Une cure de jouvence

[Babou]

Les yeux clignotants, un verre de Johnnie Walker s'accrochant à ses doigts, Winston racontait une histoire qui avait commencé dans le palais du sultan de Rapemoilelar…
C'est original le verre qui s'accroche à ses doigts plutôt que les doigts qui accrochent le verre.

Grégoire semblait flotter entre deux mondes, porté par une grande enveloppe comme un tapis volant des 1001 nuits.
Grégoire est postier donc il a une vie de postier, sauf que ça le poursuit jusque dans ses rêves. Sûrement le modèle d'enveloppe à bulles, légères et aériennes. Faut qu'elle soit bien grande l'enveloppe.

Et si le crapaud avale la libellule, la libellule est-elle plus heureuse pour autant ? Et le crapaud plus malheureux de ne plus voir son vol irisé au-dessus de l'étang de notre conscience ?
Une fois avalée et digérée, je ne sais pas si la libellule aura le temps de se demander si elle est heureuse ou non. Autant qu'un petit cerveau de libellule puisse réfléchir.

Il déballa un camping-gaz, une casserole, une grande boite de cassoulet William Saurin, deux assiettes en plastique, une fourchette, un gobelet et un bol, un grand couteau suisse à multifonctions, une bouteille de High Chaparal, du pain de mie en tranches sous cellophane, un shilom en bois décoré de signes aztèques et une pochette en plastique remplie de tabac modifié fortement odorant.
Ah, ben voilà, Manu fait lui aussi dans le modifié. Je comprends maintenant les questions existentielles qui lui traversaient l'esprit quelques lignes plus haut. C'est vrai que de réfléchir sur l'état de conscience que peut avoir un crapaud en avalant une libellule est capital. Ok pour deux assiettes, un gobelet et un bol. Le comble aurait été de mettre deux fourchettes !

Déjà petit dans la couveuse de la maternité, il espionnait les infirmières en écoutant leurs seins bouger sous leurs blouses. Son ouie surdéveloppée n'était pas son seul atout.
Et pourquoi était-il dans une couveuse ? Il est né prématuré ? En tout cas il est devenu mûr en quelques heures, balèze ! Espionner (voir) en écoutant, c'est une option particulière ? Il a les sens drôlement mélangés.

SamFox balança le bâtonnet de sa Chupa Chups en bas avec les cinq autres bâtonnets et dégaina une nouvelle Chupa Chups de la poche de sa chemise de brousse.
— Ça me donne faim. Je boufferais bien une cuisse de gazelle bien rôtie. Je me rappelle une fois au Gabon, un de ces festins arrosé d'alcool de tarentules.
Lol, c'est comment une chemise de brousse ? J'adore ! Tu t'en es bien sorti avec la gazelle, quand des gens me parlent de biches en Afrique je deviens folle. Mais vraiment dè, les gens voyagent dans cette fic ! Et moi je rêve d'un foutou banane avec sauce graine et agouti fumé (l'absence d'article est voulu).

Agent Falkan zooma sur la boite vide posée à côté du camping-gaz.
— Du cassoulet et il picole du High Chaparal.
Faut quand même que le zoom soit puissant pour lire une étiquette sur une boite de conserve. Note qu'avec ses "prunelles d'acier" ça peut se faire.

— La gnole des Indiens. 65 degrés, ça arrache ta langue et après tu pisses des flammes. Ce mec a dû voyayer.
C'est pas pire que l'absinthe mais quand même ça doit faire chaud quand ça dévale la gorge. Je vois bien mon Agent dire cette phrase !

Les voyants du BIP, à savoir une hystérique, un schizo et un hermaphrodite de race indéterminée, qu'il considérait comme des erreurs de la nature, avait eu la vision simultanée du manoir de Lara Croft sous une lune rousse…
Plus paranormal que ça tu peux pas.

Une ombre noire avançait à travers un champ de maïs, en direction du manoir. Une forme féminine se faufilant entre les épis. Un visage blanc maquillé gothic, aquarellé par le pinceau de la lune rousse. Une longue robe en dentelles noire laissant un sillage de patchouli dans l'air. Les talons pointus de bottines perforant la terre comme des canines dans la peau satinée d'un cou onctueux.
Très belle description

— Je m'appelle Gallimer et je suis à ton service, dit-il d'une voix feutrée de foin.
Et il la suivit dans le champ, en dodelinant de la tête, après avoir jeté un regard chiffonesque dans le décolleté plongeant de cette étrange et belle sorcière.
Très bon.

Derrière lui, un grand jeune homme bien proportionné, au visage des plus aimables, vêtu d'un costume de mousquetaire, une cape virevoltant sur des bottes de spadassin, marchait d'un pas mesuré. Une arbalète à répétition pendait en bandoulière à son épaule.
Lol Dorian. Ça existe une arbalète à répétition ?

Nuit aperçue dans une vision commune par les évêques médiums du Vatican, pour lesquels Dorian Helsing oeuvrait parfois. Contactés par les hauts dignitaires de la foi, il avait tout de suite accepté cette mission.
La voyance des paranormaux, la boule de cristal de la sorcière, la vision des évêques, il fallait bien trouver un scénario "plausible" pour que tous les acteurs se retrouvent ensemble au manoir. C'est bien cogité.

Les pneus crissèrent la mélodie furieuse de la gomme sur le gravier.
Rien à dire, une maîtrise totale des mots. Faire du beau avec un détail le plus banal qui soit.

Sophie respira l'air doux de toute sa capacité pulmonaire d'athlète féminine et balaya la façade du manoir d'un regard de sniper américain visant au fusil à lunettes les burnes de Ben Laden.
Ohhh Je sais pas à quoi peuvent ressembler les burnes de Ben Laden aujourd'hui. Sûrement deux vieilles figues de barbarie desséchées.

Laurine se leva à son tour, et les mains tendues, elle tourna sur elle-même avec grâce.
Trop bien imagé.

Winston déroula une paupière, puis l'autre.


— Euh, bafouilla Claire, en voyant tous les yeux braqués sur elles, on a vérifié si toutes les fenêtres étaient bien fermées.
— Ouais, confirma Séraphine, les couettes troublées. On a tout vérifié, c'est bien fermé.
Lara les dévisagea, un sourire aux lèvres, et fit remarquer à Claire :
— Ton tee-shirt est à l'envers.
Chacun son trip pour se mettre en forme ...

Je me demandais comment tu allais faire pour agencer tous ces personnages nouveaux. Ça m'a travaillé l'esprit pendant une semaine, j'en dormais à peine.

[M@nu]

Les pneus crissèrent la mélodie furieuse de la gomme sur le gravier.
Rien à dire, une maîtrise totale des mots. Faire du beau avec un détail le plus banal qui soit.

Maitrise totale des mots à n'en pas douter, mais pas de la réalité !
Les pneus ne crissent jamais sur du gravier.
C'est une erreur commise également dans certains bruitages de films ....
Tu es pardonné pour cette fois Phantom blue. Vas-en paix.


ps: mon personnage est vraiment fidèle à l'original. T'es médium ?

[Phantom_Blue]

Merci pour l'info, Manu. Je fais abstinence de Japonaises pendant une semaine. La punition est dure mais méritée. Bon, après mûre réflexion, une canette et une pakistanaise, disons une heure seulement. C'est bien suffisant pour un petit crissement de pneus non crissant de rien du tout. En plus, j'ai été odieusement trompé par les séries télé.

Pour ton perso, je t'imaginais mal en costard cravate, sauf pour ton mariage, et encore. Un mariage à la Woodstock, avec "All you need is love" des Beatles balancé sur l'orgue par un pasteur aux cheveux longs légèrement kiffé par une hostie made in Bangla Desh.

[Babou]

Après une cinquième pakistanaise je pense que le gravier peut crisser sous le pneu, ben oui pourquoi pas l'inverse. Au point où l'on en est.
Bangla Desh : avec un A en plus, bien placé, on ne peut que déraper, mais cette fois-ci c'est pas sur le gravier ..... il sont où les monstres tout gluants ?
Ok je vais siester tropical.

[Krystos]

Une certaine léthargie planait sur notre petit groupe d'amis.
Rien d'etonnant avec tout ce qui as ete consommer :01:




Et si le crapaud avale la libellule, la libellule est-elle plus heureuse pour autant ? Et le crapaud plus malheureux de ne plus voir son vol irisé au-dessus de l'étang de notre conscience ?
Quels reflexion ! lol je pense surtout que la libellule ne ^penseras plus rien du tout et que le crapaud sera repu de son repas




une bouteille de High Chaparal [...]une pochette en plastique remplie de tabac modifié fortement odorant.
Y'as t'il quelqu'un qui consomme autre chose que de l'alcool et du modifié dans cette fic mise a part Laurine ?? :non:




— La gnole des Indiens. 65 degrés, ça arrache ta langue et après tu pisses des flammes
Bof, je bois de l'absinthe à 85 ° c'est pas pour autant que je marrache la langue et que je pisse des flammes quoique c'est vrai que ca donne un certain coup de chaud




Une forme féminine se faufilant entre les épis. Un visage blanc maquillé gothic, aquarellé par le pinceau de la lune rousse. Une longue robe en dentelles noire laissant un sillage de patchouli dans l'air. Les talons pointus de bottines perforant la terre comme des canines dans la peau satinée d'un cou onctueux.
Description plus Goth, tu meurs



— Je crois qu'on est pris dans une boucle spatio-temporelle, articula Sophie. Peut-être un piège pour nous éloigner du vrai manoir.
Bin elle sont pas sortis de l'auberge


Des petites étoiles scintillantes s'envolèrent de ses doigts. Elles montèrent sous le plafond comme un essaim d'abeilles bourdonnantes et retombèrent en neigeant sur nos amis endormis.
Rooo c'est féerique, ce me fait pensée a la belle au bois dormant quand les fée dispersent de la poudre surle royaume sauf que la c'etait pour les endormirent





— Fini la picolette ! envoya Lara d'une voix forte, le soutif autoritaire. Tous à l'armurerie !
C'est plus de la picolette dans ce cas de figure mais plutot de la beuverie ...le soutif autoritaire mdr j'ai du mal a imagé cela dans ma tête " mode reflexion sur ce sujet ON "



— Tu rigoles, répliqua la jolie magical girl, je veux aussi cartonner des monstres tout gluants, comme dirait Séraphine.

Trop fort

[Phantom_Blue]

Épisode 24

Assis dans un fauteuil face à une glace ornée d'arabesques baroques, le diable se mirait en souriant. Debout près de lui, son coiffeur attitré, le démon gay Valentinus, peignait ses longs cheveux noirs avec un soin extrême en le complimentant :
— Votre altesse des ténèbres est d'une beauté sans pareille… Nul ne peut égaler l'éblouissance de votre magnificence des ombres… Vous allez être merveilleusement diabolique pour cette grande nuit historique…
A côté de lui, dans un fauteuil semblable, la comtesse Babou donnait des recommandations à son démon coiffeur, Cherubinus, tout aussi gay que Valentinus :
— Peut-être une ou deux mèches roses.
— Oui, votre majestueuse beauté, chanta le démon coiffeur, votre goût est des plus exquis… Elles rehausseront votre éclat impérial d'une note de couleur merveilleuse…
Assis à côté de la comtesse, dans un autre fauteuil, le marquis Krystos se faisait coiffer par Cupidonicus, un démon androgyne polymorphe à la voix de castra :
— Quelle profil divin, s'exclamait extasié le démon aux gestes d'un maniérisme extrême, vous incarnez le modèle idéal que tout démon rêverait d'être… Ils se prosterneront tous à vos pieds…
Ce qui provoqua chez le marquis une hilarité narcissique, pour ne pas dire un narcissisme hilare :
— Mouahahahaha.
Pendant que Cherubinus colorait une mèche de ses cheveux, la comtesse alluma une égyptienne aux épices de Louxor, souffla une fumée veloutée sur sa glace, brouillant son image dans un brouillard de volutes pharaonesques, et lança :
— Vous pensez que tout se déroulera sans problème ?
— Ne soyez pas inquiète ma chère, répondit le diable en faisant apparaître dans ses doigts une belzébuthienne allumée, personne n'est au courant, ce sera une surprise totale.
— Mouahahahaha.
— Je ne sais pas, insista la comtesse, j'ai comme un pressentiment. Je suis sûre que ce ne sera pas aussi facile qu'on l'imagine.
— Qu'importe, souffla le diable, mon armée s'occupera des résistants s'il y en a. Ce sont les meilleurs monstres de l'enfer. L'affaire sera réglée en un tour de main.
— Mouahahahaha.
Après son rire devenu légendaire dans les limbes, une pakistanaise fumant aux lèvres, les yeux fixés sur son ineffable visage se reflétant dans la glace, le marquis précisa :
— Ma chère, cette fois-ci nous deviendrons les maîtres du monde.
— Nous avons quand même déjà échoué deux fois, fit-elle remarquer, appréciant la mèche rose qui venait d'apparaître dans sa chevelure à la Betty Boop. Et on dit bien : "Jamais deux sans trois."
— Suffit ! s'énerva le diable en agrippant Valentinus au cou. Cette nuit je dominerai le monde. Et toi, si tu ne fais pas plus briller mes cheveux, je te dévore.
— Oui votre indicible et glorieuse divinité de toutes les obscurités, bafouilla le démon apeuré, ils vont briller d'un éclat sans pareil qui aveuglera tous vos ennemis…
— Mouahahahaha.

Maat étira son corps souple et félin d'une nudité merveilleuse sous le drap noir du vaste lit décoré de boiseries sculptées de visages démoniaques et soupira, ses yeux en amandes sombres :
— Dis, daddy, ça va être marrant ?
— Oui ma puce, répondit le diable assis sur le bord du lit, en caressant ses cheveux de soie noire, tu vas beaucoup t'amuser.
— Mais pourquoi tu m'as pas emmenée les premières fois ?
— Tu dormais si bien, je n'ai pas voulu te réveiller. Quand tu dors, tu es si heureuse dans tes cauchemars.
— C'est vrai, daddy, je torture pleins d'humains, je m'en lasse pas. Est-ce que je pourrai aussi en torturer dans le manoir ?
— Tout ce que tu voudras, ma puce.
— Chouette. Mais on n'emmène pas Hécate, elle a été méchante. Je l'ai enfermée dans la crypte, elle a pas le droit de prendre mon fouet, il est rien qu'à moi.
— Oui, ma puce, mais ne sois pas si sévère avec ta sœur, elle n'a que 3000 ans, elle est encore jeune.
— C'est pas une raison, daddy, je suis l'aînée, elle doit m'obéir. Hein, qu'elle doit m'obéir ?
— Oui, ma puce. Allez, prépare-toi, il est 22h, nous partons dans deux heures.
Une fois le diable sorti de la chambre, une bouille grimaçante de gargouille caméléonesque surgit de dessous le lit et grimaça :
— Grouik… je veux aussi aller au manoir… grouak…
— Bien sûr, mon petit Glurp adoré, viens faire un gros bisou à maman !
La gargouille de la taille d'un Yorkshire et demi froissa le drap avec ses cinq petites pattes griffues et se lova entre les bras de la fille du diable. Sa langue érectile et gluante bava une longue coulée de langue baveuse en s'enroulant autour du cou de nacre laiteux.
La belle diablotine récita d'une voix abyssale ponctuée d'intonations solennelles :
— Et dans le miroir brisé de mon âme ensanglantée… ma vie telle une nymphe éclaboussée d'outrages se meurt… et mon cœur à jamais perdu égrène les derniers battements du désir… aux sons des cloches funèbres qui tintent dans la nuit blessée par les dagues de l'orage…

La comtesse et le marquis déambulaient d'un pas nonchalant dans les allées rouges du vaste parc éclairé par des réverbères enflammés. Derrière eux, le château du diable avec ses donjons et ses six cent soixante six pièces, se dressait massif sous les voûtes en pierre souterraines. Un gros lézard cromagnesque traversa l'allée en se tortillant et disparut dans une touffe de cannabis rose.
La comtesse aspira la fumée d'une tonkinoise aux épices de Chine, savourant le tissu léger de sa robe Courreges blanche ornée d'un cercle noir, ses bottes argentées à talons lui donnant un air de Barbarella. Elle avait voulu faire sobre, prévoyant une éventuelle partie sportive à cette nuit.
Le marquis, lui, avait donné dans la démesure, vêtu comme un prince des mille et une nuits, regorgeant de dentelles et de soie, ses longs cheveux noirs tressés dans une natte Lara Croftienne, ses cuissardes brillant de cuir sur des collants de danseur étoile.
Une triple pakistanaise envoyait des volutes pimentées dans le clair obscur brûlant.
— Je me demande si nous avons bien fait de relancer la partie, s'interrogea la comtesse, sa babine retroussée à l'asiatique. Les choses ne seront pas aussi faciles qu'on se l'imagine. Je sens des ondes étranges.
— Tout se passera merveilleusement bien cette fois-ci, chanta le marquis, le menton volontaire. Elle me l'a dit, n'est-ce pas, ô toi ma mystérieuse adorée ?
La tête de Croupy apparut dans le flot de dentelles de sa chemise. Les deux yeux globuleux fixèrent la comtesse, qui ne put réprimer une esquisse de recul. Ce qui fit rire le marquis à outrance.
— Mouahahahaha.

Dans le plus grand donjon, dans le donjon principal, dans le plus haut donjon, bref, debout devant un chaudron bouillonnant sur un feu soutenu, le Master Rampage, maître absolu de philtres et potions en tous genres, diplômé en maléfices et autres rituels sataniques, ajoutait des plumes de rhinocéros et de la poudre de corne de cigognes, à moins que ce ne fut le contraire. Il ne savait plus, enivré par les vapeurs aromatiques qui montaient du bouillon comme des danses de démones lascives.
Les cheveux ébouriffés à la punk, la soutane nerveuse, il recula pour reprendre son souffle.
— Je hais ces nuits de fin du monde, maugréa-t-il, si le diable n'avait pas échoué les deux fois précédentes, je serais tranquille au bord d'une piscine à savourer un cocktail de mandragore avec ma belle Gothika. Et là je dois préparer une potion de vigueur pour toute son armée. Bon, voyons voir, ai-je bien tout mis comme l'explique mon oncle Panoramix dans son traité ?
Il jeta un œil sur son grimoire, face à la fenêtre ogivale donnant sur le parc du château.
— Alors, langue de vipère, ovule de crotale, sphincter de criquet, poudre de bec de cigognes… ou est-ce de cornes de cigognes ?… non, attends… Et puis c'est bon, il va être minuit dans pas longtemps, je ne vais pas m'amuser à recommencer… Faisons juste un petit test…
Il attrapa du bout des doigts une blatte qui cavalait sur sa table, trempa une pipette dans le bouillon, et humecta l'insecte avec une goutte du liquide de vigueur.
Relâchée sur la table, la blatte fonça droit sur une cornue en verre et donna des petits coups de boule dedans.
— Je pense que le test est positif.
Il retourna vers le chaudron, éteignit le feu et appela des trolls pour qu'on le transporte à la caserne. Il les suivit dans le couloir où des flambeaux brûlaient entre des boucliers et des hallebardes fixés aux murs.
Sur la table, la blatte se tordit dans tous les sens et se noua en double huit.

Dogon jeta les trois dés à treize faces sur la table en bois et ouvrit une gueule garnie de crocs pointus.
— 38 ! Je t'ai encore battu ! Et j'ai failli avoir un flash ! Je suis en veine ce soir !
Agar gratta sa crête cornue avec ses doigts griffus et avala une rasade de bière d'orties avant de grogner :
— J'espère que j'aurai plus de chance cette nuit. J'ai hâte d'occire de l'humain.
— Et moi donc, les femmes sont délicieuses à dévorer et je compte bien me remplir la panse avec.
Autour d'eux, d'autres monstres attablés jouaient aux dés et buvaient en écoutant un air de flûte soufflé par un troubadour cornu.
— Il paraît que c'est la troisième fois que le diable tente un retour, gargouilla Agar avant de jeter les dés. Les deux premières fois ont échoué. Sa vanité a dû en prendre un coup. Il espérait réussir seul, mais là il a besoin de nous. 27, à toi !
Dogon fourra un doigt griffu dans une de ses quatre narines et en sortit un asticot remuant piqué sur le bout de son ongle. Il la croqua d'un coup de croc croquant. Puis il s'approcha de son compagnon d'armes et murmura :
— J'ai entendu dire que le diable voulait épouser une humaine, une certaine Lara Croft.
— Quelle idée d'épouser de la nourriture.
— Je ne te le fais pas dire, mais bon, si ça lui fait plaisir.
Il jeta les dés et s'exclama :
— 39 ! Le flash ! Décidément, je sens que quelque chose d'exceptionnel va m'arriver cette nuit !
Un varan à trois jambes et quatre bras au faciès hideux entra dans la taverne et brailla d'une voix gutturale :
— La potion est arrivée ! Nous allons la distribuer ! Après vous prendrez vos armes ! Nous partons dans une heure ! Et que la victoire soit avec nous !
Une multitude de grognements s'éleva dans les airs et des lances se plantèrent au plafond dans une furia de joie monstrueuse et paillarde.

[Corrector]

Ce qui fit rire le marquis à outrance.
— Mouahahahaha.

J'adore ! J'ai ri presque autant que le marquis.
Bravo, Phantom Blue. C'est vraiment excellent.

[Maat]

Maat étira son corps souple et félin d'une nudité merveilleuse sous le drap noir du vaste lit décoré de boiseries sculptées de visages démoniaques et soupira, ses yeux en amandes sombres :

Mdr ! La déesse de la justice en Enfer. Ca me plaît bien, la description que tu as faite de moi.

[Babou]

Debout près de lui, son coiffeur attitré, le démon gay Valentinus, peignait ses longs cheveux noirs avec un soin extrême en le complimentant ... A côté de lui, dans un fauteuil semblable, la comtesse Babou donnait des recommandations à son démon coiffeur, Cherubinus, tout aussi gay que Valentinus ... Assis à côté de la comtesse, dans un autre fauteuil, le marquis Krystos se faisait coiffer par Cupidonicus, un démon androgyne polymorphe à la voix de castra :
— Quelle profil divin, s'exclamait extasié le démon aux gestes d'un maniérisme extrême, vous incarnez le modèle idéal que tout démon rêverait d'être…
Quelle série d'éloges de la part des coiffeurs, magnifiquement écrites, << l'éblouissance de votre magnificence des ombres >>, entre autre, je me demande si Cupidonicus n'a pas un faible pour le marquis. Forcément les démons gay ont tous des noms avec une terminaison en USSE. Ça tombe bien, justement j'ai l'intention de me faire faire un balayage (euh ... rien n'a voir avec la terminaison en USSE) et avec mon coiffeur on hésitait, l'histoire aura décidé pour moi. Je ne connaissais pas le mot polymorphe.

Pendant que Cherubinus colorait une mèche de ses cheveux, la comtesse alluma une égyptienne aux épices de Louxor, souffla une fumée veloutée sur sa glace, brouillant son image dans un brouillard de volutes pharaonesques, et lança :
Une égyptienne aux épices de Louxor, j'ai l'impression de me plonger dans mon livre "Le Charme des Epices" de Bridget Jones ! Bien vu, mais avec toutes ces épices de couleurs différentes, la fumée soufflée risque de se dérouler en rubans multicolores.

— Ne soyez pas inquiète ma chère, répondit le diable en faisant apparaître dans ses doigts une belzébuthienne allumée, personne n'est au courant, ce sera une surprise totale.
J'hallucine toujours devant les trouvailles de marques de cigarettes. La belzébuthienne, bien sûr, est de circonstance pour le diable. Un détail logique, mais fallait y penser.

— Oui votre indicible et glorieuse divinité de toutes les obscurités, bafouilla le démon apeuré, ils vont briller d'un éclat sans pareil qui aveuglera tous vos ennemis…
J'aimerais bien connaître cette marque de gomina qui aveugle ainsi les ennemis.

Maat étira son corps souple et félin d'une nudité merveilleuse sous le drap noir du vaste lit décoré de boiseries sculptées de visages démoniaques et soupira, ses yeux en amandes sombres :
Trop bien la description.

— Tu dormais si bien, je n'ai pas voulu te réveiller. Quand tu dors, tu es si heureuse dans tes cauchemars.
Et quelque part c'est bien vu.

— Oui, ma puce, mais ne sois pas si sévère avec ta sœur, elle n'a que 3000 ans, elle est encore jeune.
Maat a une soeur ? 3000 ans c'est jeune, le diable ou les diables, puisque ce diable là a procréé, ont une vie éternelle.

— Oui, ma puce. Allez, prépare-toi, il est 22h, nous partons dans deux heures.
Dans l'épisode précédent Lara dit : << Il va être minuit dans vingt minutes, je crois que tu peux les réveiller. >> Et là il est 22 h, je suppose que c'est à cause du décalage horaire.

La gargouille de la taille d'un Yorkshire et demi froissa le drap avec ses cinq petites pattes griffues et se lova entre les bras de la fille du diable.


— Et dans le miroir brisé de mon âme ensanglantée… ma vie telle une nymphe éclaboussée d'outrages se meurt… et mon cœur à jamais perdu égrène les derniers battements du désir… aux sons des cloches funèbres qui tintent dans la nuit blessée par les dagues de l'orage…
C'est beau, je vois bien Maat écrire ça en plus, d'un coup de plume torturée.

Un gros lézard cromagnesque traversa l'allée en se tortillant et disparut dans une touffe de cannabis rose.
Du cannabis rose ! C'est sûrement une variété de cannabis modifié.

La comtesse aspira la fumée d'une tonkinoise aux épices de Chine, savourant le tissu léger de sa robe Courreges blanche ornée d'un cercle noir, ses bottes argentées à talons lui donnant un air de Barbarella.
Et où courais-je ainsi vêtue ? Je pense qu'on aura fait le tour du monde avec les marques de clopes.

— Je me demande si nous avons bien fait de relancer la partie, s'interrogea la comtesse, sa babine retroussée à l'asiatique.
Une babine retroussée je vois à peu près à quoi ça ressemble, mais une babine retroussée à l'asiatique c'est comment ? Si c'est comme les yeux, c'est un retroussé-bridé. Ça fait couture.

Dans le plus grand donjon, dans le donjon principal, dans le plus haut donjon, bref, debout devant un chaudron bouillonnant sur un feu soutenu, le Master Rampage, maître absolu de philtres et potions en tous genres, diplômé en maléfices et autres rituels sataniques, ajoutait des plumes de rhinocéros et de la poudre de corne de cigognes, à moins que ce ne fut le contraire. Il ne savait plus, enivré par les vapeurs aromatiques qui montaient du bouillon comme des danses de démones lascives.
Faut vraiment être le Master des Master pour dégoter des plumes de rhinocéros et de la poudre de corne de cigognes. Oui, il est le plus jeune diplômé du Concours Maléfices et Rituels Sataniques de la planète. D'ailleurs il est sorti premier de sa promotion avec l'humble note de 37 sur 20.

— Alors, langue de vipère, ovule de crotale, sphincter de criquet, poudre de bec de cigognes… ou est-ce de cornes de cigognes ?… non, attends… Et puis c'est bon, il va être minuit dans pas longtemps, je ne vais pas m'amuser à recommencer… Faisons juste un petit test…
Ce sont toujours des ingrédients très facile à trouver. Déjà pour avoir un ovule de crotale faut trouver UNE crotale. Les langues de vipères, ok, ça doit pas être trop difficile à dénicher, quant au sphincter de criquet faut juste être habile du bistouri ou du scalpel pour faire la petite découpe en suivant les pointillés.

Sur la table, la blatte se tordit dans tous les sens et se noua en double huit.
Même avec la notice explicative du kamasutra on peut pas faire ça.

Dogon jeta les trois dés à treize faces sur la table en bois et ouvrit une gueule garnie de crocs pointus.
— 38 ! Je t'ai encore battu ! Et j'ai failli avoir un flash ! Je suis en veine ce soir !
Ça doit être facile pour un dé à treize faces de se positionner une fois lancé !! Dogon, il est malien ?

Dogon fourra un doigt griffu dans une de ses quatre narines et en sortit un asticot remuant piqué sur le bout de son ongle. Il la croqua d'un coup de croc croquant.
Quel détail savoureux ! Il croqua d'un coup de croc croquant.

— J'ai entendu dire que le diable voulait épouser une humaine, une certaine Lara Croft.
— Quelle idée d'épouser de la nourriture.
Trop bon ! Epouser de la nourriture, lol, c'est trop drôle.

— La potion est arrivée ! Nous allons la distribuer ! Après vous prendrez vos armes ! Nous partons dans une heure ! Et que la victoire soit avec nous !
Oui, sauf que le Master n'a pas eu le temps de contrôler, de constater le sort final de la blatte ! Mais comme je suis dans le camp du diable, le conteur en a décidé ainsi, ben je veux GAGNER.

[AgentFalkan]

Félicitations phantom, encore une suite pleine de descriptions hilarantes et bien imaginées!

Dans le plus grand donjon, dans le donjon principal, dans le plus haut donjon, bref, debout devant un chaudron bouillonnant sur un feu soutenu, le Master Rampage, maître absolu de philtres et potions en tous genres, diplômé en maléfices et autres rituels sataniques, ajoutait des plumes de rhinocéros et de la poudre de corne de cigognes, à moins que ce ne fut le contraire.

— J'ai entendu dire que le diable voulait épouser une humaine, une certaine Lara Croft.
— Quelle idée d'épouser de la nourriture.
Trop bon ! Epouser de la nourriture, lol, c'est trop drôle.

Ouais ! Lol ! ^^