Bas les masques !
Me voilà de retour, la plume vengeresse,
Bien décidé, madame, à vous clouer le bec.
Vous n’échapperez pas au clac d’un soufflet sec,
Qui calmera l’envie de vos rimes traîtresses !
A moins qu’un martinet s’égaillant sur vos fesses
Ne soit plus adapté, et mettra en échec
Vos fantasmagories et vos salamalecs,
Où la déraison brille avec l’impolitesse.
Ne dissimulez pas derrière un éventail
Votre visage hagard aux yeux d’épouvantail !
Je vous ai reconnue au milieu de ce bal.
Vous êtes bien la seule, avec les marionnettes,
A danser de la sorte en fausse midinette,
Jouant les ingénues aux baisers de mygale.
Horror d’Aurore de Nevers
En voyant votre main, vous manger dans son creux ?
Je n’ai plus d’appétit et la nausée me monte.
Point ne suit un pigeon emballé par la ponte
De vos alexandrins aux rythmes hasardeux.
Je ne dérape pas dans le cadavéreux
D’une main décharnée relevant plus du conte
Sanglant, que de celui qu’une mamie raconte,
Récit plein de mystère aux accents merveilleux.
Je ne digère pas votre menu de graines
De sonnets mal tournés, aux expressions malsaines
Donnant des hauts le cœur bien bas pour une histoire
D’amour qui se voudrait charmante et féerique.
Aussi retirez-moi ces doigts ectoplasmiques,
Et cette paume osseuse à la caresse noire !
Flammes de la passion
Vous parlez chandelier, vous dissertez bougie,
Emboîtements suspects, assemblages lubriques !
Ce n’est point étonnant venant d’une hystérique
Obsédée par la chair aux basses fantaisies :
La clarté d’un fessier par la lune ébloui
Dans le boudoir obscur aux voiles impudiques…
Délires sans raison, rêves fantasmatiques !
Tout est bon pour vous satisfaire à la folie.
Vos lumières d’amour sont des reflets blafards
Qui n’éclairent que vous, bien loin du divin art
Eblouissant d’aimer des soleils d’Aphrodite.
Et vos amants perdus à jamais dans la nuit
D’un éternel sanglot et d’un mortel ennui,
Errent dans le néant où plus rien ne palpite.
Images
Vous l’avez torturé ! Il ne méritait pas
D’être traité ainsi avec tant de sadisme.
Aurait-il pu prévoir dans les couleurs du prisme
Tout ce qu’il allait vivre avec vous ici bas ?
Il se serait cassé, en devinant cela,
Loin de votre visage et de l’égocentrisme
Qui ronge votre esprit, doublé d’un narcissisme
Qui engendra dans ses reflets bien des traumas.
Obligé de chanter : « Vous êtes la plus belle ! »
Et ceci chaque jour, est un sort bien cruel.
Existe-t-il au monde un plus grand désespoir ?
Son tain devint blafard, il en perdit la vue,
Je le comprends, de vous avoir vu toute nue.
Brisé à tout jamais, votre pauvre miroir !