par Krystos » 29 Jan 2010, 23:09
Episode 1
Nerveusement, elle entortille de son doigt fin une de ses mèches de cheveux brun délicat, avançant à une cadence rythmée en direction de la chambre 6.66. La lumière aveuglante des néons efface de ces lieux stériles toute ombre, quelle qu'elle soit. Les vapeurs de formol et d'éther lui viennent aux nez en un flux nauséeux et piquant. Chaque jours passés à l'hôpital New Heaven, de la petite bourgade de Crystal Lake en Pennsylvanie, depuis ces dix dernières années ont eue raison de l'odorat de Pamela Delaby.
Issue d'une famille modeste, Pamela, que l'on appelle de coutume Pam, a depuis sa tendre enfance, toujours été irrésistiblement conduite par un besoin inflexible de venir en aide à son prochain. Ses parents ne furent alors pas surpris de voir que leur fille adorée se destinait au métier de la santé.
Loin de ressembler à l'infirmière de base, que l'on imagine grassouillette et légèrement rustre, Pam serait plutôt du genre de celles que l'on voit dans les films d'épouvante de série B, mince et sexy au diable. Sa seule différence avec ce stéréotype réside dans sa grande intelligence et sa profondeur d'âme.
Accoudé à la porte de la chambre 6.66, Mickaël Dervillers, surnommé Chewi dans l'intimité par Pam.
Mickaël, tout juste promu au poste de résidant en psychiatrie, venait juste de biper Pam afin de lui montrer un cas fort inquiétant.
Le sourire qu'elle lui lançât alors ne laissait aucun doute quant à leur rapport. En effet, en plus d'être collègue dans le même hôpital, les deux jeunes gens sont mariés depuis quelques années déjà et vivent leur union en parfaite harmonie. On pourrait croire que de travailler ensemble pourrait avoir des conséquences néfastes. Il n'en est rien. Nos deux amoureux ont, depuis le début, su faire la différence entre vie professionnelle et vie privée.
Arrivée à sa hauteur, Pam, dans un sourire lui demande :
— Tu m'as bipé ?
— Oui ! J'aimerais que tu vois ça.
Sur ces mots, il lui ouvrit la porte de la chambre.
Sur le lit, un homme, les bras et les pieds attachés par des sangles.
— Tu me fais un topo ? demande Pam.
— Hé bien voila, notre cher ami a été admis ici pour de violentes blessures à l'abdomen, perte de sang importante et traumatisme crânien. Jusqu'à présent, rien de plus normal...quoiqu'à en juger par ses blessures, on se demande bien si il ne serait pas passé sous une moissonneuse. Il a de la chance d'être encore en vie.
— Oui, je vois. Mais ce n'est pas juste pour ça que tu m'as fait biper, n'est-ce pas ?
— Tout juste. Il s'est réveillé il y a deux heures. D'après les médecins du service de chirurgie, il tenait des propos incohérents. Les plus folles inepties sortaient de sa bouche et c'est d'ailleurs pour cela qu'on a fait appel à moi... suis moi.
Les deux jeune gens se dirigent alors vers l'homme allongé, qui, en les voyant commence à murmurer avec difficulté :
— Sauvez-moi ! Je vous en supplie, j'ai peur, sauvez-moi.
Aussitôt, Mickaël, se tournant vers Pam, lui dit :
— Ça recommence.
Avec affolement, l'homme se met à jongler du regard entre Pam et Mickaël. Ses lèvres se mettent à trembler, laissant choir une écume de bave blanchâtre. C'est alors qu'il se met à se débattre violemment sous les yeux stupéfaits de Pam et là , il se mit à hurler :
— Laissez-moi partir ! Il va revenir me chercher, détachez-moi bordel ! Vous ne comprenez pas, bon sang ? Détachez-moi...
— Calmez-vous ! Vous êtes en sécurité ici ! Essaye de le calmer Pam par ses paroles douces. Sur quoi l'homme se détend, les joues encore ruisselantes de larmes.
— Vous êtes en sécurité ici. On va vous aidez.
— Vous ne pourrez rien faire pour moi, Il est trop fort, Il me retrouvera et... il me tuera !
— Qui ? Qui veut vous tuer ?
Les yeux de Pam et Mickaël furent alors pris de stupeur au nom de la chose pourchassant l'homme
— Jason, Jason Vorhees !
A cinq mètres du sol, les pieds pendant dans le vide, assis sur la grosse branche d'un hêtre, Krystos recrache par intermittence, le souffle frais et mentholé d'une Royale Menthol.
Le vent chaud et doux qui traverse Central Park, lui caresse les cheveux comme mille mains tendres et délicates.
Expulsant, d'un maniement subtil de son pouce et de son index, sa cigarette au sol, Krystos, d'un seul bond, redescend sur la terre ferme.
Devant lui, les mains croisées sur sa poitrine enveloppée de cuir, comme le reste de son corps, Hell Babou lui lance :
— Alors Darling ? Je t'ai pas trop fait attendre ?
Sans même se donner le temps de répondre, Krystos avance d'un pas sur vers Hell et sans demander son reste, lui vole avec fougue un baisé qui rendrait jaloux Aphrodite, Cupidon et Eros réunis.
Toute secouée, Hell dans un sourire reprend :
— Eh bien, je devrais être plus souvent en retard moi !
— On y va Sweety ?
— C'est parti.
Main dans la main, ils se mirent à marcher dans le parc, tout juste éclairé de quelques lampadaires, épiant le moindre bruit suspect en cette nuit sans lune, cherchant toute trace de présence démoniaque.
Les sens de nos deux amoureux sont à leur paroxysme, la main d'Hell est prête à dégainer sur le champ son Katana fétiche. Seulement, au bout d'une heure, rien ne se passe.
Sur un ton quelque peu frustré, Krystos dit à Hell :
— Cette nuit est bien calme, Hell ! J'ai comme l'impression que ce n'est pas ce soir que les têtes vont tomber. On ferait bien mieux de renter, de se faire couler un bain et de...
— Il va falloir remettre ton bain à plus tard, l'exterminateur !
Au son de cette voix, Hell et Krystos se retournent alors aussitôt. Dans leur esprit se mêlent confusion et colère. Hell et krystos, stupéfaits de ce qu'ils ont sous les yeux répondent en chœur :
— Luny ? ! !
I Am Fucking Crazy...But I Am Free