je rigole encore plus. Puis j’arrête de rigoler. Là j’ai comme une nausée. Les cocktails picolés à la soirée avec Lex me remontent en flèche jusqu’au rouge à lèvres.
Et je dégobille à mon tour.
Blue rigole à s’arracher les dents.
— Bienvenue au club ! qu’il envoie d’une voix gloussante de vieille poule déplumée. Et merry Christmas baby !

Scénario créé avec Enilis
Phantom_Blue

Avatar de l’utilisateur

Moderaider
 
19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre
 
Homme

Messages : 1026
Inscription : 02 Déc 2004, 21:35
Localisation : Strasbourg
Jeu TR favori : Tomb Raider 2

Records Arcade : 0

Messagepar Babou » 23 Fév 2008, 18:34


Nini, H prncss, bt ftl, lrs cmm ç t m cch ds chss ? ;) ;) ;)

Assez complexe dans le déroulement mais bien ficelé quand même. Difficile de faire la part de pourcentage d'écriture, j'entends par là des paragraphes distincts de la part de chacun, écrits à tour de rôle. Si c'est le cas. Même si je retrouve des expressions typiques de nini, la plume de phantom domine en majorité. Je pense qu'il s'agit d'idées piochées, imaginées, comme ça en vrac, mais retranscrites par phantom. Sinon c'aurait été marrant et intéressant de séparer "visuellement" les paragraphes. Le personnage de phantom montre des côtés rustres, sans éducation (tiens ça me fait penser à quelqu'un, XD), " rabaissé " au fil des lignes par une Nini plutôt dominatrice. Ben normal, c'est elle qui porte la petite culotte. C'est là tout l'art de l'écriture et donc de l'utopie, heureusement sinon tout serait " plat ".

Un slip demi-propre, et ils se croient endimanchés.
J'adore l'expression demi-propre. LoooL :13:

C’est pas un complexe de culpabilité oppressante qui l’oppresserait de culpabilité.
Pas besoin de com, vous me suivez je pense, depuis le temps. :19:

Toute la vie de Blue est ponctuée de « ben euh » et « j’ai comme qui dirait une petite soif ».
Le << j’ai comme qui dirait une petite soif >> me fait plutôt penser à Sun ! :02:

Quand le train déboule dans un ramdam de wagons éclairés. Y’a des voyageurs derrière des vitres. Il s’arrête en soufflant de la vapeur.
Un train à vapeur ? Lol, on est dans quel siècle là ? :23:

J’ai prélevé des larmes de jalousie d’amour sur le carrelage de la cuisine.
Puissant, imaginatif et en plus poétique !! :15:

Les lueurs roses de l’aube colorent le ciel. La neige est comme un nappage de sucre glacé sur le gâteau du monde.
Un nappage de sucre glacé sur le gateau du monde. C'est pas beau ça ? :12:
La parole se fait spontanément rythme dès que l'homme est ému, rendu à lui-même, à son authenticité. Oui, la parole se fait poème. (Léopold Ségar Senghor)
Babou

Avatar de l’utilisateur

Lieutenant Adjoint
 
19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre19 années en tant que membre
 
Femme

Messages : 11664
Inscription : 08 Déc 2004, 16:43
Localisation : Sens
Jeu TR favori : Tomb Raider 2

Records Arcade : 3

Messagepar Sami » 23 Fév 2008, 23:34


Ah oui ! Blue & Enilis ! Grrrrr ! Faudra changer ça ! C’est une erreur anachronique génétique de la nature ! Enilis en premier, m’enfin !

lol,ça existe au moins? :D :D


A l’intonation de sa voix, il avait dû picoler.

pas possible?Blue picoler? :00: au fanta grenadine alors,nan? :D


Priscilla dégobille « Tchouk tchouk music ».

Beeuurk! :13:


Blue en smoking, ça ferait macaque avec un nœud pap.

Même pas vrai! :mdr: :D


Il m’a pas apporté ma peluche de Casimir ! larmoie Lex.

:mdr: :mdr: je verrais trop Lex dire ça...


c’est de la tecktonik, mais pour Lex ce serait plutôt des démangeaisons de poil à gratter dans le dos.


:mdr: :mdr:

en bref j'adore,quoi... :kiff: :kiff:
Sami

Avatar de l’utilisateur

Raider Assidu
 
17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre17 années en tant que membre
 
Femme

Age : 32 ans
Messages : 553
Inscription : 10 Juin 2006, 22:55
Localisation : Sarlat-la-caneda
Jeu TR favori : Tomb Raider 6

Records Arcade : 0


Retourner vers Cercle des Poètes - Fans Fictions

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vus
    Dernier message

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 7 invités

Booste le trafic de ton forum