par Sami » 10 Déc 2007, 13:55
La lueur rougeâtre du soleil,faiblement,l’empruntait d’une langueur automnale, à travers les
rameaux des grands arbres.Son visage,à demi dans l’ombre, semblait se fondre dans la
pénombre perpétuelle du sous-bois.les feuilles mortes des troncs noirs tombaient, une à une, sur
l’humus humide que formait la terre.Elle se souviens de la première fois...
Il l’avait regardé de ses yeux de ciel, de ces yeux, qu’elle n’avait jamais pu comtempler
auparavant.Il lui avait semblé, un instant, qu’elle avait sourit, d’un sourire géné, presque
crispé.Elle ne souviens pas des détails, juste du bout de papier chiffoné qu’il lui avait tendut,
d’une main fébrile.Quelques chiffres écrit à l’encre,délavés par les gouttes de pluie coulant le
long de ses joues, le long de sa bouche, pour retomber sur le papier.
Elle ne se rappelle pas, peut-être avait elle à la main le manche de son parapluie.La pluie,sur
tous les toits, tombait,sur les reverbères, le trottoir.Elle restait là , immobile,regardant cette
silhouette au loin courir,sur le bitume, sur cette sphalte oû elle marchait elle aussi chaque
jour.Elle ne sut alors pourquoi, elle pleura.Elle pleura de ces larmes qui coulent,
inconsciamment,qui coulent quand l’envie ne nous viens pas mais que l’on ressent, au plus
profond de soi-même.....
Cette tristesse, elle l’avait déjà vécue.Cette peur aussi.
Mais un autre sentiment l’envahissait, plus fort encore.
Sa vie n’avait était qu’un long rêve monotone, parfois douloureux ,et elle l’avait vu
passer,doucement, comme au fil d’une rivière.Elle avait rêvé d’autre chose....
Elle s’était dit qu’elle était seule,dans ce monde gris et morbide.
Elle était faible, fragile.Elle n’avait jamais connu le doux et éphémère sentiment qu’était
l’amour....
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Il est seul, dans le brouillard.Il a courru longtemps, parmi les flaques d’eaux et la pluie.
Il ne distingue plus la lumière,cette douce et chaleureuse ombre jaune qui traverse les réverbères
le long des trottoirs, le long de la ville,emprégnée de toute la langueur qu’offrait la tombée de la
nuit à cette heure-ci.
Un dernier reflèt rougeâtre se plaît à longer les grattes-ciel, illuminés un instant.Il repense
encore à elle,il la revoit, seule dans cette rue, longeant le trottoir oû lui même marchait chaque
jour.Il se souviens de la jeune fille brune qui lui tendit un regard, presque passionné, à un
moment de sa course.Sa main effleura la sienne,elle se retourna et sentit contre ses doigts, le
contact du papier chiffoné.....Et puis rien d’autre....
le clapotement de la pluie contre le carreau de sa fenêtre, légèrement entrouverte,le souffle,
lancinant et monotone,de la bruine passagère, la rue déserte,sans bruit,la nuit...
Il doit être heureux à cet instant malgré la hantise de ce visage, de ces yeux....
Il a sortit sa main de la chambre pour la laisser toucher le brouillard blanc et laiteux...
Que pourrait-il bien lui dire,quel visage pourrait t-il bien prendre à l’instant oû ses yeux
rencontrerons les leurs,devra t-il lui tendre un sourire,ou bien sera t-il abaissé vers le néant et le
vide,étroitement liés,éperdumment indécis...