Voici Un texte en prose, que j'ai ecrit il y as quelques temps et je tenais a le partager avec vous
8h30, le soleil vient de s'extraire du gouffre de la nuit noire.
Des oiseaux ci et là se mettent à chanter, secouant vigoureusement leurs petites ailes, laissant choir sur le sol la fraîche rosée matinale qui les recouvrait.
Un doux vent marin vient caresser mes narines de ses effluves iodées. Une journée radieuse semble émerger de la pénombre... Mais mon coeur reste noir !
Aucun son extérieur ne semble parvenir jusqu'a mes oreilles. Ma bouche a comme un goût de mort et mon sourire s'est effacé à jamais, seules quelques photos attestent encore de sa présence passée.
Oui, cela fait deux mois déjà que tu n'es plus. Deux mois que le destin a refermé ses griffes acérées sur ton pauvre corps tremblant.
Victime de la bêtise humaine et de mon entêtement chronique.
Rien de tout cela ne serait arrivé si je ne t'avais pas forcé à prendre la voiture pour me rejoindre, exaspéré par mon impatience et cet homme, désenchanté par la vie, enivré de vapeurs d'alcool, n'aurait pas pris ce virage infernal en même temps que toi et jamais cette rambarde n'aurait cédée, te laissant plonger dans le vide ou ton corps disloqué tel un pantin reposait dans un cercueil de métal fumant.
Jour après jour, je suis rongé de remords et de culpabilité. Dieu seul sait que j'ai essayé de puiser la force nécessaire pour assumer et accepter enfin ton départ vers des cieux nouveau. Mais c'était toi ma seule et unique force.
Je ne peux plus continuer à vivre avec ce poids. Rester en vie tiendrait du blasphème.
La drogue a pris possession de mon corps et emprisonne mon âme de torpeur et de douleurs. En te perdant c'est mon oxygène et ma raison d'être qui sont partis avec toi. Mon coeur est désormais souillé de haine et de terreurs.
Mon nez est poudré d'une neige ardente et chaque nuit je nage dans un bain de Vodka auréolé de vapeurs de Marijuana.
Hélas même ces vices ne parviennent pas à effacer ton image angélique ne serait-ce que le temps d'un soir.
Tu étais tout pour moi. Mon guide sur le chemin de la vie, tout en toi n'était que bonté et joie de vivre. Avec ton aide et ton soutien, j'ai réappris à aimer la vie.
Ton souvenir hante chacun de mes rêves et je me réveille en sanglot, trempé de sueurs froides, me ramenant sans cesse à cette réalité que je ne veux pas !
Un seul de tes mots suffisait à sécher mes larmes, tes caresses m'enivraient de bonheur et le doux nectar de tes lèvres sur les miennes faisait battre mon coeur à s'en rompre !
Je t'ai aimé plus que ma propre vie et sans toi elle en a perdu tout sens même le plus agreste.
Je n'en peux plus de faire semblant d'être heureux aux yeux des autres alors qu'en réalité tu es parti et j'ai mal à en mourir !
Je suis pieds nus sur la terrasse ocre de cette villa méditerranéenne, le soleil est maintenant à son zénith déposant sur la mer ses reflets adamantins.
C'est une journée radieuse pour quitter ce monde, une journée idéale pour te rejoindre mon Amour !
Sereinement je m'allonge sur le lit au satin d'un blanc soyeux recouvert en partie d'un vif rouge sanguinolent. Le sang de cette jeune femme sans vie qui repose à mes côtés, sa poitrine révélant trois orifices d'un noir charbonneux encore fumant des balles qui y sont logées.
Quelle chance elle a ! Désormais elle est aux côtés de son défunt mari, cet homme désenchanté par la vie qui emporta avec lui l'âme de mon bien-aimé dans cette tragique rencontre du virage infernal.
La crosse de mon fusil reposant entre mes jambes, je dirige délicatement le canon sous ma gorge tremblante. Fixant ton image dans mes pensées, esquissant, pour la première fois depuis, un sourire de bien-être, mes doigts caressent tendrement le métal froid jusqu'a titiller la gâchette et susurrant ton prénom... Je tire !