par Phantom_Blue » 16 Oct 2007, 08:56
Vos poèmes sont beaux mais tristes ! On passe des mystères de l’amour aux souffrances de l’amour. Je le voyais plutôt comme une comédie, avec quelques moments difficiles, mais au final tout se termine bien. Ma tendance à toujours positiver. L’amour est une alchimie très spéciale. Tellement de choses jouent dans un couple. Ce qui est monstrueux, ce n’est pas l’amour, mais la façon de le réaliser parfois. Tout vient des personnes en fait. Si l’une triche, ne respecte pas les règles, l’autre en souffrira. Bon, ne sombrons pas dans le pessimisme le plus noir ! Allez, une petite bluette amoureuse !
DOUZE ROSES POUR LARA
Lara Croft était allongée sur le ventre sur son grand lit à baldaquin, vêtue d’un tee-shirt XXL retroussé à la taille, laissant voir une mini petite culotte Candy d’Alice Charmel.
Elle lisait le tome 3 du manga Love Hina, éclairée par une lampe de chevet, en grignotant des Pims au chocolat fourrés à l’orange. Sa main plongeait régulièrement dans le paquet ouvert posé à côté d’elle sur le lit.
Keitaro Urashima venait de nouveau de se faire remballer par Naru Segawa. Frappé d’un magistral coup de poing par la coléreuse jeune fille, il vola par-dessus le toit de la pension Hinata.
— Bravo Naru, pensa Lara, les hommes ne méritent pas mieux.
Dehors une pluie battante dégringolait d’une masse de nuages opaque. Il pleuvait depuis la nuit dernière, et cette matinée grise de juillet filant au ralenti vers midi n’invitait pas à sortir.
Absorbée par sa lecture, elle n’entendit pas le carillon de la porte d’entrée sonner en bas dans le hall.
Peu après Winston entra dans la chambre, un bouquet de roses à la main, et tressaillit en voyant les fesses rebondies de Lara, à peine masquée par la petite culotte. Il avala difficilement sa salive, maîtrisa avec peine un tremblement général du corps, avança près du lit et articula :
— Excusez-moi de vous déranger, lady Croft, mais un livreur vient d’apporter ce bouquet de roses pour vous.
Lara jeta un rapide coup d’œil dessus et répondit d’une voix indifférente :
— Certainement de lui. Il ne manque pas de culot.
— Il y a une carte avec.
— Oui, le genre : « Lara je suis désolé, je t’aime à la folie, et blablabla. » Balancez-le à la poubelle !
— Bien, fit Winston.
Avant de sortir de la chambre, il reloucha sur les fesses de Lara.
Une fois à la cuisine, il posa le bouquet sur la table, se versa un verre de Jack Daniel, et le siffla d’une seule levée de coude.
Puis il contempla les douze roses rouges.
— Je vais le garder et l’offrir à Mélanie après son spectacle, pensa-t-il.
Les images de la strip-teaseuse du London Club dansèrent devant ses yeux.
Par curiosité, il prit la carte et lut.
Après un sursaut oculaire, il fila dans le hall, du côté du grand salon, et jeta un regard par la fenêtre donnant sur le parcours du combattant.
La pluie dévalait toujours avec force et fracas.
Il monta à la hâte les marches du grand escalier, déboula dans la chambre, tressaillit une troisième fois, les zoeils ricochant comme deux boules de ping-pong sur les fesses dodues de Lara, et dit :
— Excusez-moi de vous déranger, mais je me suis permis de lire la carte, par pur souci d’informations, je le précise, et je vous signale que monsieur Kurtis est assis sur un obstacle du parcours devant votre chambre.
— Quoi ? s’étonna Lara en regardant son majordome, qui détourna vivement ses yeux du popotin attrayant de la belle chasseuse de tombes.
Elle lâcha son manga, se leva d’un bond et courut à la grande fenêtre. Le tee-shirt retomba à mi-cuisse, à la plus grande déception de Winston.
Lara ouvrit la grande fenêtre et cria :
— Kurtis ! Mais tu es fou !
Assis les jambes pendantes sur un obstacle à quatre mètres du sol, face à la fenêtre, trempée par la pluie, il cria :
— Oui, je suis fou de toi ! Et je regrette pour la dernière fois ! Je n’aime que toi ! Tu es la lumière de ma vie ! Sans toi j’erre dans la nuit la plus profonde !
— Viens, répondit Lara, des gouttes de pluie plic-plocant sur son visage.
— Euh, je suis bloqué, ma vieille crampe qui me reprend.
— Attends, j’arrive !
Lara courut hors de la chambre, les lolos ballottant soutenu sous son tee-shirt.
Winston hocha la tête et se campa devant la fenêtre.
La fameuse crampe, obtenue une nuit particulièrement torride avec Lara, après un coup de rein un peu trop vigoureux.
Bientôt il vit Lara surgir, ruisselante de pluie, le bout de ses lolos pointant sous son tee-shirt qui lui collait à la peau.
Elle escalada l’obstacle avec agilité, se jeta sur Kurtis et scotcha sa bouche sur la sienne.
Les langues slurpèrent un moment avec une frénésie incontrôlable.
Kurtis était affalé en peignoir rose sur le canapé du salon. Vêtue d’un peignoir de la même couleur, Lara se blottissait contre lui en souriant.
La douche avait duré une bonne demi-heure, ponctuée de cris mugissants et de mugissements criés, essentiellement la voix de Lara. Puis le lit à baldaquin avait grincé furieusement, faisant trembler tout l’étage.
A un moment Lara poussa un long hurlement strident. Dans le salon de musique, au-dessus de la cheminée, le portrait de Lord Croft cinquième du nom se décrocha.
Assis à la cuisine en train de feuilleter le dernier numéro de Playboy, devant le poster trois volets déplié représentant le corps dénudé de Paris Hilton, Winston faillit s’étrangler au milieu d’une gorgée de Jack.
Un soleil resplendissant brillait sur le manoir. Les oiseaux sifflaient dans les feuillages. Les abeilles bourdonnaient sur les fleurs.
— Mon chéri, souffla Lara, le bras autour de son cou, tu as de la chance que je suis folle de toi. Hein que tu ne me quitteras plus ?
— Oui, répondit Kurtis, tu sais, j’avais besoin de faire le point, tout cet amour, ce bonheur, je n’arrivais plus à gérer émotionnellement…
— Oh le pauvre chou, c’est quand même fragile un homme.
Il fixait l’écran géant plasma 16/9e de la télé. Lara lui donna une série de smoutchs sonores sur la joue et dans le cou.
— Mmm, fit Kurtis.
Le générique de Lost flasha sur l’écran.
— Viens, murmura-t-elle à son oreille, j’ai encore envie que tu me fasses la brouette japonaise.
— Pas maintenant, répondit Kurtis, c’est le dernier épisode. On va enfin savoir pourquoi ils sont sur l’île. Je suis exprès passé pour ça. A l’hôtel la télé est en panne et… euh… oups…
— Hein ? s’écria Lara en se redressant.
— Euh, bafouilla Kurtis, non, j’ai pas voulu dire ça…
— Espèce de fumier ! grogna Lara en reculant, les zieufs crachant toutes les flammes de l’enfer.
— Mais non, écoute…
— Ça tu vas me le payer.
Connaissant les colères de Lara, Kurtis jugea opportun de prendre congé.
Le temps pour le dire, il était dans le hall, et sprinta en peignoir rose dans l’allée centrale, ses tongs claquant sur le gravier, quand des coups de feu retentirent. Il reconnut le Desert Eagle de Lara. Heureusement il venait de franchir les grilles ouvertes. A découvert, il ne donnait pas cher de sa peau.
Plus tard, en faisant un tour dans le jardin, traversant la roseraie, Winston découvrit douze tiges de roses coupées.
Il se gratta le ciboulot. Pensa au livreur et le trouva soudain bien ressemblant avec Kurtis, sans la moustache. En plus, il n’avait remarqué aucune camionnette de livraison garée devant le manoir.
— Comment n’ai-je pas compris cela du premier coup ? se demanda-t-il. Je crois que je sirote trop du goulot. Il va falloir freiner. Mais pas tout de suite. Une interruption brutale de cette médecine risquerait de produire un effet fâcheux sur mon métabolisme.
Il sortit une bouteille de Jack à moitié vide de derrière un rosier, et s’envoya une bonne dose dans le gosier.